Une vie meilleure. Qu'attendais-je d'un titre pareil en le cochant dans la liste des livres de Masse Critique ? le titre est prometteur. Comment la philosophie habite concrètement votre vie. le sous-titre m'indique qu'il y sera question et de philosophie et de ma vie à moi. Est-ce un livre de recettes à suivre qui instantanément vous plonge en pleine félicité ? Suis-je crédule au point de me dire que ça y est, on tient l'inventeur du bonheur et qu'il ne me restera, après quelques heures consacrées à la lecture de son livre, qu'à contempler ma béatitude pour le reste de mon existence ? Bref, le livre fut finalement livré par le facteur et je le lus.
Premièrement, fait avéré, mon bonheur n'est pas dans la lecture de ce livre. L'auteur s'essaie à un exercice de style parfois drôle mais souvent laborieux et lourd. Réparti en chapitres dissociables les uns des autres, chacun se termine par une explication des concepts en faisant appel à des philosophes (dont aucun ou quasi ne m'est familier mais bon...). Ces références sont si peu approfondies que la démonstration précédente, inspirée du quotidien, finit par vous échapper totalement. J'aurais préféré que l'auteur s'attarde moins sur ses exemples et plus sur “ce que les philosophes en pensent.”
Deuxièmement, ma vie et celle de l'auteur sont radicalement différentes. Ses scènes inspirées du quotidien dans lesquelles il raconte des suites de logique mathématiques, des cocktails qui soulèvent la question du “name dropping”, des messages laissés sur un répondeur me sont totalement étrangère et je ne puis adhérer à sa démonstration. L'auteur donne l'impression de bâtir artificiellement les éléments qui lui permettront de développer son argumentation. J'aurais préféré qu'il s'inspire de véritables gestes du quotidien et qu'ensuite il en tire ses conclusions philosophiques.
Pour conclure, on ne peut qu'encourager des livres qui visent à vulgariser la philosophie mais, à part quelques chapitres qui ne s'en sortent pas trop mal, mieux vaut, à mon avis, relire “
Le monde de Sophie” de
Jostein Gaarder.