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EAN : 9782226455116
270 pages
Albin Michel (17/06/2020)
3.54/5   25 notes
Résumé :
La crise sanitaire dans sa phase critique est pour l’essentiel derrière nous. La crise économique devrait être enrayée, grâce à des aides massives aux entreprises. Le risque serait de passer à côté du plus important : la crise écologique sans précédent que rappelle cet épisode, et l’urgence absolue à y répondre, avant qu’une catastrophe bien plus grave ne s’abatte.
Car cette épidémie a vu le jour en raison de notre manière de (mal)traiter les animaux que l’on... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En cette période anxiogène où tout est fait pour nous maintenir dociles en jouant, comme d'habitude, sur la peur et en faisant de l'autre un danger potentiel, qu'il est bon de se plonger dans un livre qui, sans nier la dangerosité du virus ambiant, démonte point après point les discours et les actes stupides de nos politiciens et de bon nombre de « savants » complices.

La revanche de la nature d'Aymeric Caron est un journal de bord commencé au premier jour du confinement et qui s'achève la veille de la liberté conditionnelle généreusement accordée depuis le 11 mai.
J'en entends déjà commencer à hurler : « encore un journal de bobo » pour rester poli. Alors pour éviter à ceux qui seraient enclins à ce genre d'appréciation, sachez que sur 255 pages, si on met bout à bout quelques instants de sa vie privée, on atteindra une quinzaine de pages. Des bouts de vie qui introduisent certaines démonstrations des élucubrations hallucinantes de politiciens, de médecins, de journalistes au jour le jour.

Pas de théorie du complot dans ces pages, pas de leçons non plus. Juste du bon sens. de ce bon sens qui fait tant défaut dans nos sociétés. Comme dans chacun de ses livres, Aymeric Caron appuie là où ça fait mal et forcément sa cote de popularité est assez proche du QI d'une Nabila. S'entendre dire qu'on s'est trompé toute sa vie sur la manière dont nous vivons n'est pas agréable c'est certain mais il y a pire. Avec un minimum de recul, s'apercevoir que toutes les objections que nous pourrions opposer à ses dires ne tiennent pas la route, ça peut piquer les yeux des rageux et des marionnettistes qui nous tiennent (Sibeth Ndiaye n'avait-elle pas dit devant les caméras il y a quelques mois, qu'elle assumait très bien le fait de mentir pour protéger Macron ? Il y a un chapitre sur elle avec retranscription d'émissions de radio où elle était invitée qui vaut son pesant de cacahuètes).
Ce virus est dangereux oui. Oui mais… attention c'est là que ça va piquer certains noeils, nous sommes les seuls responsables de cette pandémie comme de tant d'autres. Nos modes de vie nous conduisent dans le mur. Ce virus est un des murs en attendant le prochain, plus dur encore.
Tous les thèmes chers à l'auteur y sont abordés car tout est lié. le mépris pour la nature, l'élevage, notre barbarie envers les animaux (d'élevage et sauvages), les inégalités et l'organisation de la société, en résumé, le VIVANT, ce miracle perpétuel que nous souillons.
Toutes les incohérences politiciennes, médicales, policières des deux derniers mois sont pointées du doigt.
Se souvenir de notre vulnérabilité, entendre la nature qui meurt par nos mains, identifier l'essentiel, remplacer la puissance par la plénitude, accepter que l'humanité est une, assumer ses responsabilités, retrouver l'humilité, être cohérent, désobéir à la stupidité. Voici quelques titres de chapitres, enfin de jours confinés, pour convaincre que ce journal n'a rien à voir avec un truc creux sans aucun intérêt comme l'ont fait certains écrivains… Ah, j'ai oublié celui du dimanche 5 avril, être épicurien : déconsommer, un chapitre que j'aime particulièrement.

« le sage évite tout excès de quantité, de nombre et de mesure, affirme l'un des tout premiers décroissants, Lao Tseu »
« Contrairement à une idée reçue, l'épicurisme est une recherche du plaisir… dans la modération. Il est donc logique d'affirmer : soyons épicuriens, décroissons ».

Mention pour le chapitre « accepter que l'humanité est une » où les fermetures de frontières sont mises à mal.
« L'homme n'est pas fait pour construire des murs mais pour construire des ponts, prête-t-on à Lao Tseu ».

Voilà le type de bouquin qui devrait se retrouver en tête de gondole dans tous les endroits où un livre est à vendre. Malheureusement, il faut fouiller pour le trouver. Etonnant non ?
Plus qu'un livre à mettre entre toutes les mains, c'est en plus un livre à faire circuler… comme ses autres titres.
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Tout d'abord merci aux Editions Albin Michel et à Masse critique pour l'envoi de ce livre !
Avec ce journal de bord de confinement, Aymeric Caron nous entraîne dans son quotidien et surtout ses questionnements sur le covid-19, le confinement, les mesures politiques prises...
Après quelques semaines du déconfinement, il est intéressant de pouvoir revenir sur cette période et en tirer les "leçons". C'est ce que l'on fait à travers ce livre.
On pourrait effectivement espérer que cette période aurait pu servir pour changer l'avenir, mais au final, on est reparti dans le même modèle qu'avant.
Je suis d'accord sur bien des points livrés par Aymeric Caron dans ce livre et cela fait plaisir de pouvoir le lire.
Au niveau des données qui sont dans le livre j'en connaissais beaucoup, mais ce qui est particulièrement intéressant c'est la réflexion qui vient après, qu'on soit ou non d'accord.
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C'est un auteur dont j'avais du vaguement vous parler sur Instagram a une époque ou j'avais commencé à lire Antispéciste du même auteur mais que je n'avais pas pu finir (je me suis perdue dans d'autres lectures et je n'ai jamais repris celle là). Je n'avais aucun doute quand à l'intérêt de l'auteur pour les causes écologiques puisque j'avais quand même lu à l'époque soixante quatre pourcents de l'ouvrage.

Je remercie donc Babelio et Albin Michel pour la réception de cet ouvrage.



Cet essai se pose comme le récit d'un confinement, vécu par l'auteur et sa famille et des réflexions, expériences, déductions qui en découlent. Si je trouve le concept intéressant et un très bon déclencheur pour toutes les personnes qui ont connu un regain d'intérêt pour l'écologie en raison du confinement et des améliorations qu'ils ont pu voir sur la pollution ou de potentielles prises de conscience anticonsumériste; je reste pour ma part assez peu convaincue par l'intérêt de l'ouvrage pour un public déjà averti.

Je n'ai personnellement rien n'appris des informations distillées dans l'ouvrage et je m'attendais à un texte un peu plus coup de poing avec son sous-titre/sa catchphrase: "27 leçons pour le monde d'après". Est-ce que j'attendais des solutions miracles ? Surement pas ! Par contre je m'attendais à ce qu'on parle plus en détail des solutions, des hypothèses avancées, des alternatives à mettre en place et qui donnerait une idée un peu plus intéressante de ce que pourrais devenir demain.

L'auteur nous y raconte, certes, son quotidien, ses prises de conscience, ses coups de gueule contre le gouvernement qui ne fait rien et qui s'est largement embourbé durant cette crise sanitaire mais aussi vis-à-vis de la crise écologique et contre les industriels qui poussent le vice du capitalisme à plein régime pour relancer une économie en perte de chiffre.

Super, mais ça manque de punch, ça manque de contenu, c'est un peu trop répétitif. Trop répétitif par rapport à d'autres ouvrages, d'autres documentaires qui se sont déjà penchés sur le sujet.



Heureusement l'ouvrage se lit vite. de même, le fait d'aborder le sujet de l'écologie et des choses à changer sur notre planète, nos politiques environnementales etc, par le prisme de la crise sanitaire me semble un peu désuet. Désuet dans le sens où le contexte de l'ouvrage et le peu d'informations intéressantes (pour moi) qu'il distille, va perdre de son intérêt.

J'en attendais un peu plus de cet ouvrage écrit en plein confinement et par un auteur qui maitrise son sujet.
Lien : https://leboudoirbibliothequ..
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On apprécie ce journal de bord du bobo parisien au milieu de la Covid plus pour son travail documenté que pour son style
Mais nous retrouvons trop vite, pendant trop de pages le Caron écolo donnant des leçons au monde.
Un récit du « moi je »
On finit sur 2 chapitres simplistes et démagogiques où Caron nous explique qu’il faut s’opposer au système. Sauf que Monsieur Caron vous avez besoin du système.
Les dynamiteurs de la citadelle ont toujours besoin de la citadelle. Ils sont contre l𠆞tat au sens où ils s’y appuient
Walt Whitman vous aurait dit « Je n𠆚i rien à voir avec ce système, pas même pour m’y opposer »
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Sous le format d'un journal de bord en milieu confiné, Aymeric Caron nous livre ses anecdotes de famille ainsi que son analyse percutante de l'actualité de ces dernières semaines. Aymeric Caron tient là une plume critique et documentée sur les modes d'organisation de nos sociétés modernes.

Aymeric Caron cite Guy Ernest Debord, écrivain, cinéaste et révolutionnaire français à qui l'on doit la conceptualisation sociopolitique de « spectacle » (Guy Debord, La société du spectacle, 1967). « (...) le discours médiatique (des mass media au moins) est tout entier dédié à la justification des ordres des propriétaires du monde, et que tous les « experts » qui envahissent les plateaux télé ou radio sont des serviteurs de l'autorité générale du spectacle » (pge 93 – 94, La revanche de la nature, Aymeric Caron).

La revanche de la nature, c'est aussi une hypothèse écosystémique de la survenue du virus Covid 19. L'apparition de ce dernier est à mettre en lien avec la propension de l'Homme à détruire les écosystèmes et d'en affaiblir la biodiversité. « (...) en détruisant massivement les forêts, nous abolissons les barrières de protection entre nous et le monde sauvage, et nous nous exposons par conséquent à des agents pathogènes nouveaux. le fait que nous exterminions directement les animaux sauvages eux-mêmes, et pas seulement leur habitat, est un facteur aggravant. Car les virus ont besoin d'hôtes. Si nous leur enlevons ceux qu'ils avaient l'habitude de fréquenter, il est logique qu'ils se reportent sur nous » (pge 34, La revanche de la nature).

A chaque jour, sa leçon pour poursuivre dans le monde d'après. Des propositions plus que nécessaires telles que la poursuite réfléchie et dosée du télétravail ou la réduction du temps de travail, des modes de consommation revus à la baisse.

Une lecture recommandée à ceux qui ne suivront pas, demain, les oriflammes du développement, de la croissance, du progrès ou de l'économie.

Une lecture pour ceux qui, au contraire, déposent leur confiance au pied d'autres croyances : l'autonomie, la solidarité et la liberté.
Lien : https://www.facebook.com/not..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dimanche 29 mars.
2606 morts en France.
40174 cas sévères recensés en France.

(...)
Je ne sous-estime pas la gravité et le caractère exceptionnel de cette pandémie, mais n'en fait-on pas trop avec ce virus? Après l'indifférence coupable des premières semaines, n'a-t-on pas basculé en France dans un processus inverse qui confine à l'irrationnel ? Bien sur il y a ces morts traumatisantes, ces proches auxquels on ne peut même pas dire adieu. Près de 3000 officiellement en France et 30000 dans le monde. Combien dans quelques mois? 500 000? Un million? Ce virus nouveau nous inquiète d'autant plus qu'il n'est encore ni compris ni maîtrisé. Pour autant, la froideur de l'objectivité mathématique oblige à relativiser le nombre des victimes avérées et potentielles du SARS-CoV-2. Première observation: jusqu'à 650 000 décès par an sont dus à la grippe saisonnière, selon l'OMS. Pourtant cela ne déclenche aucune panique particulière. Peut être parce que la plupart de ces morts se situent dans les régions les plus pauvres du monde. La rougeole a tué plus de 140 000 personnes sur la planète en 2018 principalement en Afrique subsaharienne, alors qu'un vaccin existe. Cette même année, 1,5 millions de personnes, dont 250 000 enfants, sont mortes de la tuberculose, et le paludisme a fait 405 000 victimes parmi lesquelles 70% d'enfants de moins de 5 ans. La sous nutrition continue quant à elle à tuer 3 millions d'enfants par an selon l'UNICEF. Quelle est la difficulté qui empêche de mettre un terme à cette honte?Rien d'autre que l manque de volonté politique. La pneumonie et la diarrhée tuent 1,4 millions d'enfants chaque année, le tabac, 7 millions de personnes, l'alcool, près de 3 millions. La pollution (eau, air, exposition à des substances chimiques...) provoque la mort de 12,6 millions de personnes par an. L'antibiorésistance est responsable chaque année de 700 000 décès et elle pourrait en causer 10 millions par an en 2050 si rien n'est fait. La cause principale de notre résistance aux antibiotiques se trouve dans la consommation de viande d'animaux élevés... aux antibios, utilisés notamment comme facteurs de croissance.
Vous le comprenez: si nous étions cohérents et que nous considérions comme une impérieuse nécessité le fait d'empêcher toute mort humaine prématurée évitable, ainsi que semble l'exprimer la mobilisation sans précédent contre le SARS-CoV-2, alors nous devrions faire de la famine, de la rougeole (...) des combats prioritaires mobilisant budgets et gros titres.
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S'il n'était meurtrier, ce virus me serait sympathique. En quelques semaines, il vient de réussir ce que des décennies de lutte syndicale, de confrontations électorales et de publications scientifiques n'ont pas permis : les marchés financiers sont en perdition, les magasins remplis d'inutile sont fermés, les industries produisent et polluent moins, les stades ne résonnent plus des acclamations de joueurs multimillionnaires, les divertissements qui divertissent de l'essentiel sont empêchés, le temps peut se dilater et les humains réinvestissent le champ de nos préoccupations. Le monde ancien est baillonné, son modèle économique et social mis sur la sellette. Production, exploitation, compétition, innovation, bénéfices: soudain une langue ancienne.
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Il est des complots difficiles à déjouer tant leur mécanique est complexe, voire invisible. Mais en ce qui concerne notre organisation économique, chacun ou presque a compris le piège qui l’enferme et qu’il entretient par sa participation active. Le voici résumé en quelques mots simples. Notre société s’est organisée autour de l’hyperconsommation. Pour consommer, chacun doit avoir un emploi. Mais bien souvent cet emploi, chronophage et peu rémunérateur, empêche de vivre vraiment. Il nous prive du temps nécessaire pour profiter de notre famille, nous consacrer à des loisirs, nous instruire ou participer à la vie communautaire. Sans possibilité de s’impliquer dans la gestion de la cité, épuisés par un quotidien abrutissant, la plupart des citoyens se contentent de subir ce que d’autres décident pour eux. Ces autres, ce sont précisément ceux qui organisent la toute-puissance de l’hyperconsommation et qui en tirent tous les bénéfices. De cette manière, le pouvoir économique est devenu un pouvoir politique qui oscille entre ploutocratie, oligarchie, népotisme et totalitarisme.
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« Sobriété heureuse », « abondance frugale », « croissance sélective », « simplicité volontaire », « déconsommation », « décroissance » : on tourne autour du pot pour trouver les mots qui caressent, ou ceux qui ne font pas fuir, mais le principe est le même. Il s’agit d’arrêter d’acheter des trucs inutiles, des choses qui ne durent pas, et d’économiser les matières premières, l’énergie, l’eau.
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Enfin, les virus se propagent sur les inégalités sociales, qui excluent des populations de l'accès aux protections et aux soins. Lutter contre un virus implique donc à tous niveaux une solidarité des privilégiés avec les démunis.
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