Voilà un bon roman, agréable à lire car bien écrit. le style est clair et précis. Il est cohérent jusqu'au bout et ne nécessite pas de retourner en arrière pour arriver à s'y retrouver. Certaines passages sont empreints d'une profonde réflexion sur la foi, la religion, l'art, la cupidité, la soif du pouvoir.
L'histoire se déroule sur plusieurs époques. Elle commence en 1095, au début de la Première Croisade et se poursuit jusqu'en 1999.
Un croisé, parti en Terre Sainte à la tête de ses troupes et suite à un combat atroce, s'empare d'un trésor fabuleux et de surcroît du légendaire chandelier hébraïque à 7 branches tant convoité. Il arrive à ramener ces merveilles en France. Mourant, il les confie à son frère, moine, en lui interdisant de les donner à qui ce soit, même au roi, qui l'a trahi. le moine accepte ce cadeau empoisonné et se hâte de l'enterrer. Obsédé par cet acte dont il n'a jamais pu parler à personne, même en confession, ayant prêté serment à son frère de le taire à jamais, il laisse un tableau énigmatique, où est dépeinte la scène. Sans connaître l'histoire, il est impossible d'en deviner le sens. Cette toile passera de mains en mains à travers les âges pour finir entre celles d'un expert et de son élève qui, à deux, vont résoudre le mystère.
En 1999, nous nous retrouvons à Rome, au Vatican, où le pape, lui aussi mourant, est entouré de bien des complots et de beaucoup de vicissitudes. Un des cardinaux proches du pouvoir va se trouver en possession du tableau et le confiera à son meilleur ami, un spécialiste en histoire de l'Art. Celui-ci va découvrir qu'il y a en fait deux énigmes dans ce tableau, l'une très ancienne et l'autre toute récente.
Ce n'est qu'un conte, mais joliment mené. Son côté "moralisateur" et manichéen en agacera certains. C'est un style qui semblera dépassé de nos jours pour ce qui fut à l'époque considéré comme un "thriller". Il faut donc le remettre dans le contexte. Rien à voir avec le "Da Vinci Code" dont il fut pourtant l'un des précurseurs!
L'auteur fait une jolie carrière aussi bien dans la littérature que dans le scénario de bande dessinée et a déjà reçu plusieurs prix. Il enseigne aussi l'art du scénario dans une école de cinéma. Parallèlement, il est engagé dans l'humanitaire. (voir Wikipédia)
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Ce livre, qui est un premier roman, a reçu un bon accueil lors de sa parution (prix Relais H du roman d'évasion). Il s'agit d'une enquête concernant un tableau du XI° siècle, doté d'une tâche qui est une retouche maladroite, et qui cache, semble-t'il, des codes dont la signification est un mystère. Une étudiante, au caractère mystique, enquête. L'auteur nous amènera, entre autres lieux, à Paris, au Mont Saint Michel, et à Rome, au moment où se joue une opposition sans mercis à l'occasion de la succession d'un pape.
Nous n'avons été éblouis ni par l'originalité de la construction du récit (fréquents allers et retours en arrière dans le temps, selon la - trop répandue - méthode contemporaine), ni par l'intensité du suspens.
Il y a toutefois une atmosphère étrange, un peu angoissante, qui nous donne envie de tourner les pages. Celui qui a ce roman en mains pourra donc en entreprendre la lecture sans risques: il saura à l'avance que ce n'est pas un mauvais livre...
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le meilleur livre de cet auteur c est genial mystrerieux lugubre inquietant les cryptes les souterrains ...a lire absolument ce bouquin
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Alors, elle vivrait avec la foi au cœur et elle les aimerait tous, en silence : là était désormais son idéal. Oui, elle resterait dans le monde – son cœur resterait dans le monde, et lui enverrait tous les feux de cette prière à laquelle elle comptait vouer sa vie. Vanité ? Futilité ? Complaisance ? Qu’importe ! Elle allait profiter de ses derniers instants de vie séculière, les vivre avec une intensité confondante, oui – jouir de cette lumière qui tombait sur la cathédrale, jouir de la brise qui passait dans ses cheveux, du bonheur d’être avec une Sophie, un Olivier, un François. Et elle prendrait le voile sans rien regretter, confiante en la dignité de sa vocation.
Regarder dans les yeux d’un bouddhiste, d’un musulman, ou d’un enfant crevant de faim dans un bidonville de Rio, tout cela le renvoyait à sa propre foi, à une remise en cause de tous les instants. Pour Leonardo, seul le scepticisme absolu était difficilement concevable. Fallait-il en effet refuser ce combat profond entre l’affirmation de la foi et la peur de se tromper ? Était-ce là une preuve d’humilité reconnaissant les limites de la pensée humaine ? Non, l’humilité était dans le choix, un choix évolutif, changeant peut-être, et conscient lui aussi de sa faiblesse ; mais un choix assumé. Alors comment, comment l’assurance rigide et les certitudes intégrales du dogme pouvaient-elles s’accommoder de la reconnaissance de croyances multiples ? Tout le drame du fanatisme et de l’intolérance était là ; toutes les erreurs de l’institution cléricale aussi, qui au cours des siècles s’était montrée si prompte à oublier que l’Église est avant tout faite d’hommes.
Où que l’on se tournât, Dieu séparait la Lumière des Ténèbres, la Terre de l’Eau, créait les planètes et les étoiles ; partout, les prophètes et les sibylles. Et cette image flamboyante : la création d’Adam, Adam couché dans un déhanchement curieux, l’index tendu vers son Créateur, quelques millimètres séparant encore sa chair de la source de vie – Adam ! Le premier homme ! Puis Ève, tentatrice, damnatrice du monde, Ève issue de la glaise et de l’étincelle divine… De la porte de l’autel à celle de la chapelle, l’ordre surgissait du chaos : les amants chassés de l’Eden pleuraient sous la foudre et le ciel noir ; Noé ramassait les larmes du déluge et se noyait dans le vin ; David et Goliath, Judith et Holopherne, tous annonçaient l’histoire en marche de la souffrance humaine.
Tout était à refaire. La chose n’avait pas encore été annoncée officiellement, et il aurait bien du mal à trouver les mots nécessaires pour se concilier ces diables de Syriens et de Palestiniens sans rompre les liens diplomatiques qui les unissaient encore. Leonardo songea avec amertume que finalement, depuis les Croisades, rien n’avait changé. On en était encore à se taper dessus à Jérusalem, Damas ou Alger. Alors à quoi bon ? À quoi bon recommencer ce que les générations successives s’efforçaient consciencieusement de détruire ?
Il était tout de blanc vêtu et sa main reposait sur le sceptre d’or symbolisant sa puissance. Plus que jamais, il paraissait jeune, et son regard, conquérant. La noblesse de son visage donnait à elle seule une impression d’énergie et de volontarisme ; ses yeux avaient perdu un peu de leur lumière hautaine, mais son allure princière rappelait ses origines dynastiques. Il portait la tiare, ornée des trois couronnes. Il avait l’air d’un véritable meneur d’hommes, d’un chef de la foi, d’un pasteur.
Les 3 mousquetaires 1 & 2