Je me suis engagé dans cette lecture très excité à la perspective de lire un ouvrage, traitant de Dieu, écrit par un philosophe.
au début je ne fus pas déçu…
Les chapitres sont concis, présentés avec méthode en sous-chapitre et alinéas. Un travail d'enseignant ou d'expérimentateur.
Le ton sérieux n'est pas sévère et recèle légèreté et humour.
Les « explications » des concepts de monothéisme quoi que saintement trinitaire,
des rapports entretenus aux livres saints de chaque religion dite abrahamique, d'un éventuel « sens » de Dieu permettant à l'homme de le « voir » m'ont paru dignes d'intérêt et de questionnement.
L'avancée et la fin de ma lecture fut laborieuse mais édifiante. Pas par agrément aux propos mais par une opposition qui me devint presque irritante.
Irritante, pourquoi ? Je me rendis compte que les explications s'épaississaient et ressemblaient de plus en plus à une catéchèse. Que tout cela est bien compliqué et bien loin de ma supposée simplicité divine.
Voici bien le reflet de l'homme occidental de vouloir tout analyser, tout comprendre pour finalement ne rien sentir du tout et ne surtout pas se rendre compte de son infirmité.
A quoi cela sert-il de vouloir savoir ce qu'est ou qui est Dieu.
De savoir si son oeuvre est une émanation de l'amour ou de tout autre chose inimaginable pour nos pauvres esprits.
Qu'importe à la fin.
Mais l'homme a besoin de catégoriser. Ce qui ne rentre pas dans une case inquiète. Ainsi l'auteur ne soulève-t-il plus de question; il décrypte et répertorie par la dogmatique religieuse.
C'est là que le bât me blesse : Sans aucun doute, les religions ne sont que recueils de dogmes, règles, interdictions, dictés par des hommes, nimbés d'une aura autoproclamée, dans des buts inavouables d'asservissement et de manipulation -Tenir le peuple pour mieux en tirer profit et l'empêcher de s'angoisser.
Cette "compréhension" chrétienne de Dieu me paraît aussi complexe que confuse. Qu'importe à mes yeux quelle est la nature de Dieu, cela ne change rien et me paraît sans intérêt et au delà de tout ce que l'homme peut imaginer.
Ces débats sur le ou les sexes de Dieu, sa virilité, sa paternité ou sa maternité me paraissent, j'oserais écrire, stériles.
Tout cela ressemble à un plaisir solitaire du cerveau, une autosatisfaction de trouver des réponses invérifiables à force de trituration stérile des neurones.
La religion qui prête à Dieu des volontés et des sentiments humains relève de l'orgueil de l'homme. Cet anthropomorphisme inversé en est la signature évidente.
Seul Dieu, s'il existe, est divin, les religions, elles, ne sont qu'humaines et à l'opposé de la croyance. Croire c'est ne pas savoir.
Cet ouvrage érudit m'aura néanmoins permit de comprendre nombre de dogmes chrétiens qui nous formatent qu'on le veuille ou non.
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Que Dieu ait choisi de ne pas parachuter une parole , mais de commencer par s’exprimer dans l’histoire , et dans une histoire libératrice , est déjà une préparation de l’Incarnation . Par celle - ci , le Verbe se fait chair , c’est - à - dire s’enfouit dans ce qui est par définition silencieux . Avec la mort du Christ , Dieu a dit tout ce qu’il avait à dire . De la sorte , la façon dont parle le Dieu des chrétiens n’aboutit en rien à faire taire l’homme . La parole divine ne remplace pas la parole humaine , elle ne la couvre pas , elle ne lui dicte pas à l’avance ce qu’il lui faudrait ressasser . Au contraire , elle la suscite comme la réponse qu’elle attend .
On a pris l’habitude en Occident de parler des « religions d’Abraham » , au pluriel . C’est là un usage surtout chrétien . Car pour l’islam , il n’y a qu’une seule « religion d’Abraham » , et c’est justement l’islam . Pour le chrétien , parler de la « religion d’Abraham » , c’est inclure le judaïsme et l’islam et les associer au christianisme au sein d’une vague fraternité . Pour l’islam , c’est au contraire exclure le judaïsme et le christianisme : « Abraham n’était ni juif ni chrétien , mais vrai croyant ( hanîf ) et musulman ( muslim ) , et il n’était pas au nombre des polythéistes ( mushrik ) » (Coran, III, 67).
Si Dieu est le Bien et s’il veut notre bien , qui est notre sanctification , de quelle connaissance de Dieu avons - nous besoin pour cette sanctification ? De celle - là même que nous donne la foi , d’une union dans la volonté avec lui .
La foi est la connaissance adéquate d’un « objet » paradoxal .
Les religions sont à l'origine des conflits ? Mènent-elles à la violence, ou bien pacifient-elles les rapports humains ? Font-elles plus de bien que de mal ?
Ce débat oppose Pierre Conesa agrégé d'histoire, ancien administrateur civil au ministère de la Défense, auteur de nombreux essais sur les fondamentalismes religieux, et Rémi Brague philosophe et historien de la philosophie, membre de l'Institut de France.
Les toiles qui servent de décor à cet échange font partie de l'exposition Stat Crux du peintre François-Xavier de Boissoudy.
Chapitrage
0:00 : Introduction
1:56 : Les radicalismes religieux
11:50 : La violence dans les textes sacrés
27:17 : Articulation du politique et du religieux
40:50 : Idéologie VS radicalisation
57:52 : Religions, vecteurs de pacification
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