AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330174262
112 pages
Actes Sud (04/01/2023)
3.22/5   16 notes
Résumé :
Kenza a foiré sa mort. Retrouvée gisant en petite culotte dans son sang, l’œil arraché par le coup de pistolet qu’elle a tenté de s’envoyer dans la tête, mais bien vivante, elle vit désormais sous ce masque de cicatrices qu’elle assume comme preuve ultime d’un geste de liberté à haute tension.
Dalton, le pompier qui l’a ramassée, fasciné par les distorsions de vie, a de son côté créé une drogue bouleversante : la schizoïne. C’est grâce à elle que Kenza va dés... >Voir plus
Que lire après Les aliénésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Précaution importante : Espedite, l'auteur, va bien.
Pourtant rien n'est caché dans le caractère installé des strates corrompues de la société. C'est bien un adulte averti et lucide qui écrit avec tant et trop d'indices réalistes confirmant que le monde de la nuit est celui qui profite des opacités et met un couvercle sur les faits divers et le "pèse", mesure tronquée de la réussite.
Dans cette prégnance de la mort, des corps écorchés, de la violence, à leur façon les deux personnages principaux ne veulent pas fermer les yeux et exercent leur liberté en osant sans crainte et se faisant créateurs dans la destruction.
S'il est question d'aliénés, ce sera peut-être de l'origine latine, d'être étranger, ici à ce à quoi d'autres s'attachent.
Et même si ce n'est pas vu d'un bon oeil, et qu'il s'agit bien plus que de conjurer le mauvais oeil.
Merci à l'auteur pour la concision du texte, l'art déguisé de nous mettre des images fortes en tête, de ne pas rendre compliqué ce qui n'est pas si simple, et de nous dire en voix off qu'il y voit un humour potache.
Commenter  J’apprécie          80
Le moins qu'on puisse dire c'est que ce roman n'est point amusant. Si vous recherchez de la détente pure, euh.., passez votre chemin. Mais si vous recherchez un beau texte, un roman original tant dans le fond que dans sa forme, restez ici, ou plutôt courez voir votre libraire pour acheter Les aliénés. Les personnages d'Espedite sont hors normes, même ceux qui n'interviennent que très peu sont quand même assez barrés, par exemple Jenny, cette femme âgée démente : "Jenny s'est fait refaire les seins et le visage à soixante-neuf ans, avant d'être frappée par une démence sénile. le haut de son corps ressemble à la statue de cire d'une bourgeoise de quarante ans, le sourire figé par une peau hyper-tendue dont les rides sont absentes, mais sur laquelle se remarquent de nombreuses tâches de vieillesse. le décolleté, opulent, tombe sur deux protubérances mammaires en plastique bien rondes qui lui compriment les poumons et l'empêchent visiblement de respirer correctement." (p.59). Imaginez maintenant le bas du corps, comme celui de la femme de presque 70 ans qu'elle est et vous avez une image assez nette. Les portraits des autres personnages ne sont pas mal non plus, Espedite a le sens de la formule et de l'image. Ils sont vraiment barrés, aliénés, doublement à la fois à la drogue, la schizoïne dont ils ne peuvent plus se passer et parce qu'ils sont totalement fous. Kenza se détruit, essaie toute sorte de moyen de s'enlaidir, de disparaître. Dalton et elle recherchent des sensations fortes qu'ils ne trouvent que dans la drogue qui les désinhibe ; ils ne se souviennent que rarement de ce qu'ils ont fait sous l'effet de la schizoïne.

Un roman dur et violent qu'on ne ressent pas comme tel, sûrement grâce à l'écriture de l'auteur, qui prend des distances, qui use d'humour, de poésie, de détachement et de mélancolie. On peut le lire comme un polar puisqu'il y a des morts, mais sa construction ne permet sans doute pas de le classer comme tel, de ne pas le limiter à ce genre. Espedite révèle des pans de son histoire grâce à des personnages annexes, qui ne restent pas longtemps en scène, une jolie manière de surprendre le lecteur et de le tenir jusqu'aux révélations finales. Les vies de tous les intervenants croiseront à un moment ou un autre celles des deux "héros" Kenza et Dalton, c'est un puzzle qu'il est aisé de construire et surtout particulièrement agréable à suivre.

Encore un titre fort original et fort bien chez Christophe Lucquin chez qui je trouve toujours des textes forts et qui peut compter sur mon soutien dans des moments difficiles pour sa jeune et fragile maison : une contribution est ouverte sur Ulule.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          10
Malgré le 4ème de couverture aguicheur, je n'ai pas du tout apprécié cette lecture. Déjà, l'ouvrage fait moins de 100 pages, mais son prix est digne d'un roman de 800 pages, premier point énervant.
Ensuite, l'histoire est contée par paragraphe du point de vue d'un personnage ou d'un autre... Ca donne certes du rythme à l'histoire, mais ça donne aussi un aspect saccadé. Et puis vu la taille riquiqui des paragraphes (et du livre), on ne peut vraiment rien approfondir.
Du malaise de Kenza on ne saura pas grand chose, pourquoi Dalton fait de la contrebande, on ne saura pas, avec quoi fait-il chanter son supérieur, mystère.
C'est un livre curieux, on dirait que l'auteur a eu 3 ou 4 idées distinctes et a décidé de tout coller ensemble sans logique ni raison...

Les descriptions sont mal fichues, les scènes de sexe (et/ou celles ou ils parlent de sexe) sont assez dérangeantes.
Quant au dénouement, qui arrive comme un cheveu sale sur une soupe trop grasse (ou l'inverse), on ne sait pas trop quoi en penser, sinon qu'il est conforme à l'ensemble de l'histoire : bizarre et indigeste.

Si j'avais su je me serais épargné cette lecture (et 7,90€ par la même occasion). Je préfère, et de loin me pencher dans du Benoît Philippon qui lui a du style, des idées, des personnages, des histoires dignes d'être lues...

Evitez-vous cette lecture si vous avez un peu de bon sens... ^^'
Commenter  J’apprécie          00
Un roman noir , une farandole infernale, une bacchanale des plus trash qui explore les recoins les plus sombres de personnages qui s'adonnent à leurs pulsions les plus primitives pour tromper l'ennui d'une existence sans substance dans une ville de province au bord de la Méditerranée. Avec un sens aigu de l'observation et un humour dévastateur, l'auteur décrit à merveille vulgarités et médiocrités d'un univers qui ressemble étrangement au notre.
Commenter  J’apprécie          30
Hilarant et décapant western urbain du vide de seconde zone.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/08/note-de-lecture-les-alienes-espedite/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le bar de Robert s'ouvre sur un passage étroit qui longe le comptoir puis débouche sur une petite arrière salle avec tables et chaises en bois déposés ça et là (...) Le vin est lourd. La biere servie en bouteille. Tout le monde se connaît ou presque. Personne ne remarque les images et bibelots d'icônes décédées au siecle dernier qui ornent les étagères. La pièce est faiblement éclairées. Quelques lampes de chevet sont posées en équilibre précaire sur des socles mal bricolés. La clientèle est quinquagénaire grasse et masculine. Elle sent la solitude et le sexe mal lavé.
Commenter  J’apprécie          10
Jenny s'est fait refaire les seins et le visage à soixante-neuf ans, avant d'être frappée par une démence sénile. Le haut de son corps ressemble à la statue de cire d'une bourgeoise de quarante ans, le sourire figé par une peau hyper-tendue dont les rides sont absentes, mais sur laquelle se remarquent de nombreuses tâches de vieillesse. Le décolleté, opulent, tombe sur deux protubérances mammaires en plastique bien rondes qui lui compriment les poumons et l'empêchent visiblement de respirer correctement. (p.59)
Commenter  J’apprécie          10
Il avale la route à son tour, elle s’écoule dans sa gorge comme un paquet de sucre percé, la vitesse le perfore, le pénètre et se fourre à l’intérieur de lui, comme un gant retourné ou un animal apeuré qui viendrait se blottir dans une grotte. Il se sent grandi d’une puissance hors du commun, il devient géant, s’accroche aux pales de l’hélicoptère qu’il perçoit nettement maintenant. Il ouvre la gueule comme un loup affamé pour arracher le visage de celui qui lui fait face. Il glisse sur le macadam sans retenue. Il jouit de toute part. Il regarde sa moto s’éloigner de son corps comme s’il s’agissait d’un oiseau qu’il tenait dans sa main et à qui il aurait rendu sa liberté. Il lui sourit. Sans savoir pourquoi, il se retrouve brusquement au point mort. Immobile, il fixe alors le ciel de ses yeux de félin et se fond dans l’hélicoptère au-dessus de lui comme un lion se mélangeant à sa proie au moment de la dévorer. Il se transforme en machine volante et disparaît dans les nuages.
Commenter  J’apprécie          00
Ted se souvient du jour où Kenza a débarqué à la maison de retraite où ils travaillent. Elle avait tout de la jeune fille ordinaire. Aucune marque d’excentricité. Pourtant, les regards tournés vers elle s’étaient immédiatement teintés d’un voile de réprobation. Sa nonchalance donnait à la banalité de son attitude quelque chose d’étrange. Et quand il l’entend aujourd’hui lui raconter sur un ton naïf, dans une tenue outrancière, qu’elle a envoyé une photo de sa chatte à son ex pour le ramener auprès d’elle avant finalement de l’adresser de rage à son frère, Ted comprend que Kenza sera toujours en proie à un certain excès de violence malgré son air de petite fille sage.
Commenter  J’apprécie          00
Elle porte le pistolet sur sa tempe d’une main tremblante. Elle sent, alors qu’elle appuie sur la détente, que le recul détourne son bras. La détonation lui détruit le tympan. La balle lui arrache l’arcade sourcilière et emporte son œil gauche qui rebondit contre le mur avant de rouler sur le sol. Les pompiers le retrouveront là, intact. Elle l’a appris plus tard. Ça et aussi qu’elle était presque nue. Qu’est-ce qu’elle en avait à foutre ? Elle n’était pas censée survivre. Elle aurait tout aussi bien pu porter un tailleur Chanel, elle n’en aurait pas moins raté son coup.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Camille Espedite (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Espedite
Vendredi 8 septembre 2017, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) recevait Camille Espedite à l'occasion de la publication de son troisième texte, "Se trahir", aux éditions Le Passage.
autres livres classés : suicideVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2869 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}