Mon avis
Les points forts de ce
roman
Kathryn Dance est agent synergologue au CBI (California Bureau of Investigation). Elle s'est spécialisée dans l'étude de la communication non verbale. Cette expertise s'appuie sur une méthode de lecture spécialisée dans le décryptage des mouvements corporels inconscients.
Elle est en charge d'un dossier "brûlant", celui du criminel, Daniel Pell, surnommé "Le fils de Manson" qui a assassiné toute une famille, les Croyton, l'épouse, le mari et les deux enfants. Seule, Théresa, la petite fille qui dormait à l'étage a échappé à la tuerie.
Dans ce
roman, l'auteur a privilégié plutôt les caractéristiques comportementales des différents personnages, afin d'appuyer davantage, me semble t'il, l'expertise et les compétences professionnelles de son héroïne principale.
L'action est extrêment bien rythmée, puisqu'elle se déroule sur une semaine d'investigations et d'actions, avec un découpage moyen d'une centaine de pages d'avancées par jour écoulé.
Le dialogue est présent à chaque page, marquant toujours plus le côté vivant et actif du criminel en cavale et des policiers totalement "obsédés" par sa capture.
Quelques retournements de situation, inattendus ajoutent un peu plus de suspens à l'intrigue.
Une idée très originale, à travers le personnage de l'écrivain (Morton Nagle), aurait pu être exploitée plus en profondeur, son objectif était d'écrire un livre, non pas sur le criminel, mais sur les victimes. Il souhaitait parler des dommages directs et collatéraux que les exactions de Daniel Pell avaient causés auprès des familles et proches de ses victimes.
Il y aborde également le thème intéressant des sectes et du profil psychologique du gourou et des adeptes sous influence.
Les points faibles de ce
roman
Il faut attendre d'être à un peu plus de la moitié du livre, pour faire réellement connaissance avec "
La belle endormie".
L'auteur est resté trop distant quant aux différentes relations sentimentales liant les différentes personnes présentées (familiales, amoureuses, amicales..), si bien qu'il n'invite pas le lecteur à s'attacher ou à s'identifier à un seul de ses personnages.
Beaucoup de morts sur ces 700 pages, dont certaines d'entre elles, complètement "gratuites" n'ajoutent rien à l'histoire, mais alourdissent au contraire le scénario.
Le dénouement est plutôt une fin ouverte, qui suscite l'imagination du lecteur sur la suite à donner pour ceux qui restent...
En conclusion, il s'agit là d'un
roman bien écrit, bien rythmé mais trop superficiel, à mon goût, sur la teneur émotionnelle de ses personnages. Dommage...
14/20
Un court extrait ....
13 septembre 1999
Le « Fils de Manson »
déclaré coupable du massacre des Croyton
Salbaas, Californie. Daniel Raymond Pell, 35 ans, a été déclaré aujourd'hui coupable d'homicide avec coups et blessures ayant entraîné la mort sur quatre chefs d'accusation par un jury du comté de Monterey après quatre heures de délibération seulement.
« Justice est faite », a déclaré le procureur James J. Reynolds aux journalistes après l'annonce du verdict. « Nous avons affaire à un homme extrêmement dangereux, qui a commis des crimes épouvantables. »
Pell a été surnommé le « Fils de Manson » en raison des similitudes entre sa vie et celle de l'assassin condamné en 1969 pour le meurtre rituel de l'actrice Sharon Tate, épouse de
Roman Polanski, et de plusieurs autres personnes en Californie du Sud. La police a trouvé un grand nombre de livres et d'articles de journaux consacrés à Charles Manson au domicile de Pell lors de son arrestation.
Le jury avait à se prononcer sur la mort de William Croyton, de son épouse et de deux de leurs trois enfants le 7 mai dernier à Carmel, Californie. La procédure criminelle avait été engagée à la suite de la mort de James Newberg, 24 ans, qui habitait avec Pell et l'avait accompagné chez les Croyton la nuit de leur assassinat. le procureur a soutenu que Newberg devait, au départ, lui prêter main-forte, mais qu'il avait été tué par Pell pour avoir changé d'avis.
William Croyton, 56 ans, était un riche ingénieur et homme d'affaire. La compagnie qu'il possédait à Cupertino, en Californie au coeur de Silicon Valley, est à la pointe de l'innovation dans le domaine de l'électronique et produit des logiciels présents dans la plupart des micro-ordinateurs à travers le monde.
L'intérêt que Pell manifestait pour Manson a d'abord orienté l'enquête vers l'hypothèse d'un meurtre à connotation idéologique, mais l'intrusion dans la maison des Croyton n'avait finalement pour motif que le vol, a déclaré Reynolds. Pell a déjà été condamné des dizaines de fois pour des vols à l'étalage, des cambriolages et autres vols avec voies de fait dont les premiers remontent à sa prime adolescence.
Une enfant a survécu au massacre : Theresa Croyton, 9 ans. Pell l'a vue endormie parmi ses jouets et ne l'a pas touchée. Elle est ainsi devenue, pour les médias, « La poupée qui dormait ».
À l'instar de Charles Manson, son modèle, Pell exerçait un charisme négatif sur quelques fanatiques qu'il appelait sa « famille » et qui lui étaient dévoués corps et âme. Au moment du massacre des Croyton, ce groupe comprenait Newberg et trois femmes qui logeaient ensemble dans une maison délabrée de Seaside, au nord de Monterey : Rebecca Sheffield, 26 ans, Linda Whitfield, 20 ans et Samantha McCoy, 19 ans. Linda Whitfield est la fille de Lyman Whitfield, président-directeur général de la Santa Clara Bank & Trust, quatrième banque de l'État de Californie, dont le siège se trouve à Cupertino.
Les femmes n'ont pas eu à répondre des meurtres des Croyton et de Newberg, mais ont été condamnées pour de multiples délits de vol simple, intrusion avec effraction, escroquerie et recel. Linda Whitfield a également été condamnée pour entrave à l'enquête et destruction de preuves. À la suite d'un accord avec le procureur, Rebecca Sheffield et Samantha McCoy ont écopé de trois ans de prison et Linda Whitfield de quatre ans et six mois.
Au cours du procès, Pell a imité le comportement de Manson. Immobile sur le banc de la défense, il regardait fixement les jurés, apparemment pour les intimider. Des rumeurs ont couru au sujet de prétendus pouvoirs psychiques. Il a été expulsé de la salle d'audience après qu'un témoin a craqué sous son regard.
Le jury commencera demain à délibérer pour fixer la sentence. Pell encourt la peine capitale.