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EAN : 9791040537342
297 pages
Librinova (18/12/2023)
4.79/5   12 notes
Résumé :
Laure a vingt-huit ans quand elle hospitalisée en psychiatrie. Elle raconte quatre mois d’isolement hors du temps, détaille le glauque et le sinistre des murs, décrits les patients et autres naufragés sur le fil, mais surtout elle avoue l’intense sentiment de sécurité que ce refuge lui offre.
« Il faut au moins dix chocolats pour effacer le goût d’une merde » lui dit la thérapeute de l’hôpital.
Nous l’accompagnons alors sur ce double chemin, où passé ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Juin 2025, le père de Laure, 46 ans, en couple, deux enfants, vient de mourir et elle ne ressent aucun chagrin, pas plus que pour sa mère qu'elle décrit comme immature, qui a toujours été soumise à son mari, dépendante par peur d'être quittée et qui est maintenant un fardeau.
A l'occasion de ce décès, Laure remonte le fils de ses souvenirs qu'elle entremêle avec ceux de son séjour de quatre mois en hôpital psychiatrique (HP) en 2007, à 28 ans, où elle a été sauvée par une psychologue très à l'écoute, Anne-Sophie, qui démontera le mécanisme qui l'a conduite à des dépressions, des idées de suicide, des crises de panique. le roman se termine en 2025, la boucle est bouclée.
Il fallait oser commencer cette auto-fiction (en effet, Laure c'est en partie Karine Deraedt) par la phrase "Aujourd'hui, papa est mort"; il fallait oser imiter l'incipit de "L'Étranger" d'Albert Camus; il fallait oser mettre la barre aussi haute pour un primo-roman. C'est donc avec une grande curiosité que j'ai commencé à lire ce roman très dur. Il traite de l'absence totale d'amour de parents à l'égard de leurs enfants, la maltraitance, la violence psychologique et psychique permanente, le rejet dont ils ont été victimes depuis leur naissance. L'emprise du père est telle que Laure n'arrivera jamais à s'en défaire totalement, elle trouvera certaines excuses à sa mère qui ne les a jamais défendus elle et son jeune frère. Elle espèrera toujours un geste d'amour.
Le processus de destruction d'un enfant maltraité, en manque total d'amour est très bien décrit; l'enfant se croit responsable de ce qui lui arrive, se dévalue, manque totalement d'estime de soi; un cercle vicieux s'installe : en se trouvant nulle, ayant une impression d'imposture, Laure va à l'échec, ce qui renforce encore sa mésestime d'elle-même.
Le travail de déconstruction de ce schéma pernicieux, qui est le seul que connaisse Laure, commence en HP où elle est isolée de son tortionnaire, où on lui fait prendre conscience d'elle et de sa valeur; d'ailleurs, l'HP est pour Laure un refuge, un endroit où elle se sent en sécurité. Mais elle n'est pas complètement sortie d'affaire après quatre mois de thérapie; le processus de résilience est l'affaire d'une vie d'adulte avec des rechutes, des doutes, des questionnements.
Cette auto-fiction est poignante; elle tire sa force de l'expérience personnelle de son auteure, de sa mise à nu, servies par un style sans fioriture, au plus près de la sordide réalité, très intime.
Une fois encore, même si c'est un détail, je m'interroge sur la raison pour laquelle l'auteure situe son roman en juin 2025; je m'étais déjà posé la même question avec "Noir comme l'orage" de Sonja Delzongle qui l'avait aussi situé en juin 2025.
Ce livre a reçu le prix Thérèse Gabriel en 2023, décerné par l'Association Plumes à Connaître (APAC) et la Fondation de France.
#Dixchocolats #NetGalleyFrance
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Dans ce roman l'auteur nous fait entrer dans la vie de Laure, 28 ans. On découvre une enfance, une jeunesse faite de violence et de maltraitance. Cette jeune femme ne peut qu'avoir des séquelles avec tout ce qu'elle a subi.
Comment peut-on se construire et se reconstruire après ça ?

La plume de l'auteur est facile et agréable à lire.

Je recommande ce roman dont j'ai aimé la lecture, malgré un sujet très dur.
Je voulais vraiment connaître la fin de ce livre et je n'ai pas été déçue.
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Laure a 28 ans et, à sa demande, elle est hospitalisée pour 4 mois en psychiatrie. Un dernier espoir, un ultime recours pour enfin savoir qu'elle est sa place dans la Société

Aidée par Anne- Sophie, sa thrérapeuthe ele va remonter le fil du temps pour retrouver la petite fille qu'elle était et la faire parler.

On va alors découvrir avec effroi, l'enfance de Laure et de son frère Aexandre face à un père ultra violent, les coups, les humiliations, les privations et les séquestrations sont leur quotidien. Leur mère, quand à elle, entièrement contrôlée par son mari va aisser les choses se faire, reprochant même à ses enfants de toujours énervé leur père.

Laure ne va alors avoir qu'un seul rêve : la mort de ses parents

Durant 4 mois, elle va devoir parcourir un long chemin dans le but d'exorciser et de surmonter ses traumatismes qui ont laissé des blessures si profondes. Arrivera-t-elle enfin à vivre sans crainte et sans peur? Saura-t-ele un jour se reconstruire et s'affirmer?

Un récit avec une double temporalité. D' un côté on suit Laure dans son enfance, son adolescence et sa jeunesse, et de l'autre son internement avec son combat contre elle-même.

Je me suis beaucoup attachée à Laure et son frère avec l'envie de les sortr de cet enfer.

Un très bon livre émouvant, avec un sujet très dur malheureusement encore trop courant de nos jours. La plume de l'autrice se lit très bien, le style est parfois assez cru mais convient très bien au contexte. A noter certaines scènes assez violentes.
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Ce roman retrace essentiellement le parcours de Laure mais aussi de son frère Alexandre, qui, depuis leur tendre enfance subissent des violences familiales. Elle tente tant bien que mal de se libérer de l'assujettissement de ses parents, surtout de son père.
Laure est résignée face à la colère et la violence de celui-ci. Cela lui vaudra d'éprouver un sentiment de culpabilité et d'auto dévalorisation dans ses relations sociales et scolaires, avec néanmoins une force de caractère pour sortir de griffes de ses bourreaux.
Comment un enfant peut se construire et grandir dans une atmosphère familiale qui le tire vers le bas ?
Malgré toute sa force intérieure, à 28ans, Laure sent qu'elle a besoin d'une hospitalisation en psychiatrie.
Anne Sophie, sa thérapeute lui sera d'une aide précieuse.
Je pensais que ce roman serait plus accès sur l'histoire et le quotidien de l'isolement en psychiatrie.
Grâce à la plume fluide de #karinederaedt je me suis immédiatement prise d'empathie pour Laure. J'ai adoré grandir avec elle, vivre avec elle ses blessures, ses traumatismes et son combat pour rompre cette violence qui se transmet de génération en génération.
Je suis passée par plusieurs phases émotionnelles en lisant ce roman, de la colère, de l'incompréhension, de la révolte et des larmes quand à l'éducation par la terreur et l'humiliation qu'ont subit Laure et Alexandre.
L'auteur aborde plusieurs thèmes dont l'instinct maternel, les limites de l'amour filial et les liens d'attachements entre les membres d'une même famille.
Je suis encore bouleversée de ma lecture mais j'ai bien aimé ce roman, attention tout de même aux âmes sensibles.
#simplementpro #karinederaedt #servicepresse #litteraturecomptemporaine #psychologie #sociologie #violencefamiliale #résilience #ascensionsociale #recit #traumatisme #violencedomestique #culture #bookstagram #kannybooks99 #amazonitalia

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🍫🍫Dix Chocolats🍫🍫Karine Deraedt

Ce livre m'a été offert et confié par l'autrice pour en faire un service presse, je la remercie infiniment de sa confiance.
J'ai eu l'opportunité de recevoir un exemplaire dit "d'essai " et vraiment, cela ne m'a pas dérangé du tout, bien au contraire.

Attendre la mort ⚰️d'une personnalité de sa famille avec une forte emprise sur elle... Cest alors que Laure décide d'écrire, de s'en sortir et de faire au mieux.
Son père meurt : aucune larme ne vient, peu de tristesse ni de compassion. Doit-elle culpabiliser ? Cet homme-là la faite souffrir elle, et sa mère.
Parlons-en de sa mère, que va-t-elle devenir sans cet homme avec une si forte emprise sur elle ? Il n'est plus là pour la guider et tout diriger. Naturellement Laure doit prendre le relais, elle n'est pas des plus ravies, quand va-t-elle pouvoir vivre pour elle ?

C'est un récit intimiste, au plus près du malheur de la narratrice, mais ô combien près de la réalité.
Karine Deraedt nous plonge dans les méandres psychologiques de Laure, le lecteur en apprend sur les soins et structures psychiatriques et s'attend à ce que Laure s'en sorte.
L'autrice ✒️ nous offre des écrits très prometteurs, au plus près de la désolation vécue par la protagoniste principale.
Les sentiments sont bouleversés les questionnements intérieurs et le cheminement de Laure sont faits au fil de la lecture, Et donc les lecteurs peuvent également faire une introspection pour eux-mêmes aussi travailler sur eux.
Bravo pour ce 1er roman 📖 qui ne nous laisse pas indifférent après la lecture.

Note 4,5/5
Bonus : Ne pas sous-estimer le pouvoir consolateurs et bienfaisant du chocolat🍫.
Les fourrés caramel 🍯 pour ma part car la douceur avant tout😍.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Laure.

Un prénom, un personnage, une personne que je n’oublierai jamais.
L’existence de cette femme est l’exemple de ce qu’est l’abandon parental, l’absence de sentiments envers ses enfants, de la maltraitance tant physique que psychologique.

Mais c’est aussi la vie d’une jeune fille battante, qui a réussi à se sortir du piège familial, sans toutefois, malheureusement ne pas échapper à la dépression et à un placement en hôpital psychiatrique.

Quant on sait que ces écrits sont de l’auto-fiction (Karine DERAEDT, l’autrice, a donc vécu certaines de ces passages), on ne peut qu’avoir de l’empathie pour Laure, mais aussi pour son plus jeune frère Alexandre, ayant lui aussi subi les mêmes sévices durant son enfance et adolescence.

Car tous les deux ont le même père. Un homme de la base. Un ouvrier qui ne cesse de répéter que la sueur du travail ne se gagne qu’avec les mains et pas le cerveau.

Un homme dont les seuls contacts physiques avec ses enfants sont les gifles, les coups de pieds et j’en passe. Un paternel dont les seuls mots adressés à ses mômes ne sont qu’insultes, ordres ou humiliations, même en public.
Ce géniteur qui les empêchera son frère et elle d’évoluer intellectuellement et socialement en les privant de tout et en les dénigrant constamment.
Ce père qui aura toujours l’ascendant sur Laure même quand cette dernière aura acquis une certaine indépendance lorsqu’elle deviendra adulte. Même en dehors du cercle familial, l’ombre du paternel et de ses menaces sera toujours présente et oppressante.

Et la mère de Laure dans tout çà? Ben rien.
Elle “subit” sa vie avec son mari.
Malgré qu’il ne l’a jamais frappée, elle n’a jamais défendu ses enfants et les a aussi lâchement abandonnés d’affections et de réconfort.

Nous suivons donc dans cette dramatique histoire la descente en enfer psychologique de Laure qui, pensant avoir réussi à couper le cordon avec sa famille, à l’âge de ses 28 ans, craque complètement et s’en va “se reposer” quelques semaines dans un HP.

Un homme dont les seuls contacts physiques avec ses enfants sont les gifles, les coups de pieds et j’en passe. Un paternel dont les seuls mots adressés à ses mômes ne sont qu’insultes, ordres ou humiliations, même en public.
Ce géniteur qui les empêchera son frère et elle d’évoluer intellectuellement et socialement en les privant de tout et en les dénigrant constamment.
Ce père qui aura toujours l’ascendant sur Laure même quand cette dernière aura acquis une certaine indépendance lorsqu’elle deviendra adulte. Même en dehors du cercle familial, l’ombre du paternel et de ses menaces sera toujours présente et oppressante.

Et la mère de Laure dans tout çà? Ben rien.
Elle “subit” sa vie avec son mari.
Malgré qu’il ne l’a jamais frappée, elle n’a jamais défendu ses enfants et les a aussi lâchement abandonnés d’affections et de réconfort.

Nous suivons donc dans cette dramatique histoire la descente en enfer psychologique de Laure qui, pensant avoir réussi à couper le cordon avec sa famille, à l’âge de ses 28 ans, craque complètement et s’en va “se reposer” quelques semaines dans un HP.

Hôpital qui se révélera être un lieu de quiétude pour elle où grâce à sa thérapeute elle trouvera des clés sur le mystère de son état psychique à ce moment-là. On y découvre aussi un peu le quotidien interessant
de la vie là-bas avec les différents ateliers et les relations patients/thérapeutes ou patients/patients

Ce roman de Karine DERAEDT est un des livres les plus durs émotionnellement que j’ai parcourus.

Il y a des scènes de violences physiques ou d’humiliations inhumaines qui sont d’une force que vous avez les tripes qui vous remontent.
C’est difficile, on ressent autant de douleurs que les protagonistes et on a une rage qui se réveille en nous contre ce “père” immonde et de cette “mère” détachée affectivement.

Le style est franc, direct, on reçoit des crochets, des uppercuts dans le coeur ou le ventre. C’est une écriture de vie, mais sans tabous et sans retenue que Karine nous offre.
Les chapitres entre le passé et le séjour en HP se croisent, mais les flash back ne sont pas gênants du tout. Les titres des chapitres sont toujours en rapport avec la violence subie, ce qui nous maintient dans l’angoisse permanente vécue par Laure.

Ce primo-roman est pour moi un énorme coup de cœur car ses mots me parlent pour tant de choses personnelles, mais aussi parce qu’il parle de ces douleurs invisibles, ces fêlures affectives que certains de nous avons dans la tête.

Ce passé si lourd à porter, ces constructions et reconstructions sans cesse obligées que notre mécanisme psychique effectue pour que nous soyons un minimum vivant en société et pour que nous essayons d’être “nous” malgré les oppressions de nos proches, même s’ils ne sont pas toujours présents près de nous.

Laure est une victime, une enfant délaissée, violentée et humiliée, devenue une jeune femme dépressive en total questionnement sur le fait qu’elle soit la réelle cause de ses malheurs.
Mais elle est aussi une guerrière, une résiliente qui veut absolument sans sortir tout en voulant savoir pourquoi.

Merci à Karine pour ce livre si intense, si fort, si dur et complexe, mais pourtant si lumineux et plein d’espoir.
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Le temps et l'énergie nécessaires à la réparation de l'estime de soi sont disproportionnés, comparés aux quelques secondes ou quelques mots qui permettent de la pulvériser.
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Ainsi, commence la vie d’une erreur, d’une malchance, d’une vicissitude, d’une tuile, d’un
aléa, d’un dérangement, d’une poisse. Je me demande si tous les bébés accidentels dans mon genre,
finissent dans une poubelle. L’amour parental est parfois moins beau, plus éphémère, moins
tangible qu’un coït furtif et adolescent, au détour d’un sous-bois, au printemps
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Je sais qu'une jambe cassée inspire plus de compassion qu'une dépression, que les maux du corps sont mieux admis que ceux de l'âme.
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Un vrai coup de coeur, j’ai adoré ce livre.
L’auteur nous emmène dès les début dans sa vie et son enfance difficile.
Un roman addictif que je recommande , c’est une belle découverte et je vous invite vraiment à le découvrir à votre tour.
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