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EAN : 9782754829717
64 pages
Futuropolis (18/08/2021)
3.33/5   35 notes
Résumé :
Le capitaine de gendarmerie Langlois arrive dans un petit village isolé des Trièves, dans les massifs alpins. Un tueur mystérieux y sévit et plusieurs personnes ont disparu. Langlois va mener l’enquête.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce titre nous ai présenté comme un des sommets de la littérature universelle: rien que cela pour une oeuvre écrite en 27 jours par Jean Giono. Je dois dire que sa lecture m'a plutôt déçu après un bon début prometteur.

On va se concentrer sur le personnage du capitaine de gendarmerie Langlois qui va régler son compte à un tueur en série dans un village du Vercors. C'est un personnage qui d'emblée m'a paru assez antipathique. La suite me donnera raison.

Les décors semblent être figés même si le graphisme n'est pas vilain. Cela manque parfois de dynamisme. Il faut dire que le récit suit un rythme assez convenu en trois actes à la manière d'une pièce de théâtre. La narration est assez lourde dans son omniprésence.

Le final ne sera point à la hauteur de ce qu'on attendait. Certes, cela fait l'effet d'un pétard mouillé. Comme chacun le sait, il ne faut pas fumer la dynamite au risque de se faire exploser.

Je n'ai même pas compris l'essence de l'oeuvre à savoir celle d'un homme qui va s'approcher du mal afin de fuir une morne et ennuyante existence. Comme dit, un roi sans divertissement est un homme plein de misères. C'est bien vrai.

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Récit de Jean Dufaux
Dessin de Jacques Terpant
Librement adapté de l'oeuvre de Jean Giono

J'ignore si le récit est proche du livre car je ne l'ai pas lu.
Jean Dufaux, qui a fait les dialogues, explique à la fin avec "Giono indispensable", sa démarche.
L'observateur de cette histoire est Jean Giono lui-même, et sa fille, Sylvie, qui a participé, semble-t-il, à l'aventure, figure dans les derniers cartouches du livre.
Louvois, le personnage central, est un homme énigmatique. Nous n'en saurons jamais rien.
Ce qui m'a le plus frappée, dans cet album, c'est la qualité du dessin que je n'hésite pas à qualifier de somptueux.
Dès la couverture, nous sommes plongés au coeur de cette région du Trièves avec, au fond, le majestueux Mont Aiguille et le village à ses pieds. Les personnages sont tous très typés et facilement reconnaissables, ce qui n'est pas le cas de toutes les BD.
Un vrai coup de coeur bédéphile...
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Le « western provençal » de Giono, « le Chant du monde » avait fait depuis peu son entrée en bande dessinée sous les pinceaux de Jacques Ferrandez quand un autre amoureux de cet univers à l'écriture très descriptive où la nature est un acteur majeur, Jacques Terpant, aguerri dans l'art de l'adaptation grâce aux albums qu'il avait tiré des romans de Jean Raspail caressa le projet d'adapter l'une des premières oeuvres de l'auteur : « Un de Baumugnes », le deuxième volet de « La trilogie de Pan ». Renonçant finalement à son plan initial, il décida de s'allier à son complice Jean Dufaux pour la troisième fois après « le Chien de Dieu » et l'adaptation de l'oublié « Nez de cuir » de Jean de la Varenne afin de relever un défi de taille en s'attaquant à celle d'« Un Roi sans divertissement ».

Cette « chronique » est en effet réputée inadaptable : Giono l'écrivit en 47 jours mais mit plus d'un an pour en tirer le scénario du film de François Leterrier qui fut un cinglant revers commercial car les lecteurs n'y retrouvaient ni la complexité narrative ni la profondeur psychologique ni la dimension philosophique de l'oeuvre source. Ces deux bédéastes ont-ils donc réussi là où le romancier lui-même avait échoué dans cet album publié par Gallimard aux éditions Futuropolis ?

DANS LE LABYRINTHE

Quand on évoque « Un roi sans divertissement », en effet, on ne manque jamais de souligner la complexité de la narration : les narrateurs se succèdent et les époques s'entremêlent dans le récit de la traque d'un sérial killer dans les années 1840 et surtout dans le portrait effectué de celui qui la mena : le capitaine de gendarmerie Langlois. Ceux-ci sont effectués vingt ans après les faits par l'une des témoins de l'époque (Saucisse) à des villageois puis des décennies plus tard par le choeur de ces derniers devenus vieillards au narrateur. Dufaux et Terpant trouvent un équivalent en utilisant la métaphore théâtrale. On a ainsi d'emblée la double voire la triple énonciation : les acteurs-personnages de l'album semblent se parler entre eux mais leurs propos sont destinés au romancier et à madame Tim présentés comme les spectateurs d'une pièce et, par-delà, la narration est assumée par le dessinateur et le scénariste avec comme destinataire le lecteur. La frontière floue des récits et le mélange des époques si caractéristiques du style du roman sont retranscrits très judicieusement par les voix off. Les narrateurs se superposent : parfois madame Tim commence, et c'est Giono, Clara ou Frédéric II qui prennent le relais sans que le changement soit signalé. le lecteur doit demeurer aux aguets pour ne pas perdre le fil d'Ariane et sortir du labyrinthe du récit. Les deux bédéastes renforcent même cette complexité en introduisant dans l'album la fausse suite du roman : « noé », dans laquelle on voit le romancier dialoguer avec ses personnages, créant un vertige pirandellien et soulignant ainsi l'étonnante modernité du roman. Ils réussissent donc à garder, voire à augmenter la complexité narrative initiale, contrairement au scénario du film qui retrouvait la narration linéaire présente dans les premières oeuvres de Giono dont il avait voulu se défaire.
*
C'est parce qu'il voulait souligner la dimension orale de son récit que l'écrivain choisit de le baptiser « chronique » et non roman. Il ne s'agit nullement une chronique stendhalienne rendant compte des bouleversements historiques du temps, bien au contraire ! Si le récit enchâssé se déroule au moment de la Restauration, il n'est jamais question du retour de la monarchie et de soubresauts révolutionnaires : tout cet arrière-plan est gommé pour se consacrer à la peinture des personnages et du cadre environnant.

FAIT D'HIVER

Le roman inaugure la deuxième manière de Giono. Comme le souligne l'épigraphe, c'est un livre de sortie de prison. Après les déboires vécus -à tort- au moment de l'Epuration, l'auteur perd sa foi en l'homme et se met à écrire des histoires bien plus âpres et violentes en leur donnant un nouveau cadre : nous ne sommes plus en Provence mais dans le Dauphiné où les hivers sont rudes et les villages fermés sur eux -mêmes, dans un pays clos propice au tragique.
*
Giono avait accentué ce sentiment de claustrophobie dans le film de Leterrier en exigeant une palette extrêmement réduite : bien que tourné en technicolor, le film jouait sur le noir et le gris des costumes et le blanc de la neige pour que les rares occurrences du rouge soient encore plus mises en valeur et que le spectateur ressente davantage l'obsession née de l'oppression d'un univers monotone et carcéral. Ces gammes chromatiques sont également déployées dans l'album avec les magnifiques pages en couleur directe de Terpant, mais le dessinateur rend surtout hommage à ces lieux qu'il connaît parfaitement en utilisant des couleurs chaudes et joyeuses qui célèbrent le Trièves et sa splendeur automnale dans les grandes cases consacrées au hêtre de Frédéric II, par exemple, qui forment de vrais petits tableaux.
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Les auteurs nous offrent une version en cinémascope en technicolor avec des couleurs chatoyantes. On y trouve une distribution de rêve : des figurants à la trogne expressive et l'air benêt pour un soupçon de comédie ; un vrai héros, Langlois (inspiré du charismatique Daniel Day-Lewis) alors que dans le roman il est âgé (56 ans) et n'est même pas à l'origine de la découverte du serial killer ; une jeune première pour la romance. Clara a les traits de Simone Signoret jeune, puisqu'à l'instar de Giono dans son scénario, le duo a rajeuni et embelli le truculent personnage romanesque de Saucisse. Ce côté glamour est aussi accentué par l'importance donnée au personnage de Madame Tim dans la bande dessinée alors que le romancier avait choisi de la gommer de son scénario et qu'elle n'apparaissait que dans la deuxième partie du roman. Elle amène des scènes joyeuses de fête et de printemps qui sont développées dans la bande dessinée et font contrepoint au climat tragique de l'ensemble. Dufaux et Terpant parviennent finalement à (ré)concilier les deux pans de l'oeuvre de Giono : célébration de la nature et pulsion de vie d'un côté, noirceur de l'âme humaine de l'autre.

LE THEATRE DU MONDE

Il ne s'agit nullement d'une trahison puisqu'avant de regrouper ses récits nouvelle manière sous le titre de « chroniques », le romancier avait opté pour celui d' « opéra-bouffe » ce qui mettait en valeur le mélange des genres- policier, conte philosophique- et des tons comique et tragique. Cela lui permettait de filer la métaphore du divertissement pascalien mais aussi de retrouver le thème cher à l'époque baroque du « théâtre du monde ». La référence au théâtre omniprésente dans l'album est donc parfaitement justifiée par sa portée philosophique. le monde est un théâtre, chacun y est différent de ce qu'il semble être et chacun joue pour oublier la vacuité de sa condition humaine…
*
Giono, écrit que l'assassin d'« Un Roi sans divertissement » « n'est peut-être pas un monstre » parce que finalement tout homme porte en lui un fond monstrueux. C'est sans doute pourquoi dans le film il prête sa propre voix au meurtrier– toujours hors-champ. Jacques Terpant s'en fait l'écho en dotant l'assassin de ses propres traits ! le dessinateur reprend ainsi une autre des métaphores gioniennes. le romancier cite, en effet, Pascal en clôture de son roman mais change radicalement le sens des mots qu'il lui emprunte car il s'éloigne de son point de vue chrétien. Pour Giono, il n'y a rien d'autre que le divertissement pour nous aider à vivre. Il y voit le seul remède au vide de notre condition. L'artiste est un équivalent du meurtrier de l'histoire qui agit comme un esthète en choisissant ses victimes pour la richesse de coloration de leur sang ou en écrivant en lettres de sang sur le cuir du cochon : il pratique la mise en couleurs d'un univers monochrome non pas grâce au crime mais grâce à son art. L'art se substitue à la cruauté : on se divertit en écrivant et en dessinant et nous, les lecteurs, sommes divertis par notre lecture en cherchant à percer le mystère des disparitions au village et à décrypter Langlois dont les motivations nous échappent (l'album étant en cela bien plus subtil que le film dans lequel le procureur nous donnait des guides redondants de lecture). Cet hommage à l'art salvateur se retrouve également dans l'épilogue de l'album.


Ainsi, on peut opposer aux contempteurs des adaptations d'oeuvres littéraires en bande dessinée l'exemple éclatant de réussite du « Roi sans divertissement » de Dufaux et Terpant. Loin d'être un exercice paresseux et facile pour auteurs en mal d'imagination, cette transposition est une véritable recréation qui révèle au sens photographique du terme tant par sa narration que par sa maestria graphique toutes les qualités et la richesse de l'oeuvre source. Cet album est un divertissement de roi : on a affaire à un bel hommage et on prend ici tout la mesure du terme « roman graphique » !

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Cette bande dessinée est une adaptation d'un roman de Giono qui se déroule au milieu du 19eme siècle dans un village isolé du Vercors. Elle s'attache au pas d'un homme énigmatique et taciturne : le capitaine Langlois.

J'avoue être passée complétement à côté. Je ne sais pas comment est le roman mais, au vu du peu de dialogue et d'un texte narratif hyper présent, que c'est assez fidèle. En tout cas il n'y a aucune histoire, aucune passion, aucun personnage attachant, rien...
L'histoire se découpe en trois partie. Dans la première Langlois est gendarme et abat froidement un tueur en série, dans la deuxième il est capitaine de Louveterie et abat tout aussi froidement un loup, et dans la troisième il se cherche une femme et se suicide. Il y aurait pu avoir une enquête policière, une traque, un défi amoureux, mais nous n'aurons rien de tout cela. C'est raconté platement, sans surprise ni passion, avec un oeil extérieur qui semble ne rien ressentir. Langlois est un personnage antipathique dont on ne sait rien, ni passé ni émotion. Il semble vide et froid, et le pire s'est qu'on n'a même pas envie d'en savoir plus sur lui tellement il est dénué d'intérêt. Je suis peut-être dure dans ma critique mais je n'ai rien compris au personnage et à ce qu'a cherché à nous dire l'auteur dans ce récit. Y avait-il un message subliminal que je n'ai pas perçu ??

Le dessin est plutôt élégant et travaillé, bien qu'il ait un petit coté désuet. Il manque peut-être un peu de dynamisme mais dans l'ensemble il est plutôt beau à regarder. J'ai particulièrement aimé le décor du Vercors enneigé.
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Je dis qu'un roi sans divertissement est un homme plein de misères.
Je dis aussi qu'un lecteur sans intérêt est passible de mourir d'ennui.
Magnifique roman graphique avec couleurs et dessins qui reproduisent très bien les lieux et l'époque mais l'histoire, incompréhensible.
Je m'y suis reprise à deux fois pour lire ce récit sur l'ennui et la désillusion, sans retourner dans l'oeuvre romanesque de Giono, qui sera la prochaine étape.
Je comprends que rendre ce récit en roman graphique n'est pas une mince tâche, c'est long, ambitieux, ça rend hommage à l'original sans aucun doute, mais bon, je ne rallie aux critiques précédentes, l'intérêt n'y est pas.
Les métaphores passent difficilement car insuffisamment explicites. On suit Langlois dans ses interrogations spirituelles, on doit déduire dans ses agissements les intentions qui sont souvent troubles.
On retrouve bien sûr le hêtre (l'être de Giono) et le contraste du sang rouge sur la neige immaculée; la mort du tueur et celle du loup prémices à celle du capitaine de gendarmerie.
Déception pour ma part mais je suis en mesure d'apprécier le talent derrière ce travail.
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critiques presse (1)
Sceneario
23 août 2021
Un roi sans divertissement est une bonne adaptation, une lecture fort passionnante qui permet de faire connaître Jean Giono à ceux qui n'en ont jamais entendu parler ou qui ne l'ont jamais lu.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J'aime mieux me déplacer vingt fois pour rien plutôt que de rater la fois qui compte.
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Le regard d’un homme cherche toujours les occasions.
Et des occasions, il y en avait. La beauté se trouvait au rendez-vous à Saint-Baudille. Une beauté qui avait la même qualité qu’un bonbon anglais, acidulée, fraîche, multicolore, torsadée de citron, de vinaigre et d’azur.
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Il était d'une carrure et d'une étoffe qui le mettaient à 100 coudées au-dessus de tous les autres arbres.
En été, c'était autour de lui une ronde sans fin d'oiseaux, de papillons, de mouches dans lesquelles le soleil avait l'air de se décomposer en arcs-en-ciel...
Et en automne avec ses 1000 bras entrelaces de serpent verts, ses 100000 mains de feuillages d'or jouant avec des pompons de plumes... Des lanières d oiseaux, des poussières de cristal, il n était vraiment pas un arbre.
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Savez-vous de quoi il s'agit ?... (la louveterie NDL ) De bêtes. Il faut détruire les "nuisibles" comme les sangliers, les renards et les loups. Et, au contraire, protéger les "utiles" que sont les cerfs, les daims, les biches... Voilà le métier.
P 28
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Ce qu’il faut à un homme, c’est bien simple, c’est une compagne, une fileuse qui l’accroche au quotidien, loin de la rêvasserie et des songes creux.
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