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EAN : 9782253022374
Le Livre de Poche (05/10/1995)
4/5   5 notes
Résumé :
Maître de la littérature populaire et précurseur du roman noir, Francis Carco est né à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 3 juillet 1886. Poète, conteur, critique, auteur dramatique et romancier, sa jeunesse s’écoule au milieu de la bohème du Quartier latin et de la butte Montmartre. En 1923, l’Académie française lui décerne le Grand Prix du roman pour l’Homme traqué. En 1937, il est élu membre de l’Académie Goncourt. Il meurt à Paris en 1958.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mémoires d'une autre vie / Francis Carco
de son vrai nom Francis Carcopino-Tusoli, l'écrivain est né à Nouméa en 1886 et mort à Paris en 1958.
Son père étant Inspecteur des Domaines, il passe les cinq premières années de sa vie à Nouméa où il voit passer rue de la République les bagnards en route vers l'île Nou. Ces images lui resteront et lui inspireront le livre « Goût du malheur ». Son père nommé en Métropole, c'est le départ pour la France. Enfant révolté contre l'autorité paternelle, il se réfugie dans la poésie. Plus tard, il fréquente les milieux de la poésie et de l'art et s'installe à Paris en 1910. Sa jeunesse s'écoule au milieu de la bohème du Quartier Latin et de la Butte Montmartre. Il fréquente alors Mac Orlan, Dorgelès, Apollinaire, Utrillo et Modigliani. Il a une liaison orageuse avec l'écrivaine néo-zélandaise Katherine Mansfield. Il se met à l'écriture dès 1911 et publie son premier recueil poétique avant de devenir le peintre des rues obscures. Il est élu membre de l'Académie Goncourt en 1937.
Carco est un poète en demi teinte dans l'évocation de ses souvenirs d'enfance où la couleur dominante est le gris et le ton général nostalgique. de Nouméa où il est né mais n'a que peu de souvenir, il parle très succinctement. Marseille est la première ville de France qu'il découvre à la descente du bateau en provenance de Nouvelle Calédonie. La première ville où il a eu froid arrivant des colonies après quarante cinq jours de traversée sur le paquebot des Messageries Maritimes.
« Je suis né à Nouméa et je n'y suis jamais retourné. Il faut bien naître quelque part. »
Plus tard adolescent, il se penche parfois sur la carte du monde, recherche l'Australie et « la petite forme déchiquetée de l'ile où je suis né. Perdue parmi les océans elle manquait de prestige. Néanmoins quand j'étais rassuré à son sujet, en la trouvant invariablement au même endroit, je relevais sous l'indication de : Nouvelle Calédonie, colonie française, des noms familiers : Nouméa, Bourail, Bouloupari, Gomen, Balade et en lettres à peine perceptibles, celui de l'Ïle Nou. C'était là que mon père, en qualité de fonctionnaire, se devait d'assister aux exécutions capitales. »
Et puis Carco se dévoile au fil des pages. Corse par son père, il en a le tempérament auquel il a ajouté inconsciemment « certaines nuances de sensibilité qui n'étaient ni froides ni agressives, mais qui faisaient de moi, par moments, une nature ombrageuse, méprisante, susceptible et encore si violente que je ne parviendrai, j'en suis sûr, de ma vie, à lui imposer un frein. Une hérédité grâce à laquelle je devinais l'âpreté du maquis, le charme d'une vie libre, indépendante…Lorsque dans mes premiers contacts avec la vie, je me suis rendu compte des concessions qu'il est indispensable de faire pour être heureux, j'ai toujours mieux aimé renoncer au bonheur plutôt que de payer ce prix. »
Ensuite sans en citer le nom (il s'agit en fait de Chatillon sur Seine en Côte d'Or) il décrit un petit bourg arrosé par la Seine où il passé sa prime adolescence, avec le collège, les copains Raudot et Titine, les filles Adrienne la délurée et Germaine la petite voisine dont il est secrètement amoureux. Si loin qu'il cherche en lui-même, si attentivement qu'il se penche sur son passé, il suffit d'une odeur, d'une couleur, d'une forme ou d'un timbre de voix pour peupler l'univers de présences dont sa mémoire conserve l'empreinte à tout jamais.
Parmi les nombreuses évocations de souvenirs, il y a aussi celle de ses lectures. Lecteur très précoce, il garde un souvenir ému de Madame Bovary de Gustave Flaubert, son roman préféré.
le pèlerinage sur les lieux de son adolescence plus tard réveillera d'autres souvenirs bien que la petite ville ait beaucoup changé. Un pèlerinage en forme d'adieu : « Adieu beaux jours lointains, enfance, bois enchantés ! Adieu, fumées flottantes du soir, peupliers frissonnants, ruisseaux, sources d'eau vive, petites clairières… » Mais son destin n'est pas ici parmi les rêveries familières, il est dans les rues obscures, les bars, les ports retentissant des appels des sirènes, des navires en partance et des feux dans la nuit, pour ne vivre que de tourments et d'inquiétude. D'où le titre du recueil.
Paru en 1934, ce pèlerinage aux sources est écrit dans un style simple sans lyrisme débordant et se laisse lire avec plaisir.

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un grand plaisir à lire cette belle écriture, visiter ce pays d'enfance avec des mots si justes...
l'autre critique sur ce livre vous dira tout, je n'ai qu'une chose à rajouter : j'ai envie de lire d'autres oeuvres de Francis Carco (de son vrai nom Carcopino-Tusoli).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et voilà ! il me restait pour vivre des « papiers » sur les peintres, des échos, des comptes rendus d’exposition que Vauxcelles accueillait dans sa page du Gil Blas. Valette m’avançait au Mercure, mes premiers droits d’auteur. J’étais aux anges quand juillet s’acheva dans la stupeur et la consternation. La guerre éclata. Brusquement tout parut emporté, balayé. Après Du Fresnois, après Marcel Drouet, Charles Perrot, Louis Persaud, Jean-Marc Bernard, Guillaume Apollinaire succombait la veille de l’armistice et, plus tard, Jean Pellerin. Mon frère Charles, major de sa promotion à l’Ecole Polytechnique, non plus, ne revint pas. Quand j’y pense et revois le meilleur de notre famille, cet enfant dont j’ai compté les restes à Blercourt sous Verdun, sa mort m’est toujours fraîche et me déchire atrocement. Les fosses du cimetière répandaient une odeur d’évier. Des sidis les avaient ouvertes et, peinant, à grand effort de pioches, pour défoncer les cercueils que l’on voyait baigner dans l’eau, ils s’agitaient comme des damnés. Mais les couvercles cédaient et, dans leurs uniformes boueux, nos pauvres morts apparaissaient au jour tiède des vivants. Etendus sous de lourds manteaux règlementaires, il fallait par morceaux les arracher du trou et, dans un drap, déposer membre à membre leurs débris, les arranger, puzzle monstrueux, puis les coucher – en avalant ses larmes – dans de nouvelles bières, sur un matelas de sciure de bois où l’eau noirâtre, qui s’égouttait des draps, saignait une seconde fois. Abominable et cape,niant très noble et nécessaire épreuve. Nul de s’y dérobait. Ces masses grisâtres, pétrifiées par l’eau où elles avaient longtemps séjourné sous la terre, restituaient aux corps une apparence humaine, mais dans nos mains elles étaient si pesantes que le cœur nous manquait. Jusqu’au bout, néanmoins, chacun s’y appliquant avec une espèce de démence, nous assistâmes aux plus pénibles formalités et je vis, pour mon frère, que l’éclat qui l’avait atteint, n’avait fait à la tempe qu’une très petite fissure, très nette, sans rien briser de son crâne mis à nu.
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Adieu, beaux jours lointains, enfance, bois enchantés! Adieu, fumées flottantes du soir, peupliers frissonnants, ruisseaux, sources d'eau vive, petites clairières! Adieu, fées invisibles! Je croyais vous aimer... Je croyais qu'à me retrouver parmi vous, cette autre vie qui fut la mienne apaiserait le sombre instinct qui me pousse au-devant des plus âpres déceptions. Ne me plaignez pas trop. Ces déceptions ne viennent qu'après de grandes joies ; elles en sont le prix et je suis encore prêt à le payer, sans discuter. Nous avons tous notre destin. Le mien n'est pas ici, (...)
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Video de Francis Carco (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Carco
Arthur Rimbaud, poète maudit par Francis Carco (1951 / France Culture). Illustration : Henri Fantin-Latour, "Un coin de table", 1872 (détail : Paul Verlaine et Arthur Rimbaud). "Jean-Arthur Rimbaud, poète maudit" : une émission de Francis Carco. Diffusion sur France Culture le 1, 8 et 15 mars 1951, et le 3, 5, 12, 19 et 26 avril 1951. Par Francis Carco. Lectures de Jacqueline Morane, Jean Topart, Yvonne Schaeffer, Lucien Paris, Paul Morin, Hubert Prélier et Claude Romain. Réalisation : Albert Riera. Musique : Henry Barraud. Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille. Bien que brève, son œuvre poétique est caractérisée par une prodigieuse densité thématique et stylistique, faisant de lui une des figures majeures de la littérature française. Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans. Après une brève phase d'initiation, par assimilation du style des grands poètes contemporains (Charles Baudelaire, Victor Hugo, Théodore de Banville...), développant déjà une franche originalité dans l'approche de thèmes classiques (« Le Dormeur du val », « Vénus Anadyomène »), il cherche à dépasser ces influences en développant ses propres conceptions théoriques, déclarant que le poète doit se faire « voyant », c'est-à-dire chercher et décrire l'inconnu par delà les perceptions humaines usuelles, quitte à y sacrifier sa propre intégrité mentale ou physique. Dès lors il se met à innover radicalement en matière d'audace formelle, jusqu'à aborder le genre du poème en prose, alors à ses balbutiements (parsemant ses œuvres d'apophtegmes énigmatiques, comme « changer la vie », « posséder la vérité dans une âme et un corps » ou « il faut être absolument moderne », qui seront repris comme des slogans par les poètes du XXe siècle, en particulier le mouvement surréaliste). Il entretient parallèlement une aventure amoureuse tumultueuse avec le poète Paul Verlaine, qui influence profondément son œuvre. Vers l'âge de vingt ans, il renonce subitement à la littérature (n'ayant alors publié qu'un seul ouvrage à compte d'auteur — "Une saison en enfer" — et quelques poèmes épars dans des revues confidentielles), ce qui contribue encore à son mythe. Il se consacre alors dans un premier temps à l'apprentissage de plusieurs langues, puis, mû par ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires, choisit une vie aventureuse, dont les pérégrinations l'amènent jusqu'en Abyssinie, où il devient négociant (quincaillerie, bazar, vêtements, café, etc.) et explorateur. Sa tentative d'armer Ménélik avec l'aval du Consul de France s'avère désastreuse pour lui ; son unique « trafic d'armes » n'eut véritablement qu'une incidence politique symbolique, mais contribua à sa légende. De cette seconde vie, exotique, les seuls écrits connus consistent en près de 180 lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques. Des poèmes comme « Le Bateau ivre », « Le Dormeur du val » ou « Voyelles » comptent parmi les plus célèbres de la poésie française. La précocité de son génie, sa carrière littéraire fulgurante, sa vie brève et aventureuse, contribuent à forger sa légende et faire de lui l'un des géants de la littérature mondiale.
1 : La naissance, le milieu familial 2 : Charleville, rencontre avec Verlaine 3 : Rimbaud, Verlaine 4 : Verlaine et Rimbaud à Bruxelles et à Londres, "Le bateau ivre" 5 : Verlaine tire sur Rimbaud, retour à Paris 6 : Verlaine, condamné et interné, "Une saison en enfer" 7 : Les trafics d'armes, les "Illuminations" 8 : Les derniers jours à Paris et à Marseille
Sources : France Culture et Wikipédia
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