Une vie sans "Grande illusion"
Dans cette autobiographie, vous saurez tout de la jeunesse d'un homme qui avait comme compagnons,
Joseph Kessel, Robert le Vigan,
Henri Jeanson et surtout, son plus grand ami,
Pierre Brasseur.
Tout sur leurs nuits de débauche, passées à boire, avec un peu de drogue et surtout avec de nombreuses conquêtes féminines.
Tout sur leurs journées passées à courir le cachet que ce soit au théâtre ou au cinéma devenu parlant qui leur offre soudainement une multitude de débouchés.
Puis viendra la guerre et un nouveau départ en Amérique. de nouveau, vous apprendrez tout des partenaires de Dalio notamment Humphrey Bogart, des soirées organisées par les grands producteurs ainsi que tous les potins d'Hollywood sur les acteurs et actrices qui comptaient. L'auteur évoquera aussi le "milieu français" d'émigrés dont il faisait partie à cette époque .
Par contre, rien, vous ne saurez rien sur la façon dont Dalio se préparait pour un rôle, son approche des personnages,
Rien sur la méthode de travail, la technique des cinéastes avec lesquels il a travaillé, rien sur le métier d'acteur, de réalisateur. Cet homme qui, comme il le dit lui-même, a tourné dans au moins trois grands chefs d'oeuvre ( La Grand Illusion, La Règle du Jeu et Casablanca ) ne nous parle pas de cinéma ou du moins pas de la conception de ces films.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Dalio ne se donne absolument pas le beau rôle dans son autobiographie. Lui qui a tourné avec entre autres
Jean Renoir, à qui il dit tout devoir, avec également
John Ford, prétend en guise de conclusion que le cinéma n'est pas un art ! Que tout ceci n'est finalement pas important. Peut être que tout cela est-il dû à une trop grande pudeur comme lorsqu'il évoque sa famille "disparue" pendant la guerre.
On ressent une certaine amertume dans ses propos à la fin de sa vie, comme lorsqu'il dit qu'il n'a jamais fait que jouer, que se soit au cinéma, au théâtre mais aussi dans la vraie vie. Il prétend qu'il lui a fallu beaucoup de méchanceté et de lâcheté pour avoir survécu à toutes les épreuves rencontrées. On le voit, une conclusion sur son existence plutôt désenchantée.
Un ouvrage qui s'attarde trop sur le coté "paillettes" mais pas assez sur le coté "technique' du monde du cinéma.
Dommage car un tel acteur, après soixante ans de métier, aurait sûrement eu beaucoup mieux à nous confier…..