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EAN : 9782915694147
558 pages
L'Insomniaque (01/01/2006)
4.17/5   12 notes
Résumé :

La première partie de cet ouvrage est constituée du manuscrit original des Souvenirs de la guerre d'Espagne, d'Antoine Gimenez. Il y conte tout ce qu'il a vécu au sein de la colonne Durruti, entre 1936 et 1938, sur le front d'Aragon. La seconde partie est consacrée à une étude critique du Groupe International de cette colonne (cantonné à Pina de Ebro), portant sur les principaux épisodes de la guerre dans sa zo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce commentaire concerne l'édition en 2 volumes, + un cd-rom audio, parue en 2016 chez Libertalia.
Le premier volume contient le récit de Antoine Gimenez, le second regroupe le remarquable travail de recherche documentaire effectué par les Giménologues qui permet à tout moment d'illustrer, de manière précise et vivante, le contexte historique et les événements décrits dans le récit.
Ce n'est qu'en 1974 que Antoine Gimenez se décida à rassembler ses souvenirs et à composer son ouvrage; aussi, le second volume s'avère également très utile pour compenser les quelques défaillances, toutes naturelles, de sa mémoire.
Le sujet central de cet ouvrage est bien sûr la Révolution espagnole de 1936 et l'extraordinaire expérience historique qu'elle fut et qu'elle demeure être. Et plus particulièrement le Groupe International qui se constitua en 1936 au coeur de la Colonne Durruti sur le front aragonais (à ne pas confondre avec les Brigades Internationales, plus tardives).
Le récit de Antoine Gimenez est véritablement passionnant, à la fois par son sujet mais aussi parce que son rédacteur a un véritable talent d'écriture qui lui permet de retranscrire son vécu avec une sorte de rare véracité. L'ennui n'y est donc jamais à craindre.
Ce goût du vrai fut d'ailleurs la cause de la publication tardive (2006) de ce livre. La ridicule pudibonderie de certains milieux éditoriaux ne leur permettant pas de concevoir que puissent être mêlés compte rendu historique et réalités du vécu quotidien. Car Antoine raconte, sans aucune gêne, non seulement les affrontements et batailles auxquelles il participa, ses amitiés, mais aussi les diverses rencontres amoureuses qui rythment alors son expérience et en sont d'une certaine manière inséparables. Voilà ce qui continue de heurter les puritains contemporains de tous bords et leur triste conception de la vie.
On rencontre en ce livre, du fait de leur présence sur le front Aragonais et, souvent, de leur appartenance plus ou moins temporaire à la fameuse Colonne Durruti, de nombreux personnages qui acquirent ultérieurement une certaine célébrité ( telle Simone Weil) mais aussi d'authentiques héros et héroïnes révolutionnaires qui seraient restés anonymes sans son existence.
Et puis nous avons là un témoignage de première main de l'existence exemplaire des collectivités agricoles en Aragon entre 1936 et 1937 qui préfigurèrent par leur réussite ce que pourrait être le communalisme mis en pratique. Notons que ce ne sont pas les franquistes qui mirent un terme brutal à cette magnifique expérience mais le militarisme stalinien qui ne pouvait supporter une telle démonstration d'autonomie populaire et de démocratie assembléiste.
Y est également démontrée la terrible lâcheté des démocraties occidentales, Grande-Bretagne et France en tête (pourtant sous le gouvernement du Front Populaire), qui se refusèrent à quasiment toute aide à cette Espagne luttant contre le fascisme et alors même que les franquistes recevaient une aide massive en matériel et en coopération militaire de l'Allemagne nazi et de l'Italie mussolinienne.
Cette lâcheté se paiera au prix fort peu de temps après. Mais le capitalisme et ses représentants divers choisiront toujours le fascisme ou n'importe quel autre régime totalitaire plutôt que le développement d'une authentique révolution populaire qui mettrait fin à son règne. Telle est sa conception de la "démocratie".
Et la leçon reste parfaitement d'actualité.

Accessoirement, on notera tout de même également, aux vues de sa qualité et de son volume, le prix très raisonnable de cette édition présentée dans un très beau coffret.
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Sur le site des éditions Libertalia , 3 critiques de ce livre , plus pertinentes que celle que j'aurais pu écrire sont parues à la fin de la présentation . L'une parue dans le journal " L'ours " n° 461 signée Sylvain Boulouque , la seconde dans le mensuel CQFD n° 145 signée Mathieu Léonard et la troisième dans " le canard enchaîné " de juin 2016 sous la plume de Jean-Luc Porquet . Si vous voulez avoir une juste vision de ce qu'a été la réalité non seulement du combat mais de la tentative d'instauration d'une société libertaire , ce livre et ces trois critiques sont à lire .
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Engagé dans le Groupe international de la colonne Durruti entre le 19 juillet 1936 et le 9 février 1939, Antoine Gimenez raconte. Outre ses faits d'armes et le quotidien de sa vie d'insurgé, il relate également de tout autres conquêtes et nous fait par de ses réflexions, commentaires et analyses. Ce témoignage exceptionnel nous donne à voir, à sentir, ces semaines intenses en Catalogne et sur le front d'Aragon.
(...)
On comprend le drame vécu par ces femmes et ces femmes, animés par un idéal généreux, sacrifiés à l'autel de sombres calculs géopolitiques. Pourtant, près de 40 ans après ces évènements, toujours convaincu, Antoine Gimenez conclut que « seule une société libertaire peut sauver les hommes et le monde. » C'est absolument passionnant.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Les "Giménologues" ont choisit de renommer "Ses souvenirs de la guerre d'Espagne ":-"Les Fils de la nuit". Ils auraient pu tout aussi bien les appeler: Amours-Anarchie ou, L'amour au temps de la guerre d'Espagne.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" Depuis des millénaires , ceux qui produisent se révoltent contre leurs exploiteurs . De la révolte de Spartacus à la révolte russe , les ouvriers , les paysans se sont toujours battus pour bâtir la Cité du Bonheur et ils ont toujours été trahis par ceux en qui ils avaient confiance , quand ils avaient la chance de vaincre l'adversaire . Deux exemples : tout le monde connaît la Révolution française ; pour le peuple français , exploité par la noblesse et le clergé , la république était synonyme de liberté et de justice sociale : " les hommes naissent libres et égaux devant la loi . " Mais quelle loi ? Celle édictée par la bourgeoisie alliée au clergé : " Le patron a remplacé le noble . L'ouvrier et le paysan continuent a trimer . " Mais malgré l'échec dans le domaine économique et social , l'humanité a brisé la plus forte de ses chaînes , la croyance dans le droit divin qui permettait , avec l'aide de Dieu et de sa volonté toute puissante , d'écraser et d'exploiter le peuple . Avec la Révolution française , l'humanité commençait une des dernières étapes sur le chemin de la liberté et de l'égalité entre les hommes . En Russie , les soviets ouvriers et paysans ont chassé la noblesse , le clergé , la bourgeoisie russe , mais ils ont fait confiance à un parti politique et à ses dirigeants qui , une fois au pouvoir , ont réorganisé l'appareil répressif en le rendant plus efficace et plus impitoyable . Grâce à cela , ils ont enlevé aux conseils ouvriers toutes leurs prérogatives . La Russie s'est retrouvée sous la domination d'un nouveau tsar sorti des rangs de la révolution . Le capitalisme a changé de nom . Les richesses de la nation ne sont plus la propriété de quelques familles . Elles appartiennent à l'Etat , ce qui revient à dire qu'elles sont la propriété des dignitaires du parti au pouvoir . En Russie , la dictature du prolétariat est en réalité la dictature du Parti communiste : qui dit dictature dit oppression , esclavage , délation , violence , meurtre pour ceux qui réclament le droit à la liberté , l'égalité économique et sociale ; "
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Si un homme pareil à celui qu'on appelle Jésus vivait de nos jours , en Espagne on le ferait mourir par le garrot , en France par la guillotine , en Angleterre on le pendrait haut et court ...... Jésus , si toutefois il a vraiment existé , était ce qu'on appellerait aujourd'hui un propagandiste révolutionnaire . En effet , qui étaient ses disciples , où trouvait-il ses néophytes ? Dans les couches les plus misérables de la société de son temps : les esclaves , les pêcheurs , les ouvriers . Les massacres , les persécutions prouvent que les idées propagées par ce rêveur , liberté , égalité , justice , faisaient peur aux classes dirigeantes de l'époque . Le nombre des adeptes devint légion . Fuyant les persécutions , les militants se répandirent sur toutes les routes du monde , prêchant leur impossible chimère . Jésus , ce troubadour qui vivait en contant ses apologies au hasard des chemins , devait être un fameux conteur , intelligent et sensible à la misère , pour avoir fait si peur aux bourgeois , au clergé et à l'armée romaine qui occupait sa terre natale et qui ont décidé ensemble de faire un exemple en le crucifiant .
Des hommes sans scrupules , certes intelligents et rusés , profitant de l'ignorance du peuple , prirent la direction de ce vaste mouvement , le transformèrent en instrument d'oppression et d'esclavage librement consenti en organisant la puissance de l'Eglise catholique romaine . Le pouvoir spirituel allié au pouvoir temporel : l'ordre social était sauvé ainsi que les privilèges des classes dominantes . Jésus , ce va-nu-pieds , est devenu le symbole de la soumission , de la résignation à la misère et à l'esclavage ....
Mais Dieu n'existe pas : il est né de l'ignorance des hommes et du besoin d'expliquer des phénomènes naturel dont ils ignorent les causes . L'homme est un drôle d'animal : il a besoin de connaître la raison des choses , et pour expliquer l'origine ou la cause d'un fait qu'il ignore , il invente . Lorsque l'intelligence a commencé à éclore , l'homme primitif s'est posé une infinité de questions pour lui restées sans réponses . Alors il a peuplé tout son environnement de dieux , d'esprits et de démons .
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La société moderne, basée sur l'argent, ne se soucie guère de ce qui est utile et bon pour l'humanité. La société dite de consommation est une immense escroquerie à échelle mondiale : tout y est frelaté, faussé, empoisonné. La publicité pousse les individus à acheter n'importe quoi, crée des besoins nouveaux qui nécessitent encore plus d'argent pour les assouvir. Les êtres humains, hypnotisés par le besoin d'argent, ne s'aperçoivent pas que cette quête sans fin conduit à toutes les catastrophes qui aboutiront à la destruction de la vie. Les détenteurs du pouvoir, capitalistes et politiciens de tous bords, pour asseoir leur emprise sur les masses productives, depuis toujours se sont efforcés de dresser les différentes familles qui forment l'humanité les unes contre les autres : patrie, religion, idéal, tout est bon pour servir de prétexte à l'assassinat, au pillage, au déferlement de la haine, car la haine empêche toujours les individus de raisonner sainement.
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Un prolétaire qui milite dans un mouvement révolutionnaire pour conquérir son droit à une vie plus aisée , s'il a la chance de devenir patron ou rentier , se transforme en bourgeois conservateur .
Les partis politiques suivent le même chemin : républicains , socialistes , communistes , dès qu'ils deviennent majoritaires et prennent la direction d'un pays , oublient leur finalité première pour devenir les plus durs défenseurs d'un régime qu'ils combattaient lorsqu'ils étaient en dehors de l'équipe dirigeante .
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Quand la violence morale et matérielle du système devient intenable, quand le mépris et la morgue se rient de la misère et de la souffrance, alors poussé au désespoir, préférant la mort à une vie d'esclave, un camarade se lève : la bombe éclate, le pistolet claque, un roi, un ministre, un président tombent. Et voila que l'on crie au terrorisme. Non ce ne sont pas nous les terroristes. Les vrais terroristes sont ceux qui par tous les moyens, veulent garder,à leur seul profit, les richesses de la terre.
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