Un recueil de cinq nouvelles pour rompre avec la tradition du roman annuel qu'
Ian Fleming maintenait depuis 1953. Après sept romans de grande envergure, James Bond débute les 1960's avec plus de simplicité. Un bon moyen d'amener le lecteur vers des aspects plus triviaux de l'univers 00.
From a View to a Kill (Mission n°8) :
De passage à Paris, Bond est dépêché sur une affaire de vols de documents secrets. Entre guerre de services, enquête policière et petits plaisirs, Bond trouve de quoi de donner un peu de piment à son morne séjour en Ile de France. Une petite mission routinière le temps que le prochain mégalomaniaque sorte de l'ombre.
For Your Eyes Only (Mission n°9) :
Crise aux Caraïbes ! Un certain Castro, Fidel de son prénom, traîne petit à petit le chef d'Etat cubain Batista vers un gros siège éjectable. C'est la panique parmi les partisans qui investissent avec désespoir dans l'immobilier jamaïcains. Parmi eux, un ancien nazi reste ferme et intransigeant face aux refus d'honnêtes propriétaires. le couple Havelock, proche de M, est froidement assassiné.
Une affaire personnelle, de vengeance aussi bien aux yeux d'un vieil ami proche que d'une jeune héritière en deuil. James est pris au milieu, soumis à un ordre, tiraillé par sa conscience.
Nouvelle intéressante qui aurait pu faire l'éloge d'une femme forte, aussi capable que n'importe quel homme, aussi capable que Bond. Hélas, Fleming ne peut s'empêcher d'asséner sa puissante misogynie et de faire craquer la belle Judy dès le job achevé. le bon côté de la chose c'est qu'elle reste maitresse de sa vengeance jusqu'au bout. Ses parents, son loup et son poney (pas de plaisanteries !) peuvent reposer en paix.
Quantum of Solace (Interlude) :
Une nouvelle à part où Bond est relégué dans un rôle d'auditeur. En fin de soirée, après un bon diner, un gouverneur raconte l'histoire cruelle d'un couple qui s'est marié à la va-vite. Petite occasion pour Bond de réfléchir sur la vie et les relations entre hommes et femmes. Grosse occasion pour Fleming de présenter à ses lecteurs sa "loi du minimum de réconfort".
Risico (Mission n°10) :
Sous le soleil italien, Bond est chargé d'acheter les renseignements d'un informateur. le monde de l'espionnage étant propice au double jeu, aux oreilles indiscrètes, aux séductrices manipulatrices et aux tromperies, 007 comprend vite que sa petite aventure est légèrement faussée. Remis sur les bons rails par un allié inattendu, James bond met un terme à une nouvelle machination russe.
Une mission classique intéressante pour son retournement de situation et son aspect flibusterie. Bond s'est laissé berner (ce n'est pas la première fois) et retombe une fois de plus sur ses pattes.
The Hildebrand Rarity (Congés) :
Sa mission de repérage remplie et son rapport envoyé, James Bond se retrouve livré à lui-même au milieu des Seychelles. du temps libre qu'il met à profit pour écumer le fond des océans, à la recherche de quelques défis. L'un de ses amis l'entraine finalement à la poursuite d'un très rare spécimen de poisson en compagnie de Mr Krest. Milton Krest est un c*****d fini ! Il règne en tyran sur son yacht, n'hésite pas à insulter ses invités, fait part de son opinion limitée par un esprit encore plus limité et traite sa femme comme une véritable esclave soumise qu'il faut régulièrement fouetter pour "l'éduquer".
Pas de plan machiavélique ici, juste un homme riche qui se fiche de tout sauf de sa personne. Krest devient très vite cet antagoniste insupportablement antipathique capable de faire oublier les travers misogynes de James bond. L'histoire prend un tournant policier dans sa dernière partie au point qu'on ne peut s'empêcher de penser à
Agatha Christie.