in Docteur Faustus :
Jamais je n'ai songé sans un frémissement religieux à cette étreinte où l'un sacrifia son salut et où l'autre trouva le sien. La pauvre fille dut se sentir purifiée, justifiée, soulevée à la pensée qu'en dépit du danger, le voyageur venu de loin refusait de renoncer à elle et elle semble lui avoir offert toute la douceur de sa féminité en échange du risque qu'il courait à cause d'elle. Le destin avait pris soin qu'il ne l'oubliât point.
p492
"Le chapitre qui vient de se clore est, lui aussi, beaucoup trop gonflé à mon goût et il me semble opportun de m'interroger sur les capacités de patience et d'endurance du lecteur. Pour moi, chaque mot que j'écris est d'un intérêt brûlant, mais je dois me défendre d'en prendre prétexte pour présupposer la sympathie des indifférents!" (Docteur Faustus, V)
L'art est désormais devenu impraticable sans l'aide de Satan et le feu infernal sous le chaudron... Oui, oui, chiers compaings, l'art est à un poinct mort, et devenu trop lourd, se raille lui-même d'estre devenu trop lourd et la pauvre créature de Dieu ne sçait plus à quel sainct se vouer dans sa détresse, et sans doute est-ce la faute des temps.
in Docteur Faustus, p890
in Docteur Faustus, p 469
"Parce que ces traits ressortissaient en partie seulement à une personnalité privée, mais d'autre part ils étaient l'expression supra-individuelle du sentiment collectif de l'usure et de l'épuisement historique des moyens dont disposait l'art, de l'ennui qui s'en dégageait et de l'aspiration à des voies nouvelles.
in Docteur Faustus :
Un être doué d'un tel contrôle de soi et d'une horreur si grande de la platitude et des goûts du public se heurterait à des difficultés de l'extérieur et du dedans ; or, c'était cela précisément qui importait, car seul l'art pouvait donner du poids à une vie que, sinon, la facilité réduirait à un mortel ennui.
p505
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Connaissez-vous ce roman dont l'action se déroule toute entière entre les murs d'un sanatorium accroché au flanc d'une montagne ? Lieu qui exerce un tel sortilège sur l'un de ses visiteurs qu'il ne voudra plus en repartir ?
« La montagne magique », de Thomas Mann, c'est à lire au Livre de poche.