Les semeurs d'abîmes

Ca fait longtemps que je veux lire du Brussolo. L'auteur étant prolifique le choix du roman de la découverte n'était pas aisé. le hasard est venu m'aider à me décider, j'ai trouvé ce « semeurs d'abîmes » dans une boîte à livres. Ce roman qui se lit bien vite m'a permis de passer un bon moment mais n'est pas mémorable et, s'il a des qualités, il a incontestablement aussi des défauts.

« Les semeurs d'abîmes » est très divertissant. le roman se lit bien, on ne s'ennuie pas une seconde. Par ailleurs, on ne peut pas nier à Brussolo le fait qu'il a une imagination débordante. Son récit fourmille d'idées et de trouvailles. Presque trop en fait. En effet, si certaines idées sont très bonnes (les tatouages mobiles, le virus migratoire…) , j'en ai trouvé d'autres plutôt foireuses (par exemple, je trouve que le complot évoqué par un personnage ne tient pas la route) , voire risibles comme par exemple les hommes patchwork, mélange non-homogène de toutes les ethnies (avec par exemple le torse d'un homme noir, les mains d'un asiatique, la tête d'un caucasien) . Et surtout, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de cohérence et de liant, tout ça ne s'assemble pas parfaitement. Lorsqu'on suit Lise dans la grande ville, on découvre une cité grouillante et d'ailleurs plusieurs fois est évoqué le problème de la surpopulation. Mais lorsqu'on quitte la grande ville pour suivre Lise dans le pays des ponts, on se retrouve dans des grands espaces quasi vides dont personne n'a entendu parler. Ces deux décors sont intéressants et plutôt pas mal dépeints mais j'ai eu l'impression qu'ils n'appartenaient pas au même univers comme si je lisais deux romans en un.
Par ailleurs, les personnages ne sont pas très intéressants. On prend plaisir à suivre leurs aventures mais ils ne sont guère attachants et manquent d'épaisseur.

Ma 1ère lecture de Brussolo a donc été agréable, « les semeurs d'abîmes » est un roman sympathique malgré ses défauts et c'est avec plaisir que je lirai d'autres romans de l'auteur.

Comme toujours Brussolo sait nous entraîner dans son univers pour ne plus nous en y faire sortir. Ce roman démarre sur des chapeaux de roues et tout de suite on sait que l'on quitte la réalité pour intégrer l'univers si particulièrement envoûtant de cet auteur. Écrit dans les années 80 il colle parfaitement à l'engouement que le tatouage rencontre aujourd'hui et cette encre si particulière rencontrerait certainement un franc succès. le lecteur part en expédition avec les protagonistes et angoisse avec eux. Plus les chapitres passent plus on s'enfonce dans le fantastique sans s'en rendre compte. On dévore les chapitres à la vitesse de la lumière et c'est avec regret que j'ai fermé ce livre commencé le jour même. J'aurais aimé que ça continue encore et encore...... du grand Brussolo .

Que l'on aime ou non Serge BRUSSOLO, force est de constater, que cet auteur possède une imagination sans limites. Outre, une intrigue bien construite, et un cheminement cohérent dans la trame scénaristique, ce récit constitue un monument de la SF française. Que ce soit dans l'évocation de situations étranges et atypiques, ou dans la description d'un univers particulier, on ne peut qu'apprécier les idées mises en avant par l'écrivain. Un ouvrage que je recommande vivement à tous les amateurs du genre.

Encore un livre bourré d'idées: entre les tatouages mobiles, le monde des ponts, les mollusques mangeurs de pierre, la sueur angoissante etc ... on ne sait plus où donner de la tête, et pourtant tout est lié, le livre se lit facilement sans qu'on soit perdu. J'ai rarement (jamais?) vu un auteur aussi capable de mettre sur le papier toutes les idées qui lui traversent le crâne: c'est très souvent brillant, en tout ca moi j'aime!

Brussolo adopte une façon de faire qu'on ne trouve pas, chez lui, en général: il crée deux intrigues qui vont très vite se recouper. À cause du chapitre 1, dès qu'il est question d'une encre spéciale (au chapitre 2), le lecteur sait tout de suite ce qui arrivera bientôt aux tatoués.

À l'instar de beaucoup de livres de Brussolo, ce roman fourmille d'idées ingénieuses, de thèmes qui seront abordés différemment dans d'autres romans. Par exemple, L'encre à double-tranchant rappelle l'Amazing Diet.
L'idée du chapeau amplificateur qui rend intelligent sera réexploitée différemment et de manière plus poussée dans «Le jour du chien bleu».
J'aime beaucoup la manière dont l'auteur montre l'esprit moutonnier des humains: un phénomène débarque sur le marché, tout le monde en veut. J'aime bien cette froideur féroce avec laquelle il se moque de ce besoin de la plupart des humains à vouloir «faire ce qui se fait», à envier ce qu'a l'autre, à vouloir être dans le vent.
Parmi les exigences farfelues des tatoués, j'ai aimé celle qui consiste à vouloir des taches sur son corps, afin qu'elles se déplacent selon l'inconscient de la personne, et que lui, puisse ensuite lire, grâce à elles, le message de son inconscient.
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