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EAN : 9782290258361
384 pages
J'ai lu (03/11/2021)
3.98/5   198 notes
Résumé :
À la fin du XIXe siècle, Juliette, fille d'une famille modeste, hérite de la confiserie de son oncle à Clermont-Ferrand. Malgré l'interdiction de son père, elle se lance dans cette aventure et devient sa propre patronne. Son commerce étant prospère, elle embauche Pierre, dont elle tombe amoureuse et avec qui elle a une fille. Mais très vite, Juliette doute de l'honnêteté de son conjoint.
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Avril 1892, Clermont-Ferrand. Juliette, employée dans une entreprise de fabrication de pâtes de fruits, hérite d'une confiserie. le défunt est un oncle qu'elle ne connaît pas. Alors que son père lui interdit d'accepter le legs, elle décide de relever le défi.


Juliette est une femme courageuse et tenace. La boutique n'est pas en bon état, les banques ne veulent pas lui prêter d'argent, les autres confiseurs ne l'acceptent pas, dans leur cercle, car ils considèrent que ce n'est pas un métier de femme, son père lui tourne le dos, cependant, la jeune fille ouvre sa boutique. J'ai aimé sa force de caractère. En cette fin de XIXe siècle, il était attendu d'elle qu'elle vende le magasin ou qu'elle se marie et devienne l'épouse du patron. Malgré les embûches, et elles sont nombreuses, elle croit en son rêve et en elle et se donne les moyens de réussir. Grâce à sa force de travail, à sa créativité et à son audace, elle développe son entreprise.


Sa situation provoque des jalousies et des convoitises. Certains, par avidité, sont prêts à toutes les séductions et manoeuvres. Juliette ne fait pas toujours les bons choix : elle plie mais ne rompt pas. Les épreuves ne l'affaiblissent que temporairement, malgré les conséquences durables de certaines. Ce roman est aussi la vie amoureuse, amicale et familiale de l'héroïne, qui est belle et aimante, et à qui je me suis attachée.


L'auteure dépeint la condition des femmes, dans un milieu d'hommes. Elle montre la lutte pour obtenir ce qu'elles ont perdu. En effet, les recherches que Juliette a menées, aidée par son ami libraire, montrent que le métier de la confiserie n'a pas toujours été un métier masculin. Pour s'imposer, Juliette renouvelle son savoir-faire, elle marie la tradition à la modernité. C'est une femme qui va toujours de l'avant et qui défend ses convictions. Elle est aussi très sensible et c'est pour cela qu'elle a des appuis fidèles et précieux. A travers elle, l'auteure relate, également, la lutte entre ceux qui veulent la séparation de l'Etat et de l'Eglise et ceux qui s'y opposent. Elle décrit un évènement qui a cristallisé les tensions, entre les deux camps, et duquel Juliette, grâce à son esprit créatif et à ses douceurs, a su tirer profit.


Aux Douceurs du temps se termine en 1920. Aussi, les personnages évoluent. Les événements historiques influent sur leur perception de la vie et leur personnalité. L'un, en particulier, a une réflexion, sur ses actes, qui a un impact fort et bouleversant sur la conclusion du livre.


Aux Douceurs du temps est une belle histoire de femme, forte et courageuse. Juliette s'est battue pour s'imposer dans un milieu masculin. L'auteure décrit trois décennies, en mariant la fiction et les faits historiques. Ces derniers s'inscrivent dans le quotidien des personnages.

J'ai adoré.



Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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J'ai découvert ce livre par hasard, il s'est imposé devant moi lors d'un passage à Cultura. J'ai d'abord été séduite par sa couverture et la quatrième de couverture a confirmé mon envie de le lire ! Ni une, ni deux, il avait rejoint ma Pile à Lire, pourtant déjà bien fournie. Pour ce début de vacances, voici donc la chronique de ce joli roman !

Retour dans les années 1900, en Auvergne. Les confiseurs connaissent un bel essor. Juliette, une jeune fille, se voit léguer une confiserie. Une femme confiseur à cette époque n'est pas courant. Malgré de très bonnes confiseries, elle va devoir se battre pour se faire une place dans ce milieu masculin. Va-t-elle réussir ? Comment concilier patrimoine historique, nouveautés, histoire d'amour et avenir professionnel ?

Un roman que l'on savoure comme une des délicieuses cerises de Juliette ! On apprécie le côté historique allié à l'aspect romancé de ce récit ! À lire avec de bonnes confiseries !
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J'ai passé un bon moment avec ce roman qui nous raconte la confiserie en Auvergne au tournant du 20ème siècle depuis la petite boutique de quartier jusqu'à la grosse fabrique et la production presque industrielle des confiseries au sens strict du terme (des fruits travaillés avec du sucre). L'auteur souligne la façon dont les hommes se sont accaparés les tâches nobles de la transformation des fruits, les femmes ne servant qu'aux tâches annexes et ne recevant donc aucune reconnaissance.

C'est contre cet état de fait que se lève la jeune héroïne qui tient à être reconnue pour ses compétences de confiseuse. Ce n'est pas une défenderesse acharnée du féminisme (elle a même plutôt des valeurs traditionalistes) mais elle entend à être respectée en tant que professionnelle aussi douée que ses confrères.

Parmi les autres thèmes abordés, il y a les grandes questions politiques de l'époque, comme la séparation de l'état et du clergé et les débats enflammées qu'elle suscite ou la première guerre mondiale et la manière dont l'industrie de la confiserie a dû s'adapter pour contourner les restrictions.

A part ça, le roman ne se démarque pas beaucoup des romans du terroir en général. Un métier, une région, une personne et la façon dont tout cela évolue au fil des années : joies et peines familiales, succès et revers professionnels... Les personnages m'ont semblé un peu trop manichéens : un peu de nuances entre les méchants et les gentils aurait pu les rendre plus attachants.

Aux Douceurs du Temps a donc été une lecture agréable et tranquille (peut-être un peu trop...).
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Cette histoire commence en 1892 et se passe en Auvergne.
Notre héroïne, Juliette, travaille dans un atelier de confiserie.
Un jour, elle apprend qu'elle hérite d'une confiserie qui était jadis tenue par son oncle Louis Acrayrias qu'elle n'a jamais connu et qui est décédé.
Cet héritage sème la discorde entre elle et ses parents. Pour qu'elle raison ? Y a t-il un secret de famille enfoui ? le lecteur se demande aussi si elle va quitter l'atelier de Gustave Marquand chez qui elle travaille actuellement pour changer de crèmerie...
Ce livre nous dresse le portrait d'une Juliette dynamique, qui se défend avec un courage et une vivacité admirable. Il y a une petite pincée de féminisme.
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Lecture du 26 au 28 juin 2022

💗COUP DE COEUR 💗
Dire que ce roman est une gourmandise ne serait pas très original 😀
Véronique Chauvy nous fait non seulement saliver mais elle nous fait voyager à travers les âges.
Je ne vous ferais pas le résumé puisque la 4è de couverture parle d'elle-même.
Je vais simplement vous emmener dans le voyage que j'ai fait, du mieux que je le peux.

Nous commençons en 1892 en Auvergne et plus précisément dans la ville de Clermont-Ferrand, réputée pour ses pâtes de fruits.
Le récit se découpe 4 parties qui vont nous faire évoluer au rythme de la vie quotidienne des personnages. Joies, inquiétudes, trahisons, coups du sort...autant d'émotions qui bercent le lecteur et l'immerge dans cette époque exceptionnelle.
L'héroïne va devoir affronter la puissance masculine qui voit d'un très mauvais oeil la venue d'une femme en tant que chef d'entreprise. C'est aussi l'émergence du féminisme qui, de par certains aspects, favorisera la position de l'héroïne, Juliette. Cette dernière n'est pas dénuée de caractère et sait se montrer ferme dans ses positions.
Nous allons survoler l'Exposition Universelle de 1900 manifestation emblématique de la Belle Epoque et de l'Art Nouveau.
La 1ère guerre mondiale est également évoquée avec ses poilus et leurs misérables conditions de vie.
Puis le roman se termine sur les années folles de 1920.

De 1892 à 1920, chacun des événements historiques va impacter la vie de Juliette, son entreprise, sa condition de femme auxquels elle va faire face avec un courage sans limite, une détermination exceptionnelle qui lui vaudra un destin fabuleux.

J'ai vraiment adoré cette immersion historique dans la France du 19è siècle. Je remercie chaleureusement l'auteure pour son expertise, sa maîtrise du langage de l'époque (𝘫'𝘢𝘪 𝘵𝘦𝘭𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘳𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘧𝘰𝘪𝘴 !) qui bien entendu est un élément essentiel à l'écriture de ce genre de roman. Beaucoup de sujets sont évoqués : la religion, le féminisme, la guerre, la libre pensée, la laïcité, la filiation, la condition féminine... comment résister à un tel voyage ?!
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Une bâtarde ! Le mot avait tourné dans sa tête durant la journée, la renvoyant à ces chiens qui traînaient dans les rues quand on ne les avait pas jetés au ruisseau au préalable, l’échine tombante comme s’ils se savaient marqués du sceau de leur origine. Elle avait voulu se convaincre que le déshonneur dont s’était rendue coupable sa mère était demeuré un secret bien gardé, mais elle se sentait cependant salie. Elle avait essayé de se persuader qu’elle avait vécu vingt et un ans de la sorte, dans une ignorance qui l’avait préservée, alors pourquoi sa vie devrait-elle en être brusquement changée ?
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Juliette le regardait avec une sérénité attentive et Gustave Marquand se surprit à penser que cette fille combinait beaucoup de qualités : pugnace sans être entêtée, décidée mais pas obtuse pour autant, et en même temps lucide sans faiblesse. L’épisode de la confiture sauvée de justesse avait renforcé une conviction que la débrouillardise de la jeune fille, au cours de toutes ses années d’emploi, avait fait naître peu à peu. Mais elle avait eu la prudence de rester à sa place, c’est-à-dire de ne pas profiter de l’expérience pour aspirer à un poste d’ouvrier confiseur. Il n’y avait pas de féminin à cette tâche et il lui avait su gré de ne pas chercher à prétendre de façon pérenne à un travail où elle ne pourrait jamais être employée.
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Elle tourna les talons, furieuse contre Rodolphe et contre elle-même. Si seulement, ce fameux soir du 3 janvier 1892, alors qu’elle rentrait dépitée du banquet des confiseurs, la porte entre les deux magasins s’était ouverte sur Rodolphe ! Elle avait tant besoin de réconfort que sans doute, s’il était venu la consoler par des gestes tendres, c’est à lui qu’elle se serait donnée… Elle se rappellerait toujours avoir guetté un mouvement du côté de la porte communicante. Mais c’est celle de l’atelier qui s’était ouverte, imprimant à sa vie une autre direction, et il ne pouvait être question de revenir en arrière.
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Le citoyen républicains que je suis espère que ce même lecteur condamnera les massacres commis au nom d'une idéologie qui perdure encore aujourd'hui dans sa volonté de tout régenter.
_ Ne croyez-vous pas qu'à faire une lecture du Moyen-âge à l'aube du XXeme siècle on se trompe de regard?
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Les regrets l’avaient déjà saisi, à quoi bon s’obstiner à tenter de séduire une Juliette qui, elle, avait les pieds sur terre et ne s’en laissait pas conter par un utopiste comme lui ?

Il referma la couverture du fascicule dont il avait commencé la rédaction dans l’après-midi, en attendant son ami le député. Celui-ci avait sans doute préféré demeurer chez lui, de crainte d’avoir à se glisser au milieu d’un défilé des croisades qu’ils qualifiaient tous deux de mascarade. Il relut le titre qu’il avait écrit provisoirement : « Vers une nécessaire séparation des Églises et de l’État. »
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Video de Véronique Chauvy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Véronique Chauvy
Découvrez le nouveau titre de Véronique Chauvy, l'Ivresse du vent paru le 10 mars 2022. Suivez l'aventure de Gabrielle à travers l'essor de l'automobile au début du XXe siècle et de la célèbre course Gordon Bennett.
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