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EAN : 9782220064703
112 pages
Desclée de Brouwer (30/08/2012)
4.1/5   43 notes
Résumé :
« Elle me fait promettre que je ne la forcerai pas à quitter sa maison. Je la rassure et, pour la première fois, je lui mens. Je l’embrasse tendrement et referme doucement la porte. Ça y est : le cancer s’apprête à nous emmener sur sa route et je n’ai pas d’autre choix que de l’y accompagner. » C’est l’histoire d’une femme. Elle a soixante-dix-neuf ans. Elle est italienne. Immigrée. Témoin de Jehovah. On lui annonce un cancer des os. Durant une année, sa petite-fill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Est-il si étrange pour un premier roman de se retourner brièvement sur son passé et sur les visages marquants qui l'ont jalonné ?
Que Véronique Gallo ait trempé sa première plume de romancière dans l'encre du destin de sa nonna me semble une évidence, une juste reconnaissance de celle qui, sans doute, a contribué à forger la femme qu'elle est aujourd'hui.

Nous sommes tous et toutes un peu façonnés par nos grands-parents et l'empreinte qu'ils laissent sur nos vies.
Les parents de nos parents, que nous n'avons connus qu'agés et dont nous savons si peu de choses, sont pour nous ces personnes bienveillantes et vénérables qui ont imprégné notre enfance de mille parfums à jamais gravés dans nos mémoires.
De leur passé, nous ne pouvons que glaner ici et là quelques éléments au fil des conversations et tenter d'imaginer une trame qui leur ressemble.

À l'approche de la maladie et de la mort, Véronique prend conscience des fragilités de sa grand-mère, du poids de ses silences.
Dans la préface du livre, Gabriel Ringlet nous dit qu'il arrive qu'enfant, on accouche de ses parents et même de ses grands-parents.
Le rude chemin d'accompagnement parcouru par l'autrice mènera la vieille dame à la libération.

" Tu sais, tu peux partir, Nonna."
" Tu n'es pas toute seule, je suis là, je te tiens la main."

Les rôles s'inversent et cette femme qui n'a été qu'abnégation et service, force et courage, qui a si peu connu l'amour devient l'enfant de sa petite-fille, blottissant sa main dans la sienne au seuil du Grand Passage.

106 pages d'une déclaration d'amour toute simple, d'un portrait de femme parmi des millions d'autres, d'un destin pourtant unique aux yeux des siens.

Une belle découverte pour moi qui ne connaissais pas Véronique Gallo en tant qu'écrivaine.
Et un belle rencontre aux Matins du Livre du Centre Culturel de Huy, avec une jolie dédicace en prime !
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Comme beaucoup de Belges, j'ai découvert il y a longtemps déjà, Véronique Gallo grâce à ses capsules vidéo « Vie de mère ». Je connaissais donc l'humoriste (qui me fait beaucoup rire d'ailleurs) mais je connaissais moins la femme de lettres. J'ai eu la chance de la découvrir lors d'une rencontre littéraire et, à cette occasion, j'ai pu me rendre compte que nous avions, avec quelques années d'écarts, beaucoup de points communs (j'aurais l'occasion d'y revenir dans une prochaine critique). Nos origines italiennes en font partie et c'est pour cette raison, il faut le reconnaître, que je me suis lancée dans la lecture de « Tout ce silence ».

En une centaine de pages à peine, Véronique Gallo rend un vibrant hommage à sa Nonna, atteinte d'un cancer. Au présent, c'est l'autrice qui raconte la maladie de sa grand-mère, qu'elle accompagne au quotidien et sa révolte devant une maladie qui, petit à petit, vient à bout de cette femme forte et digne qu'elle aime. Au passé, elle s'adresse directement à sa grand-mère, pour raconter tout ce qu'elle n'a jamais dit ou à peine évoqué : l'immigration, la vie qui ne l'a pas épargnée, ses proches trop tôt disparus. Sa vie semée d'embûches, la divinité qu'elle a conservée malgré l'adversité, tous ses silences, tout ce qu'elle a emporté avec elle en partant est raconté de manière simple et sincère, avec des mots emplis de tendresse et d'amour.

Le texte m'a ému jusqu'aux larmes et m'a fait sourire par moments, tant j'ai retrouvé un peu de ma nonna dans celle de Véronique Gallo. Elles étaient originaires de la même région, ont eu des parcours similaires en bien des points, avaient les mêmes petites manies et, surtout, elles partageaient cette force de caractère qui leur a permis de survivre malgré toutes les difficultés. Je ne vais pas le nier : j'ai été personnellement sensible à ce roman pour toutes ces similitudes.

Véronique Gallo manie à merveille l'humour et peut nous entretenir de sujets graves avec autant de talent. Cette double facette d'une même autrice me plait et « Tout ce silence » est un vrai coup de coeur !

(Centre culturel de Huy, « Les Matins du Livre », avril 2022)
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Dans ce cours récit, Véronique Gallo évoque les derniers mois de sa grand-mère de manière très touchante. Elle, la petite fille d'une nonna qui n'a jamais été capable d'exprimer un sentiment, l'accompagne dans son irrémédiable déclin. Les mots sont justes, les sentiments de colère, d'impuissance, de désespoir souvent sont décrits avec beaucoup de finesse. le livre alterne le récit de la progression de la maladie et les souvenirs, parfois lacunaires ou réinterprétés, tous ces moments de bonheur, de peine ou de rage qui mit bout à bout font la vie. Une vie dont la narratrice ne parvient pas toujours à trouver le sens tant Nonna l'a consacrée aux autres et à leurs caprices plus qu'à elle même. Véronique Gallo décrit l'amour filial dans ce qu'il a de plus spontané, de plus généreux, un amour dont on n'attend plus rien, un amour qui se niche dans des gestes simples, qui donnent du réconfort ou des minuscules instants de bonheur. J'ai lu ce roman au lendemain de la mort de ma mère, ce qui explique certainement qu'il m'ait tant ému, cependant, je crois vraiment qu'il y a là un propos universel et que chacun, confronté à la mort ou pas, y trouvera matière à réflexion.
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Véronique Gallo, pour moi, c'est la mère imparfaite que j'aurais voulu être, et qui m'a bien fait rire avec ses capsules vidéos sur YouTube. C'est aussi l'humoriste dont j'ai vu le spectacle Femme de vie il y a quelques mois. Mais c'est encore une talentueuse écrivaine, que je viens juste de découvrir. 

Dans Tout ce silence, elle a pris la plume pour dresser un magnifique et touchant portrait de sa grand-mère, immigrée italienne arrivée en Belgique dans les années 40.

Avec ce court récit d'une centaine de pages, Véronique Gallo fait défiler devant nous la vie de sa Nonna selon une double chronologie : celle de l'histoire familiale et de sa grand-mère en particulier, reconstruite à partir de ses propres souvenirs, et celle de l'année passée à ses côtés, pour l'accompagner durant son cancer des os, jusqu'à la fin. 

C'est un très beau texte, très juste, très émouvant mais sans tomber dans le pathos, tout en pudeur.
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Depuis cet été, il y a quelqu'un qui me fait hurler de rire tous les mercredis, quelqu'un que je ne connais pas mais qui me donne l'impression d'être une bonne copine, celle avec qui on a envie de boire un verre pour se raconter mille anecdotes ... Ce quelqu'un, c'est Véronique Gallo, comédienne, humoriste, auteur, belge (yessss !) qui, depuis quelques mois, propose chaque mercredi une nouvelle "capsule" comme on dit, intitulée "Vie de mère", et c'est une bouffée de bonheur. Véronique Gallo campe une mère de famille au bord de la crise de nerfs, qui parle à sa psy online ;-)

C'est drôle, c'est tendre, c'est ironique, c'est VRAI, ça parle à tout le monde, c'est juste incroyable (oui, oui, je m'emballe). Il se passe quelque chose de joli, avec ce "Vie de mère", ça prend de l'ampleur ... En tous cas, je partage, je conseille, je rigole, je regarde à nouveau, j'attends avec impatience le prochain, bref, le giga coup de coeur. A découvrir par ici sans tarder !

Mais Véronique Gallo a aussi écrit un roman, et je l'ai chipé au boulot (à la bibliothèque, oui, j'ai tous les droits, j'ai un super job), lu en une soirée, et ça vaut le détour aussi, même si on est dans un registre dramatique, cette fois ...




Elle prend la plume ici pour nous conter l'histoire de sa grand-mère, Nonna, immigrée italienne, atteinte d'un cancer des os, et de l'année passée à ses côtés, jusqu'à la fin.

Ce texte court d'une centaine de pages, fait défiler la vie de Nonna par époque : la jeunesse dans la campagne italienne, l'arrivée en Belgique et le mariage avec Mario, la naissance de ses fils, de ses petits-enfants, les morts tragiques de ses proches, la maladie.

Les chapitres sur la vie de Nonna alternent avec le présent, où la narratrice, sa petite-fille, raconte la lente descente aux enfers de Nonna, la maladie qui la ronge et la dégradation du quotidien, l'entêtement de cette grand-mère à rester et à mourir chez elle.

Les personnages masculins sont imposants, souvent rongés par l'alcoolisme "des pauvres", et représentent finalement presque un frein à l'épanouissement de Nonna : son mari refuse qu'elle profite des nouveautés en électroménager et ne cache pas sa jalousie, la maintenant à la maison, son fils aîné est un enfant-roi, même adulte, et Nonna se plie à ses quatre volontés. La tragédie n'épargnera pas Nonna, et les morts violentes de ses proches se succéderont.


La narratrice est finalement le soleil de cette femme qui a tant désiré une fille sans jamais être exaucée et Véronique Gallo écrit de très belle pages sur leur relation, sur l'amour que lui porte Nonna, depuis son enfance. Elle raconte les soins quotidiens, les visites à l'hôpital, la progression de la maladie, qui ronge Nonna longtemps, alors même qu'elle voudrait mourir et ne plus souffrir.

Au final, Véronique Gallo, nous touche par un portrait de femme forte, entêtée, une femme d'une autre époque, une vie parsemée de drames passés sous silence, qui a aimé à la folie sa petite-fille.

Un très beau texte sur le deuil, la maladie et l'accompagnement en fin de vie.

A découvrir !
Lien : http://histoiresdenlire.blog..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle est devenue très maigre et tous les proches qui prennent soin d'elle s'évertuent à lui apporter des petits plats, des fruits et des douceurs. Elle les offre aux visiteurs suivants et fait ainsi croire à tous ceux qu'elle aime qu'elle en a bien profité. Je ne peux m'empêcher de la gronder avec le sourire. Parce que malgré la mort qui approche, personne ne sait lutter contre son entêtement et que notre seul moyen de l'accompagner jusqu'au bout est d'accepter qui elle est véritablement. Femme forte et têtue, elle est. Femme forte et têtue elle restera jusqu'à la fin.
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Elle (…) prépare quelques repas pour la semaine ou plutôt s’assied et me donne ses directives. Elle ne connaît aucune recette dans le détail. Depuis quelques temps, je sens l’urgence de la transmission. Elle a accepté que ce soit moi qui cuisine pour elle. Mais il est très difficile de reproduire ses recettes car les ingrédients n’ont jamais été pesés et c’est au regard et à la quantité qu’elle tient dans sa large main qu’elle accomplit son savoir faire. Mais ce projet de cuisiner ensemble la fatigue et, très vite, je comprends qu’il est presque trop tard pour apprendre ce qui, adolescente, ne m’intéressait pas. (pp.51-52)
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La discrétion est l'arme des pauvres.
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Est-on libre de son destin quand on vient d'un milieu où l'éducation n'est pas la priorité et où les enfants se conçoivent avec la même brutalité que celle d'un arbre qu'on abat ? (p. 19)
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Renato n'a rien laissé, pas un mot, pas une note pour vous, rien. Juste le silence de ceux qui ont lancé tout leur vie des appels à l'aide sans avoir été entendus. (p. 75)
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