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EAN : 9782226099723
593 pages
Albin Michel (01/01/2000)
4.05/5   61 notes
Résumé :
Charles Lambert est une force de la nature. Il a l'âme et le cœur vaillants, et comme les chênes de sa forêt natale du Jura, il ne plie jamais. À l’aube du XXe siècle, cet orphelin n’a pour trésor que les souvenirs de sa grand-mère, et pour avenir son engagement dans l’armée de métier. C’est là, au milieu de ses compagnons de mauvaise fortune, au travers des conflits effroyables qui jalonnent cette époque, qu’il sera totalement lui-même : courageux jusqu’à l’aveugle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« Ce Soleil des Morts m'a poursuivi des années avant que je ne me décide à l'écrire. […] J'ai tenté de brosser une fresque des temps douloureux que les femmes et les hommes de notre pays ont traversés entre les guerres de [1870, 1914, 1939], …. Dédié à la mémoire de mon oncle, ce livre l'est aussi à la mémoire de tous les martyrs de la folie et de l'absurdité d'un monde en proie à la violence. »
Voici comment Bernard Clavel présente son livre au moment de sa publication. On sent que l'on est dans l'autobiographie, mais aussi dans la peinture d'une époque, et la critique de certains comportements ou courants de pensée..
Charles Lambert, c'est le modèle de l'homme honnête, dévoué et très fréquentable. .
Il a dix ans au début du siècle pendant lequel on verra tant d'hommes perdre la vie dans des conflits, pour des causes qu'ils ne maîtrisent pas, mais pour lesquels ils n'ont aucun doute, aucune hésitation, tout au moins au tout début de leur engagement.
Il habite une ferme du Jura, formé par l'école de la république. Il est destiné à faire des études pour devenir comptable.
Or il ne pense qu'à venger la défaite de 1870, L'Alsace et la Lorraine, perdues, sont toujours des plaies ouvertes. Peut importent les plaisirs de la vie, il va s'engager comme simple soldat dans l'armée d'Afrique.
Il devient un exemple de courage et d'abnégation, personnage que Clavel apprécie sans l'admirer vraiment, lui, le non-conformiste. Toute la description se situe dans la dualité entre les valeurs militaires du héros et les aspirations pacifistes de l'auteur.
Pendant la première guerre mondiale, il découvre l'horreur, et en même temps les beaux discours et aspirations de ceux qui ne sont pas sur le terrain…
Bernard Clavel a écrit : « Je hais la guerre, déteste les armes, mais l'histoire de ce vieux soldat m'a hanté jusqu'à ce que je me décide à la raconter. »
Véritable réquisitoire contre la guerre, ce livre est aussi un hommage aux hommes qui par conviction, abandonnent tout pour aller conquérir, perdre et reconquérir des provinces ou des idées.
Un roman très travaillé de Clavel, qui sait délivrer un message, en racontant une histoire, même si elle est un peu personnelle.
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Dès les premiers paragraphes j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce livre. Mais comme ce n'est pas ma première lecture de cet auteur je ne savais pas si c'était juste une impression. Quelques chapitres plus loin j'ai eu la certitude que je l'avais déjà lu. Mais étrangement je ne me souvenais que du début de ce roman : la première tranche de vie de Charles Lambert.
Car ce roman est un peu étrange, c'est une succession de tranches de vie du personnage principal. Les enchainements d'une tranche l'autre sont un peu brutaux, sans "préavis", on découvre juste sur un nouveau chapitre qu'on vient de faire un énorme saut dans le temps.
Et chacune de ces tranches pourrait être un petit roman ou une longue nouvelle à elle seule, et se lire indépendamment du reste.
Mais le sujet reste intéressant. Il permet de traverser presque trois guerres, et de se baigner dans les réactions populaires face aux évènements historiques de l'époque.
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L'auteur décrit la vie de son oncle, Charles Lambert, qui a beaucoup compté pour lui. Avant la grande guerre, cet oncle est un enfant, orphelin, élevé et nourri par sa grand-mère. Il va la trouver mourante, tombée sur le chemin en revenant du bateau-lavoir. Elle ne survivra pas, et l'enfant se retrouve à nouveau orphelin. Il va devoir travailler pour gagner sa vie. Avec l'aide de l'instituteur, qui perçoit en lui des capacités, il trouve un travail chez un artisan. On lui fait faire de la comptabilité, tâche dans laquelle il excelle, mais les autres qui ont un travail manuel, lui font envie.

Au détour d'un chapitre, nous le retrouvons jeune homme, militaire, participant à quelque guerre coloniale, avant la Grande Guerre. Il fait la connaissance d'un personnage haut en couleurs, qui porte un surnom de circonstance : Bat. d'Af. .

De retour au village, au cours d'une livraison de fumier dans une ferme « aisée », il fait la connaissance de la jeune fille de la famille, qu'il épousera.

Vient la Grande Guerre et il faut faire ses adieux pour partir au front. Il est maintenant sous-officier et il fait la connaissance d'un aumônier, qui le sauve d'un trou d'obus, en y perdant un bras. L'aumônier au crochet deviendra curé du village après la guerre, et l'ami de Lambert.

Pendant l'occupation, on peste contre les incompétents de la Drôle de guerre. Bat. D'Af et son épouse, qui rivalise d'originalité avec lui, font passer la ligne de démarcation dans les deux sens. On lui dit qu'il devrait faire payer, surtout qu'il leur offre un repas, lui ne veut pas, par principe, on lui répond : « mais tu ne vas quand même pas les nourrir ? ». Il braconne, tant le gibier de terre que le poisson, puisse qu'il demande à l'éclusier de fermer l'écluse au moment opportun, ainsi que les yeux.

Charles Lambert fini sa vie avec sa femme, en pensant à ce neveu (l'auteur), qu'on ne voit plus beaucoup, mais qui est pour eux comme un fils, car elle ne lui a donné qu'un enfant mort en bas âge.

Il apprends que le jeune maire fraîchement élu du village va faire transformer les abords de la rivière, ce qui aura pour conséquence de détruire le bateau-lavoir. Il va tout faire pour l'en empêcher car ce bateau-lavoir contient l'âme de sa grand-mère.

Pour contre-carrer ce projet, on envisage de transformer le bateau en musée, mais trop tard.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/362
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Livre découvert grâce au challenge solidaire de Babelio.
Encore un livre qui se lit très vite : on s'attache rapidement aux personnages et on suit avec plaisir leurs péripéties à travers la guerre et la misère qu'elle engendre. Cependant, l'histoire tire un peu en longueur car l'auteur a voulu nous raconter la vie de son oncle jusqu'à sa toute fin, qui est nettement moins intéressante que ses jeunes années.
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Que ce livre est pénible à lire ! Charles ne m'apparaît pas comme un héros. C'est un guerrier autoritaire qui se bat pour son pays mais qui est obnubilé par l'armée et le commandement. Il ne m'est pas sympathique. Peut-être cherche-t-il à surmonter le handicap de sa naissance et la misère de sa vie avec sa grand-mère ? Ce roman manque de sobriété et il est vraiment très désuet.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Poussiéreux encore des gravats de la tombe d'où ils se sont levés, mes morts vont sans jamais hâter le pas, assurés qu'ils sont de me voir tomber un jour pour me relever bien vite et prendre parmi eux la place depuis toujours marquée à mon nom. Mais serai-je digne d'entrer dans leur cortège?
Si la troupe est si nombreuse, c'est que mes morts qui en ont pris le commandement entraînent derrière eux leurs propres morts. Ceux que je n'ai jamais rencontrés mais que je connais parce qu'ils n'ont cessé de m'en entretenir. Leurs souvenirs sont devenus les miens à tel point qu'il m'arrive de confondre leurs amis et mes propres camarades. Grands-parents décédés bien avant ma naissance, disparus en un temps où seuls les gens riches laissaient leurs portraits, compagnons de mon père qui pourraient n'être que visages à demi effacés sur des photos jaunies, ils ont pourtant vécu pour moi. Se sont inscrits en ma mémoire où leurs gestes ont semé d'étranges traînées de clarté, à la manière de ces astres qui passent entre les étoiles immobiles.
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En dépit de cette crainte de la mort, furieux de se voir diminué, Charles Lambert domina très vite sa rage devant sa main engourdie. Comme le lui avait conseillé le cardiologue, il avait trouvé une balle de mousse qu'il pétrissait durant de longs moments. Puis assis à son bureau, il s’exerçait à écrire des chiffres sur du papier brouillon. Il le faisait avec application et dès le huitième jour, il put constater un très net progrès.
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- Madame Lambert, cet enfant a une belle écriture, nous devrions lui trouver un emploi à la ville.
Il faut parfois peu de chose pour décider d'une vie, et Charles Lambert ne devait jamais oublier ce propos de M. Audemard, l'instituteur de Brédans, car ces quelques mots allaient orienter son existence.
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Et, comme toujours en France, en dégustant ces vins et ces victuailles, ils se mirent à parler d' autres vins et d'autres mets.
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