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EAN : 9782350874760
301 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (08/11/2018)
3.48/5   22 notes
Résumé :
Grâce à son écriture subtilement ironique et à ses histoires à rebondissements, Stella Gibbons nous transporte au cœur d'une Angleterre respectablement excentrique.
L'esprit pétillant de Stella Gibbons parcourt ces quinze nouvelles, profondes sous leur apparente légèreté. Qu'il s'agisse de Pompey, de Mr Pavey ou de Miss Garfield, tous les personnages sont confrontés à la morale victorienne corsetée. Vont-ils oser la transgresser et échapper à leur vie si conv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est un achat de bouquinerie, choisi essentiellement pour sa référence à Noël, l'an dernier. J'aime bien, au final, avoir ainsi quelques titres de saison dans ma PAL, à ressortir à l'occasion. Mais là, il faut avouer, que derrière cette couverture un poil trompeuse, qui promettait au mieux une petite histoire feel good de Noël, se cache en réalité un recueil de nouvelles d'une grande dame de la littérature anglaise. Ai-je donc été déçue ? Et bien non, pas du tout, vous l'auriez deviné… En effet, avec humour et sens du détail, Stella Gibbons égratigne avec délectation, dans ses nouvelles, la société anglaise des années 1930. Et si, dans la première nouvelle, qui donne son titre au recueil, il est bien question de Noël, les autres récits n'en font pas vraiment mention. L'autrice cherche plutôt à nous entraîner dans des familles, des intérieurs, où des choix ont été faits, des décisions prises, et où l'idée est aujourd'hui de peser le pour et le contre de cette vie choisie. Est-il encore possible de se laisser aller à l'illusion de la liberté ? Ses personnages se taisent beaucoup, gardent leurs sentiments pour eux, quitte à se retrouver dans des situations inextricables. Heureusement, Stella Gibbons, telle une maître du destin, joue avec eux et finit toujours par les mener exactement où elle le voulait, parfois à notre grand soulagement… Je dois dire que j'ai été enchantée par cette incursion dans la littérature anglaise. Je ne connaissais pas vraiment Stella Gibbons, dont j'ai très envie à présent de découvrir plus largement l'oeuvre. Cette romancière a, en 1927, publié dans une revue littéraire un poème qui a reçu des critiques élogieuses de Virginia Woolf. Et son premier roman » Cold Comfort Farm », publié en 1932, a eu un grand succès. En 1950, elle est devenue membre du Royal Society of Literature. Stella Gibbons n'est donc pas vraiment n'importe qui. Et j'ai ainsi fait, en prenant ce recueil avec de la neige sur la couverture, une belle trouvaille de bouquinerie !
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J'aime beaucoup la littérature anglaise et les nouvelles, je ne pouvais donc qu'apprécier ces textes plein d'humour et de délicatesse, qui nous dressent un portrait particulièrement savoureux de la femme émancipée des années 1930. Un petit délice, à savourer un peu chaque soir.
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Elles s'appellent Pompey, Joyce ou Jenny et vivent à la fin des années 30 en Grande-Bretagne mais, par bien des aspects, elles pourraient être nos contemporaines.
Elles font partie de la bonne société, une classe sociale qui peine parfois à se décorseter, à laisser libre cours à ses sentiments, à accepter que les femmes ont changé : elles travaillent et entendent bien ne pas se laisser dépérir sur pieds pour un homme égoïste et pleurnichard.
Les hommes ne sont pas toujours à la fête dans ces textes car Stella Gibbons traque leurs petites lâchetés mais ne manque pourtant pas de souligner les réelles qualités de ceux qui semblent sans charme au premier abord.
Ce recueil de nouvelles commence par un conte de Noël avec tous les ingrédients du genre, mais ne croyez pas pour autant que Stella Gibbons fasse dans les sucré: elle rappelle plutôt ces biscuits anglais au gingembre : son esprit piquant prend vite le dessus et épingle avec malice les travers de ses personnages. C'est à la fois délicieusement suranné et toujours d'actualité ! Un petit délice à ne pas manquer !
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A British sense of christmas humour

Recueil de nouvelles des années 40, ce livre possède un petit goût so british, so suranné, so cynique !

Les nouvelles tournent toutes plus ou moins autour du thème de la rencontre. Elles sont parfois amoureuses, parfois amicales, parfois positives, parfois négatives, parfois fermes et définitives, parfois elles restent en suspension, comme si l'auteur ne voulait pas en dire trop, voulait garder une part de mystère.

La narratrice, Stella Gibbons herself, n'est jamais partie prenante, elle opère comme témoin. Elle n'en est pas moins un personnage à part entière qui apporte sa subjectivité et la partage avec le lecteur. Se positionnant en conteuse, elle ne laisse pas le lecteur en simple spectateur mais elle l'invite à prendre position, que ce soit pour ou contre son propre avis.

Stella Gibbons semble dénoncer les petits travers de la société anglaise de son époque, exacerbant sa rigidité, son cynisme, son indécrottable maniérisme et machisme. Et pourtant, on ne peut totalement se résoudre à penser que Stella Gibbons soit contre ce système. Sa dénonciation ne semble être que de façade. Elle fait partie de cette société qu'elle dénonce mais qu'elle ne peut pas rejeter. Il y a autant de tendresse pour ces personnages qui tentent de s'extraire d'une routine pour mieux y succomber par paresse, par facilité, par convention, sans le regretter au demeurant, que de propos acerbes et de regards sans concession sur la société dans laquelle ces personnages se déplacent, (sur)vivent, étouffent.

A partir du moment où une chose est ancrée en vous depuis l'enfance, il devient difficile, voire impossible, de la contredire, de la renverser. Soumettre une habitude au changement est une des choses les plus difficiles au monde.

Par contre, Stella Gibbons préfigure indéniablement une certaine forme de féminisme mais qui est une fois de plus soumise à une sorte de tiraillement entre l'envie de voir la figure de la femme s'émanciper sans pour autant révolutionner une société feutrée et confortable. On pourra toujours trouver que la société dans laquelle Stella Gibbons elle-même vit n'est pas la société de plus basse extraction qui soit. Elle semble être dans une strate plutôt bourgeoise de la société anglaise, travailleuse certes mais pas pour autant populaire. C'est peut-être ce qui fait que, en tant que personne appartenant à une frange plutôt privilégiée de la société anglaise, elle ne lâche pas totalement les chevaux et que la charge n'est que celle d'une brigade légère…

Ce qui n'enlève rien au plaisir de découvrir une auteure passionnante. Je vous le conseille, un soir de décembre, pendant les fêtes, allongé sur un canapé moelleux, les jambes couvertes d'un plaid, un feu dans la cheminée et une tasse de thé, légèrement aromatisé et, selon l'arôme, avec un nuage de lait.

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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Quinze nouvelles dans un esprit british. Ironie, excentricité et humour y sont présents jusque dans les moindres recoins. C'est parfois acide, parfois plus léger mais chacune des nouvelles révèle une vraie tendresse pour le genre humain qui semble souvent perdu...
A déguster au chaud avec thé et shortbread pour accentuer le plaisir!
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ils étaient mariés depuis près de vingt ans. Elle était fatiguée de ce mariage, fatiguée de Peter. Calme, content de lui, dénué d’ambition et de cette grâce de l’insatisfaction qui est la clé du progrès, il avait perdu son individualité pour devenir l’archétype de millions de maris. Mrs Carter allait vivre sa propre vie.
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Il aimait lire, et observer les habitudes de ses semblables, à la fois bizarres et d’un naturel réconfortant. Il avait le sens de l’histoire. Il était capable de s’identifier avec force au passé vénérable de Chesterbourne, à son humble niveau. Il aimait marcher jusqu’aux ruines du campement romain dominant la ville, par une nuit d’été, et contempler à ses pieds les marais obscurs en se demandant l’effet que ce paysage pouvait faire à un soldat romain mort voilà deux mille ans.
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C’était à peu près la cinq millième fois qu’elle brossait le chapeau de Peter, et ce serait la dernière. Ils étaient mariés depuis plus de vingt ans. Elle était fatiguée de ce mariage, fatiguée de Peter. Calme, content de lui, dénué d’ambition et de cette grâce de l’insatisfaction qui est la clé du progrès, il avait perdu son individualité pour devenir l’archétype de millions de maris. Mrs Carter allait vivre sa propre vie.
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Elle n’était nullement choquée par les mensonges de la fillette, mais elle aurait vraiment été curieuse de savoir si elle avait une mère, et si celle-ci avait conscience de l’imagination dont sa fille était dotée. Il semblait à Miss Harting que ces trois enfants avaient besoin qu’on s’occupe d’eux. Malgré leur prononciation cultivée, leurs vêtements chauds et leurs manières charmantes, ils avaient l’air perdus.
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… la chiromancie me rend un peu nerveux. Il me semble parfois que ce n’est qu’un tissu de bêtises, voyez-vous, puis il est question d’un cas où elle s’est révélée véridique, et je ne sais plus que penser.
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