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EAN : 9791034751358
160 pages
Dupuis (07/02/2020)
4.09/5   156 notes
Résumé :
Il arrive qu'on se suicide sur un malentendu. C'est l'heure du rapport : un "code rouge" pour Karmen. A Palma de Majorque, la jeune femme avec ses cheveux roses et ses taches de rousseur, habillée d'une combinaison noire de squelette pénètre dans l'appartement d'une coloc étudiante. Elle se rend tout droit à la salle de bain où Catalina s'est taillé les veines.
Dans l'instant suspendu entre la vie et la mort, l'introspection commence pour la jeune fille et s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Une bande dessinée très riche en couleurs, avec des dominantes de rose et de bleu pâles, des planches très soignées, immenses pour certaines, très variées dans leurs dimensions, illustrant de manière originale le sujet traité, celui des instants suivant la mort, pour lesquels nous imaginons des possibilités variées selon nos convictions, incertitudes ou besoin de rêve ultime.

Le sujet est donc bien appréhendé, déjà par les couleurs, qui sont plutôt celles de la vie que de la mort. Il est aussi décortiqué au travers de réflexions métaphysiques distillées tout au long de l'histoire que l'on pourrait résumer : que faisons-nous ou qu'avons-nous fait de nos vies?

Et l'ouverture sur tout ce que l'on voudrait réparer ou améliorer, particulièrement dans la relation aux autres est également bien amenée, malgré la légèreté du ton, l'aspect fantastique ou à tout le moins ésotérique de cette belle fable de la vie après la vie.

Les deux personnages féminins tiennent très bien leur rôle, débordant toutes les deux d'empathie, souvent dissimulée sous la carapace de la destinée.

Et puis, de très beaux dessins de Palma de Majorque viennent donner une réalité très esthétique à cette histoire qui aurait pu se situer finalement n'importe où, le choix de l'auteur étant superbement illustré.


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Une mise en page pop
« Karmen » reprend le thème d'« Essence » de Benjamin Flao : un ange vient accompagner une âme pendant les quelques secondes qui séparent de vie à trépas. Si la vraie héroïne de l'album est Catalina, Guillem March a souhaité insister sur le côté ésotérique de l'aventure en faisant de l'ange l'héroïne éponyme de son album et en la mettant en avant sur une couverture d'un rouge claquant : rouge comme le sang qui s'écoule de la jeune suicidée, rouge comme le code, rouge comme la passion aussi. Karmen (avec un K comme Karma) est présentée dans une étonnante pose de contrition : elle ne regarde pas le lecteur et a la tête baissée comme prise en faute. Sa chevelure rose et sa combinaison de squelette donnent l'impression qu'elle porte un déguisement d'Halloween. le rose adoucit la violence de la couleur du fond et donne du peps. Cette couverture attire l'oeil. On ne sait pas trop vers quelle histoire nous allons être embarqués d'autant que la quatrième de couverture est énigmatique : elle ne montre que l'héroïne en plein vol, sur trois vignettes, entourée d'autres gens. On a donc envie d'en savoir davantage.
La mise en page est tout aussi détonante et surprenante : styles et format des cases varient. Il y a des pleines pages et même des doubles pages qui s'affranchissent du gaufrier. Les fonds ne respectent pas la tradition non plus : ils sont souvent en couleurs. La première page est très intrigante et ressemble à un tableau de Pollock passé sous le pinceau pop d'Andy Warhol ! Elle est reprise à la 4eme. Seul le récitatif change et l'on comprend qu'on a affaire à une sorte de prologue.
Une oeuvre entre poésie et dynamisme
Le prologue met en place des flashbacks qui seront explicités par la suite. La juxtaposition et l'ellipse pourraient perdre le lecteur mais l'on comprend qu'à chaque fois ces épisodes concernent Catalina et son ami d'enfance Xisco. L'arrivée de Karmen et son rôle sont très bien expliqués également par le raccourci : on voit Catalina assise à discuter sur les toilettes de la salle de bains et quand elle sort en compagnie de Karmen, son corps inanimé est dans la baignoire rouge de sang. Au départ, l'histoire peut paraître étrange par ce mélange des genres : l'auteur hésite entre une chronique amoureuse et une histoire fantastique. L'album est volumineux (160p) et séparé en 4 chapitres de longueur très inégale ; C'est d'ailleurs le reproche principal que je lui ferai : un déséquilibre dans la composition. La promenade à Majorque de Catalina et Karmen est trop longue et pas assez rythmée. On a l'impression que March se fait un « trip » de dessinateur au détriment de l'histoire. Les trois autres chapitres : ceux de l'introspection, de la rencontre des autres, de la résolution du quiproquo amoureux et de la confrontation de Karmen et des fonctionnaires de l'au-delà paraissent, au contraire, trop courts pour brasser tant de thèmes.
Certains dialogues sonnent un peu creux aussi mais l'album a cependant un atout indéniable et de taille : son dessin !
Les couleurs sont plutôt pastel. Ce qui surprend vu le thème. Les décors sont particulièrement soignés et réalistes et permettent d'accorder plus de crédibilité à cette histoire fantastique. Certaines planches deviennent abstraites. Il y a de très beaux effets de transparence et de superposition. March rend un vibrant hommage à sa ville natale : on voit Palma de Majorque sous tous les angles … et l'héroïne aussi. L'auteur réussit l'exploit de ne pas tomber dans la grivoiserie alors que Catalina se promène nue tout le temps. Les prises de vue et les perspectives alors qu'elle vole accompagnée de son ange gardien au-dessus de la ville sont très inventives.
March a travaillé pour les comics et ça se voit dans sa façon d'accélérer ou au contraire de ralentir le mouvement. Il mêle poésie et dynamisme. Il aurait été impossible de publier ce roman graphique en noir et blanc tant la couleur (en collaboration avec Tony Lopez) est importante pour le ressenti du lecteur. Les fonds multicolores permettent d'isoler les séquences « fantastiques » tandis que le fond blanc ramène les lecteurs dans la réalité. Les couleurs joyeuses permettent également de donner une tonalité optimiste voire « feel good » à l'ensemble.
Portrait d'une génération perdue
Je ne suis pas particulièrement fan du personnage de Karmen. Son côté frondeur, iconoclaste est un peu trop appuyé dans ses dialogues et ses attitudes à la limite du scatologique parfois. L'ange de Wim Wenders dans « les ailes du désir » avait bien plus de classe ! Mais en revanche j'ai bien aimé la description de Catalina. Sa présentation est assez subtile : elle apparaît réservée, inhibée et malheureuse et égocentrique…plutôt antipathique au fond. Karmen la « débloque » lors de leur vol au-dessus de la ville : elle s'émancipe en s'affranchissant par son invisibilité du regard des autres et en devient plus légère au propre comme au figuré ! Mine de rien l'auteur en dit beaucoup sur une jeunesse qui vit une situation précaire (Cata habite en colocation par défaut car elle « ne trouve que des contrats de merde »), sur la désocialisation, la dépression, la difficile mutation vers l'âge adulte et le besoin d'être à l'écoute les uns des autres.

C'est donc une oeuvre un peu brouillonne, qui aurait gagné à être élaguée (tandis que son carnet graphique aurait lui tout intérêt à être plus fourni : 3 pages c'est mince !) mais qui fait preuve de beaucoup d'inventivité surtout au niveau du graphisme. On espère que ce coup d'essai se transformera en coup de maître au prochain album. En tous cas, le potentiel est là !
#NetGalleyFrance # Karmen
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C'est avant tout la couverture qui m'a attiré, je sais, c'est primitif, mais ça match bien parfois…
Et là, ça l'a vraiment fait… Les rêves sont parfois le prisme de nos angoisses, désirs les plus enfouis… Ainsi débute Karmen, représentation de la mort, assez badasse et franchement drôle, qui vient cueillir Cataline qui a décidé d'en finir avec la vie…
Les planches sont sublimes avec les tonalités de roses et bleus, apportant une luminosité incroyable, oscillant entre l'ambiance douce, intimiste et l'explosion des couleurs, comme un pendant aux sentiments contradictoires que traverse Catalina.
Palma de Majorque est magnifiée avec des plans en plongés, permettant de visualiser la ville sous tous les angles.
Une BD qui navigue entre réalités et rêveries, entre les joies et les peines, pour mettre l'accent sur la beauté de la vie. Catalina fait un voyage entre la vie et la mort et je me suis baladée à ses côtés, pour mon plus grand plaisir. C'est à la fois surréaliste, avec une touche de légèreté, drôle et profondément humain.


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Le graphisme est méticuleux, réaliste, teinté d'une indéniable sensualité, on pourrait penser à Milo Manara, mais cette sensualité n'est ici pas du tout au service d'un voyeurisme ou d'un érotisme stéréotypé, c'est juste sensuel et grave. Les couleurs sont dans les tons roses et bleus, cela donne une ambiance feutrée et sourde, ce qui coïncide judicieusement bien avec le ton de l'histoire. Certaines planches deviennent abstraites, l'architecture se tord, Palma de Majorque est vue sous tous les angles, c'est assez impressionnant.
Concernant l'histoire, on pourrait penser à une revisite du thème du film Ghost, sans l'aspect mélo sirupeux, il est question de passage vers la mort, de moment où le mort erre encore dans le monde réel pour régler une dernière question.. Cette interprétation de la mort nous fait découvrir une histoire d'amour complexe avec des personnages touchants, imparfaits, et on ne tombe jamais dans la bleuette naïve. C'est un sujet périlleux, pourtant, Guillem March arrive à maintenir un équilibre précaire et il s'en sort magistralement.
J'ai trouvé cette bande dessinée belle et forte, dans une thématique pourtant très risquée.
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On dit souvent que lire est synonyme d'évasion. Pour certains, le besoin d'évasion est tellement grand, qu'ils commettent parfois l'irréparable en s'ôtant la vie. Karmen, à travers le suicide de Catalina, nous permet, de nous évader, pendant le temps de sa lecture, vers un après, léger et grave, coloré et sombre, une mort croquée de manière douce, poétique et sensuelle.

L'histoire que nous conte Guillem March dans Karmen, est avant tout celle de Catalina, qui, nue dans sa salle de bain, après s'être taillé les veines, à demi consciente, voit débarquer une jeune femme dans un costume de squelette, qui danse et sans pudeur, utilise bruyamment ses toilettes. Cette dernière, Karmen, l'invitera à aller se promener dans la ville. Une promenade, qui lui fera prendre conscience de son geste et peut-être de son erreur…

Les premières planches de cet album, sont assez déroutantes, on se demande où l'on met les pieds, mais très vite, par la qualité des graphismes et la profondeur du récit, nous nous retrouvons embarqués dans cette histoire, un brin philosophique, oubliant ce qui nous entoure.

Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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critiques presse (1)
BDGest
03 mars 2020
Guillem March signe un album étrange avec un scénario aux airs d’auberge espagnole où les considérations sur le suicide, les erreurs de l’existence, la destinée, l’amour, les autres, les choix manqués, le productivisme, la réincarnation… s’entremêlent avec une pointe de confusion. Parfois maladroitement, il arrive cependant à donner de la cohérence à un récit trop riche.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas que j'aime la solitude. Je ne suis pas à l'aise avec les gens. Chaque fois que je suis arrivée à ce que quelqu'un me connaisse vraiment, il a fini par me décevoir. Et je me renferme toujours un peu plus.
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Il arrive que le rêve reste clair et nous laisse une sensation de réalité pendant quelques secondes après le réveil, le temps que l'esprit désorienté s'adapte à son nouvel état de veille. Puis, rapidement, son souvenir devient de plus en plus confus et fragmenté, jusqu'à ce que nous l'ayons complètement oublié.
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Certaines sensations peuvent donner naissance à un état d'esprit qui dépasse le réel.
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Tu es une fauteuse de troubles, une voix dissonante. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te remplacer et te surveiller personnellement. Au moindre dérapage… Tu sais ce qui arrive aux fonctionnaires écartées
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Comme la cerise sur le gâteau : elle est petite et à part mais elle compte aussi. Et c'est la partie la plus douce.
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