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"A l'heure du soir, à l'orient de tout
Où se lève le vent de l'unique mémoire "

Grâce aérienne, touches presque picturales, élan cosmique et spirituel,lien fusionnel de l'homme à la terre, voilà comment m'apparaît cette oeuvre poétique de François Cheng.

Il est difficile de parler de ces poèmes, tant leur beauté délicate semble à peine un frisson, une caresse.Une beauté gracile mais puissante cependant car touchant à l'essentiel, l'appel du vide , la vie et la mort, l'angoisse existentielle et la permanence de la nature.

Avec des mots simples, épurés, le poète va au coeur des choses et des êtres, avec humilité et aussi émerveillement:

"Instant du fruit mûr
Mué, là ,en offrande
Où ciel terre retrouvent
Leur douce rondeur"

Les influences de la philosophie chinoise sont bien sûr présentes et apportent un souffle singulier, unique à la voix du poète. La voie du Tao se révèle :

" du yin et du yang
Tirer l'élan
Tirer l'éclat"

Un chant s'élève alors, révélateur du fugace et de l'immortel à la fois:

" Et nous traversons
l'aire du hasard
Pour nous poser là
A l'instant précis
de l'éternité "

C'est un recueil empreint de sérénité, de douceur, alliées à une profondeur de réflexion sur nos existences fragiles, à l'art de célébrer l'instant, d'accepter de n'être qu'une légère trace dans l'univers, à l'Occident comme à l'Orient de tout....

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Ce recueil est composé en fait de 5 anciens recueils rassemblés ici. Je ne me lasse pas de cette poésie. J'y retrouve les thèmes qui me sont chers : l'instant présent, notre lien avec la nature, le minéral et le vivant, avec l'univers, l'amour universel… J'ai l'impression de me retrouver dans un paysage de montagnes embrumées d'une peinture chinoise. Ce lien que l'auteur entretien avec le Tao et le bouddhisme se retrouve dans chacune de ces poésies. Comme dans ses romans, François Cheng, grand amoureux de la langue française ne peut se départir de ses ascendances chinoises. C'est le mariage entre ces deux cultures que j'apprécie. Que dire de plus ? Ah si ! La préface de André Velter nous éclaire de manière plus analytique sur cette poésie. La lire augmente notre compréhension de ces textes. Une dernière chose : la citation de Qing-deng sur les 3 montagnes est remarquablement éloquente quant à la perception du monde dans la spiritualité chinoise ancienne. L'important est de ne faire qu'Un avec l'objet, ici la poésie. Communier avec le monde, non le dominer. C'est pourquoi il faut lire cette poésie, entre autre chose, comme si nous ne formions qu'un seul élément, le lecteur et le poème afin de ne plus être dans la dualité. Et cela est valable pour tous ce que nous percevons avec nos sens. La vision du monde qui nous est ainsi offerte en est complètement changée. Je vous laisse essayer.
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Les poèmes de François Chang sont beaux, lisses et ronds comme des galets travaillés par la mer et patinés par le temps. Épurés comme des estampes, allant droit à l'essentiel, ils ne sont cependant pas dépourvus de cette souplesse qui fait du vers une sorte de calligraphie parfaite. J'en ai aimé l'élégance et la simplicité, la volonté d'atteindre le coeur de ce qui est dit à partir de leurs apparences et ce sens du mystère où derrière les mots les plus simples se cache la méditation la plus profonde.
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Cette anthologie poétique de François Cheng reflète un peu la vie de l'auteur. On ressent à chaque chapitre un thème différent, de la nostalgie légère de son pays d'origine : la Chine avec ses coutumes, son esprit, sa famille qui se traduise dans des vers à l'essence philosophique et méditative sur les éléments naturels et les êtres. Mélancolique rhétorique poétique où tourner la page d'une époque et de son existence semble parfois un peu douloureux, mais le poète sait vite rebondir en exhalant des réminiscences positives et éphémères, le transportant avec douceur vers un incertain destin, sa nouvelle patrie : la France. Puis l'auteur nous emmène voyager en Toscane, magnifiant ses paysages, au travers de vers sublimes illuminés par la lumière irradiant les collines, là aussi ressort une intemporalité existentielle où le temps paraît s'arrêter paresseusement pour nous laisser apprécier ces moments d'éternité poétique chantant la beauté d'un lieu et la dolce Vita qui en découle. L'amour et ses chemins magiques et tortueux ne sont pas oubliés, l'auteur y consacre un long passage poétique où il fait une analyse des sentiments amoureux, cherchant l'essence même de ce mystère alchimique entre les êtres. Enfin, en bon fils de l'Empire du Milieu, il ne peut clore cette belle anthologie sans donner une aura spirituelle à ces mots empreints d'une majesté impériale, sans évoquer le tao et son yin et yang, sources mystiques de l'univers et de la vie traçant la voie à suivre aux êtres et aux choses.
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Dans l'univers poétique , comme dans celui du roman, il y a, fort heureusement pour nous, lectrices et lecteurs, une extraordinaire diversité.
De Marot ou Villon à Jaccottet ou à Cheng, chaque poète, avec un langage qui lui est propre, nous ouvre son monde magique, toujours unique.
Ainsi en est il de François Cheng, ce poète d'origine chinoise, et membre de notre prestigieuse Académie Française. de lui, j'ai lu et apprécié beaucoup de poèmes issus de différents livres empruntés en Médiathèque. Celui-ci, que j'ai décidé d'acheter, À l'orient de tout, oeuvres poétiques, est un de mes compagnons de chevet, comme le sont tant d'autres, de Rimbaud, Baudelaire, Jaccottet, Chedid, etc..Il rassemble plusieurs recueils publiés entre 1999 et 2009: Double chant, Cantos Toscans, le long d'un amour, Qui dira notre nuit, le livre du vide médian.

C'est une poésie merveilleuse, toujours calme et d'une grande sérénité
Les poèmes sont souvent construits de façon graphique, la disposition des mots et des phrases donne au poème à la fois le pouvoir d'évocation de l'image, sans être nullement un calligramme comme le fit Apollinaire, et, en même temps, un rythme et une respiration uniques.
Ce qui est si original et si beau, c'est que nombre de ces poèmes nous disent que le monde est un tout, que tout y est lié, objets inanimés et êtres vivants.
Et puis, dans tous ces thèmes communs à toute poésie, et que les poèmes déclinent, la nature, l'amour, la haine, le temps, la vieillesse, la mort, il suffit de quelques mots, de l'arrangement de quelques phrases, pour que le lecteur soit emporté par la musique et les images qu'elles évoquent.
Dans quelques poèmes enfin, surtout ceux du Livre du vide médian, ce sont des aphorismes d'une grande sagesse qui constituent le poème.
J'en mets un exemple dans les citations.

En conclusion, François Cheng, sans doute le plus grand poète de langue française encore vivant, depuis que Philippe Jaccottet nous a quitté il y a quelques mois.
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Magnifique recueil de poésie. Très moderne dans la forme, tout en abordant des thèmes intemporels et qui me parlent beaucoup. La nature est notamment présente dans presque tous les poèmes, et elle est souvent utilisée pour parler de la nature humaine. Les vers semblent couler de la plume légère de l'auteur.
Je recommande ce recueil à tous les amateurs de poésie.
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Voici une compilation de cinq recueils du poète François Cheng. Partagé entre son pays natal la Chine et son pays d'adoption, la France, Cheng revendique cette double appartenance : il dévoue sa pensée et sa plume à ces deux pays allant sans cesse de l'un à l'autre comme suivant la migration des oies sauvages qui traversent ses poèmes.
Les quatre éléments, le minéral, la faune et la flore, le cosmos, l'amour, la vie et la mort ou encore la renaissance sont autant de thèmes que Cheng traite avec talent et sensibilité.
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Difficile de s'émerveiller sur cette poésie qui emprunte beaucoup trop aux autres. Trop de mots sont des lieux surannés de la poésie, combien de fois lit-on : aurore, feuille, sang, ombre, exil, pluie d'étoiles... on a même droit à du Nietzsche avec la citation sans être citée de l'éternel retour. Il nous décrit la nuit avec les animaux les plus communs : l'effraie, la chauve-souris, le hibou et le loup... les arbres ne sont pas épargnés : les saules ont séché leurs pleurs.....
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Encore un livre indispensable pour vivre! Une poésie simple et profonde, légère et saisissante: humanisante! François Cheng y décline poétiquement quelques thèmes centraux de l'existence: l'amour, l'abandon, la nuit, la nature, etc. Avec l'art propre au poète, il écrit des poèmes qui, en les lisant, tombent en nous comme s'ils étaient écrits pour nous: ils nous dévoilent à nous-mêmes notre propre mystère!
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L'anthologie A l'Orient de tout de François Cheng, écrivain français d'origine chinoise, est une lecture intéressante. le poète sait jouer avec la langue et les images. Et ça tombe très bien.

Ce qui m'a tout d'abord frappée, c'est l'étonnante souplesse des vers : tout comme les arbres que le poète ne cesse de nommer, les vers prennent la forme de branches. Parfois longs, d'autres fois plus courts, comme s'ils étaient l'oeuvre de nature, ils permettent aux mots de déployer toute leur richesse sémantique.

Parfois, c'est aussi l'inverse. Dans le recueil "Cantos Toscans", François Cheng utilise toujours la même forme : un sizain suivi d'un blanc typographique et d'un monostiche. On a l'impression de lire des fragments d'atmosphère où le paysage devient un élément nostalgique à part entière.
Quoi qu'il en soit, le poète met de côté les rimes et préfère jouer avec la forme, en se focalisant davantage sur la musicalité des mots (qui se font écho) et du rythme dans les vers. "Le Livre du vide médian" laisse place à une poésie de la nature et du corps, où les éléments sont parfois fragmentés (on peut penser à «l'iris », ou aux « reins ») ou bien forment un tout. L'influence asiatique se fait clairement percevoir.

François Cheng se dit solitaire. En lisant ses poèmes, j'ai eu le même sentiment. On se retrouve rapidement seul devant le paysage imaginaire du poète.
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