Sitôt terminée la lecture du troisième volume de ‘L'histoire intime de la Vème République, «
La souille », du même auteur, paru en 1995 et « finaliste » du Goncourt la même année ; qui vit le couronnement d'
Andreï Makine pour «
le testament français ».
Noir c'est noir…
Il n'y a plus d'espoir : c'est assurément ce que pense Jésus. Non, pas celui qui marche sur l'eau (quoique ?!), le commis de ferme, un peu l'idiot du village, celui qui va être mêlé à un drame bien malgré lui. Il en sera le spectateur privilégié avant d'en devenir un acteur.
Nous sommes dans la Normandie profonde où l'on retrouve tous les stéréotypes du lieu : Mme Avisse, la châtelaine, Mme Ducastel, maitresse de maison, son fil, Maxime, pas trop finaud, Jésus, un peu demeuré, semble-t-il ; en réalité directement connecté avec la nature dans tout ce qu'elle a de bucolique, mais également de sauvage dans les rapports « prédateur prédaté ». Il y aura des chasseurs, parmi lesquels l'inspecteur de police ; et aussi un sanglier mythique, un grand solitaire.
Ajoutons à ceux-ci des enfants livrés à eux-mêmes ...
Et Epiphanie, le cadeau du ciel. Celle sur qui tous les soupçons vont converger. N'est-elle pas une horsine (étrangère au pays) ?
Noir, c'est noir, disais je : une nature restreinte aux multiples relations de survie dans le monde animal. Une humanité qui tend à l'imiter, agrémentée de tout ce qui la rend détestable aux yeux de Jésus. le style en moins, on se croirait dans un roman d'
Yves Ravey.
Une première découverte d'un auteur que j'avais jusqu'alors limité à son rôle de journaliste un peu (beaucoup) narcissique, mais qui me surprend ici. C'est bon, même si certains passages sont un peu difficiles…