Ça ne se lit pas comme un polar, il faut bien l'avouer ! Assez “techniqueˮ et étonnamment bien construit (comment fait-il ?), Gauchet conduit son lecteur dans la richesse de son argumentation avec un remarquable sens pédagogique. La vision de notre actuelle société s'en trouve lumineusement éclairée, elle devient, presque, préhensible. A la fin de l'ouvrage, somme toute optimiste, on s'étonne tout de même de son argumentaire basé fortement sur la disparition de l'emprise religieuse, l'hétéronomie du religieux, quand on voit la barbarie musulmane s'instiller dans tous les ressorts de notre pays, profitant de la démocratie pour en pervertir les institutions, la vie commune, l'être-ensemble.
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La modernité, explique M. Gauchet, est un projet cohérent : celui de faire advenir une société autonome. C’est là incontestablement une de ses significations, mais peut-on considérer qu’il s’agit là d’un processus aussi unifié que l’auteur l’affirme ?
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
La conclusion de la quadrilogie du philosophie Marcel Gauchet sur "L'avènement de la démocratie" et des problèmes qu'il ne manque pas d'engendrer.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Dans ce nouveau tome de «l’Avènement de la démocratie», le philosophe poursuit son repérage des dysfonctionnements d’une société libérale qui, «au sortir de la religion», ne sait que faire d’une liberté enfin acquise.
Lire la critique sur le site : Liberation
La révolution moderne n'avait pas épuisé son lot de surprises. Elle s'est remise en marche. Tout est à réapprendre de ce que nous pensions connaître. Et cette étape supplémentaire est grosse de plus d'incertitudes encore que les précédentes quant à nos possibilités de s'assurer de ses résultats. Nous les découvrons chaque jour avec un peu plus d'acuité et d'effroi, les Européens ne se sont extirpés, à grand peine, de l'abîme de l'histoire où ils avaient failli sombrer que pour glisser vers un nouveau gouffre, d'autant plus redoutable qu'il n'a pas l'air d'en être un et que ses périls se cachent sous les dehors de l'innocence édénique. Telle est la relance imprévue de leur aventure qu'il revient à ce dernier volume d'affronter, afin de dissiper, s'il se peut, l'obscurité et la confusion où l'épisode se joue pour ses acteurs (p.7)
Non, le populisme ne saurait être réduit ni à l'icône de ses sectateurs, ni à la caricature de ses détracteurs. Par-delà les espérances et les insurrections, les craintes et les répressions qu'il a suscitées, alors que ce mouvement hier planétaire semble aujourd'hui retomber, c'est le propos de cet essai novateur que de le réinstaurer à sa juste place dans l'histoire. En décryptant sa gestation à la lumière de l'anthropologie. En scrutant sa construction à l'aune des théories politiques et des imaginaires culturels. Et si le populisme était le signe d'une crise de civilisation ? D'une fracture majeure dans l'idéologie du progrès ? Et s'il était né d'un refus de la neutralisation de la Cité ? D'une nostalgie des passions, des aventures, des utopies ? Mais aussi d'un retour du sens commun, du sacré, de la souveraineté ? Et si les peuples étaient simplement partis à l'assaut du ciel pour se recréer un horizon ?
Ce livre d'histoire immédiate, qui offre un panorama mondial des mutations en cours, s'attache aussi à en éclairer les soubassements symboliques. Il fait dialoguer Régis Debray et Marcel Gauchet avec Jeff Bezos. Ou encore Antonio Gramsci et Norbert Elias avec Daenerys Targaryen. Mais aussi les aristocrates paupérisés du Grand Siècle avec les occupants rebelles de Wall Street. Et les esthétiques des avant-gardes avec les révoltes émeutières des masses. Pour mieux appeler au sursaut.
Diplômé de Sciences Po, fondateur du média en ligne Le Vent Se Lève, membre des conseils scientifiques de l'Institut Rousseau et de la Fondation Res Publica, Antoine Cargoet a dirigé l'ouvrage collectif L'Histoire recommence. Il est aujourd'hui éditeur et signe ici, à 25 ans, son premier livre.
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