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EAN : 9798667853695
338 pages
Independendly Published (21/07/2020)
4.4/5   44 notes
Résumé :
Londres, été 1858. Une canicule sans précédent écrase la ville. La Tamise, dont le débit se réduit dramatiquement, ne parvient plus à évacuer l'abondance de rejets des trop nombreux habitants. En résulte ce que les Londoniens ont nommé "The great Stink", une odeur épouvantable envahit toute la ville. Nombre de métiers de circonstance trouvent leur origine dans cet épisode peu reluisant. La morale décadente, aussi nauséabonde que l'atmosphère, engendre de son côté de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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1858, canicule, la Tamise se transforme en marécage putride qui agresse les narines des Londoniens. Deux "ratcatchers" (chasseurs de rats) nés de parents inconnus tentent de survivre dans ce cloaque.
L'idée est bonne et si ce n'est quelques expressions complètement WTF ("sourd comme une terrine de couleuvre et muet comme des rillettes de carpe aphone" (?) ), quelques grosses ficelles parfois un peu voyantes, et une tendance certaine à la dégoulinade de bons sentiments, ce bouquin aurait pu faire un honnête roman d'atmosphère, d'autant que l'auteur s'est quand même un minimum renseigné et que les chasseurs de rats et évacueurs de tinettes ont bien existé, de même que les "fermes à enfants" (quelle horreur !) et que l'idée d'intégrer à son intrigue quelques personnages fictifs et réels connus (Sherlock Holmes, Jack l'Éventreur, Amelia Dyer la bien nommée) est plutôt sympathique.
Malheureusement, il y a un casus belli en ce qui me concerne, il apparaît dès les premiers chapitres et ne m'a pas lâché jusqu'à la fin : le narrateur, un des deux gamins en question, qui avait 10 ans en 1858 et écrit ses mémoires un peu après 1900 (c'est ce qu'on comprend à la fin), à la première personne bien sûr, parle peu ou prou comme un collégien du 9-3 au XXIe siècle.
Et quand il abandonne cet argot absolument pas d'époque, c'est pour prendre le ton docte d'un intellectuel qui analyse le XIXe... avec les connaissances et le recul du XXIe.
Quelques échantillons :
- "Mais les mentalités étaient pas encore prêtes à s'élever contre ce qui était devenu une norme."
- "Cela avait eu des conséquences sanitaires fâcheuses, notamment pour les nourrissons et les jeunes enfants privés de lumière et de vitamine D."
- "On acceptait comme une fatalité qu'un pourcentage conséquent de mioches en bas âge, de femmes et d'hommes perdent la vie dans notre entourage direct, c'était devenu la norme."
- "Faire vibrer nos récepteurs nerveux"
- "Un fix d'adrénaline", "impacté", "CO2", "mes terminaisons nerveuses", "débranche les neurones."
Un type nous fait même, en 1858 donc, un cours complet sur la Pangée et la dérive des continents, hypothèse apparue en 1912.
Conséquence : à aucun moment je n'ai pu croire à cette histoire, à aucun moment je n'ai pu m'y absorber vraiment, car il y avait constamment ce parler familier d'aujourd'hui et ces incessants anachronismes qui m'en éjectaient.
Je retenterai peut-être ma chance avec cet auteur sur un roman contemporain, mais le roman historique, c'est clairement pas son truc.
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Deux jeunes garçons abandonnés à leur naissance et recueillis par un homme et sa chienne pour lui servir de petites mains voleuses avant d'être à nouveau abandonnés car trop grands.
Ben et Jack ne se débrouillent pas trop mal, ils ont du travail, ils attrapent des rats et vident des fosses d'aisance. Leur petite entreprise ne connaît pas la crise, surtout par un été sec et nauséabond.
Une brève incursion chez un couple d'hommes qui vivent dans le confort va leur donner envie de vivre mieux, de vivre loin de Londres. Pour cela, il faut gagner plus d'argent, bien sûr. Mais gagner plus signifie flirter avec ce qui est bien ou pas et une fois leur choix fait, plus moyen de revenir en arrière. C'est là tout le génie de cette histoire qui nous montre, sans nous donner de leçons, que le destin tient à peu de choses, que la route qu'on prend nous mène à des endroits insoupçonnés, que les traumatismes changent les gens, que l'amour prime sur l'amitié, qu'on ne change pas les gens, que l'hérédité est une chose monstrueuse et inquiétante.
Très bien écrit, très bien documenté, ce livre m'a plongée dans une ville où il ne fait pas bon vivre, entre puanteur, misère, cruauté, escroquerie, magouilles en tous genres.
Ce n'est pas un roman joyeux, c'est un aperçu de la misère humaine et de la malveillance des hommes mais de l'amitié aussi.

Mon premier roman de cet auteur. Et je ne dirai clairement pas qu'en lire un autre "c'est trop".
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Aujourd'hui un titre qui ne fait pas rêver « La grande puanteur » qui se cache derrière une couverture magnifique, flamboyante, félicitations à Brian Merrant ! Lorsque l'on ouvre un livre de Cetro (Cédric Veto) on ne sait jamais ce que l'on va trouver ! celui-ci ne déroge pas à la règle ! Je ne sais pas pourquoi, dès les premières lignes, j'ai revu les images de ce film de 2016 « le parfum » et la naissance de Jean-Baptiste Grenouille, sur ce tas d'immondices ! la même sensation de puanteur !
Deux gamins Jack et Ben que la vie n'a pas épargnés, deux frérots de coeur, qui bon an, mal an, vont tenter de survivre dans ce Londres de 1858 empuanti par une Tamise qui est devenu un cloaque immonde; ils sont courageux, rien ne les rebute pour gagner misérablement leur vie ! si l'entraide entre miséreux existe, d'autres miséreux n'hésitent pas à exploiter plus pauvres qu'eux ! c'est dans ce monde que Cetro nous entraîne ; des personnages réels (ou de fiction) vont croiser nos jeunes chasseurs de rats ! Un aperçu, sans concession, de la société londonienne où fiction et réalité sont étroitement imbriquées. Ce n'est pas larmoyant, loin de là, c'est la vie, leur vie et ils ont l'espoir de s'en sortir un jour, de connaître des jours meilleurs… ces gamins sont des battants ! ils ont déjà survécu à tant de vicissitudes dans leur courte existence que l'avenir ne leur fait pas peur ! ce n'est jamais larmoyant, jamais défaitiste, même si rien ne leur est épargné. J'aime le style de l'auteur, sans langue de bois, qui ne s'encombre pas de périphrases interminables, qui décrit l'humain sans concession, c'est parfois dur, très dur.. dans ces moments-là, si le lecteur est ému, les personnages, eux, font face et ne se lamentent pas sur leur sort ! Bref, n'hésitez pas à découvrir l'univers de Cetro. Bien sûr, c'est un coup de coeur !!!!
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Le Great Stink de 1858 ou la Tamise se transforma en marécage putride sert de cadre et de prétexte à ce roman à l'atmosphère nauséabonde et dangereuse d'un Londres dépassé par sa croissance. Un tableau des plus sombres de l'organisation économique et sociale et de la condition humaine de la société anglaise à l'époque victorienne. Une pluralité de métiers plutôt sordides mais de nécessités va naitre, engendrés par cet épisode peu mémorable. Au coeur de ce chaos, Cetro développe une intrigue amorale et perverse, aussi immonde que l'environnement, sur des activités médicales infâmes et monstrueuses. Au milieu de ce cauchemar, on va suivre le parcours de deux jeunes adolescents, abandonnés à la rue dès leur naissance, qui se débrouillent pour assurer leur survie en attrapant des rats ou en vidant des fosses d'aisance. Au fil des rencontres, bonnes ou mauvaises, leur destin va basculer de l'espoir, dans la laideur et au final dans l'affliction. Une immersion dans les bas-fonds sinistres de Londres, une réflexion profonde sur les vicissitudes de la vie, l'amitié, la fatalité et la ténacité. Une histoire d'une singularité édifiante, où s'entremêlent rancoeur et trahison, romance et joie, souffrance et mensonge, une mise en avant des valeurs fraternelles et de la solidarité. Des personnages marquants et parfaitement dépeints à l'existence misérable mais au fort caractère, passionnés et empreints de résilience. Un roman édifiant, bien construit, judicieusement documenté, ponctué de touches d'humour et d'un sympathique clin d'oeil à de fameux personnages légendaires et d'autres ayant réellement et tristement existés. Une conclusion terrible, désabusé et fataliste, malgré une note d'espérance, parachève le destin bouleversant de Ben, Jack et de leurs compagnons d'infortune. Un texte grave, poignant, dans la lignée de Sam, du même auteur, moins sinistre, mais tout aussi saisissant.
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Je suis partie pour Londres, avec mon sac à dos et mes baskets. Non, je ne me suis pas transformée en « Dora l'exploratrice », quoique…Alors, que les choses soient claires, je n'ai jamais été à Londres, et ce n'est pas « La grande puanteur » qui m'a donné envie de m'y rendre 😀 !!

Été 1858. Londres est étouffée par une pestilence insoutenable. L'été précoce et caniculaire a en effet transformé la Tamise en un gigantesque cloaque à ciel ouvert. le réseau d'égouts n'est pas assez dimensionné pour mettre fin au déversoir constant de rejets divers et variés et oh combien appétissants directement dans le fleuve. Pour la partie de pêche, on repassera ! D'autant que les rats et les maladies infectieuses se développent rapidement. le fantôme de l'épidémie de choléra de 1854 ressurgi plus vrai que nature.

C'est dans ce contexte historique réel que Cédric nous emmène. Notre narrateur, Ben, accompagné de son frère de coeur, Jack, tout juste sortis de l'enfance, va tenter de survivre au milieu de tout cela. Ils sont chasseurs de rats, « ratcatchers ». Je vois vos yeux pétiller ! Ayant envie de grimper l'échelle sociale, ne serait-ce que d'un barreau, ils vont accepter de travailler pour Fenris, bien que ce ne soit pas très glorieux. Ils doivent en effet transporter des chargements depuis la prison jusqu'à l'hôpital. La curiosité n'est pas prévue au programme, et nos deux compères n'imaginent pas ce qu'ils transbahutent. Peut-être cela vaut-il mieux.

La rencontre de Jack avec Amelia va changer le cours de leur vie. Comment ? Va falloir ouvrir ce roman pour le savoir !

Une immersion dans les bas-fonds glauques de Londres, une réflexion sur la vie. Car même dans la puanteur la plus horrible, l'amitié reste toujours identique, la construction de notre personnalité d'adulte peut s'avérer solide, fragile ou déficiente, en fonction des rencontres que l'on fait, bonnes ou mauvaises.

Le travail de recherche est considérable, rendant le tout incroyablement passionnant. On sentirait presque l'odeur et on entendrait quasi couiner les rats. La plume de Cédric est à la fois poétique et tranchante, traitant ses personnages avec beaucoup d'humanité et les poussant dans leurs retranchements pour notre plus grand plaisir.

J'ai adoré cette histoire, les thèmes abordés, permettant de découvrir le Londres de l'époque victorienne. Cédric n'oublie pas un joli clin d'oeil avec des personnages connus ou ayant réellement existé. Conan Doyle, sors de ce corps !

Que dire de la fin ? Qu'elle est top. Je ne l'avais pas vue venir, m'étant engouffrée tête la première avec la déduction faite un peu plus en amont. Cédric tu m'as bien eue !

Un roman que je ne peux que vous conseiller, un très beau voyage dans le passé avec des potes attachants.

#lagrandepuanteur #CédricVeto
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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