Une moitié de wasicun

Sous un tas de feuillages parmi les bois, se trouve laissée et enterrée une pipe taillée dans une pierre rouge , de la Catlinite, la couleur symbolique du sang des ancêtres indiens.
Voici ce que découvrirent Ebenezer et son ami Jim en pistant un mystérieux motard lors d'une de leurs sauvages escapades forestières.
Le géant semble garder un trésor inestimable. Ça ne semble pas être un enfant de coeur, il est armé. Cela ne fait aucun doute sur l'objet, il s'agit bien du « Canunpa », le magnifique calumet sacré indien qui fut ravi il y a quelques années à une réserve indienne au prix de quelques vies volées. Sa tante Pony-Head et son grand-père John Blacksmith « Taty Topa » sont formels.
Malheureusement, avant même d'avoir capturé la « pie » voleuse, « l'oiseau » s'est fait la malle.
La famille se lance aussitôt sur les traces du dangereux maraudeur afin de le remettre aux autorités indiennes des réserves du Minnesota pour que justice soit faite et que l'âme des anciens et des victimes reposent enfin en paix. Nora « No-Word » sa mère, qui est hospitalisée, désapprouverait cette mission trop périlleuse pour un enfant de treize ans et briserait pour le coup son légendaire son silence.
Taty Topa tente de dissuader son petit-fils de se joindre à la quête mais celui-ci, têtu, ne manque pas d'y joindre ses amis Jim et Emily.


L'intrigue « D'une moitié de Wasicun » nous entraîne dans une enquête policière menée en famille, donnant l'opportunité au jeune Eby, moitié de Wasicun comme le surnomme son grand-père, de faire plus ample connaissance avec une part de son histoire.
Depuis la chute de sa mère qui fit revenir les siens auprès d'elle ,« Eby » se retrouve face à de grandes responsabilités. Il doit aider à protéger le maison des incursions dangereuses d'un ours et se sent également investi d'une mission dans la restitution du calumet. Un véritable parcours initiatique pour cette héritier de guerrier sioux.
le retour de Taty Topa dans sa vie le fait entrer dans un monde de légendes où les croyances s'illuminent de dignité et de sens de respect. Peut-être que l'ours qui lui laissa la vie sauve à deux reprises honora l'âme du guérisseur sorcier qui sommeille en lui. Qui sait ?
Espiègle, Eby reste néanmoins un enfant voulant grandir trop vite, désobéissant à ses proches et entraînant ses amis dans ce périple qui s'avère plus dangereux qu'il n'y paraît lorsqu'ils se retrouvent pour la plupart à dissimuler le corps refroidi du fameux motard.
Heureusement que Pony-Head et Taty Topa ont des yeux de lynx et un vrai sens de la responsabilité, ils ne ne se laisseront pas abuser par les faux-semblants du jeune adolescent téméraire.
Ce roman de Jean-François Chabas déjà publié en 2003, sans extrêmes violences, se lit d'une traite.
Une bonne lecture d'aventure au coeur de la culture indienne.

"Moitié de Wasicun", c'est ainsi que le grand-père d'Ebenezer l'appelle car il est mi-amérindien mi-américain.
Bien qu'élevé par sa mère Nora No-Word, il ignore tout des traditions de ses ancêtres.

Jusqu'à ce qu'une succession d'événements l'amènent à rencontrer une partie de sa famille et à s'intéresser à son histoire. Un calumet volé, un motard louche, un ours au comportement étrange, un grand-père resté proche de sa culture, une jeune fille enamourée et un meilleur ami téméraire, voilà les ingrédients d'une enquête trépidante.

Les personnages sont vifs et attachants, les péripéties s'enchaînent sans temps mort. Ce court texte est une lecture très agréable et un premier roman qui annonce une oeuvre ancrée dans les cultures autochtones.

Il y a des Chabas que j'ai bcp aimé, comme Les secrets de Faith Green (qui avait d'ailleurs obtenu notre prix "Ogre" en 2000) ou Saïa, d'autres nettement moins, surtout ceux glauques comme L'Eau verte, ou Les Lionnes. Aucun ne m'a laissée indifférente. (j'en ai lu 28, et j'avoue que celui-ci, lu il y a pile quinze ans ne m'avait laissé absolument aucun souvenir (à part qu'il s'agissait d'une moitié d'indien !!)

J'ai donc voulu le relire en posant Lune indienne, puisqu'il y était question de wasicun.
C'est assez étonnant, on a l'impression que l'auteur ne s'est pas tout à fait décidé entre une histoire pour nous montrer de près la vie des Indiens, et un roman d'aventure/thriller.

C'est sympa à lire, je pense que les enfants devraient aimer. Il y a à la fois pas mal d'action, course poursuite etc, et donc une entrée au coeur de la vie des Indiens.
Je ne suis pas fan des romans pour enfants qui comportent mort d'homme, surtout comme ici.
Et bien entendu, ce roman souffre de ma (re)lecture juste après celui de Antje Babendererde, qui est tellement profond et intéressant.
Un roman agréable tout de même, mais pas mon meilleur Chabas (et son premier je crois).
Mais le passage où le grand-père soigne l'ours est tellement magique, que ça vaut la lecture, ne serait- que pour ça.

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Tout le talent de Chabas est présent dès son premier roman.