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EAN : 9782755702606
172 pages
Panama (16/01/2008)
4.08/5   6 notes
Résumé :

Suffit-il vraiment de travailler plus pour gagner plus ? La société française offre-t-elle réellement aux moins diplômés une chance de quitter un quotidien de précarité ? Ou bien serait-ce le " goût du risque " qui fait défaut à ceux qui ne décollent pas du Smic ? En janvier 2007, Elsa Fayner part pour Lille en se fixant comme objectif d'aller chercher des réponses à ces questions. Pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour enquêter sur le travail précaire, la journaliste Elsa Fayner a réalisé un vrai travail d'immersion en partant elle-même à la recherche d'un emploi. Partie de Paris, elle est allée prospecter dans le Nord à l'aide d'un CV basique, où elle se fera embaucher pour travailler plusieurs mois comme télévendeuse, vendeuse Ikéa et femme de chambre dans un grand hôtel hôtel.

Au moment (septembre 2020) où je lis ce livre qui date déjà de 13 ans, on parle beaucoup d'un journaliste (Thomas Morel) qui a infiltré la police pour enquêter sur les violences policières et qui, en 2017, avait déjà procédé ainsi pour un livre ("Les Enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés")… sur les travailleurs précaires, et dans le Nord lui aussi ! On peut supposer qu'il a pris modèle sur Elsa Fayner qui, dix ans plus tôt donc, tentait la même expérience.

L'occasion pour elle d'observer et de vivre elle-même les difficultés des travailleurs qui se lèvent tôt et travaillent beaucoup pour gagner peu (et dans des conditions parfois inadmissibles), et de recueillir des témoignages sans censure. Elle nous raconte donc ses recherches d'emploi (à une époque où la crise économique n'était pas encore arrivée), ses entretiens d'embauche (surprenants parfois), ses formations (minimalistes souvent), ses premiers jours dans un emploi (adaptabilité obligée), ses relations avec ses collègues (souvent très bonnes, la solidarité est heureusement forte) et ses chefs (pas toujours aussi bonnes) et ses conditions d'emploi et de contrat (sans doute pas aussi précaires qu'on le verrait de nos jours). du pire (télévendeur) au moins pire (Ikéa), elle nous plonge dans des univers très différents mais qui finalement se rejoignent par le vécu difficile de travailleurs jonglant entre horaires impossibles et plannings fixés au dernier moment, objectifs irréalistes et manque de moyen, stress et manque de reconnaissance.

Elle agrémente ces observations de terrain de commentaires et de données plus générales d'enquêtes et de statistiques. Un bel exemple de travail journalistique et un témoignage très intéressant que devraient lire les politiques qui, tels Sarkozy et Macron, ont passé leur temps à insulter et mépriser les travailleurs sans rien connaître de la réalité du terrain.
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Jeune diplômée, Elsa Fayner nous raconte son expérience en recherche d'emploi sur un secteur bien délimité. Agent de grande distribution, téléconseillère,employée de nettoyage, femme de chambre... Sans parler des relations avec l'ANPE et les agences d'intérim. Elle nous embarque dans le quotidien de "La France qui se lève tôt", et du "travailler plus pour gagner plus". Mais même si elle se lève aux aurores, pas facile de travailler tout court... Un témoignage simple, éloigné des grandes théories mais plein d'informations qui nous permettent de mieux comprendre les précaires, et plus généralement les mauvaises conditions qui polluent le monde du travail.
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La version française de Barbara Ereinrech avec "l'Amérique pauvre"
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
…Un salarié est précaire lorsque son travail lui semble sans intérêt, mal rétribué et faiblement reconnu dans l’entreprise. Pour le salarié en question, ce n’est pas d’avoir un emploi qui pose problème, mais d’y trouver un certain épanouissement. Or si l’activité professionnelle ne donne pas satisfaction dans ces cas là, c’est parce qu’elle implique des souffrances physiques – Lorsque les conditions de travail sont pénibles - ou morales, quand l’ambiance dans l’entreprise est tendue, les relations avec les supérieurs et les collègues mauvaises.
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Et la lecture de magazines féminins, le soir, au foyer, devient vite absurde. « Restez à l’écoute de votre rythme naturel », les vertus de la sieste ; « santé : ne forcez pas » ; « régime : mangez quand la faim vient ». Et comment fait on quand la pause déjeuner vient à 14 heures….à 11 heures….. Ou la pause dîner à 18 heures… ? Difficile de rester à l’écoute de soi-même.
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On ne pointe pas ici, mais tout se sait amplifié et déformé. Alors la méfiance règne. Chacun est sur la défensive. Les employés ont mis en place des détecteurs. Ils se communiquent les noms des mouchards sans se croiser, ils apprennent à deviner et à voir venir. Où plutôt à sentir et à entendre venir… Sinon quoi ? Quel est le risque ? Perdre son emploi ? La menace plane.
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1 salarié européen sur 3 déclare que son travail est source de stress. Le phénomène survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes qui lui impose son environnement et le perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.
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Un tiers des salariés déclarent en outre que leur rythme de travail est imposé par les contrôles ou surveillances exercés par la hiérarchie. Autant d’éléments considérés comme des indicateurs de charge mentale au travail.
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