Tout d'abord, quelle couverture! Comment résister? La madeleine n'a qu'à bien se tenir... Même si l'allusion tarantinesque risquait de me passer un peu au-dessus, je n'ai pas hésité à découvrir ce recueil de nouvelles espagnoles légèrement secouées quand même.
Juan-Cantavella démontre que dans son célèbre passage de la madeleine, "
Proust a volé à
Albert Camus, auteur de
L'Etranger, sa façon de se rappeler des choses passées avec sensibilité et intelligence: voilà pourquoi je l'accuse de plagiat.
J'accuse
Proust d'avoir plagié
Albert Camus."
Mais comme
Albert Camus aurait plagié
Nabokov (Pale Fire), où erre t'on, je vous le demande?
Ajoutons des dialogues de
Tarantino en latin, le juge Lawrence, de longues notes de bas de page, et vous comprendrez qu'on n'est pas sorti de l'auberge (espagnole).
N'empêche que Juan-Cantavella écrit de drôles de variations sur la Madeleine (la vraie, celle de
Proust).
Les autres nouvelles voient apparaître un certain Karagol (ne me demandez pas qui c'est) au fil d'évocations de la caverne de
Platon,
Don Quichotte,
Pynchon, vient une histoire de pêche de pianos (si!) , La Cigale et La fourmi un peu remaniée, et pour terminer un pastiche de Las Vegas parano, plutôt drôle, sauf que j'ignore tout de l'original, mais pas grave...
Au total, malgré une lecture s'étalant sur trois semaines (cause voyage prenant par ailleurs) et un billet écrit à froid, demeure une impression de loufoquerie maîtrisée, d'écriture impeccable, d'imagination débordante et délirante, et d'être un peu passée à côté sans doute, faute de références, je le crains. Mais je ne regrette pas l'expérience, et puis, seulement 180 pages, on peut tenter l'aventure, non?
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