Un insensé comprit que le Bouddha prêchait que nous devrions rendre le bien pour le mal. Il alla donc le trouver et l'injuria. Le Bouddha garda le silence. Quand l'autre eut fini de l'insulter, il lui demanda : "Mon fils, si un homme refusait un présent, à qui appartiendrait le présent ?" L'autre répondit : "A celui qui voulut l'offrir. - Mon fils, répliqua le Bouddha, tu m'as insulté, mais je refuse ton insulte et celle-ci te revient. Ne va-t-elle pas être une source d'infortune pour toi ?" L'insensé s'éloigna tout penaud, mais il revint se réfugier dans le sein du Bouddha.
L'hypothèse de l'impermanence de l'individu a suscité des commentaires ironiques. On raconte qu'un brahmane exposa cette doctrine à un soldat d'Alexandre de Macédoine ; le soldat le laissa parler puis il le renversa d'un coup de poing. Devant les protestations du brahmane, l'homme, qu'il avait converti, lui dit : " Ce n'est plus moi qui t'ai frappé, et tu n'es plus celui qui a été frappé".
Qu’est-ce que la souffrance ? Le Bouddha répond : « C’est naître, vieillir, tomber malade, être uni à ce que l’on n’aime pas, être séparé de ce que l’on aime, ne pas réaliser son désir. »
Quelle est la cause de la souffrance ? Le Bouddha répond : « C’est la Soif (Trishna) qui mène de réincarnation en réincarnation accompagnée de plaisirs sensuels et qui, tantôt ici, tantôt là, cherche à être apaisée. » La Soif du Bouddha correspond à la Chose en Soi de Schopenhauer, la Volonté ; elle se rapproche aussi de l’élan vital de Bergson, de la life force de Bernard Shaw. Le Bouddha et Schopenhauer condamnent la Volonté et la Soif ; Bergson et Shaw croient à l’élan vital et à la force vitale.
Qu’est-ce que la destruction de la souffrance ? Le Bouddha répond : « C’est la suppression de cette Soif qui mène de réincarnation en réincarnation, accompagnée de plaisirs sensuels et qui, tantôt ici, tantôt là, cherche à être apaisée. » Le nom technique de cette suppression est nirvana, concept qui sera étudié plus loin.
Quel est le chemin qui mène à la destruction de la souffrance ? Le Bouddha répond : « C’est l’Octuple Sentier Sacré : connaissance droite, pensée droite, langage droit, action droite, existence droite, effort droit, attention droite, méditation droite. » Ces normes constituent une voie moyenne, à mi-distance entre la vie charnelle et la vie ascétique, entre les excès de la rigueur et les excès de la licence.
Cette doctrine, observe Köppen, n’est ni dogmatique ni spéculative ; elle est morale et pratique. Ceci est confirmé par les paroles mêmes du Bouddha : « De même que la vaste mer est imprégnée d’une seule saveur, celle du sel, de même cette doctrine est imprégnée d’une seule saveur, celle de la délivrance. » (pp. 66-67)
Le karma agit d'une façon impersonnelle. Il n'y a pas de divinité qui soit comme un juge distribuant châtiments et récompences ; chaque acte porte en lui-même le germe d'une récompense ou d'un châtiment qui peuvent ne pas se réaliser dans l'immédiat mais qui sont inéluctables.
Qu'est-ce que la souffrance ? Le Bouddha répond : "C'est naître, viellir, tomber malade, être uni à ce que l'on n'aime pas, être séparé de ce que l'on aime, ne pas réaliser son désir."
INTRODUCTION :
« Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […].
L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].
[…]
La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […]
Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […]
Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […]
[…] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […]
Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […]
Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […]
La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES :
0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik
2:30 - Santiago Kovadloff
3:26 - Daniel Freidemberg
4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION :
Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/
Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html
Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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