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Journal des Goncourt - Bouquins tome 2 sur 3
EAN : 9782221059449
1292 pages
Robert Laffont (31/12/1989)
4.86/5   7 notes
Résumé :
Fresque détaillée du temps des frères Goncourt. Dès le début de leur carrière littéraire, ils ont consigné quotidiennement les rencontres qu'ils ont faites, ce qu'ils ont entendu, livrant ainsi un portrait sans complaisance de leurs contemporains.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce second volume du journal des Goncourt appelle les mêmes remarques que le premier, mais des événements surviennent qui en changent la nature : d'abord, la mort du frère, qui laisse le diariste seul, ensuite, la guerre de 1870, la proclamation de la République et la Commune, quand les soubresauts de l'histoire viennent perturber la vie littéraire qui est ici racontée, décrite et moquée. le livre gagne en douleur, peut-être en profondeur, sans rien perdre de sa drôlerie (occasionnelle) et de son acuité, ni de cet art du style qui l'a rendu célèbre. le seul reproche que l'on pourrait faire à cette utile édition est l'absence d'une table des noms propres, travail titanesque certes, mais qui aurait été précieux pour guider le lecteur sélectif vers certains passages, et l'aurait aidé à voyager à travers cette chronique artistique, politique et littéraire qui va de 1855 à 1886.
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Certainement l'une de mes meilleures lectures de l'année : clarté et finesse d'écriture, capacité à traduire les sentiments, descriptions de la nature ou des personnes d'une justesse et d'une précision époustouflantes, anecdotes croustillantes, etc. Seul leur mépris des classes populaires m'a gêné...
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il se pourrait bien que ce grand 89, que personne, même parmi ses ennemis et ses antagonistes, n'aborde dans un livre qu'avec toutes sortes de salamalecs, ait été moins providentiel aux destinées de la France qu'on ne l'a supposé jusqu'ici. Peut-être va-t-on s'apercevoir que depuis cette date, notre existence n'a été qu'une suite de bas et de hauts - de hauts, quand un homme de génie se trouvait là par hasard -, une suite de raccommodages de l'ordre social, forcé de demander à chaque génération un nouveau sauveur. La Révolution française a tué la discipline de la nation, a tué l’abnégation de l’individu, entretenue par la religion et quelques autres sentiments idéaux. Et ce qui avait survécu de ces sentiments, notre premier sauveur l’a achevé avec la phrase de son premier ministre : “Enrichissez-vous!”, notre second sauveur avec son exemple et celui de sa cour qui disait : “Jouissez!”. Et quand toutes les religions étaient bien mortes, on faisait, par le suffrage universel, du sentiment destructif et désorganisateur du bas de notre nation la véritable souveraineté française.
Quatre-Vingt-Neuf eût pu inaugurer le gouvernement d’un autre peuple, d’un peuple aimant sérieusement la liberté et l’égalité, d’un peuple instruit, jugeur, de libre examen. Mais pour le tempérament sceptique, blagueur et gogo de la France, Quatre-Vingt-Neuf me semble destiné à devenir le régime mortel.
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L'homme de la Haute-Marne, le paysan épais et retors, aux petits yeux des animaux qu'il émasculait, est là, avec son fils à l'air d'un Jeannot de village, et sa femme tout en noir, de ce noir roux des vieilles tentures des Pompes funèbres, enserrant l'argent, qu'elle a l'air de couver entre ses cuisses, dans un sac de cuir. L'argent sort tout chaud de la femme, qui le suit d'un regret fauve, et pendant que le visage du fils prend un sérieux consterné, l'émotion de l'argent sortant à jamais du sac, tressaille dans les lobes des grandes oreilles du père.
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Au fond, rien ne m’intéresse plus, il me semble que je ne suis plus un contemporain. […] J’ai comme le sentiment d’être déjà mort ! 

(Le 2 mars 1872, Théophile Gautier avoue à ses amis Edmond de Goncourt et Ivan Tourgueniev, qui dînent avec lui chez Flaubert, sa lassitude.)
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L'envie - et l'envie du haut en bas de la société -, c'est la grande maladie nationale. J'ai eu un oncle très riche et très avare, qui aurait donné de son argent - et pas mal - pour voir tomber du ministère Lamartine, qu'il ne connaissait pas du tout.
Cet oncle était le représentant de la grande bourgeoisie française, qui souffre des poèmes créés par les poètes, des victoires gagnées par le général, des découvertes mises au jour par le savant. Car, en effet, toute la notoriété, tout le retentissement, tout le bruit glorieux qui se fait en France, autour d'un nom français, semble se faire au détriment de tous les français. A toute affirmation d'une supériorité, chacun, en France, jaunit un peu et chacun sent l'ictère rongeur mordre à son foie jaloux.

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1885. Je souffre peut-être pour la première fois depuis la mort de mon frère de me trouver seul. Quand je faisais des romans, que je créais des personnages, ma création me tenait compagnie, faisait une société, peuplait enfin ma solitude - je vivais avec les bonshommes et les bonnes femmes de mon bouquin. L'histoire avec ses personnages défunts ne vous donne pas cette illusion, cette hallucination, si vous voulez.
p. 1166
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