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EAN : 9782721004772
233 pages
Editions des Femmes (12/02/1999)
4.5/5   2 notes
Résumé :

" Il est déjà parti depuis longtemps ce livre, depuis Osnabrück, Hanovre, la ville du Traité de Westphalie (1648) et de ma famille Jonas (1840-1942), il parcourt le mystère des temps sur les quatre continents qui supportent l'histoire de ma mère et l'intéressent également, au départ il devait remonter ma mère en tous les sens depuis les sources des sources jusqu'à l'embouchure de la rue Saint-Gothard,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Hélène Cixous, c'est d'abord une écriture. Une écriture qui subvertit le langage, tord la syntaxe. Hélène Cixous se love dans les mots, s'y roule, s'y enroule, les roule, les enroule et les déroule, les retourne, les cogne, les entrechoque, les télescope. Elle prend des libertés inouïes — c'est-à-dire "inentendues", inattendues — avec la composition et la formulation des phrases, avec l'usage commun de la ponctuation, des traits d'union, des capitales, répétant les mots, les sons, s'en jouant. Son jeu sur les virgules est singulièrement libre, libéré, audacieux quand elle aligne les mots sans coupures de virgules, puis, brutalement, avec, pour donner la nuance d'un sens particulier à ses énumérations. Hélène Cixous crée des mots-valises, réunissant plusieurs termes en un seul ou les liant par des traits d'union inhabituels, avec des orthographes fantaisistes, puisant ses inventions aux sources de l'enfance. La langue d'Hélène Cixous s'entend, s'écoute: «L'évidence d'Ève m'évide.» «Toujours avec elle la jouissance à tire d'elle. Vole à la tire.»
Ce livre raconte, dit, évoque sa mère Ève à partir du berceau familial d'Osnabrück, en Basse-Saxe, autrefois en Prusse (Hanovre), où a été signé le fameux traité de Westphalie. Première phrase du prologue : «À l'âge de trois ans et demi je perdis ma mère.»
Tout au long du livre éclate alors, sans nulle complaisance («Elle est mon contraire, comment lui en vouloir ? ») la présence-absence de cette mère, souvenue et revenue de l'enfance, rêvée, fantasmée, fantôme, tour à tour nommée : Ève, maman, ma mère.
Des phrases comme des uppercuts selon la formule de Roberto Arlt :
«Je ne la suis pas née.»
«J'épousai ma mère dans la tombe.»
«Ma mère n'est pas maman, c'est une substituée.»
Dans ce récit à la chronologie éclatée, les temps se mêlent, enchevêtrés entre passé et présent, rêve et réalité : récit saisissant, poignant, de l'omniprésence de l'absence maternelle : «Ève-d'après-comme-avant.»
Enfin, Hélène Cixous, auteur de très nombreux livres et de pièces de théâtre, pose ici des questions fondamentales sur les limites et sur l'éthique de l'écriture, sur le fait qu'écrire est toujours, inévitablement, mentir, sur « l'auteur armé » (d'un stylo) face à son « sujet sans arme ». « Je mens : j'avoue : je mens : j'écris : même si j'avoue je mens je mens : j'écris. Je ne peux pas vivre autrement.» «Je ne peux pas écrire de ma mère vivante. Morte non plus.»
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critiques presse (1)
Telerama
20 avril 2016
Après la mort de sa mère, l'auteur repart sur les traces de sa famille d'origine juive allemande. Une quête ardue et émouvante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'attache le prix à la phrase, ou à à un rêve parce qu'il est plein de phrases. Je suis transportée par l'audace d'une virgule, séduite par des merveilles d'amphibologie, je relis mille fois ivre de m'y reperdre une période de Circonfession. J'ai des cahiers qui regorgent de phrases à plaisanteries je porte des anneaux de phrases aux poignets et aux chevilles, je lèche le corps d'une phrase, je suis les plis les creux les souffles le léger gonflement de la veine qui palpite le long d'une phrase érigée sous ma langue, j'attache du prix aux phrases de ma mère étrangère.
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Les livres sont carnassiers. Ils se nourrissent de chair, de larmes, ils se frottent de mort, ils prennent leur source au cimetière, c’est tout su, sur mon père, j’ai bâti une œuvre, en dot j’ai reçu ses ossements, ses dents, ses peaux, ses lettres, une fortune de terreur et d’inconsolation.
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Je dois au Rialto de Bérard ma première expérience de la magie spirituelle de l'art. C'est une barque sur l'Achéron, il faut prendre un ticket pour monter à bord, pour notre pauvreté c'est une grosse dépense, ici comme la merveille : on paie pour voir des rêves qui échappent à la réalité, on achète un autre temps qui échappe totalement à la logique épicière du temps réel, personne n'est dupe, c'est cela qui est beau : que l'on puisse se procurer une indulgence, une rémission de l'horreur d'avoir à supporter le deuil de vivre.
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Je mens : j’avoue : je mens : j’écris : même si j’avoue je mens je mens : j’écris. Je ne peux pas vivre autrement.
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Videos de Hélène Cixous (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Cixous
« On écrit toujours avec une main coupée »
Selon Hélène Cixous, l'écriture ne renvoie pas à un statut ni à une profession, mais à un acte : aussi écrit-elle en collaboration avec les voix qui l'habitent et la traversent. Dans cette perspective on peut à bon droit reprendre la formule par laquelle elle titre une séance de son séminaire : « On écrit toujours avec une main coupée». Ces ouvrages nous confrontent en effet au mouvement même de la vie et de la mort, à la joute entre Eros et Thanatos, au commerce des vivants et des morts. Ils équivalent à bien des égards à « sentir, penser, écrire avec les fantômes ». D'autant qu'à travers eux se déploie un continuel et profond questionnement : qui parle, qui écrit quand « j »'écrit ? On comprend dès lors que, dans ces conditions, Hélène Cixous soutienne : « Transformer sa pensée en poème, parce que c'est cela écrire ».
Première table ronde : - M. Marc Goldschmit, Directeur de programme au Collège international de philosophie : « Derrida, l'écriture, la littérature » ;
- Mme Marie-Claude Bergouignan, PR émérite, ancienne VP de l'université de Bordeaux IV: "Hélène Cixous et la cause des femmes" ;
- Mme Céline Largier-Vié, MCF Paris 3 : « 'Une présence incalculable' : l'Allemagne d'Hélène Cixous ».
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2654738/helene-cixous-mdeilmm-parole-de-taupe
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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