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EAN : 9782264006745
154 pages
10-18 (01/04/1985)
3.67/5   85 notes
Résumé :
Ah, si Peau d'Âne se faisait sauter! L'érotisme léger est, ici, une tendre impertinence, et la parodie de Hemingway, du western et du roman gothique, moins importante que cette formidable décontraction, subversive et bon enfant. Brautigan ne prêche ni morale ni politique, mais sa merveilleuse loufoquerie rejoint la grande tradition radicale américaine et l'humour surréaliste. Ce flâneur, le maître de l'imaginaire, est dangereux. Mine de rien, en souriant, le chapeau... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Mon premier Brautigan. Conquis !

Tout y est savoureux, je n'ai pas lâché le livre des mains. Drôle au possible, les portraits des frères abrutis est un ravissement. L'érotisme contrasté bien mené. Les redondances apportent en hilarité, Brautigan s'amuse à insister sur des détails ridicules, les faire réapparaître, en connivence avec le lecteur, une vraie jubilation pour qui s'immerge dans son monde, décortique les phrases parfois destructurées et labyrinthiques.

On peut remettre en cause la traduction, j'y vois au contraire une belle recherche esthétique, beaucoup de créativité, une langue étonnante qui déplaira à certains mais comblera les chercheurs de forme. Brautigan se permet des tournures inédites, indélicates, bancales à souhait, alambiquées, bien loin du classicisme, pour le bonheur du lecteur qui aime être bousculé, chahuté au détour d'une formule. Une vraie poésie s'en dégage, tout comme une vérité de l'oralité.

De l'originalité, tout apparaît loufoque et dérisoire, une réussite. Et puis, chacun de nous devrait savoir ce que font les Logan Sisters ! Inutile de préciser que je me jette sur un autre de ses livres dès la fin de cette phrase.
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À la fin des années 90 il me semble qu'il y a eu période où, dans les revues et magasines, lire Richard Brautigan était une injonction catégorique ; et comme j'étais déjà très obéissant et très fashion, je m'étais fadé, littéralement fadé, l'eau tiède de « sucre de pastèque ». Je n'en ai aucun souvenir sinon l'impression d'être insensible et bête parce que ça ne pouvait pas être le livre qui l'était, insensible et bête.

Récemment, le hasard qui est une autre injonction, veut que Brautigan soit en peu de jours LE conseil de lecture d'un ancien lanceur d'alerte reconverti en wanabe canal+ et une trouvaille dans le local poubelle de mon immeuble. Et décidément : non, vraiment non. le livre ne raconte presque rien et le raconte presque bien. C'est probablement une monodie, écrite comme elle voulait bien s'écrire, orchestrant quand même trois situations distinctes dont on imagine qu'elles vont être jointes dans un grand tout cathartique à la fin. Alors c'est le cas, et c'est proprement expédié en deux pages. Il y a d'une part un érotisme empêché pour cause de maladie vénérienne qui se transforme en relation bondage un peu gaufre avec la maso qui s'ennuie et le sado qui chiale, d'autre part trois frères de l'Amérique profonde qui accomplissent la caricature de l'Amérique profonde dans le braquage de stations servive et le meurtre de sang-froid, et enfin un autre couple qui détient indûment les trophées de bowling du titre et dont c'est la seule fonction avérée. Et comme catharsis deux pages de vaudeville pour faire tenir tout ça, si peu finalement, ensemble.

Plus jamais. Et petite mention aux éditions 10/18 qui ont choisi un détail du Nighthaws d'Edward Hopper : ça n'a rien à voir. Non plus.
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Ce bouquin est illisible, sincèrement. Pourtant je suis, la plupart du temps, un grand admirateur de Brautigan. Mais, dans Willard et ses trophées de bowling, la traduction de Robert Pépin est lourde, assommée par des tournures incompréhensible, un trop grand nombre de répétitions, de répétitions de répétitions et des néologismes maladroits (un certain "Adoncques", que l'on retrouve aussi dans Tokyo Montana Express). En fait je préfère les bouquins de Brautigan traduits par Marc Chénétier (Ah le génial Un privé à Babylone...). Il faudrait sans doute préférer la version originale, si elle est disponible.
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Deux couples, Bob et Constance d'un côté, John et Patricia de l'autre, assument des relations sexuelles un peu délicates. Un enfant, Willard, a trouvé des trophées de bowling dans le coffre d'une voiture abandonnée et les frères Logan, partis depuis plus de trois ans à la recherche de leurs trophées volés, ont tant cherché qu'ils sont prêts à tout, même à tuer pour les récupérer…
Sur un thème et une intrigue assez improbables, Brautigan nous entraîne dans une histoire inclassable et surréaliste qu'il a essayée de rendre amusante sans vraiment y parvenir. L'ennui c'est que l'humour subversif et bon enfant, la tendre impertinence et la loufoquerie déjantée, promis en quatrième de couverture ne se retrouvent en aucun cas à l'intérieur et que c'est bien dommage. le lecteur s'y débat plutôt avec un texte plat et d'un long ennui, des personnages sans la moindre consistance et une chute archi téléphonée. Par moment, le livre tombe même des mains du mieux intentionné. Heureusement pour lui, l'auteur a eu l'élégance de faire assez court (176 pages) ! Et pour ne rien arranger, la traduction est lamentable, lourde, bourrée d'expressions indigestes du genre « c'est donc que », « par quoi », de multiples redîtes et répétitions, sans oublier les « à peu près » syntaxiques, pour ne pas dire les fautes de grammaire ou de langage…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Quel est le point commun entre un jeune couple qu'un papillome verruqueux a réduit à pratiquer des jeux sexuels sado-masochistes, trois frères aux allures de Daltons qui attendent, dans une chambre d'hôtel, un coup de téléphone d'une extrême importance, et un autre jeune couple sorti assister à une rétrospective Greta Garbo au ciné-club ?
Ben, les trophées de bowling, bien sûr !

Ne cherchez pas à comprendre. Tout ce que vous avez à faire, c'est d'attraper ce roman de Brautigan, vous installer dans votre fauteuil préféré, et vous laisser aller. Avec l'assurance que vous allez bien vous marrer !
De situations loufoques en absurdités hilarantes, c'est un vrai moment de plaisir que nous offre l'auteur avec ce récit qui jamais ne se prend au sérieux... mais bon sang, quel dommage qu'il soit si court !!

Pour la peine, ma critique s'arrête là. Na !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ils restèrent au lit, l'un contre l'autre pelotonnés: à se sentir très tristes. Ils se sentaient toujours très tristes après avoir fait l'amour, mais comme de toute façon ils se sentaient presque toujours assez tristes, ils ne se sentirent pas trop dépaysés, sauf qu'ils avaient plutôt chaud et que c'était sans rien dessus qu'ils se touchaient et qu'à sa manière bien à elle, c'était quand même la passion qui leur avait traversé le corps: telle un vol d'oiseau étranges. Ou tel un seul oiseau noir. Et qui aurait volé tout seul.
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Avoir les bras et les jambes écartés ne l’ennuyait pas trop : à condition qu’il ne serre pas trop, ce qui lui arrivait quand même quelquefois. Elle “préférait” avoir les mains attachées juste au-dessus de la tête ; mais… comme ça ne le branchait que très rarement… en fait, elle désirait seulement une chose : prendre congé, et pour longtemps, de tout ce servage et sadisme pour amateurs. Elle n’en tirait plus que de très légers emportements et priait le ciel qu’il se débarrassât de ses verrues ; ah ! si seulement il n’avait pas sexuellement changé ! ah ! si seulement ils pouvaient en revenir à la baise d’antan !
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"(...) Alors, elle s'était assise par terre. À côté de lui. Et aussi précautionneusement qu'on peut le faire pour s'asseoir sur une toile d'araignée en ruine.
(...)"
Richard BRAUTIGAN, Willard et ses trophées de bowling, 1975, 10/18 (p. 20).
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Il lui était impossible de la sentir et ça le rendait triste. Ce qui n’avait, en soi, rien de nouveau étant donné que depuis un certain temps, il n’y avait rien qui ne le rendît pas triste.
Pour une capote tout lui était dérobé de l’intime et de l’éternel de son vagin : adoncques, tel l’étoile perdue, il voulait, affamé, le ciel vespéral de son être profond.
Parce que doucement à son intérieur il était, mais ne pouvait la sentir. Et parce qu’elle lui était perdue, il songeait à l’Anthologie et de nouveau entendait ces mots antiques et qui disaient : « Peindre le lion en commençant par les griffes. »
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Dès que les verrues firent leur vaginale apparition chez Constance, Bob s'empressa d'en vérifier l'existence chez lui : pour découvrir que non, il n'avait pas de verrues sur la queue.
C'est en effet lors des rapports que s'attrape le virus qui fait proliférer le papillome verruqueux : ceci étant dit, seul un petit nombre de gens entrant en contact avec le dit virus s'en trouve contaminé. Ce qui explique que certaines personnes se trimballent avec le virus - mais pas les verrues - alors que d'autres en entrant en contact avec lui (le virus) ne les chopent pas (les verrues).
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Videos de Richard Brautigan (7) Voir plusAjouter une vidéo
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