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EAN : 9782081443136
128 pages
Flammarion (22/08/2018)
2.81/5   65 notes
Résumé :
Il est arrivé quelque chose à Pêche. Elle erre dans la rue, du sang coule sur ses jambes, l’odeur de son agresseur lui colle à la peau. Ça lui fait mal de marcher mais elle parvient à rentrer à la maison en titubant et tombe sur une autre réalité cauchemardesque : celle de son cercle familial, qui ne semble s’apercevoir de rien. Ça devient difficile pour elle de trouver le sommeil, et plus difficile encore de travailler quand l’odeur graisseuse des saucisses grillée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Pêche est une jeune fille qui aurait tout pour être heureuse : des parents qui s'aiment et qui l'aiment, un petit frère, un petit ami, Vert, gentil et compréhensif… Mais il y a des événements dans la vie qui font que tout s'écroule. Pêche a dû subir l'inavouable. Un dénommé Lincoln, aux relents de gras et de saucisses, a abusé d'elle. Comment en parler ?
Quel roman ! J'en suis encore toute retournée ! Evidemment, le thème est particulier, difficile, étouffant… Mais le style d'Emma Glass l'est tout autant. Elle a réussi à trouver une écriture particulière, incisive, percutante, mordante, pour raconter cela. Une mise en forme particulière de mots pour raconter des maux… C'est percutant !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Ce petit livre "Pêche" m'intriguait depuis sa sortie l'été dernier, avec des critiques très tranchées même si bien souvent négatives, le sujet et les quelques extraits parcourus ont achevé de me convaincre.

Et bien je confirme que ce roman est unique en son genre et complètement inclassable, avec un style moderne et saccadé, proche de l'oralité. le style frappe d'emblée et, après un petit temps d'adaptation pour ma part, il fut un réel plaisir tant la langue (la traduction ici) et les sonorités sont musicales, rythmiques, évocatrices de sensations quasi physiques.

L'histoire est celle de la jeune narratrice Pêche, qui vient de subir un viol et qui nous raconte son vécu après l'événement, dans un univers ancré dans le réel (domicile familial, amis, études) mais avec aussi une bonne touche de loufoque.

Cette histoire pourrait être qualifiée de conte fantastique moderne, avec une héroïne attachante et, au final, assez forte.

Un tout petit bémol sur les personnages du père et de la mère que j'ai trouvés inconséquents mais surtout malsains, je n'ai pas compris l'intérêt pour l'auteure de créer un environnement familial aussi particulier.

C'est en tout cas un roman original, qui ne peut pas plaire à tout le monde de par son thème et son écriture, mais qui m'aura procuré un très grand plaisir de lecture...
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Cette histoire de viol et de survie après viol est un vrai OVNI littéraire : à la manière d'un conte cruel, terrifiant, glauque, angoissant., Emma Glass nous parle de traumatisme mais en même temps de résilience.

Un roman atypique, une manière détournée de parler de la violence faite aux femmes.

Dès les premières pages on prend comme un uppercut cette écriture très particulière, poétique, rythmique : cette langue musicale pour parler de l'innommable, de l'indicible de cette adolescence brisée et meurtrie.

"Je t'aime Lincoln. Lincoln. Il a un nom et il aime. Je plie la feuille en deux, en quatre, la glisse dans ma poche et de mande comment il a pu se servir de ciseaux avec ses grosses saucisses de sadique. Je frisonne et chasse son ombre de mon épaule. Je vais me concentrer, oublier et penser à Vert."

Emma Glass donne le ton avec un univers particulier loufoque et surréaliste (« Mon ventre ne cesse de grossir et d'enfler, de ballonner. »), dans un état mental qui correspond à celui de Pêche et pensées lancinantes qui créent un rythme et une musicalité particulièrement travaillée, les mots sont choisis, assemblés créant un. Un premier roman à découvrir pour les amateurs d'expériences littéraires ( tout le monde n'y adhérera pas forcément).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est un premier roman que j'ai eu la chance de découvrir en avant première grâce aux éditions Flammarion et Babelio que je remercie vivement.

Une claque... Quelle écriture, un style particulier. Ça passe ou ça casse je pense. J'étais sous le charme dès les premières lignes.

D'emblée, c'est l'écriture très particulière, poétique, rythmique qui m'a emmenée.

Il s'est passé quelque chose de grave. Pêche nous le raconte à la première personne. C'est très fort. Elle nous emmène dans un monde imaginaire où les personnes portent des noms étranges, de couleur, d'objet. Vert, son amoureux, la soutient.

Quelque chose s'est passé... du sang coule entre ses jambes. Elle est rentrée discrètement chez elle et affronte seule l'horreur. On le ressent avec elle, ce mal, ce viol qu'elle a subi.

Mais pas question d'en parler.

A la maison, ses parents amoureux, trop occupés à s'aimer et bébé ne voient rien. Pêche préfère s'effacer pour faire triompher la joie et la vie.

C'est un conte cruel, dur, grave, terrifiant, glauque, angoissant. C'est noir, très noir, très cru.
Pêche nous parle du mal, de son traumatisme mais en même temps cela se veut positif, joyeux car elle veut renaître, se surpasser, vaincre son dégoût, son corps qui change, meurtri. Elle veut vivre surtout et retrouver la joie d'avant. Elle trouvera la force.

Cela risque de ne pas plaire à tout le monde, de diviser mais que la langue est magnifique, bravo à la traduction. C'est un petit OVNI littéraire qui m'a vraiment conquise. Une écriture magnifique, travaillée, les mots sont choisis, assemblés créant un rythme et une musicalité. Un remarquable travail littéraire et un style bien particulier.

Un langage scintillant et un récit qui m'a émue et bouleversée.

Un coup de ♥ pour le style. A découvrir.

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Lorsque Babélio m'a proposé ce livre lors d'une Masse critique privilégiée, je savais que le sujet serait très difficile à appréhender, celui du viol d'une jeune femme. Je l'ai donc débuté en toute connaissance de cause. Dès que je l'ai réceptionné, je l'ai lu en une soirée car il est vraiment court. Malheureusement, cette lecture a été un véritable calvaire.

Pêche est une jeune fille insouciante qui vient de vivre un véritable traumatisme. Un soir, alors qu'elle rentrait chez elle, un homme nommé Lincoln la viole. Sitôt arrivée chez elle, Pêche se soigne seule et cache son état à ses parents. Mais, son bourreau n'est pas décidé à la laisser tranquille…

Comme je l'ai dit en introduction, je l'ai lu d'une traite car j'aurais été bien incapable de me replonger dedans. Déjà pour écrire cette chronique, cela me répugne de le faire. En cause? le style d'écriture, tout d'abord. Composé de phrases courtes et lapidaires, il se veut probablement musical et poétique. Pour ma part, j'ai trouvé cela horripilant! de plus, si je ne dois retenir qu'un seul mot de ce roman sera le dégoût. le dégoût de la scène de viol évidemment, les relents de nourriture exhalés par l'agresseur, la blessure que Pêche doit recoudre seule dans sa chambre, sa solitude car elle n'en parle pas à ses parents et enfin le harcèlement de son bourreau par les lettres qu'elle reçoit et sa présence, la nuit, devant la porte de sa maison. Peut-être, était-ce la véritable intention de l'auteure, celle de choquer son lecteur pour lui faire ressentir davantage d'empathie pour la jeune femme? Enfin, je n'ai pas du tout compris le dénouement de l'histoire. J'ai bien ma petite idée tout de même mais j'ai trouvé cela tellement cryptique que je n'en suis même pas certaine.

Bref, en conclusion, vous l'aurez compris, j'ai absolument détesté cette lecture. Peut-être ce roman trouvera-t'il son public mais il n'est clairement pas pour moi.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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critiques presse (4)
LeDevoir
17 décembre 2018
Emma Glass se met dans la peau d’une adolescente violée, seule au monde avec son corps en charpie et son âme meurtrie. Mais en sourdine, l’héroïne met au point un plan diabolique. Le tout servi par un langage métaphorique inventif, étincelant, et un rythme scandé, qui rentre dedans.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Chatelaine
05 octobre 2018
Comme premier roman, l’écrivaine galloise Emma Glass nous propose une fable saisissante. Pêche est un titre à retenir.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LeMonde
28 septembre 2018
Dans le nouvel espace-temps du traumatisme jaillit un langage du corps, effroyable, que l’auteure convertit en poésie. Lorsqu’elle parle du corps souffrant, Emma Glass, infirmière de profession, sait de quoi il est question.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
31 août 2018
Premier roman pour cette diplômée en littérature originaire du pays de Galles, aujourd'hui infirmière-chercheuse dans un hôpital pour enfants de Londres. L'histoire d'une agression racontée dans une langue poétique, imagée, quasi surréaliste. Une nouvelle auteure à découvrir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je vais bien, Maman, je t’assure. Je la regarde pour voir si elle a remarqué l’auréole rouge entre mes jambes qui imbibe la serviette. Qui flaque. Forme flaque sur le tapis. Maman cligne des yeux en chœur avec les gouttes. Bon, eh bien je vais t’en préparer au cas où t’aies faim après. Elle m’embrasse le sommet du crâne. T’as l’air patraque, Pêche. Elle me pince les joues de ses doigts crochus. Elle se lève et fonce vers la porte. Elle se retourne et me sourit avant de refermer la porte. Ses lèvres ressemblent à la viande que j’ai vomie en venant. 
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Suffoquer. L'odeur. Cette. Odeur. De. Odeur. De porc grillé. De barbecue. Relent de porc qui rentre dans mes narines, m'emplit la gorge. Je suffoque. Suffoque. Suffoque. Il est là. Je cherche Lincoln derrière la vitre. Mais je ne le vois pas. Juste une épaisse trace de graisse sèche sur le goudron gris. Gluante comme de la bave de limace. Comme une limace. Je pense à du sel. Si je lançais du sel sur une limace elle se dissoudrait et mourrait. Si je lançais du sel sur une saucisse, elle aurait meilleur goût.
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Je mets longtemps à me lever. Mes jambes enflées sont toutes raides. Je me tiens au rebord de la baignoire et sors mon corps hors de l'eau. Mes os crissent. Je grimace, ferme les yeux et serre les dents pour contenir les cris. Je me tiens sous le jet et me mets à frotter.
L'eau est grasse maintenant. Ça m'est égal. Je dois me laver. Purger ma peau des rougeurs. Gratter le gras. Le savon m'échappe. Froid. L'eau pique ma peau, perce, transperce, crépite contre mes os. Le sang rouge saigne bleu. Les os tintent, statiques. Froid. Transie. J'arrête la douche. Attrape la serviette. Sors du bain. La serviette n'est pas douce sur ma peau. N'existe pas. je ne sens pas sa chaleur. Ne sens rien.
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J'ai envie de parler. De lui dire des choses. De lui parler. De lui dire ce qui s'est passé hier soir quand je suis rentrée chez moi à pied. J'ai envie de dire des choses mais je ne sais pas comment ordonner les mots. Les phrases dérapent dans ma tête. Salade de mots. Salade de cervelle. Salade de pensées. Salade sémantique. Salade de semence. Ma cervelle en salade. Va, Vert. Vibre et vole.
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Sous l'eau qui mousse je vois mes larmes tomber et fondre dans la bonde. Comme elles je veux couler et décliner. Me noyer. M'écouler. Me fondre. Dans l'ombre.
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