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EAN : 9782848766072
347 pages
Philippe Rey (24/08/2017)
3.15/5   17 notes
Résumé :
Au fond de la jungle mexicaine, des projecteurs s’allument en pleine nuit: un groupe de migrants, trahis par leurs passeurs, est pris d’assaut par des trafiquants. Certains sont exécutés; les autres sont stockés dans des camions pour être livrés alentour.

Sous la direction des deux chefs de bande, Estela et Epitafio, les convois prennent la route des montagnes. Ces amants contrariés jouissent des souffrances qu’ils infligent. Obsédés l’un par l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je suis heureuse d'avoir terminé ce roman tant il est dérangeant. Il m'a mise sacrément mal à l'aise mais le thème qu'il aborde et la manière dont il est traité sont intéressants.
A première vue d'ailleurs, je ne crois pas que je me serais tournée vers ce roman si je ne l'avais pas reçu par voie de presse. le sujet traité (le trafic d'êtres humains) m'aurait immédiatement repoussée. Il est toutefois intéressant de sortir des sentiers battus, de se confronter à l'inconnu et de ne pas se fier à ses aprioris. Mais cela aura été une lecture difficile. Un certain inconfort ne peut qu'accompagner le lecteur face à tant d'inhumanité.
L'histoire débute par la rafle de migrants par des trafiquants peu scrupuleux. Celles et ceux qui pensaient traverser la frontière et démarrer une nouvelle vie se voient trahit par leurs passeurs. Certains sont tués, d'autres mis dans des camions pour être vendus (à qui ? pourquoi ? je n'ai pas vraiment compris). Deux convois partent mais sans se suivre et leur parcours restera pour moi une énigme. le temps que dure le trajet est assez flou, il ne semble durer qu'entre 48 et 72h mais le récit est tellement dense que j'ai eu le sentiment qu'il durait des jours et des jours.
Il faut dire que les trafiquants vivent une vie sans réels repères et il est parfois difficile de les suivre tant leur comportement semble inimaginable. le récit, sans être un documentaire est pourtant basé sur des faits réels et chaque jour, des femmes, des hommes et des enfants vivent cet enfer, sont torturés, violés, privés de tout, pour finalement être vendus comme simple marchandise.
Moi qui ne supporte pas de voir une femme se prostituer sur le bord de la route tant je sais dans quelles conditions atroces elle est arrivée là et ce que sa présence signifie, lire ce roman a été une épreuve.
Les paragraphes des chapitres sont d'ailleurs entrecoupés de paroles de migrants, écrits à part, en italiques, de véritable témoignages pour le coup qui ne font que rendre le récit encore plus dur, plus fort et plus impensable.
Le pire de l'humanité est contenu dans ce livre et aucun espoir jamais n'est permis.
Se mêle toutefois à l'horreur une histoire d'amour passionnelle mais qui là non plus ne respecte aucun des codes habituels et qui ne parvient pas à rendre l'histoire moins tragique. Estela et Epitafio sont des amants maudits. Ils ont vécus une vie tintée de misère, de souffrance et d'esclavage. Victimes devenues bourreaux ils gardent en eux le peu de supplément d'âme que leur permet leur amour. Et encore... un amour maudit, interdit qui peu à peu finit par les rendre fous. Ils ne savent pas comment se parler, comment se comprendre, comment s'aimer. L'issu sera tragique, aucun, non aucun espoir n'est permis.
J'ai eu beaucoup du mal à comprendre tout ce qu'il se passait, mais comment pourrait-on comprendre que l'on vende des êtres humains, que l'on viole des femmes jusqu'à en faire des objets, que l'on tue juste pour un mot ou un pas de travers, que l'on brûle des corps pour ne pas laisser de traces... J'ai eu du mal à comprendre ces personnages qui font ce qu'ils font parce qu'on leur a dit de le faire.
Finalement, ce sont d'ailleurs les relations entre les personnages qui prennent le dessus, à presque en oublier que pendant que tout ce petit monde se dispute et se trahit, des vies humaines sont en jeu, enfermées depuis des heures dans la remorque d'un camion.
La prose est crue et rythmée, le roman puissant mais extrêmement dérangeant.

Un grand merci aux éditions Philippe Rey pour cette découverte.
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Emiliano Monge aborde un sujet aussi dramatique que méconnu : les séquestrations dont sont victimes les migrants centraméricains traversant le Mexique pour se rendre aux États-Unis. Depuis quelques années, des bandes criminelles se sont spécialisées dans ce type d'enlèvements qui s'accompagnent de violences et de demandes de rançons.

Des témoignages poignants de migrants ayant pu fuir sont insérés dans le roman. Epitafio Lacarota et sa compagne Estela, les chefs d'un de ces bandes de trafiquants d'êtres humains, en sont les protagonistes. de nombreux personnages secondaires, membres de la bande d'Epitafio et d'Estela apparaissent au fil des pages : Sepelio, le père Nicho, Monsieur Hoyo, Mausoleo (l'un des migrants contraint de collaborer avec les ravisseurs), El Topo, El Tampón, Merolico, etc., sans oublier les deux figures énigmatiques des « garçons de la jungle ».

Dès la première page, l'atmosphère est inquiétante, la lecture très éprouvante. En dépit de la présence de quelques toponymes, il n'est pas précisé dans quelle région de Mexique se passe l'action. On ignore où Epitafio et Estela emmènent les migrants qu'ils viennent de séquestrer. Il est en revanche question de la jungle, de la nature hostile, de la chaleur inhumaine, des conditions extrêmes, etc.

Dans ce cadre on ne peut plus menaçant, les migrants subissent toute sorte de violence physique et psychologique. Pour évoquer les souffrances infernales auxquelles sont soumis « ceux qui viennent d'autres patries », l'auteur intègre dans la narration des citations de la Divine comédie de Dante.

Au drame des migrants se superpose l'histoire d'amour entre Epitafio et Estela, ainsi que leurs souvenirs et inquiétudes personnelles.

Las terres dévastées est un roman polyphonique structuré en trois livres et deux intermèdes : le livre d'Epitafio, le livre d'Estela, le livre des garçons de la jungle. Les voix de chacun d'entre eux s'alternent tour à tour, au sein de chacune des parties.

La prose de l'auteur mêle deux registres de langue bien distincts : un style poétique et de nombreux dialogues ou monologues dans un langage cru et toujours agressif. Ces derniers sont tantôt mis en exergue, tantôt intégrés dans la narration sans tirets ni guillemets.

Le thème abordé est l'un des points forts de ce texte. L'auteur considère les migrations comme l'holocauste invisible du XXIe siècle. le roman présente à cet égard une incontestable dimension documentaire.

Emiliano Monge est parvenu à reconstituer l'angoisse et la détresse de ces milliers de personnes qui traversent le Mexique dans l'espoir de se rendre aux États-Unis. Il a recréé l'atmosphère aussi étrange que menaçante que vivent les migrants au moment où ils sont séquestrés et mis à la merci de ces bandes criminelles.

Les effets provoqués par le recours à une prose singulière et soignée sont saisissants, notamment grâce au contraste entre la poésie des descriptions de l'enfer des migrants et la dureté des paroles échangées au sein de la bande.

Si la narration n'est pas dénuée de qualités littéraires, elle manque de rythme. L'intrigue est difficilement saisissable. Au malaise que suscite l'ambiance malsaine, s'ajoute une incompréhension générale et inconfortable. le lecteur éprouve en effet des difficultés à appréhender l'action, l'enchaînement des séquences, les lieux ainsi que les personnages.
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En ouvrant ce roman je ne m'attendais pas à avoir autant de difficultés à sa lecture. Je me suis même demandé si j'allais réellement pouvoir le terminer, c'est vous dire! Car Emiilano Monge aborde non seulement un sujet très dur, le trafic d'êtres humains, mais utilise un style et une langue assez laborieuse comme pour rendre compte de la complexité du monde dans lequel on vit. J'avoue que je m'y suis beaucoup perdue, relisant à plusieurs reprises de nombreux passages pour comprendre les situations dans lesquels s'embourbaient les personnages. Pas facile, donc.
Dans la jungle mexicaine un trafic s'organise autour de migrants clandestins. Trahis par leurs passeurs deux jeunes adolescents déjà corrompus par la vie, certains sont tués, d'autres embarqués dans des camions tels des marchandises. Sous la direction de deux chefs de bande, Epitafio et Estela, le convoi part dans deux directions différentes afin d'approvisionner des esclavagistes. Mais ces deux amants contrariés qui n'ont pas eu le temps de communiquer avant de prendre la route semblent sur le point de vouloir changer de vie. En maintenant un suspense quant à la confession qu'Estela n'a pas faite à Epitafio, on sillonne la route tantôt en leur compagnie, tantôt avec leur homme de main qui projette vengeance et trahison à leur encontre tout en suivant les jeunes passeurs adolescents qui continuent leur recrutement. Tout ceci rythmé sous la longue et triste plainte de la même et unique voix de ces migrants.
Dès le début, ce récit m'a donné du fil à tordre. Lâché dans un environnement inconnu sans repères spatio-temporel, on assiste à un guet-apens et ne comprend donc pas la situation ni qui sont les personnages. Perturbant, le passage des pensées d'Epitafio à Estela m'a prise au dépourvu et m'a laissée dans une confusion grandissante. Servi par une écriture acérée et lourde, le récit m'a facilement égarée… mais le fond c'est-à-dire le processus des trafiquants autour des migrants, m'a laissé un espoir de réconciliation avec la forme. Pas tout à fait!
Je tiens à souligner la finesse psychologique avec laquelle Emiliano Monge a su rendre ces personnages plus « humains ». Malgré leur cruauté et leur brutalité, il a su leur créer une histoire qui explique leurs caractères et surtout faire ressortir le côté animal pour ainsi reproduire le schéma de violence dont ils ont aussi été victime depuis leur enfance. Je suis ainsi passée de l'aversion envers eux deux, à la crainte qu'ils ne soient trahis. C'est en ce sens que l'auteur réussit son pari, habile en démonstration, malgré un style trop recherché et un roman inégal sur le plan stylistique.
Brutal, cruel, implacable et choquant, il n'y a pas assez d'adjectifs pour qualifier ce roman. J'ai été glacée d'effroi à sa lecture, prise de répulsion quant à l'injustice des situations et des migrants relégués au rang de bétails. Mais j'ai surtout été choquée par la barbarie assumée des personnages qui utilisent la déshumanisation comme arme de soumission. Je n'apprend rien de la perversion des hommes, mais je suis scandalisée par cette indifférence qui renforce le déséquilibre humain. Un roman noir donc, qui ne m'a pas laissée indifférente mais m'a surtout laissé un goût amer. J'ai l'impression d'être passé à côté de certaines choses en raison de ce style acerbe et oppressant qui ne m'a pas laissé une grande liberté de compréhension. Je remercie chaleureusement le site lecteurs.com pour m'avoir élargie mes horizons en tant qu'Exploratrice de la rentrée littéraire!
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Noir c'est noir.

Livre plus sombre et plus pessimiste, tu meurs !

Non seulement le propos est tragique mais l'écriture participe activement à créer un malaise et une oppression chez le lecteur.

J'ai mis plusieurs jours voire semaines à lire ce livre, tellement il m'indisposait. Je ne saurais dire s'il m'a plu ou pas, ce n'est pas en ces termes qu'on peut qualifier ce type de roman. Chose certaine : il m'a marquée ! Et dérangée bien souvent ! C'est une expérience de lecture très étrange.

Mais de quoi parle donc ce livre si particulier dans le fond et la forme ?

Des migrants, trahis par leurs passeurs, sont emmenés par des trafiquants pour être vendus ou tués… Estela et Epitafio prennent chacun la tête d'un convoi. Obsédés l'un par l'autre, ils ne cessent de s'appeler sur le trajet, de se rater, de penser l'un à l'autre… L'histoire se déroule sur un temps très court et le lecteur suit aussi bien les chefs de bande que celui qui va trahir, que le géant qui a perdu sa médaille mais qui va s'en sortir, que les hommes et les femmes qui ont tout perdu, que les triplés de l'enfer, que les deux jeunes passeurs.

La construction est implacable et magistrale. L'action se situant en trois lieux différents, l'auteur glisse habilement de l'un à l'autre au détour d'une phrase. D'ailleurs la dernière phrase répond à la première, et clôt magistralement le propos.

L'histoire est racontée au présent, ce qui donne l'impression au lecteur de participer ou tout au moins d'assister en direct à la tragédie qui se joue sous ses yeux d'observateur impuissant. La façon de nommer les personnages, leur façon de répéter en boucle leurs pensées obsessionnelles, la difficulté à communiquer que chaque personnage rencontre, tout contribue à créer un malaise incroyable.

Et même l'histoire d'amour entre Estela et Epitafio, vouée à l'échec dès le début, est morbide. Elle dérange plus qu'elle n'égaie, et les répétitions des coups de téléphone, des idées développées par l'un et par l'autre, les ratages, accentuent l'effet plombant.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Le roman d'Emiliano Monge peut agacer, choquer, écoeurer, mais ne laisse en tous cas pas indifférent. Et si son sujet prête certes à des sentiments forts, c'est surtout la manière dont il le traite qui bouscule le lecteur.
Le ton est donné d'emblée. Cela commence dans le chaos, avec la capture nocturne, dans une clairière au coeur de la jungle, d'un groupe de migrants par des trafiquants d'êtres humains.

La trame globale du récit est minimaliste : séparés en deux convois, après avoir subi viols et tortures, les captifs qui n'ont pas été tués prennent des chemins différents pour être vendus à divers acheteurs. Mais elle est tissée de multiples intrigues secondaires, formant un enchevêtrement un peu foutraque.

Il y a l'histoire d'amour passionnel entre les amants Epitafio et Estela, chefs respectifs des convois, obsédés l'un par l'autre au point de cogiter à voix haute de longues heures durant sur les raisons qui pourraient expliquer qu'ils ne parviennent pas à se joindre par téléphone.

Il y a "les fils de la forêt", deux frères à peine adultes et pourtant déjà pères, rabatteurs pour le compte des trafiquants, que l'on suit sur un marché frontalier en quête de nouvelles proies à piéger en même temps qu'ils revendent les objets volés aux victimes qu'ils viennent de livrer à leurs tortionnaires.

Il y a cet autre duo qui serait cocasse s'il n'était pas si méchant, que forment El Topo et El Tampón, instruments d'une trahison visant Epitafio et Estela, orchestrée par le Père Nicho, sombre figure tutélaire à la tête d'un mystérieux et angoissant orphelinat dont semblent issus tous les bourreaux oeuvrant au sein de ce funeste ballet.

Et il y a les clandestins, innommés, masse anonyme réduite à sa condition d'exil que la terreur et la violence ont réduit à une insignifiance extrême. Des bribes de leurs témoignages a posteriori ponctuent le récit d'images de leur calvaire.

Et tout cela est porté par une narration en flux tendu, où s'entremêlent pensées, faits et paroles, nous plaçant dans une action ininterrompue, tout en nous imprégnant d'une dimension à la fois lancinante et tragique. On se croirait dans une épopée macabre et pourtant lyrique, une odyssée tragique et hallucinée, où la nature même joue son rôle, y ajoutant, par ses bruissements, ses grouillements, le poids de sa présence menaçante.

"Les terres dévastées" est, vous l'aurez compris, un texte fort, sombre et désespéré, le récit d'un cauchemar auquel s'entrelace, comme une incongruité, une histoire d'amour aussi brutale que sincère dont le détail des dérisoires escarmouches empiètent sur l'évocation de l'enfer vécu par les victimes des deux tourtereaux.

Et si la volonté assumée de l'auteur de doter son texte d'un souffle quasi mythique peut parfois donner l'impression d'un style "fabriqué", il n'en reste pas moins qu'Emiliano Monge nous livre là un titre original et puissant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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critiques presse (1)
LeMonde
01 septembre 2017
Dans « Les Terres dévastées », Emiliano Monge emprunte au théâtre antique pour faire partager le sort des Latino-Américains migrant vers les Etats-Unis. Infernal.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce jour où, pour la dernière fois, Estela et Epitafio sont allés se cacher entre leurs roches et où, pour la dernière fois avant de nombreuses années, ils se sont donnés l'un à l'autre. Ce jour où ils se sont juré un amour éternel pendant qu'Estela, allongée sur Epitafio, traçait au feutre des lignes entre les points qu'à l'aide du poinçon du père Nicho elle avait imprimés sur la peau de son amant : comme dans un livre d'enfants, Estela avait alors vu apparaitre, sous son tracé lent et incertain, la rose des vents qui a aussitôt converti à ses yeux Epitafio en une carte, et peut-être même plus : ce jour-là, il est devenu la cartographie même de son existence.
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Ils nous ont attachés et jetés là, à l'intérieur...ligotés aux pieds par des lacets de chaussure...par des cordons de chargeurs de portable aux mains...et dans nos bouches nos propres chaussettes.
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Vidéo de Emiliano Monge
Café des libraires - Les damnés de la Terre Dimanche 23 septembre 2018 de 17h00 à 18h00 Yaa Gyasi - Emiliano Monge - Antonio Ortuño - Patrick Amar Pour ceux qui rêvent d'une vie meilleure, il n'y a pas d'autre solution que de quitter ce qui est connu pour l'inconnu. D'autres n'ont pas choisi de partir, on les a arraché à leur terre et à leur existence. Dans tous les cas, le déracinement s'apparente à un traumatisme et le voyage sans retour, à une terrible traversée.
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