Les retrouvailles entre Tridïk et les membres de la communauté naine partis à sa recherche sont l'occasion pour son père de lui raconter la terrible vérité qui entache l'histoire du peuple nain…
Au-delà de l'hommage à l'héritage tokienien, on sent que les auteurs en gros sur la patate : les peuples vivaient en paix avant que les crevards ne divisent pour régner en remplacement la coopération par la compétition, le commerce par l'accaparement des ressources, la solidarité par l'accumulation des richesses… Fatalement il s'ensuivit une longue guerre qui mena chaque camp à l'épuisement, les dirigeant ne souhaitant l'armistice qu'à condition d'être sûrs de conserver les pouvoirs et les privilèges précédemment, ce qui passa par l'élimination des pacifistes et des contestateurs de tous bords. C'est n'importe quoi, mais comme cela que cela fonctionne avec les crevards IRL : on est dans un pamphlet contre la pensée unique des élites mondialisés qui je ne jure que par l'avidité si chère au coeur d'
Adam Smith le père de capitalisme et du libéralisme modernes.
On apprend aussi la malédiction du héros Bhaälzec, qui s'est battu avec ses amis jusqu'au dernier souffle contre la haine et la violence, le mépris et l'indifférence : personne ne profitera des richesses au-delà d'Ahrëezlohk et le peuple nain ne connaîtra plus de héros avant que ne vienne au monde un coeur pur rejetant la maxime du chacun pour soi…
Tridïk prend la décision d'accompagner son ami Haffanen dans sa quête à la surface pour retrouver le pays des elfes, et Aärndehale la cité de l'exil… En affrontant diverses péripéties rendant encore une fois hommage à l'héritage tokienien, le jeune nain au coeur pur apprend à connaître le côté sombre de son compagnon, élevé par les siens pour haïr les étrangers et être une implacable machine à tuer… Jusqu'au moment où se dernier se rend compte de la vacuité de la mission qui lui a été confiée et ne décide de l'abandonner en en révélant la teneur à celui qui le considère comme un ami.
Un tome qui m'a laissé grandement sur ma faim vu qu'il n'y a pas de fin. La montagne aurait accoucher d'une souris et j'aurais été sacrément déçu si je n'avais pas très vite compris qu'il s'agissait d'une transition vers quelque chose de plus grand et de plus noble, les auteurs développant depuis longtemps d'oeuvre en oeuvre leur univers fantasy par petites touches. Tridïc, dépositaire des dernières volontés du héros nain Bhaälzec, et Haffanen, en quête des derniers représentants de son peuple, se mettent en route pour Marmaëkard où Onimaku s'apprête à donner naissance à un enfant métisse réceptacle de tout le savoir des Anciens…
Que disait déjà
Martin Luther-King ? « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »
Mention spéciale aux dessins de
Jérôme Lereculey qui non seulement sont très réussis, mais également sublimés par les couleurs de Lou au meilleur de sa forme. Ils nous offrent tous les deux des planches faisant la part belle à des paysages superbes, véritables invitation à la rêverie et au voyage en terre de fantasy. D'ailleurs je ne résiste pas à retranscrire sa petite dédicace :
« Un grand merci à Basil Poledouris, Nic Raine et l'orchestre philharmonique de Prague pour m'avoir si bien épaulé durant la réalisation de ce diptyque. »
https://www.youtube.com/watch?v=4¤££¤31D
Adam Smith le 26¤££¤
Qu'est-ce qu'attendent les éditeurs français pour leur confier l'adaptation BD du "Seigneur des Anneaux" ? Ils n'attendent que ça et je moi je trépigne déjà… ^^