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EAN : 9782081333123
313 pages
Flammarion (27/08/2014)
4.75/5   2 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Flammarion - 08/2014)
ISBN : 9782081333123


Le collège unique a quarante ans. Il est le symbole d'un espoir, d'une utopie éducative et d'un désastre. Il est tentant de l'abandonner. Ce serait inacceptable - comme renoncer à une promesse démocratique : propose-t-on de rétablir le suffrage censitaire quand les résultats des élections déplaisent ?

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est un plaidoyer pour le collège et le témoignage d'une enseignante d'histoire-géographie qui aime son métier et... ses élèves quels qu'ils soient. Sur un ton plein d'humour, l'auteure parle de sa réalité du collège, de son amour de transmettre mais aussi de la réception de ses élèves face à cette transmission du savoir. Elle emploie des codes actuels qu'ils peuvent comprendre pour rendre vivante leur compréhension de l'Histoire. Mara Goyet savoure ces instants où les élèves réagissent à ce qu'elle leur enseigne de manière inattendue mais riche d'enseignement pour elle aussi. J'ai eu 2 fous rires en lisant deux anecdotes qui se sont déroulées avec ses élèves (l'intrusion d'une mouche en cours, la mouche du chaos, et son pull qui "a peluché sa mère"...). Mara Goyet a une manière de tourner en dérision une situation telle que c'est à mourir de rire. Et pourtant son livre est rempli de sensibilité, de lucidité et de bienveillance sur ce qu'est le collège aujourd'hui. Cet ouvrage est paru en 2014 mais il est toujours d'une criante actualité car rien n'a beaucoup changé au collège malgré toutes les "grandes" réformes qu'on veut lui imposer... Mon seul bémol : le titre. Il ne correspond pas au message du livre. J'aurai plutôt écrit : « La naufragée du C - Plaidoyer pour le collège ». "La naufragée du C" est un clin d'oeil à un cours que l'auteure a donné à ses élèves mais je ne vous en dis pas plus. Lisez le livre.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai passé mes dix premières années d'enseignement à refuser de déroger. J'ai tenu dur comme fer à être un enseignant digne, droit, ferme. Cela m'a demandé beaucoup de contorsions, d'efforts, de souffrances. Puis j'ai compris: l'essentiel n'est pas de refuser de déroger mais de s'interdire d'abdiquer. D'abdiquer sa responsabilité.
En face de soi, au cours de sa carrière, on a quantité d'élèves. Certains, parmi eux, un petit nombre (mais cela suffit à vous miner, à vous décourager), ont un comportement impossible, abominable, pervers, manipulateur. Ils vous roulent dans la farine, ont un certain talent pour la victimisation, ruinent des tonnes de cours, repèrent vos failles, celles de vos collègues. Leur présence finit par diffuser un malaise, le sentiment de quelque chose de scandaleux. A vrai dire, sans eux, tout irait mieux. Ils nuisent, non seulement à leur propre scolarité, mais aussi à celle de leurs camarades, au travail de leurs professeurs, à la vie d'un établissement. C'est intolérable. [...] Il faut dire qu'il n'y a souvent pas grand chose à faire. On n'aurait peut-être pas pu espérer mieux. Il y avait cependant une possibilité de faire un peu autrement. Se sentir responsable de cet élève jusqu'au bout. Se sentir son professeur, malgré lui, malgré nous, malgré tout. Cette attitude responsable n'est en rien une forme d'empathie, de mièvrerie, d'angélisme ou de sadomasochisme. Elle ne se traduit pas, dans un premier temps, en acte mais en esprit. C'est un axe, une idée régulatrice qui, à terme, pourrait quand même changer un peu les choses, nous permettre de sortir de cette logique d'exclusion, de rupture, d'affrontement qui occupe encore trop de place dans l’Éducation nationale.
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Dans l'attente d'une véritable formation des professeurs, digne de ce nom, les établissements difficiles vous apprennent, sur le tas, souvent dans la douleur, à peu près tout du métier. En accéléré. Une fois que vous êtes passé par là, vous savez presque tout faire: surveiller un couloir, faire cours, essayer de régler le chauffage, faire cesser une amorce de chahut au dernier rang, expliquer un mot difficile, lutter contre un néon récalcitrant, être sympa, ne pas être sympa, régler mille sortes de conflits différents. C'est aussi un haut lieu d'innovation et d'imagination. Une fois que vous avez compris qu'être enseignant ce n'est pas filer son cours à la becquée, il faut trouver dans l'urgence, tous les moyens possibles pour faire le programme de manière inventive et pertinente. ON tente, on essaie, on se plante, mais on continue et on finit par faire des cours originaux, étranges, qui passent.
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Ah, aussi, débarrassons-nous de la question qui tue-qui fâche! Je suis pour le collège unique. Une fois que l'on a donné la possibilité à tous les enfants de suivre le même enseignement, il n'est pas possible, pensable de revenir en arrière. Donner, c'est donner. Ce serait une terrible régression démocratique. Ce serait comme rétablir le suffrage censitaire sous prétexte de faire barrage au vote Le Pen un peu trop fréquent dans les milieux défavorisés. Ce serait comme réinstaurer les premières classes dans le métro parce que certains nous gênent, écoutent la musique trop fort, mettent leurs pieds sur les sièges et perturbent notre voyage. Oui au collège unique, c'est une question de principe.
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Si nous voulons savoir que faire pour que nos élèves progressent, nous devons d'abord, quelle que soit notre « option » ou « orientation » pédagogique (je me sens très queer en ce domaine), savoir qui ils sont et ce qu'ils font. Les élèves ne sont pas des pages blanches, ils sont tout imprégnés de leur époque, de leurs références, de leur génération. C'est à condition de les décrypter que l'on saura à qui l'on s'adresse (ce qui est une forme de tact!) et ce qu'il convient de faire pour que ça marche.
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Videos de Mara Goyet (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mara Goyet
Dans le cadre de la Semaine PhiloMonaco 2023
Présenté par Raphael Zagury-Orly Avec Mara Goyet, écrivaine Cécile Ladjali, enseignante Judith Revel, philosophe
«Apprendre est une expérience: tout le reste n'est qu'information», disait Albert Einstein. Expérience complexe, en vérité, au sens où elle met en jeu les facultés de chacun(e), les savoirs et la volonté, les besoins et les désirs, les émotions, tantôt propulsives (curiosité, satisfaction, joie de la découverte) tantôt répulsives (fatigue, ennui, désintérêt, sentiment d'échec), sinon la personnalité entière de ceux et celles qui sont là pour apprendre, et qui d'une manière ou d'une autre transmettront à d'autres les connaissances dont ils acquièrent la maîtrise, et ceux et celles qui sont là pour enseigner, et qui d'une manière certaine continuent, en le faisant, à apprendre. Ce qui est certain, c'est qu'apprendre ne s'accomplit jamais sous la contrainte, la peine ou la punition, et ne peut être que «philosophie», amour du savoir – car on n'apprend rien s'il n'est aucune appétence, aucun goût pour savoir, si l'on n'éprouve aucune joie à élargir le champ de ce qu'on sait. Arriverait-on à inculquer de force quelques connaissances chez l'enfant ou l'élève, qu'elles disparaitraient progressivement si elles n'étaient alimentées, ensuite, et toute la vie durant, par le goût, l'envie, le désir, le plaisir, la volonté de continuer à apprendre. Mais comment créer cette faste «prédisposition» si elle n'existe pas, si elle est enterrée sous l'ennui, la distraction, la démotivation, des sollicitations autres, sources d'inattention? de quels atouts disposent parents et éducateurs pour faire naître l'envie d'apprendre?
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