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EAN : 9782234075467
240 pages
Stock (11/03/2015)
3.58/5   19 notes
Résumé :
Novembre 1958. Billie Holiday, l’icône du jazz, débarque en Italie puis en France pour la deuxième fois de sa vie. À quarante- trois ans, cette femme au destin chaotique, minée par l’alcool et la drogue, n’a plus que huit mois à vivre. À Paris, la voici à l’Olympia, et ensuite au Mars Club où elle se livre à l’état brut, tour à tour pathétique et grandiose. Chaque soir, elle s’y produit jusqu’à l’aurore devant quelques dizaines de fidèles, parmi lesquels Sagan, Bard... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai voulu faire un survol de la vie de cette Légende du Jazz que j'adore et de cette période que j'essaie de connaître mieux au travers des chansons de Billie Holiday.

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Billie Holiday ! Vivre cent jours en un de Philippe Broussard

Beautifull Lady in Satin
https://www.youtube.com/watch?v=RXXIL7g1dFc

Elle naît le 7 avril 1915 à Philadelphie, sous le nom de Eleanora Fagan de Sadie Fagan sa mère d'origine irlandaise, qui a 15 ans et son père, Clarence Holiday,

Après une enfance malheureuse, violée et maltraitée, elle est imprégnée immergée dans ce jazz qui va couler pour toujours dans ses veines, dès son plus jeune âge.
Elle écoute cette musique autant qu'elle peut, partout où elle peut et même dans les bordels où travaille sa mère ; puis après prison et maisons de redressement, sa vie bascule.

Mais parce que il faut toucher le fond avant de rebondir elle part vivre à New-York et commence à chanter dans des bars.
C'est là qu'elle rencontre et se produit avec Le " Duke" et Lester Young.
Pour un public noir dans un univers masculin elle se sent bien. Mais, dès qu'elle part en tournée on ne voit que sa peau noire et avant de chanter elle doit passer par des portes dérobées..et le monte-charge.

C'est à ce moment là en 1939, que Abel Miropool une jeune enseignant a composé un poème sous le pseudo de Lewis Allan " Strange fruit ", réquisitoire contre le racisme que subissent les afros-américains par les blancs il le met en musique avec l'aide de sa femme et Laura DUNCAN une chanteuse l'interprète comme un chant de protestation

Quand il propose cette chanson à Billie elle hésite, ce n'est pas un morceau qui peut entrer dans son répertoire de stardards de Jazz et de Chansons d'amour mais Barney Josephson la convainc et Daniel Mendelsohn en fait les arrangement.

Lors de la première interprétation de Billie Holiday, la salle était "lourdement" silencieuse, puis petit à petit les applaudissements s'amplifièrent !

Cette chanson interprétée avant d'une façon trop pathétique prend avec elle une autre dimension ...à tel point qu'un biographe dit " quand Bilie Holliday l'interprète on a l'impression d'être au pied de l'arbre " !

https://www.youtube.com/watch?v=h4ZyuULy9zs

Elle est enfin reconnue comme artiste, mais ses abus de drogue et d'alcool n'ont pas cessé, et le FBI continue de la poursuivre.

C'est à ce moment là qu'elle chante https://www.youtube.com/watch?v=XxwJ9lh-id4

"Hush now, don't explain

Chut maintenant, n'expliquent pas !
Elle ne veut pas en parler

Dee Dee Bridgewater, qui a joué la vie de Lady Day à Broadway se demande pendant combien de temps on peut se faire humilier et en prendre plein la gueule sans répondre et en continuant de sourire ?



https://www.youtube.com/watch?v=YtqjW2uhBT4
A écouter avant de poursuivre par ce voyage qu'elle n'aurait peut-être pas dû faire en Novembre 1958

Billie Holiday décide de faire escale à Paris pour chanter au Mars Club rue Marbeuf, et y terminer sa tournée européenne toute en demi-teinte.
Elle reste néanmoins la chanteuse de jazz qui se donne à son public autant qu'elle le peut tous les soirs...mais elle est si fragile !
Les Français aiment le Jazz et le connaissent. Ils l'aiment.

C'est là que durant quelques nuits, dans cette boite intime au fond d'une impasse à une centaine de mètres des Champs Elysées que l'étoile du Jazz est attendue et se produit devant une poignée de fidèles parmi lesquels Gainsbourg Duke Ellington Bardot ou Sagan ..
Elle est leur Lady Day ...la nuit !
https://www.youtube.com/watch?v=hRr5viaTyDg

De désastres en renaissance Billie Holiday malade d'alcool et de drogue, entourée de ses amis Lester Young https://www.youtube.com/watch?v=xVaKSZG96x0

Art Simmons les Butler et surtout son fidèle pianiste Mal Waldron
https://www.youtube.com/watch?v=R7VNrRS3Sv0
Ses "indispensables" ses intimes l'entourent au crépuscule de sa forme mais elle reste leur Indomptable Lady Day.
Toute une "époque" émaillée d'anecdotes nous est racontée par Philippe Broussard dans Vivre cent jours en un.

L'histoire de Billie Holiday en Europe mais pas seulement, c'étaient aussi les années de fuite de la ségrégation vécue par tous ces artistes afro-américains qui voyaient Paris et la France au travers de Boris Vian, Brigitte Bardot et Françoise Sagan.

Dans ce livre magnifique que Philippe Broussard a écrit avec raffinement méticuleusement et affectueusement il laisse sa plume avancer dans l'amour pour retracer ce parcours semé d'embûches.

La tendresse et la musique sont derrière chacun des mots de ce roman dense et bouleversant, construit comme un reportage sur les derniers mois de la vie de Billie, ces derniers concerts à Milan, puis à Paris mais appuyé sur des faits réels avec des témoignages de Dee Dee Bridgewater le journaliste Dan Morgenstern, des témoins oubliés et des spectateurs de ses concerts : Franco Serri, qui l’accompagna, le mois précédent, à Milan; la chanteuse Yolande Bavan,sa demoiselle de compagnie, elle avait alors 17 ans ; son confident, Art Simmons, le pianiste préposé du Mars Club ; Mala, filleule de Billie et fille de Mal Waldron, le pianiste de la tournée son ami de toujours; la fille de la pianiste Hazel Scott, une très bonne amie de Billie ; le contrebassiste du Mars, Michel Gaudry ; et des fans venus au spectacle comme Juliette Gréco ou Lucien Malson… et de l'auteure d'une biographie de Lady Day Julia Blackburn.

Puis Du Smeraldo de Milan au Teatro Gerolamo en passant par l’Olympia, Nous sommes spectateurs amateurs amoureux d' une Billie Holiday au crépuscule de sa carrière mais toujours indomptable. Dont Paris a été une parenthèse "agréable"

On avait la chance d'y croiser des grands noms témoins de cette époque bénie (mais abîmée) du Jazz et partir en se laissant envoûter en compagnie de Sagan, une dernière fois au Mars Club, ce nid d'oiseau blessé où elle se sentait si bien, et où elle pouvait arriver sur la scène après avoir posé son verre à côté du piano de Mal Waldron qui la connaissait si bien, et couvée du regard par Michel Gaudry à la contrebasse ...

...La voix délicieusement traînante et envoûtante de cette Légende de la musique et du Jazz : Billie qui chante...chante...chante...!!

https://www.youtube.com/watch?v=IQlehVpcAes

Billie Holiday se souvenait-elle qu'un animateur radio lui avait demandé pourquoi les seigneurs du jazz meurent avant l'âge ?

Elle avait eu cet aveu désarmant :

" Parce que nous essayons de "Vivre cent jours en un "


Hospitalisée Billie Holiday meurt le 17 juillet 1959, à 44 ans à New-York.

La chanteuse Américain Cassandra Wilson a donné plusieurs concerts en hommage anniversaire à Billie Holiday en 2014.

https://www.youtube.com/watch?v=PB1HK-rlVig

https://www.youtube.com/watch?v=afNI2CI9oyU
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Une plongée envoûtante dans le Paris de la fin des années 50, sur les traces de Billie Holiday lors de ce qui fut la dernière escale française de l'artiste qui devait mourir quelques mois plus tard, définitivement usée par les excès. Journaliste à L'Express, Philippe Broussard mène l'enquête, désireux de lever le mystère autour de ces quelques jours desquels il ne reste que peu de traces. Son récit se lit comme un roman tant il parvient à recréer l'atmosphère d'une époque révolue autour d'un personnage à la vie dramatique.

Je ne connais pas particulièrement le répertoire de Billie Holiday et je n'étais pas encore née en 1958. Ce que je sais de cette époque, on me l'a raconté, je l'ai lu ou vu dans des films. Suffisamment pour que l'évocation du Paris des cabarets et des clubs de jazz ainsi que celle des vedettes de l'époque, musiciens, chanteurs ou comédiens me semble familière et que je prenne plaisir à suivre l'auteur dans sa quête. L'écriture fait le reste et rend l'ensemble passionnant.

En novembre 1958, Billie Holiday est déjà bien éprouvée. Sa vie n'est qu'une succession de violence depuis son viol à l'âge de onze ans. le réconfort qu'elle trouve dans l'alcool et la drogue la fait lentement mais sûrement avancer vers la mort. Pourtant, la magie de sa voix et de sa présence continuent à opérer auprès des connaisseurs, prêts à lui pardonner ses excès, ses retards, son haleine chargée et sa position chancelante sur scène. Mais les mauvais jours sont de plus en plus fréquents. le récital de Milan a été un échec cuisant, Billie était dans l'incapacité de chanter, paralysée par la taille de la salle. Son passage à l'Olympia est sur le point de subir le même sort, miraculeusement sauvé par l'artiste elle-même qui, après un début catastrophique finit par retrouver le fil. Son terrible besoin d'argent la conduit à accepter un engagement dans un petit club près des Champs Elysées, le Mars club. Là, dans un environnement qui lui convient mieux, un petit espace empli de chaleur et de bienveillance, elle donnera une dizaine de représentations magiques à destination de quelques privilégiés.

Pour reconstituer ce dernier séjour parisien, Philippe Broussard s'est heurté à l'effacement du temps qui passe, fait disparaître les archives des hôtels et remplace les clubs de jazz par des immeubles de bureaux. Heureusement, quelques rares témoins et autant de rencontres hors du temps lui ont fourni matière à faire revivre de façon très émouvante celle que l'on surnommait Lady Day.

Il rend ici un magnifique hommage à une femme et une artiste hors du commun, passée par tous les extrêmes et dotée d'un magnétisme que l'on ressent à toutes les pages. Un destin inextricablement lié à son époque, nourri de tous les drames de son passé mais incontestablement ancré dans le futur par la grâce de son talent.

Passionnant, nostalgique et inspiré, ce livre donne envie de partir explorer le répertoire de la dame (on peut d'ailleurs le faire sur la page de présentation du livre sur le site de l'éditeur qui met à disposition la playlist du livre que j'écoute en écrivant ces lignes). On y entend mieux les fêlures, et on les comprend.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le thème est bon : la grande jazzmen Billie Holliday (1915-1959) l'année d'avant son décès pendant sa tournée en Italie et en France. Seulement l'auteur n'en parle pas beaucoup de Billie. Ah si ! Pour nous dire par 4 fois (dès fois que l'on n'aurait pas compris) qu'elle s'est fait violer à 10 ans. Il part dans tous les sens, balançant des noms de stars par ci par là. Nous fait des itinéraires détaillés digne du routard. Où nous décrit des chambres d'hôtel et logements en détail dont on apprend chaque fois où sont les toilettes (ah ça peut servir !). le style et la description sont vieillots. Et cela ne vient pas de l'époque. Exemple Philippe Besson avec son super livre Vivre vite sur James Dean (1931-1955). Quel hommage à Lady Day (son surnom) pour son 100ème anniversaire où Philippe Broussard nous montre la chanteuse, la plus part du temps, titubante d'alcool et se cramponnant au piano !
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Novembre 1958, Billie Holiday, la Lady Blues du Jazz, vient se produire en Italie et à Paris. A 43 ans, ravagée par les abus de toutes sortes, la diva n'est plus que l'ombre d'elle-même. Philippe Broussard a cherché à reconstituer cette époque et cette période de sa vie.

Voici un livre qui doit se lire en écoutant la voix rauque de Lady Day ! Ce n'est pas une biographie (qui prêterait à tant d'histoires : maison de correction, viol, prostitution, violence...), mais le récit de l'ultime tournée européenne de la grande dame du jazz, sous le signe de la déchéance et du chant du cygne. Philippe Broussard mène l'enquête sur les lieux où elle a séjourné, mais entre disparition des archives et difficulté à démèler le vrai du faux (oui, Billie Holiday était une pipoteuse), il en est souvent réduit à des supputations.
Ceux qui ne s'y connaissent pas en jazz (comme moi - je ne connaissais même pas sa chanson "Strange Fruit", devenue une protest song - les fruits étranges en question étant les corps des noirs lynchés pendus aux arbres...) risquent de se sentir perdus.

L'auteur dresse le portrait d'une femme blessée, qui en dépit de ses heures de gloire n'aura été toute sa vie qu'une victime, victime du racisme, victime de la drogue, victime des hommes, victime de son entourage - oiseau de nuit qui n'a jamais fréquenté que des fripouilles et des profiteurs. Tout au long de l'ouvrage elle n'en finit plus de tituber, chaque page raconte une addiction notoire, une artiste incapable d'assurer ses tours de chant - sauf par quelques rares miracles. Pour son 100ème anniversaire le portrait n'est guère flatteur, qui plus est il inspire de la pitié, de la compassion et un malaise certain.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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Une virée noturne dans le Paris et le Milan de Billy Holiday. On la suit on est dans l'ambiance des années 50-60.
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critiques presse (1)
Lexpress
19 mars 2015
Philippe Broussard (...) a plus de cinquante ans de retard sur sa proie, mais retrouve les lieux, les témoins, les archives, et reconstitue presque heure par heure ces quelques semaines sur le Vieux Continent de la vieille Lady Day.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il faut l’écouter le soir, le plus tard possible. Sa voix, ses mots sont de ceux qui ne tolèrent pas l’éclat du jour ; seule l’obscurité les libère. Toute sa vie, cette femme a passé ses journées à dormir, ses nuits à survivre.
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Si les disques ont une âme, comme les bons romans et les jouets d'enfants, ils doivent guetter ces retours à la vie, attendre la main qui les sortira du placard pour les soumettre à nouveau, ne serait-ce qu'une fois, à la pointe du saphir.
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Se souvient-elle qu'il y a tout juste un an, alors qu'un animateur de radio lui demandait pourquoi les seigneurs du jazz meurent avant l'âge, elle avait eu cet aveu désarment : "Nous essayons de vivre cent jours en un an" ?
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Il faut l’écouter le soir, le plus tard possible. Sa voix, ses mots sont de ceux qui ne tolèrent pas l’éclat du jour ; seule l’obscurité les libère. Toute sa vie, cette femme a passé ses journées à dormir, ses nuits à survivre.
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Ce club [Le Mars Club] de fond d’impasse est un refuge douillet propice aux morceaux sans fin, aux œuvres éphémères vouées à mourir à l’aube dans les effluves de cigare et d’alcool.
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