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Les Contes interdits tome 4 sur 35
EAN : 9782897861469
256 pages
Ada éditions (11/05/2018)
3.58/5   375 notes
Résumé :
Une mère désespérée surprenant l’innommable dans le quatre pièces et demie miteux qu’elle partage avec son salaud et leur couple de jumeaux.

Un frère et une soeur télépathes ayant sauvagement perdu leur innocence, avidement convoités par les serviteurs de Satan.

Une adolescente rebelle à l’enfance éclatée servant de guide dans une métropole abritant anges et démons.

Un prêtre et une sorcière cherchant à accomplir la plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 375 notes

A l'origine, Hansel et Gretel était un conte des frères Grimm.
Tout comme dans le petit poucet, quand menace la famine, leur horrible belle-mère demande à son mari d'aller perdre ses enfants dans la forêt. Ca fera toujours deux bouches de moins à nourrir. Mais Hansel retrouvera leur chemin à l'aide de petits cailloux semés tout du long.
En revanche, les miettes de pain, mangées par les oiseaux, ne leur permettront pas de retrouver leur route la seconde fois.
Perdus, ils finiront par tomber sur une maison en pain d'épice et pourront se sustenter et se régaler avec toutes ces sucreries.
Mais cette demeure construite pour attirer les enfants est habitée par une sorcière qui fera de Gretel sa servante, et qui engraissera Hansel comme une oie avant de pouvoir le jeter au four pour le manger.
Mais les deux complices ne se laisseront pas faire. Gretel usera de nombreux subterfuges, profitant de la mauvaise vue de leur geôlière, et c'est la sorcière qui finira brûlée.
Oui, une gentille petite histoire sur le cannibalisme, la pédo-anthropophagie.
Un conte où on dévore des enfants ? Pas de quoi en faire tout un plat !

Les contes interdits sont une série de livres d'auteurs québécois reprenant les contes de notre enfance dans une version plus moderne, plus adulte, et surtout plus horrifique.
Il y en a douze à ce jour : Raiponce côtoie ainsi le petit chaperon rouge, Peter Pan les trois petits cochons et la reine des neiges Hansel et Gretel.
Et si ces romans ne font pas particulièrement dans la dentelle et ne brillent généralement pas par la qualité de leur écriture, leur prix abordable, leurs couvertures magnifiques et leurs thématique intrigante ( comment transposer La petite sirène dans le monde réel contemporain ? ) leur assurent un certain succès.

Ainsi, tout en respectant l'étymologie des prénoms d'origine, Hansel et Gretel seront rebaptisés Jeannot et Margot dans la version d'Yvan Godbout ( également auteur d'un des volumes de la série Cobayes ).
Jeannot et Margot vivent dans la misère la plus totale avec leurs parents : Leur douce mère Alice, attentionnée et protectrice. Et leur affreux beau-père Gaston, stéréotype du gros dégueulasse, brutal, incarnation du mal.
Violeur d'enfants.
"Le chaos s'installe sur le lit aux draps blancs souillés par l'ignominie."

Les deux jumeaux mettront tout en oeuvre pour secourir leur mère, qui elle même a voulu intervenir en comprenant à quel point son compagnon était le plus ignoble des porcs.
Après cette première partie illustrant la cruauté du beau-père, l'amour maternel, le lien qui unit Alice à Jeannot et Margot qui est aussi un lien télépathique, les deux enfants de huit ans ne se retrouveront pas perdus dans la forêt.
Mais livrés à eux mêmes. Dans la maison de la sorcière. Rassurante de l'extérieur ( une église ), elle s'avère être l'antre d'adorateurs de Satan. Parmi lesquels la vieille Ursula et son fils Samaël, et un rottweiler jouant le rôle de Cerbère.

Après une première partie terrible, également marquée par de nombreuses allusions à d'autres personnages de contes ( le petit poucet, le prince charmant, Alice aux pays des merveille, la petite fille aux allumettes ), on sombre dans le grand n'importe quoi avec la préparation d'un rituel risible pour faire revenir l'antéchrist. Hansel et Gretel devient alors une réécriture assez grotesque du conte original, à base de sacrifices humains et de nouvelles relations sexuelles contre nature.

Mais peu importe l'histoire, peu importe la qualité du roman.
Tout ça est secondaire.
Puisque ce livre, devenu pour l'instant en tout cas exclu de toute commercialisation, ayant fait l'objet d'une saisie chez l'éditeur ( AdA ), est devenu tristement célèbre au Québec. Et ce sont surtout ces raisons qui m'ont poussé à braver l'interdiction et à me faire ma propre opinion avant de réagir au scandale médiatique provoqué par la parodie malsaine d'Yvan Godbout.

Voilà ce que prévoit la loi canadienne :
- « tout écrit […] qui préconise ou conseille une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi »;
- et « tout écrit dont la caractéristique dominante est la description, dans un but sexuel, d'une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi ».
Une enseignante sainte-nitouche a été tellement choquée par les passages où Gaston était coupable de pédophilie dans des scènes pas excessivement détaillées mais pas non plus uniquement suggérées qu'elle a porté plainte en 2018. Ca n'était pas la première.
Le 14 mars dernier, l'auteur et le directeur général des éditions AdA ( Nycolas Doucet ) ont été arrêtés. Ils sont accusés de production et de distribution de pornographie juvénile.
Les stocks de l'infâme roman ont été retirés des commerces, saisis chez l'éditeur.
Les deux hommes comparaîtront ce mois-ci devant le tribunal.
S'ils sont déclarés coupables, alors je pourrais être accusé de détenir du matériel de pornographie juvénile puisque j'ai ce livre dans ma bibliothèque. C'est d'une aberration !
Et pendant ce temps, les véritables prédateurs sexuels sont toujours dans la nature, des enfants bel et bien réels vivent ce cauchemar au quotidien sous leur propre toit.

Oui, l'horrible beau-père est bien coupable de sodomie sur le personnage de Jeannot. Il a également souillé Margot, procédant à un ignoble chantage si les gamins de neuf ans refusaient de se laisser faire.
Oui, il y a dans Hansel et Gretel des scènes de pédophilie qui soulèvent le coeur et l'estomac. Dire qu'elles sont dérangeantes serait un euphémisme.
Et oui, conformément à la ligne directrice de la collection, le conte est revisité de la façon la plus horrible qui soit, mais en misant sur le malsain davantage que sur l'hémoglobine.
"Il préfèrerait être prisonnier d'une cage pleine de vipères pour l'éternité plutôt que de sentir à nouveau le membre durci d'un homme forcer le passage de son corps d'enfant."
Alors quoi ? Je conçois que ça puisse mettre très mal à l'aise certains lecteurs ( c'est aussi le but recherché, il faut aussi admettre une forme de complaisance et de surenchère, mais pas de gratuité ), mais on fait quoi alors ? On fait comme si la pédophilie n'existait pas ?
On en fait un sujet proscrit en littérature ? On choisit soigneusement ses mots pour ne pas trop choquer les lecteurs et la censure ? Ou on fait l'autruche en en faisant uniquement un vague concept et quelque chose qui n'arrive de toute façon que dans les autres familles ?

Pour reprendre ce que dit la loi canadienne, Hansel et Gretel ne préconise absolument pas d'avoir une relation sexuelle avec un mineur. Et les descriptions de ces scènes chocs n'ont pas un but sexuel. Elles sont là pour provoquer un dégoût, et certainement pas une érection. Ce que fait Gaston est tout bonnement ignoble, et le personnage antipathique au possible est décrit comme un monstre, une sous-merde.
"S'approchant de Margot, celui qui ne mérite pas d'être considéré comme un homme retire son caleçon."
Mais des Gaston, il y en a dans la vraie vie. Ce qu'ils font aux gosses n'a pas à être édulcoré. Plus ça l'est et plus ça pourrait paraître comme à la limite de l'anodin pour certaines familles.
La France est toujours en pleine affaire Christian Quesada, et je ne parle pas des scandales étouffés par l'église catholique qui devrait peut-être un jour se résoudre à laisser ses hommes d'église se marier pour éviter certains débordements inacceptables.
J'ai lu un article il y a deux semaines sur une gamine de 13 ans abusée, que personne ne voulait croire, et qui a du enregistrer son père en train de lui demander de garder leur petit secret pour enfin être prise au sérieux.
Deux de mes connaissances ont été violées par un membre de leur famille dans leur petite enfance. Elles ont parlé à leurs parents de ce qu'on les avait obligé à faire. Même constat des deux côtés : Les géniteurs leur ont donné une claque et les ont accusé de mentir. C'est tellement plus pratique ! Et qui vit ensuite pendant des années avec un traumatisme enfoui, laissant pourtant des traces ?
Donc au Canada aussi la pédophilie est tabou ? On ne veut surtout pas savoir ? Et si un auteur ose, au lieu d'une claque on le met en prison ?

Et Patrick Senécal aussi devra comparaître devant la justice pour son chapitre se déroulant en Gaspésie ? Ce moment charnière du roman durant lequel Maxime Lavoie perd définitivement toute foi en l'humanité et sans lequel son chef d'oeuvre le vide n'aurait plus aucun sens ?
L'auteur d'Aliss a d'ailleurs déclaré au sujet de cette affaire :"Mettre un roman sur le même pied qu'un criminel qui consomme du matériel pédophile est aberrant."
Je ne peux qu'être d'accord avec lui.
Et Christophe Siébert, dont l'oeuvre pullule de scènes incestueuses, faut-il l'interner ? Parce qu'il décrit un peu trop dans les détails les rapports charnels entre une mère et son jeune adolescent - tueur en série en devenir - dans Nuit noire ?
Ou l'ascension de l'horreur dans sa nouvelle étouffante "Je ne voulais pas mourir", dans laquelle les attouchements d'un père de plus en plus gourmand, de plus en plus odieux, vont progressivement plonger sa fille dans la terreur de ce qui l'attend chaque soir tandis que sa mère ferme les yeux. Etait-ce la peine de donner des détails de ce que cette victime a subi des années durant ? Je le pense. Cette escalade de violence physique autant que psychologique va provoquer la fugue de cette adolescente complétement démolie et sans repères. Qui finira par se suicider. le lecteur devient voyeur contre sa volonté, mais croyez-moi, il n'en n'éprouve aucun plaisir. Bien au contraire un malaise parce qu'on lui met le visage dans la fange humaine en lui disant "Tu vois, la pédophilie, c'est ça. Ca n'est pas juste une vague déviance, c'est répugnant et ça détruit des vies."

Alors même si l'éditeur aurait peut-être du mentionner "Pour un public averti" comme il l'a fait pour ses quatre dernières publications, parce qu'Hansel et Gretel n'a en effet pas à se retrouver entre toutes les mains, il ne faut quand même pas tout mélanger. Yvan Godbout est un romancier, il n'a pas mis de photos d'enfants nus sur le Darkweb, il n'en n'a pas non plus regardées, et il n'a jamais violé personne.
Il n'a pas écrit un livre de cul s'adressant aux pédophiles dans une collection réservée aux adultes perturbés.
Je ne m'insurge pas contre la liberté d'expression parce qu'il faut tout de même certaines limites à celle-ci quand elle bafoue la vie privée d'autrui, et parce qu'il n'est pas question de voir un jour chez mon marchand de journaux des magazines X avec des enfants nus en couverture aux côtés d'autres revues déjà très discutables.
Mais ça n'est pas la problématique ici.

Nul n'est censé ignorer la loi.
Quand un panneau indique que la limite de vitesse autorisée est de 30 km/h, même si on pourrait rouler à 70 sans danger, on respecte la limite autorisée aussi idiote soit-elle.
Mais avouez que la législation canadienne est très floue. Qu'organiser un autodafé de ce roman au nom d'une censure bien pensante nous ramènerait à de sombres heures de notre histoire.
Hansel et Gretel est une histoire qui n'a pour but que de divertir ( et de mettre mal à l'aise ) son lecteur sans promouvoir la moindre religion ou idée politique. Et encore moins la pédophilie.
La justice est en train de mettre une étiquette "Pédophile" sur l'écrivain québécois, qui risque de lui coller à la peau même s'il est finalement jugé innocent.
Ce que je trouve honteux, même si tous ne seront pas de mon avis.

Si Yvan Godbout venait à habiter votre quartier, je suis convaincu que vous l'accepteriez bien plus volontiers que Marc Dutroux.
Et qu'il ne représenterait pas la moindre menace pour vos enfants.


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Ce livre est très riche, surtout rapporté au nombre limité de pages. Rendez-vous compte, vous y trouverez :

- de très nombreuses scènes de viols d'enfants, d'incestes, le tout avec des détails scabreux nombreux mais une certaine limitation dans le descriptif des actes eux-même.
- 2 enfants télépathes (mieux que dans « Shining » donc, deux pour le prix d'un).
- Une adolescente héroïque de 15 ans.
- Un meurtre horrifique de mignon petit lapin (blanc, j'ignore l'importance de ce point mais le précise au cas où).
- Une secte satanique, avec croix à l'envers bien entendu, voulant concevoir le fils de Satan (lors d'un rite bien plus sordide et sanglant que dans « Rosemary's baby », il va de soi).
- Une mère courage un peu dépassée mais tellement déterminée que son incroyable stupidité doublée d'un abyssal aveuglement en deviendrait presque touchant.
- le Necronomicon cher à Lovecraft.
- Des références à des contes, qui se limitent il est vrai quasiment à des noms (« la petite fille aux allumettes » ne se rencontre pas au détour de chaque livre, il faut savoir en profiter).
- Un « parler populaire et enfantin » destiné à renforcer la crédibilité des personnages qui rendrait jaloux, côté réalisme, Georges Sand avec ses paysans : « Je sais que tu m'caches quec'chose Jeannot » … « J'vais devoir te laisser, Margot, j'entends quelqu'un qui s'en vient. On's reparle plus tard ». J'aurais aimé croire à une faille du traducteur mais c'est un livre québécois…
- Des hommes tous pervers et obsédés sexuels, répugnants à tous les points de vue (de toute façon la sexualité ne l'est pas moins).
- Un méchant qui « reprend vie » avec la même énergie que Glen Close dans « Liaison fatale ».
- Beaucoup de violence, des méchants vraiment très, très méchants, des nobles sentiments, de l'héroïsme (chez les gentils : https://www.youtube.com/watch?v=DDRXFtXN8zY )… mais pas de raton laveur hélas.

Bref, je cesse une liste qui pourrait encore se compléter aisément (hélas). le but de cette critique n'est pas (même s'il est possible de le croire) de faire un jeu de massacre, si facile ici, mais de contrebalancer les critiques positives qui ont pu m'amener à lire cet ouvrage, heureusement court (même si pas assez) afin de mettre en garde l'éventuel curieux que j'étais encore il y a peu.

Oui, c'est un livre d'horreur. Oui, il est donc avec des scènes horribles attendues, mais là où d'autres réussissent à donner du sens, à créer un suspens, à ce que l'on s'attache aux personnages nous trouvons ici une écriture pauvre, plate, des personnages vides… Diverses descriptions sont répugnantes, soit mais, plus encore, elles sont ridicules, semblant juste vouloir flatter un imaginaire aussi pauvre que fasciné par la laideur sous diverses formes très convenues (le Mal, le sexe, la violence). Quant à l'histoire, l'auteur lui-même semble avoir renoncé à lui donner sens et accumule pêle-mêle divers « ingrédients » ayant fonctionné ailleurs, le tout sans réel liant. le résultat est pour le moins indigeste et indigent.

Si vous désirez un bon livre d'horreur il n'y a que l'embarras du choix chez d'autres auteurs, idem si vous cherchez du suspens, du paranormal, des histoires touchantes d'enfants... Si, même (chacun ses expériences) vous cherchez un ouvrage catégorisé comme « malsain », il y a tellement plus intense ailleurs !

Musil a écrit "L'Homme sans qualités", et c'est remarquable, Godbout a écrit "Le livre sans qualités" et cela ne l'est pas. Je laisse le mot de la fin à Desproges : « Il est plus économique de lire Minute que Sartre. Pour le prix d'un journal, on a à la fois la nausée et les mains sales ». Ici s'ajoute une benzodiazépine sans ordonnances. Pour autant faut-il toujours aller au plus économique ?

Cet avis, ici sans plus de nuances que la plume de l'auteur, n'engage que moi.
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Je voulais lire ce livre depuis longtemps.
À cause des problèmes qu'a eus l'auteur avec ce livre. Il a été proscrit après une plainte d'une institutrice si je ne me trompe pas.
Les descriptions sont gore certes, l'histoire est ignoble. Mais ce sont les contes interdits modifiés dans l'horreur. Alors l'auteur a joué le rôle qu'on lui demandait… Je n'ai pas était transporté, ni dégoutté… j'ai lu trop d'atrocité pour cela. Mais je pense qu'il y a eu trop de tapage contre l'auteur pour un livre qui ne méritait pas d'être banni, bafoué, incendié comme ce fut le cas.
Je lirais donc d'autres contes interdits et donc d'autres ouvrages d'Yvan Godbout.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Lecture abominable que je ne pourrai jamais terminer tellement il est horrible. Pédophilie, religion, satanisme, détails sordides...on ne m'avait pas prévenue! Je me suis arrêtée à la page 62 avec une horrible envie de vomir. Je ne peux même pas dire âmes sensibles s'abstenir, on a largement dépassé ce stade...Lu pour un défi lecture
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Je viens de terminer le seul conte interdit à avoir réellement été interdit car, le temps d'un long processus judiciaire, considéré comme de la distribution de pornographie juvénile. Certes, quelques passages assez lourds se glissent au coeur de ce récit mais n'est-ce pas ce qu'on recherche en ouvrant ce genre de lecture? Aimer avoir peur ou être tenu en haleine par des éléments fictifs ou en écrire, ce n'est aucunement cautionné la violence de ces textes. On aurait pu piger à travers une panoplie d'écrits, de peintures ou même de chansons pour en faire leur procès car, à mon sens, la cruauté humaine découle dans plusieurs sphères artistiques mais, plus encore, dans la vie et l'histoire de l'humanité elles mêmes. Je suis un fervent lecteur de romans gores/trashs/violents, choisissez le qualificatif que vous voudrez...est-ce que ça fait de moi un pédophile ou un tortionnaire dans ma vie de tout les jours? Je me considère être à l'opposé total de ce genre de personne et pourtant, ces romans me captivent. On aura malheureusement fait de Yvan Godbout et des éditions ADA des martyres à cause d'une succession de vendetta contre la liberté d'expression qu'on a peut-être cru trop permissive au sein des poursuivants. Pourquoi ce livre particulièrement? Certes, on y a glissé des passages de viols d'enfants bon, est-ce que ce genre de lecture est tolérable pour tous? Non!Mais pourquoi ne pas s'être attaqué à un Stephen King ou à un Donata Carrisi

qui ont écrit des choses peut-être pire encore? C'est comme si la vie avait jouée à la roulette russe avec l'écriture noire et que le canon de l'arme s'était arrêté sur ce Hansel et Gretel tant contreversé. le verdict de la court fût sans appel et monsieur Godbout fût acquitté à la fin de cette saga mais, de graves conséquences l'auront affublés lui ainsi que sa maison d'édition; les frais d'avocat, la non publication de plusieurs ouvrages, le jugement des autres, les profiteurs du milieu qui s'en seront servi pour l'attaquer et se faire un peu de publicité, etc, etc...C'est là que se joue le débat pour moi, à la seconde même où l'on commence à demander la censure, on donne un électrochoc à des libertés acquises et on peut se mettre à craindre une dégringolade car, si on le fait pour un livre fictif, est-ce qu'on pourrait aussi commencer à le voir dans la vie de tout les jours? Est-ce qu'on soihaite réellement un régime de contrôle d'information totalitaire comme en Chine ou en Corée du nord où l'on n'a tout simplement pas le droit de s'opposer, ne serait-ce qu'en en débattant autour d'un verre, au régime en place? Veut-on revenir à des pratiques moyen âgeuses de censure au droit de parole? Bref, pour ma part, j'ai trouvé qu'on était loin de ce que l'on décrivait dans certains médias comme une ôde à la pédophilie. On est loin d'une incitation au viol d'enfants et les jeunes jumeaux de cette histoire sont et de loin, ceux avec qui on combat, pour qui on veut lire la suite et qu'on espère victorieux à la fin du récit. Pour ce qui est de l'histoire, j'ai adoré découvrir la plume de Yvan Godbout avec mon premier de cet auteur. L'intrigue est bien menée, cette réécriture se mélange bien à la version originale pour enfant et, on éparpille bien les éléments importants, en prenant soin de ne pas laisser de temps morts. On se sent happé dès le départ et tout de suite, on s'attache aux pauvres Margot et Jeannot, protagonistes de cette haletante aventure. Un bon dosage entre horreur, surnaturel et religion nous y attend. Monsieur Godbout n'est pas non plus tombé dans le piège d'essayer d'en faire trop, d'ajouter trop d'éléments en ne sachant pas comment les rattacher. Au contraire, chaque élément avait sa place et tout était bien ficelé pour nous diriger vers une fin explosive et innatendue. Un de mes co tes interdits préféré jusqu'à maintenant et, une belle découverte en Yvan Godbout de qui je lirai assurément les autres romans, la plupart étant déjà bien en vue dans ma bibliothèque à m'y attendre.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Un sommeil lourd et sans rêves.
Un sommeil sans monstre, mais sans Jeannot Lapin.
Un sommeil ressemblant à la mort qu'elle souhaite sans le savoir.
Un sommeil qu'aucun enfant ne devrait jamais connaître.
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Le chaos s’installe sur le lit aux draps souillés par l’ignominie. Coups, crachats et hurlements s’affrontent dans un ultime combat. À l’étage du dessus, un locataire mécontent frappe lourdement du pied contre le plancher. Le plafond tremble, l’une des ampoules du plafonnier brûle. Au milieu de ce capharnaüm de violence, la petite Margot se recroqueville au pied du lit. Elle ferme les yeux, se bouche les oreilles, se berce d’avant en arrière. Le poison de la peur s’accouple à celui de sa honte, remplaçant le sang irriguant ses veines. Son cœur lui fait mal, son ventre aussi. D’abominables images emplissent sa tête. Elle est trop jeune pour celles-ci, beaucoup trop jeune. Elle voudrait se transformer en poupée de porcelaine pour ne plus rien voir, entendre, ressentir.
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Des gars éméchés ne pensant qu’avec leurs queues. Des hommes défoncés, voulant défoncer. Des salauds sans scrupules,entrant dans sa chambre sans invitation lorsqu’elle dormait à poings fermés. Des bites puantes, elle en avait vu une, puis une autre. Des petites, des croches, des molles, des monstrueuses. Aucune ne s’était privée de la taquiner. De se glisser dans sa bouche pourtant scellée. De se faufiler entre ses cuisses retenues serrées. De s’introduire entre ses fesses qui leur en refusaient pourtant l’entrée. Chaque fois, l’enfant en elle s’effaçait un peu plus, jusqu’à disparaître à jamais une certaine nuit. Une nuit infernale, la plus longue de sa vie.
Une nuit qui la hante et qui l’habite encore aujourd’hui.
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- La nuit durera longtemps, très longtemps... Mais le jour viendra, soyez sans crainte. Même l'enfer n'est pas éternel...
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D'un seul coup, les parois de l'esprit de Jeannot s'effondrent, remplacées par d'opaques voiles noirs. La mort, partout, tout le temps. Elle le poursuit comme la peste, se colle à lui comme une sangsue, jette une ombre dévastatrice sur sa vie. Rien ni personne ne parviendra à éloigner cette salope trop bien agrippée.
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