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Quand le vent soulève les coiffes tome 2 sur 2

Beatrix Delarue (Autre)Lorraine Lapointe (Autre)
EAN : 9791038801004
Ex Aequo (10/03/2021)
4.58/5   13 notes
Résumé :
Quand le Vent soulève les coiffes, Tome 2, Les demoiselles du grand Yahndawa.
L’aventure de deux orphelines quittant la misère de Paris pour le Nouveau monde. Roman historique du dix-septième siècle retraçant un épisode de l’histoire de France sous Louis XIV jusqu’au Québec. Grâce à la dot du Roi Soleil, des
centaines d’orphelines, en provenance de Paris et des provinces de France vont peupler ce nouveau territoire, malgré les nombreuses embûches.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« Quand le vent soulève les coiffes – Tome 2 – Les Demoiselles du Yahndawa »
de Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe
Collection Hors Temps – éditions Ex Æquo

Des sources bibliographiques très nombreuses, en France et au Québec, ont servi de socle à cet ouvrage historique romancé de Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe. Il fait écho au 1er tome, « les Orphelines du Roy Soleil » centré sur l'Hospice de la Salpêtrière à Paris, tandis que cette deuxième partie développe les aventures de nos héroïnes en Nouvelle France.

1670, en apprentissage, Marguerite et Madeleine, alors qu'elles rêvent de liberté, sont choisies pour partir dans le Nouveau-Monde. le voyage durera presque trois mois dans des conditions difficiles. Des amitiés solides se tissent au coeur des vents et des tempêtes. Elles admirent le dur labeur incessant de l'équipage sur les eaux tumultueuses de l'océan.

Puis…

Le Yahndawa qui dans le nouveau monde veut dire « Fleuve qui marche » !
La rivière, aux flots gris perlés, les emporte sur les traces des peuples d'ici, dans le Nionwentsïo (merveilleux territoire) de la Nation Huronne-Wendat. 

Et nous retrouvons intact le talent des auteures, qui nous ont fait tant rêver et admirer ce voyage tumultueux traversant l'Océan pour parvenir jusqu'aux terres sauvages du Québec !

Si courageuses ces jeunes filles, héroïnes de cette saga, à braver les dangers ! Force, détermination, endurance étaient les qualités nécessaires : l'amitié est venue sceller leur destin. le vent de la liberté soulève les coiffes de Marguerite, de Madeleine et de leurs amies, embarquez dans l'aventure !

Québec, été 1670 – les filles cherchent un mari… les plus audacieuses se rendront aux Trois-Rivières, lieu réputé pour les activités de traite des fourrures. En ce 21 août 1670, des soldats gardent la grande salle préparée pour une première série de rencontres entre les nombreux prétendants et les nouvelles arrivées. Les habitants attendent les belles de France… à condition de signer un contrat de mariage selon la loi de l'intendant Jean-Talon.

Tous ces prétendants feraient-ils des époux fiables ? Car on raconte des histoires selon lesquelles certains seraient bien volages… Comme ce Jacques peut-être avec qui Marguerite Berthier a signé trop vite son contrat de mariage ?

Île d'Orléans, 15 septembre 1670
« Madeleine va se marier
Dans une barque s'embarquer
Sur le grand fleuve naviguer
Pour de belles noces convoler »

Ce serait une dure séparation, elle quitterait celle avec qui elle avait grandi, sa soeur de coeur, son amie des beaux et mauvais jours. Marguerite ne l'accompagnerait plus de sa flûte. Alors Madeleine regarde déjà avec admiration Nicolas du Poitou qui lui montre la rade, l'Île d'Orléans, endroit de leur future demeure. Nicolas, a la réputation d'être homme honnête et bon : Madeleine devrait faire un beau mariage.

Quant à rudesse des conditions de vie et du climat en Nouvelle France :
« On n'aurait jamais dû faire venir une enfant si fragile ! »
Marthe ne passera pas l'hiver de Nouvelle-France.

Marguerite est animée d'une meilleure santé, d'une grande force de caractère, elle ne rechigne jamais à la tâche, propose ses services pour aider et adore les longues promenades dans la campagne. Bien qu'elle ne trouve pas d'époux elle pourra travailler grâce au certificat rédigé par les Ursulines. Elle avait commencé à Paris son apprentissage d'apothicaire auprès de soeur Flavia. Elle poursuivra sa formation chez les Hospitalières et les Ursulines en Nouvelle France. Marguerite pourra aussi étudier l'herboristerie pour compléter ses connaissances.

Heureusement qu'Anne Gasnier, veuve la cinquantaine, veille sur ces jeunes filles envoyées par Le Roy, leur offre l'hospitalité le temps qu'elles trouvent un mari ou un travail. Les travaux ce n'est pas ce qui manque dans cette campagne du Québec :
« Préparer le très long hiver, la conservation des denrées, la paille et le foin pour l'hivernement des bestiaux. La fin de la période de navigation approche, les habitants se dépêchent de régler leurs obligations. »

L'apothicaire Soeur Judith, malgré son grand âge, va et vient, nommant les plantes et explique à Marguerite leur utilité. Judith fait venir régulièrement des graines de France, d'autres lui proviennent de ses amis Hurons.

Marguerite, comme plus jeune dans le Jardin du Roy, goûte à la plénitude de l'instant, savoure l'immense chance d'avoir travail, respect et logis sous la protection de sa tutrice, elle veut offrir le meilleur. Marguerite respire en paix, l'âme légère, reprend confiance. La tâche de l'apothicaire est importante : avec l'approvisionnement, elle prépare pansements, onguents et remèdes, note les températures et signes vitaux des malades.

Quant à Madeleine, elle commence sa vie maritale avec Nicolas.

Les hommes eux, connaissent une aventure différente avec ces périples le long de la rivière Jacques Cartier jusqu'au Lac Saint-Jean. Trois compagnons, François, Charles et Andicha laissent les chiens et le traîneau à la ferme puis remontent en canot. Dans les comptoirs, après les rituelles séances de troc avec les Indiens, ils participent aux réjouissances avec eux, le plaisir des danses, chants et festins. Hurons et Montagnais peuplaient ces régions.

« Il y eut cet automne flamboyant, puis l'hiver arriva d'un coup. le pays se métamorphose. le grand fleuve luit tel un miroir. Les multiples lames de vent semblent le polir. »

Ce deuxième tome abonde de cette poésie naturelle : atout supplémentaire de ce roman qui nous conduit sur les traces de ces explorateurs venus de France se confronter à la beauté sauvage poudrée de neige puis glacée par les vents.

L'hiver transfigurait les paysages :
« Le fleuve Saint-Laurent inspirait les esprits, transportant les histoires et les flammes de la cheminée les attisaient ! »

Puis des nouvelles sur l'avenir de ses protégées, Anne Gasnier annonce :
– J'ai le plaisir de vous informer du mariage de Perrette et Georgette au trente de ce mois. Ce sera un double mariage à Québec, à Notre-Dame. Elles épouseront, l'une, un riche marchand de vin et l'autre, un charretier de confiance, de la rue du Sault-au-Matelot. Je vous prie de les féliciter. Levez-vous mesdemoiselles.

D'autres tribulations : lorsque Charles, sur la rivière Jacques Cartier, est attaqué par un carcajou, un « kuekuatsheu » comme on dit en langue huronne. Alors François, fidèle compagnon de Charles, abat l'animal car Charles avait perdu beaucoup de sang. Et comme François, ne pouvant trouver aucun médecin, il fait appel à Marguerite. La jeune femme utilise alors « ses médecines », cataplasme de moutarde d'huile camphrée et de baume, en attendant que le chirurgien termine le travail et recouse les chairs. Peu de temps près Charles est sauvé, bientôt il pourra marcher et courir tel un lièvre.

Et l'on suit pas à pas la ronde des saisons, le long hier canadien avec sa rudesse et sa magie conjointes, ses longs silences et sa délivrance à la fin du mois d'avril. Et la grossesse de Madeleine durant cette période était bien difficile à porter mais l'enfant conçu avec Nicolas naquit avant son terme au 31 août. Il fut baptisé le jour même par le missionnaire Morel de passage à Québec. Si le premier né ne put survivre, en revanche la lignée sera nombreuse.

Merci aux auteures pour ce voyage enchanteur au coeur du nouveau monde : leur talent d'historiennes et de poètes conte l'écume de ces journées au Québec avec rigueur et fantaisie, panache et passion : Bravo !















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Quand le vent soulève les coiffes
Tome 1 & Tome 2

Deux superbes romans historiques qui retracent les péripéties et la vie de jeunes femmes qui ont contribué à peupler les colonies françaises, notamment ici, la Nouvelle-France.
Un pan d'Histoire, sous le règne de Louis XIV, raconté avec brio qui nous fait découvrir ce qu'était la vie dans ce Paris miséreux, l'épopée et les conditions de voyage de ces pionnières et l'installation de ces dernières ayant pour mission de peupler le Nouveau Monde.
C'est grâce à Jean Talon, Intendant de cette nouvelle contrée, que l'aventure va démarrer. Homme ambitieux, il a, à coeur, de faire de la Nouvelle-France un endroit prospère en le pacifiant et en le re peuplant. Après avoir exposé son idée auprès de sa Majesté, des jeunes filles pauvres, qu'on appellera les « Filles du Roy », vont être sélectionnées et sollicitées pour se marier. Soit issues d'orphelinats, de maisons de Charité où elles ont reçu une éducation stricte, sachant lire, écrire, compter et travailler ; soit venues du fin fond des Provinces où elles ont appris un métier, c'est fortes de tous leurs acquis qu'elles accepteront de partir avec pour mission de peupler et façonner les colonies. Rêves, espoir, mariage et vie meilleure sont dans toutes les têtes et c'est pendant le long voyage en mer qu'elles vont apprendre à se connaître et sympathiser.
Roman Historique en 2 tomes, écrit à 4 mains par deux descendantes de ces jeunes aventurières, Beatrix Delarue vivant en France et Lorraine Lapointe Canadienne. Bravo mesdames, vous pouvez être fières de vos courageuses aïeules.
Un véritable témoignage que l'on ne peut lâcher tant la vie de ses pauvres filles est incroyable, passionnante et force l'admiration et le respect. Des toutes jeunes filles qui abandonneront tout pour partir vers l'inconnu avec une soif de Liberté, d'Indépendance, d'Espérance, de Renouveau. Elles recevront une dot royale et entreprendront alors un périple d'abord en France afin d'embarquer sur la frégate la Sainte-Hélène, qui les emmènera vers leur destinée. Une traversée en mer, difficile, jonchée de maints épisodes périlleux. Elles seront recueillies à leur arrivée chez des dames de noblesse, ou dans des congrégations en attendant de pouvoir sceller leur destinée avec des prétendants. Des contrats de mariage seront signés entre les 2 parties, mais toutefois rétractables au cas où ça n'irait pas.
Deux ouvrages témoins, d'une grande importance, qui offrent aux descendants actuels, le privilège de connaître leurs racines.
J'ai adoré !
Un grand merci aux Éditions Ex Aequo et tout particulièrement à Catherine Moisand pour son envoi en SP.
Mes résumés :
Quand le vent soulève les coiffes
Tome 1 - Les Orphelines du Roy soleil
Le premier tome relate l'histoire de deux petites filles Madeleine et Marguerite à qui normalement la vie devait sourire, toutes deux aimées par des parents qui, s'ils ne sont pas riches, ont dû moins des métiers, chacun possédant une échoppe, l'un savetier, l'autre tailleur. Mais dans ce Paris du XVIIe siècle où les quartiers sont sales, puants et pas sûrs, où le Roy Louis XIV fait la chasse aux Huguenots, tout espoir de faire fortune est insensé et il en faut très peu pour que tout s'écroule. La mort en couches de la mère de Madeleine, la disparition du père de Marguerite et leur vie bascule, la misère sévit et c'est à l'orphelinat de la Salpêtrière que les deux fillettes vont se retrouver. Dans un climat d'études et de discipline strictes, elles vont grandir et se tourner chacune vers un métier. L'une s'exercera à celui de lavandière au bord de la Bièvre, la seconde apprendra les plantes et leurs bienfaits dans le Jardin du Roy en vue d'être aide-apothicaire.
A 14 et 16 ans Marguerite et Madeleine vont recevoir une dot royale à condition d'accepter de faire partie du convoi en partance pour le Nouveau-Monde. Nous allons traverser la France en leur compagnie, y retrouver bien d'autres jeunes filles venues du fin fond de leurs provinces, découvrir les patois et dialectes qui existaient à l'époque. Unies, joyeuses et pleines d'ambition, toutes ces demoiselles arriveront à Dieppe et à La Rochelle pour y embarquer sur la frégate la Sainte-Hélène, où elles vont naviguer dans des conditions d'hygiène épouvantables, voire traumatisantes. Arriveront-elles à bon port ?
Quand le vent soulève les coiffes
Tome 2 - Les Demoiselles du grand Yahndawa
Voilà 3 mois que les filles Du Roy ont embarqué à bord de la frégate La Sainte-Hélène, le voyage a été éprouvant, les conditions de promiscuité, manque d'hygiène, les fièvres, maladies et mal de mer en ont usé plus d'une mais de belles amitiés se sont créées, elles ont appris à se connaître, se sont entre aidées et ont pu admirer ce qu'est le dur métier d'un équipage. Et puis un jour enfin, Terre ! Elles viennent d'accoster et admirent le quai où fourmille une foule active. Marguerite, Madeleine, les autres orphelines de la Salpêtrière et certaines provinciales sont aussitôt prises en charge et vont demeurer chez Dame Gasnier, amie de Jean Talon. Elles vont y séjourner pour se reposer, se refaire une santé en attendant d'y rencontrer leurs éventuels partenaires en vue d'un mariage.
Elles vont découvrir ce pays où les paysages sont grandioses, le fleuve immense et les hivers redoutables. Vont-elles enfin réaliser leurs rêves ? Fonder une famille ? Un vent de Liberté soufflera-t-il dans les coiffes ?
Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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J'avais été happée par la lecture du premier tome Les orphelines du Roy Soleil, j'ai terminé le second tome Les demoiselles du Grand Yahndawa de Béatrix Delarue et Lorraine Lapointe second tome tout aussi passionnant.
J'ai appris beaucoup en ayant une lecture plaisante et pleine de rebondissements. Au 17 e siècle l'engouement pour le Nouveau Monde est tel qu'il faut des jeunes femmes à marier. Une bonne aubaine pour le Roi Soleil convaincu par son Intendant d'alléger les hospices de France, débordés par la pauvreté.
Elles seront nombreuses de Paris et nos provinces de France à partir et à remonter la Seine en foncet pour s'embarquer sur les vaisseaux du Roi.
Les auteures explorent les dessous de l'histoire, les complots des capitaines de navire bravant le roi et sauvant bons nombres de Huguenots, enfin les frayeurs à bord mais aussi les fêtes et galanteries, les rencontres avec les colons sur place cherchant de bonnes épouses.
Les auteures déroulent en profondeur, tel un labyrinthe, une histoire qui pourrait sembler naïve et pourtant
saviez-vous qu'en Nouvelle-France les femmes pouvaient casser leur contrat de mariage et ceci plusieurs fois, revenir dans le vieux pays également avec compagnons et enfants ou bien bredouille !
Et puis beaucoup de jeunes filles, principalement celles des hospices savaient lire, déchiffrer et signer leur contrat de mariage car éduquées par des veuves laïques qui les accompagnaient et faisaient le voyage plusieurs fois, c'est une belle découverte !
Enfin, la persévérance malgré les embrouilles, les déceptions, il en fallait de l'audace pour affronter les intempéries et autres dangers.
Un très beau roman qui n'oublie pas les peuples autochtones et la façon dont ils vivaient. À cette époque, les enfants Hurons allaient à l'école, participaient aux fêtes avec les enfants de la colonie, amis des Français avant que les Anglais ne viennent tout balayer par de terribles guerres.
Ces deux romans sont également une mine d'informations concernant la vie des orphelins en France et en particulier les filles au 17 e siècle. Ils sont très bien documentés avec des explications de bas de page pour comprendre les mots en vieux français de l'époque.
Très agréable lecture qui mêle à la fois histoire vraie, romance et personnages historiques, une reconstitution passionnante que je ne peux que vous conseiller.

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L'histoire se déroule à Québec, l'Île d'Orléans ou Lévy, le long du fleuve. La vie dans ces endroits coupés du monde l'hiver, où l'on se déplace en barque à la fonte des glaces.
Est-on vraiment tout seul dans ces grandes étendues ? Il arrive toujours quelque chose au moment où l'on ne s'y attend pas...
Je m'appelle Marguerite, j'ai 16 ans, je m'appelle Madeleine je n'ai pas encore 15 ans, auparavant nous étions à l'Hospice de la Salpêtrière de Paris, abandonnées par nos familles.

Dans ce grand dortoir, à la lumière des chandelles nous avons pourtant survécu à la gale, au scorbut, à la faim qui nous tiraillait. Mais nous avons évité la Jacquetière où l'on enferme les rebelles.

Nous avons appris à lire, à compter, à broder. Certaines ont pu faire un apprentissage, d'autres sont parties rejoindre comme petites bonnes des familles de la haute société. Mais nous avons eu de la chance grâce à notre bonne conduite, nous voici sollicitées par Le Roy pour aller nous marier grâce à cette dot qui nous est offerte.

Là-bas, nous aurons une meilleure vie, nous pourrons manger à satiété, nous le savons grâce aux lettres de nos compagnes. Nous avons reçu une bonne éducation mais sans dot, il est impossible de nous marier, nous ne voulons pas rester dans ce fourbi qui grouille du matin jusqu'au soir...alors nous nous embarquons pour la Nouvelle-France avec nos compagnes de Bourgogne, Champagne et d'autres provinces de France et celles fuyant la religion réformée et interdite.

Après ce si long voyage, nous voici à Québec. Anne Gasnier notre bienfaitrice facilite les choses.
Il nous faut signer un contrat de mariage... Moi, Madeleine je me marie si vite et pourtant je suis si jeune. Moi, Marguerite je suis perdue et je n'arrive pas à me décider, je vais donc prendre un peu plus de temps. Nous verrons ce que le destin me réservera.

Nous, Madeleine, Marguerite, Françoise, Marie-Victoire et toutes les autres, somme fières d'avoir accompli cette mission confiée par le Roy de France, nous sommes des pionnières, des femmes courageuses.

Nous Cécile, Toutayé, Andicha, il faut aussi compter avec nos familles, le long du fleuve, nous sommes les gardiens, les guides de ces terres.

Notre peuple est bien présent et nous offrons notre savoir-faire à nos compagnons.

Sans nous, vous ne pourriez pas vous déplacer, vous avez hérité de nos raquettes, de nos canots, de nos chemins, de nos plantes, nous vous facilitons la tâche avec le commerce des fourrures, vous participez à nos traditions, certains d'entre vous ne quittent pas nos campements et fondent des foyers parmi nous.

Ces passages sur les premiers peuples sont superbes !

Comme j'ai aimé ce récit que je ne connaissais pas ! le roi Louis XIV a tiré des orphelinats de Paris et de Province ces jeunes orphelines pour soutenir l'effort de peuplement de la Nouvelle-France.

Tant de guerres, de pauvreté, d'épidémie. L'époque est difficile, partir est une aubaine.

Ce deuxième tome est encore plus intense que le premier, de rebondissements en aventures, on retrouve les héroïnes du premier tome que l'on suit au long des pages.

Des sentiments, des secrets, des déceptions, des histoires politiques, des intrigues, des expéditions.
Le dur hiver, les Hurons, les Iroquois, les prémices de quelque chose qui n'est pas encore arrivé mais qui surviendra comme ces vaisseaux anglais qu'on aperçoit se faufiler dans la baie...

Et puis ces femmes merveilleuses offrant la construction de ce pays, ces accompagnatrices accomplissant le voyage plusieurs fois, Anne, Elisabeth, celles sur place, les Hospitalières, les Ursulines. Quel beau témoignage du passé sur la transmission !

Il y a longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman, j'ai été triste de laisser ces personnages si attachants dans la ligue de Jane Eyre de Charlotte Brontë, Olivier Twist, David Copperfield ou d'autres héros de Charles Dickens ainsi que Jack London ou James Oliver Curwood.

Je ne peux que vous le conseiller.


Lien : https://chatvire.blogspot.com/
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Après avoir dévoré le premier tome, me voici à la fin des dernières pages avec beaucoup de regret...Que dire ! Que j'ai beaucoup aimé ce second tome encore plus intense que le second. Une belle promenade dans ce Québec avec sa Ville-Basse et sa Ville-Haute, son port animé, ses congrégations religieuses et cette ambiance du 17 e siècle où tout est très bien décrit que ce soit la ville, la campagne et le long des berges de ce grand Yahndawa. Quel bonheur de suivre Marguerite, Madeleine et leurs compagnes dans leurs aventures en cette Nouvelle-France tant convoitée. Nous faisons connaissance avec de nouveaux personnages comme la charmante et dévouée Anne Gasnier et sa fidèle Eugénie qui s'occupent des jeunes filles jusqu'à leur mariage dans son domaine. Tout est bien organisé, encadré et gare si on déroge à la règle...Et pourtant , un air de liberté bien présent par rapport au vieux continent et ses lourds impôts et taxes seigneuriaux, plus de nourriture et d'espace. On peut même casser son contrat de mariage et repasser sur les vaisseaux dans l'autre sens, certaines repartiront, déçues sans époux ou bien avec un homme au bras qui a terminé son engagement.
J'ai adoré les caractères des filles très bien croqués, leur sentiment, leur déception ou grande joie. Marie-Victoire avec son tempérament rebelle pour l'époque comme celui de Marguerite m'a transporté sur leurs chemins plus sinueux et courageux. J'ai aimé découvrir leur nouvelle vie que ce soit à L'île d'Orléans ou Lévy. J'ai fait connaissance avec les amis et compagnons hurons associés aux français, leurs traditions et la menace iroquoise qui n'est jamais loin, Andicha, Cécile, Toutayé déroulent également leur touchant destin et ne sont pas en reste.
Il ne faut pas oublier les coureurs des bois, les chasseurs, l'ambiance de ces longs hivers coupés du monde ou il faut s'organiser pour survivre. L'esprit de l'époque est bien décrit avec ces prémices de changement face aux négociations politiques qui sont bien présentes et les contradictions du roi Louis XIV.
Certains passages m'ont littéralement happée. L'écriture est très belle et toujours les petites notes de bas de page permettent une bonne compréhension des mots québecquois ou autres explications. La couverture, enfin, résume à elle-même avec cette magnifique lectrice le message des auteures sur cette transmission des savoirs et traditions aux descendants du Nouveau Monde. Je me souviendrai très longtemps de ce très beau roman, les derniers chapitres sont particulièrement émouvants...
C'est un grand coup de coeur de lecture pour moi que j'ai pris le temps de savourer à chaque page...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les deux compagnons, traiteurs en fourrure, négociaient avec les natifs du Nouveau-Monde des peaux de castor, d’élan ou de loutres maniant avec habileté le troc contre des fusils, des toiles, des couteaux de chasse. Cette fois-ci, Andicha serait de l’expédition et servirait de guide un mois ou deux dans les bois à traquer le gibier, mais il faudrait revenir avant l’hiver… ce n’était pas une grande mission pour lui, ayant l’habitude du grand portage du printemps jusqu’à l’hiver, dans le Pays d’en Haut.


Pour l’instant, il fallait décharger puis recharger. Ils iraient ensuite récupérer le canot

Le Huron apportait des ballots et des caisses contenant lard, pois, blé et biscuits. Les deux amis s’occupaient des haches, limes, fusils, plomb et chaudron.

Marie-Victoire s’approcha de l’attelage. Le plus jeune des deux la prit pour une Huronne, les yeux profonds de la jeune fille se plantèrent dans les siens.

Un instant, il la dévisagea, lui donna l’ordre de détacher le dernier chien qu’on avait oublié.

Elle s’exécuta avec joie, enlaçant l’animal reconnaissant qui jappait bruyamment. La jeune fille s’accroupit et lui donna sa pitance. L’homme s’assit à son tour, lui parla un français mêlé de dialecte amérindien. Puis il lui caressa la joue.
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Un vol d’outardes s’abat sur l’autre berge. Les grands oiseaux crient et caquètent, ils amusent Charlotte blottie dans mes bras. Simon joue avec Joseph, Charles donne la main à Élisabeth. Devant nous Gabriel imite le cri des oiseaux. Je n’en demande pas davantage. L’air est si doux. Demain le long du fleuve, nous reprendrons le chemin de la cabane. Mon cœur est léger.
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À ce moment, l’extase fut à son comble ! La barrière s’ouvrit laissant passer un travois chargé de marchandises, tiré par un attelage de sept chiens, aboyant avec force.

Les enfants se précipitèrent pour les détacher et leur proposer nourriture et eau. Les hommes s’échangèrent des accolades, vraisemblablement heureux de se retrouver. L’oncle de Cécile, connaissait François et son compagnon Charles de Trois-Rivière.
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Marguerite se remémore le premier jour avec Marguerite à la Salpêtrière, cachée dans le réduit, comme elles avaient faim! Dire que ce morceau de pain les a menées au bout du monde... Le sucre, l'eau et la levure...la farine, le lait, la graisse... elle pétrit. Le pain, que du bonheur! Elle peut songer, pendant que les muscles des bras s'exercent, ses mains pétrissent d'avant en arrière, d'arrière en avant, sans relâche, les mots viennent peupler son cerveau, ils s'installent et bientôt s'assemblent en une chanson qu'elle apprend par coeur avec sa mélodie
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Est-ce un rêve, chère Flavia ? Ce soir, des lueurs orangées dansent sur l'eau, et le ciel se teinte de mauve. Il est parsemé de nuages couleur crème, bordé de liserés d'or, au soleil couchant. un vol d'outardes s'abat sur l'autre berge. Les grands oiseaux crient et caquettent, ils amusent Charlotte blottie dans mes bras. Simon joue avec joseph, Charles donne la main à Elisabeth. Devant nous Gabriel imite le cri des oiseaux. Je n'en demande pas davantage. Demain le long du fleuve, nous reprendrons le chemin de la cabane. Mon cœur est léger.
Au bord de la rivière Chaudière, août 1680. Marguerite Berthier épouse de Charles Toussaint.
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