Le journal d'un fou - Le nez - Le manteau (Edition bilingue)

"Le Journal d'un fou", "Le nez" et "Le manteau", sont trois nouvelles, critiquant la société et interrogeant la nature humaine !
Chacune à leur manière, elles mettent en scène le rapport de l'homme à la société et, dans chaque cas, ce rapport tourne à l'absurde, un absurde différent dans chaque cas, mais un absurde, quand même. Ces nouvelles interroge l'homme, la société, avec une profondeur inouïe, un talent d'écrivain rare. La prose de Gogol est réjouissante, vraiment plaisante et très émouvante, pourtant. le célèbre écrivain russe est l'un des rares écrivains à savoir conjuguer le tragique et le comique-et, avec quel talent !
Dans ces trois nouvelles extrêmement modernes et troublantes, l'auteur des "Nouvelles de Pétersbourg", nous fait réfléchir, tout en nous faisant vivre une vraie expérience littéraire, pleine d'émotions. Il dépeint l'absurdité du monde, de la vie, telle qu'elle est menée, et sa réflexion est magistrales. Ces nouvelles, d'un comique grinçant, sont l'oeuvre d'un humaniste, aux prises avec une conception de la nature humaine et du rapport naturel entre les hommes et la société, qu'il ne saurait admettre et qui, pourtant, s'impose en lui, comme une évidence.
Mais il y a aussi des émotions, dans ces trois nouvelles, une certaine mélancolie parfois, un côté doux-amer. Et c'est, ce pourquoi, ces nouvelles marquent. Elles demeurent inoubliables, unique, intemporelles, et-c'est le privilège des grandes oeuvres-, survivent par-delà le temps et par-delà les modes, car elles ont toujours quelque chose à nous dire et car elles nous émeuvent et nous troublent toujours, car elles sont assez riches, assez complexes, assez protéiformes, pour survivre, au-dessus des modes.
Des chefs-d'oeuvre !

Sûrement un des livres de fantastique les plus déroutants que j'ai lus, ce recueil proposent trois contes tout aussi loufoques les uns que les autres.

Le premier se présente sous forme de journal tenu par un jeune homme qui décrit son entourage et son affection pour une jeune femme, qu'il décide d'espionner par le biais de sa chienne. En effet, notre fou est persuadé que la chienne entretient une correspondance avec un autre cabot, et s'empresse de la lui substituer pour assouvir sa curiosité sur sa maîtresse.
Le cadre est posé, l'irrationnel sans limite et la folie incontrôlable.

Le second conte narre l'extraordinaire aventure d'un bureaucrate important, qui se réveille un matin et a la surprise de découvrir que son nez a disparu, enfuit sous les traits d'un conseiller d'état factice. S'ensuit une longue poursuite à la recherche de son nez qu'il tente désespérément de retrouver.

Le recueil se clôt sur le troisième texte, sûrement le moins fou de tous, révélant l'absurde vie d'un homme intéressé uniquement par son travail de copieur, et qui sombre dans une aliénation des plus complètes dès lors qu'il doit acheter un nouveau manteau, qui lui permet dès lors de goûter aux délices de la société saint-pétersbourgeoise. Bonheur éphémère...

Totalement fantastiques, ces trois petits contes semblent les témoins d'une imagination sans borne et d'un goût pour l'étrange et les méandres de la folie ; si la lecture est agréable, elle n'en laisse pas moins un arrière-goût de perplexité absolue.