Gilberte a été élevée par sa mère, son père ne supportant plus la vie de couple, les ayant abandonnées quand elle avait 7 ans. Elle a reçu une éducation religieuse et sa mère, chapelière, cherche aujourd'hui à la marier à un bon parti. Son ex-époux refait surface et Gilberte l'apprenant, part à sa recherche. Elle découvre la situation peu envieuse de son père : sans emploi, logeant dans une chambre de bonnes et jouant du violon dans les rues pour s'offrir quelques plaisirs gustatifs. Sa fille est cependant tenace et va tenter de remettre son père dans le droit chemin, malgré les protestations de sa mère et les avertissements de celle-ci. Cela devient sa mission, au détriment de sa propre vie. Quant au mariage organisé par sa mère, sera-t-elle s'y opposer ? le mariage de ses parents n'est pas un exemple... Difficile à cette époque, heureusement révolue dans notre pays (ou presque), d'être une jeune fille...
Commenter  J’apprécie         40
Il est allé chercher son violon. Il l'a minutieusement accordé. Et il joue. Il joue cet Aria de Bach qui demanderait les orgues ou un accompagnement d'orchestre. Les cordes chantent sous l'archer. La phrase musicale se développe, s'amplifie, s'achève sur un rythme lent qui remplit le cœur, comme le chant du rossignol peuple la nuit. C'est bien autre chose que les oiseaux de Mme Rajour. Du bois creux et sonore, comme d'une grotte enchantée, sort le cortège des fées. Elles s'appellent l'Amour, la Paix, le Bonheur. Elles sont liées les unes aux autres par des chaînes d'or. Mais qui donc tient les chaînes ? Gilberte écoute, en extase, comme naguère la petite fille de la rue Bonaparte assise par terre dans la chambre de débarras. Son père est retrouvé. Pour combien de temps ?
Les Maîtres du mystère - L'Intruse d'après le roman d'Henry BORDEAUX