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EAN : 9782702163597
160 pages
Calmann-Lévy (16/08/2018)
2.96/5   23 notes
Résumé :
Comédien à la carrière essoufflée, Mathieu tente de renouer avec son fils Antoine, musicien prodigieux. Au rythme des tâtonnements de ce père absent se découvrent la tendresse prudente et la violence sourde des sentiments.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Mathieu est un acteur un peu has-been, plutôt pessimiste, pas très bien dans sa peau.
Son fils Antoine est un musicien très prometteur qui vient de créer un groupe rock.
Antre eux deux, le courant passe difficilement, ils se connaissent peu, ont du mal à se retrouver. Leur seul moyen de communication est la musique.
Voilà un roman très contemporain et surtout très musical.
Les amateurs de rock y trouveront leur compte. Je ne suis malheureusement pas assez connaisseuse pour avoir pu apprécier toutes les références citées qui rythment les pages..
Mais j'ai beaucoup apprécié cette histoire de difficultés relationnelles, de passion musicale, de mal-être d'un acteur en perte de vitesse.
Marc Citti, ce nom ne me disait rien, mais en cherchant sur internet, j'ai trouvé le visage d'un acteur familier, ayant joué dans de nombreux films, téléfilms, pièces de théâtre.
Et bien, en plus d'être un bon acteur, c'est aussi un bon écrivain, au style affirmé.
Beaucoup de sensibilité et de sincérité dans les personnages.
Ce fut une lecture bien agréable.
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***

Mathieu admire son fils, Antoine, guitariste et chanteur du groupe de rock les Extradés. Alors qu'il voit sa carrière artistique s'essoufflée, celle de son fils décolle. Mais si leur passion commune les réunit aujourd'hui, leur relation reste timide. Mathieu a quitté le foyer alors qu'Antoine était tout jeune et il ne s'est jamais investit dans son éducation. le retard est difficile à rattraper... Est-ce même encore possible ?

Le très court premier roman de Marc Citti est plaisant. Voilà, c'est le mot... L'écriture est agréable, fluide, enjouée même lorsque l'auteur évoque les scènes du groupe de rock. Les personnages sont plutôt attachants, vrais et suivent des chemins parfois bien sinueux.
On passe donc un bon moment, aux sons des guitares, au milieu des volutes de fumées et autres substances illicites... Il manque peut être un petit quelque chose, quelques pages, quelques mots, quelques sentiments...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann Lévy pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Avec leur coeur de rockeur

Pour ses débuts dans le roman Marc Citti confronte un père et son fils unis par la musique, mais désunis par la vie. Vont-ils réussir à se rapprocher alors que leurs parcours personnels prennent des routes opposées ?

Si ce premier roman est centré sur les rapports père-fils, il est aussi un hommage au rock et à la musique qui, au-delà de toutes les vicissitudes aura rassemblé Mathieu et Antoine Scarifi. Les courts chapitres de Sergent papa ont pour titre celui de chansons des Beatles, de Joe Cocker ou encore de David Bowie. S'ils ont imprégné la mémoire du fils, c'est parce que le père, à chaque fois qu'il s'en allait, laisser trainer les vinyles qui ont fait l'éducation musicale de son rejeton et constitué la base de sa carrière de rockeur. Et puis, même si leurs relations se sont beaucoup espacées, ils se livraient à un petit jeu, s'exprimant par SMS en utilisant les titres des morceaux de leurs idoles communes. « Cela pouvait donner par exemple ceci, lorsqu'Antoine se trouvait à un endroit où il s'ennuyait ferme :
Antoine : Help ! Should I stay or should I go ?
Papa : Hell ain't a bad place to be...
Antoine : Wish you were here….
Papa : I'll be back!
Antoine : Time waits for no one… »
Et comme le temps n'attend personne, le roman s'ouvre alors qu'Antoine est sur scène avec son groupe «Les Extradés». Il fait la fierté de son père, admiratif de celui que les médias décrivent comme le «nouveau prodige de la scène rock indé, fascinant par son projet musical postmodeme et ambitieux.» Un père qui aimerait bien renouer des liens distendus au fil du temps et qui culpabilise de n'avoir pas été davantage présent, lui qui «avait quitté la maison lorsqu'il était encore enfant, mettant un terme à la brève passion qui l'avait fait épouser Florence quelques années plus tôt.»
Voilà Antoine est en pleine ascencion et Mathieu en plein doute. Il n'est plus vraiment un comédien demandé et adulé et ne doit qu'à ses relations, à la belle Marie Bellecour qui ne l'a pas oublié, de pouvoir remonter sur les planches. Un projet contrarié par une attaque cardiaque qui aurait pu l'emporter si Irina, sa femme de ménage, n'avait eu un réflexe salvateur. « Vous êtes passé à ça, monsieur Scarifi, lui avait déclaré le professeur, il va falloir changer votre manière de vivre. Ce qui fut fait: Mathieu s'efforça de se conformer aux injonctions des médecins et, dès sa sortie de l'hôpital tenta d'adopter une existence monacale. le plus douloureux, on s'en doute, fut de se priver de son paquet de Camel journalier. »
Du coup, c'est une sorte d'urgence qui pousse le père vers le fils, mais aussi à l'inverse le fils vers le père. Une invitation à une série de concerts à Casablanca servira de catalyseur pour l'un comme pour l'autre.
Avec beaucoup de finesse, Marc Citti va suivre le cheminement de l'un et de l'autre, leurs relations réciproques et leurs désirs, mais aussi leurs addictions. La drogue et l'homosexualité, l'alcool et l'impuissance pour l'autre. Au fil des pages, on va voir la distance entre les deux hommes s'atténuer jusqu'à cette magnifique lettre. Mais n'en disons pas davantage, sinon que l'expérience de l'auteur et notamment son travail aux côtés de Patrice Chéreau vient ici fort à propos donner de l'épaisseur et de la crédibilité aux protagonistes. Et comme j'ai commencé avec la musique, je terminerais sur le même registre en imaginant Antoine changer le mot maman par papa en interprétant cette chanson de Julien Clerc
Avec mon coeur de rockeur
J'ai jamais su dire je t'aime
Oui mais maman (papa) j' t'aimais quand même
Comme personne ne t'as jamais aimé


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Sergent Papa Marc Citti Calmann-Levy 16 août 2018
Si Sergent Papa est le premier roman de Marc Citti ce n'est pas la première fois que ce comédien et acteur reconnu prend la plume . Après trois pièces de théâtre et un récit hommage à Patrice Chéreau, Les enfants de Chéreau, il nous livre ici son premier roman.
Mathieu à l'approche de la cinquantaine vit dans l'insatisfaction permanente. Sa carrière au cinéma et à la télévision s'essouffle , de petits rôles en petits rôles il est bien loin des aspirations de ses débuts et de sa réussite au théâtre. Fatigué, il ne sait comment reprendre contact avec Antoine son fils guitariste-compositeur de talent . Il sait qu'il n'a pas été le père idéal mais le passé ne peut s'effacer seul l'avenir est à inventer. Un roman plein de musique, de mots, de sentiments, de non-dits. Un roman bilan d'un cinquantenaire, amour, travail, santé. J'ai aimé l'écriture de Marc Citti, le regard qu'il porte sur Marc et Antoine, sur la vie, sur le monde du spectacle. J'ai aimé son amour de la musique, un amour communicatif .Un bien beau texte, touchant, qui ne peut que parler à beaucoup d'entre nous , à tous ceux qui à défaut d'être parents sont à coup sur les enfants de leurs parents . A découvrir sans hésiter.
Un grand merci aux éditions Calmann-Levy pour ce partage #SergentPapa #NetGalleyFrance
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Nous ne ferons pas l'affront de considérer le comédien Marc Citti comme un comédien à la "carrière très essoufflée", comme le quatrième de couverture de son premier roman présente son personnage principal, mais force est de constater qu'il semble y avoir pas mal de similitudes entre son (anti) héros et ce que l'on connait de la carrière de ce comédien.

Un comédien que l'on voyait beaucoup au cinéma ou sur les planches dans les années 90 , chez Desplechin ou chez Chéreau et dont la carrière semble avoir été un peu ralentie ces dernières années, même si l'homme a pris un virage dans l'écriture avec trois pièces de théâtre et un récit hommage à Chéreau justement ces dernières années ...

Pour son premier vrai roman, Citti tente - et réussit- la chronique intimiste et donc plus ou moins autobiographique avec l'histoire de ce comédien cinquantenaire qui a un peu de mal à communiquer avec son rejeton, jeune musicien de rock surdoué à la carrière, elle, à son apogée.Un père et son fils à deux moments phare de leur vie et un chemin qui a bien du mal à se croiser.

Une relation tout en pudeur et en non dits qui dit pas mal de choses sur l'incommunicabilité entre les êtres et un amour qui dit mal son nom..

Un roman doux, sincère, sensible et pudique, (parfois même un peu trop pudique), et qui témoigne surtout d'un amour immodéré de son auteur pour la musique et le rock anglo saxon., avec parsemé au gré du livre, beaucoup de références musicales plairont aux fans, et ils sont nombreux, de rock'n'roll des années 1970!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Voici donc Marie Bellecour rendue aux affaires de l’amour, convoquée à nouveau par le charme ambigu du désordre des sentiments, redoublé en l'espèce par le fait qu’il s’incarne à travers les traits d’un invétéré Casanova de vingt-deux ans son cadet. Elle plie ses affaires de sport, les range dans son sac, sort du vestiaire et se dirige vers la sortie en réempruntant le chemin de la salle de musculation. Le gros type s’accorde une pause en la regardant s'éloigner. Dehors, le carillon de l’église Saint-Eustache sonne 18 heures. Ethan sera chez elle à 20 h 30. Elle n’en peut déjà plus de l'attendre.
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Tout en souriant aux plaisanteries qu’Ethan distille à l’assemblée hilare, Antoine se déhanche sur sa chaise pour tenter d’apercevoir Mathieu. Depuis combien de temps n’a-t-il pas parlé avec son père ? Il a toujours entretenu des rapports complexes avec lui. Mathieu avait quitté la maison lorsqu’il était encore enfant, mettant un terme à la brève passion qui l’avait fait épouser Florence quelques années plus tôt. Antoine, fruit de ce péché de jeunesse, ne lui était redevable que d’une chose, mais elle se posait là : lorsque son père était parti, il avait laissé une platine disque, une guitare acoustique Gibson de série et sa collection de vinyles forte de plus de mille exemplaires, en insistant pour que le tout soit installé dans la chambre du petit.
Les premières années, sa mère avait rangé les disques hors de sa portée, en hauteur. Elle les descendait de temps à autre de leur promontoire et ils passaient alors quelques instants à en détailler les couvertures chamarrées. Sa préférée était Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Florence lui avait dit que son papa était comédien et quand il avait demandé ce que ce mot signifiait, elle n’avait rien trouvé d’autre à lui répondre, sur un ton où le ressentiment le disputait au mépris, qu’il s’agissait d’une « sorte de clown ». Il n’en avait pas fallu plus au petit garçon pour que son imagination associe l’allure de Paul McCartney, vêtu de son uniforme de fanfare bleu, avec la figure de ce père absent dont le visage poupin et le regard rêveur faisaient que l’on pouvait effectivement, en plissant un peu les yeux, lui trouver une vague ressemblance avec l’ex-Beatles. Jusqu’à l’âge de six ans, Antoine avait été secrètement persuadé que son papa vivait en compagnie de pin-up aguicheuses et d’amis déguisés en plantigrades, dans une ville colorée perchée en haut d’une montagne, dont il ne descendait que tous les deux mois pour retrouver son fils, rire un peu avec lui et le serrer dans ses bras, avant de refaire le voyage vers le ciel pour retourner "jouer". 
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C’est l’instant qu’Antoine préfère, lorsque la sueur commence à perler sur ses tempes et que la chaleur colonise tout son corps, jusqu’au bout des doigts de sa main gauche qui travaillent le manche de la White Falcon. Au moment de plaquer le premier accord, il s’est permis une furtive suspension, le temps d’embrasser d’un coup d’œil panoramique la pénombre de la salle bondée du Casino de Paris. Il sait que le public est là pour Alabama Shakes, mais aussi qu’il y a peu de risques pour que son groupe se fasse jeter comme la semaine dernière, quand ils ont assuré la première partie de Razorchild au Zénith de Reims, dans un énorme malentendu que seul le rock’n’roll peut provoquer. L’assistance est composée de quadragénaires curieux de découvrir les nouvelles pépites débusquées par l’équipe du festival des Inrockuptibles. Il n’est pas exclu que certains d’entre eux soient snobs et poseurs, mais le risque de débordements n’est pas à craindre. Le groupe qui a joué avant eux, un trio de punkettes new-yorkaises composé de deux ukulélés électrifiés et d’une DJ, a reçu un accueil favorable et Antoine ne voit pas pourquoi il n’en serait pas de même pour eux. Au pire l’auditoire leur opposera-t-il indifférence polie ou départ discret vers la buvette, avait-il songé pour dissiper son trac en attendant de monter sur scène.
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C'est l'instant qu'Antoine préfère, lorsque la sueur commence à perler sur ses tempes et que la chaleur colonise tout son corps, jusqu'au bout des doigts de sa main gauche qui travaillent le manche de la White Falcon. Au moment de plaquer le premier accord, il s'est permis une furtive suspension, le temps d'embrasser d'un coup d'oeil panoramique la pénombre de la salle bondée du Casino de Paris.
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Tout à ses associations d'idées, Mathieu s'empare de son portable et se fend par texto d'un très élliptique: - "Life on mars? "adressé à Antoine.

Il ne faut pas plus de quelques secondes pour qu'un message s'affiche en retour sur son écran: "the wind cries Mary?" or no one, murmure t -il. Puis il se lève, expédie d'une pichenette son mégot sur le bitume et disparait dans la nuit."
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Vidéo de Marc Citti
2015 Festival Off d'Avignon. Interview Marc Citti.
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