L'approche des fins du capitalisme de
David Graeber est essentiellement anthropologique. S'appuyant sur les nombreuses études de cette science de l'humain en ses différentes manifestations, il met en lumière que le capitalisme n'a rien du "naturel" auquel il prétend - que rien chez les êtres humains ne les prédestine à cette forme d'organisation sociale qui se révèle bien plutôt comme un reniement complet de notre humanité. Pour parvenir à ses fins, le capitalisme n'a jamais fait que poser des bornes pour circonscrire l'activité humaine dans la logique idéologique qui est la sienne, celle des possesseurs du capital justement; celle de leurs vues bornées et de leur égoïsme mesquin dont chacun peut mesurer désormais les effets désastreux à l'échelle de notre planète. Au point que les "fins du capitalisme" semblent de plus en plus s'assimiler à notre propre fin.
On mettra utilement cet ouvrage en relation avec celui de
Pierre Clastres "La Société contre l'État : Recherches d'anthropologie politique"