Savez-vous que 1896 fut l'année internationale des nuages, et que cette même année vit la publication du premier atlas les concernant ?
Ils ont toujours été au-dessus de la tête des hommes, mais il a fallu attendre 1802 pour qu'un pharmacien anglais, un Quaker, du nom de
Luke Howard propose lors d'une de ces conférences si nombreuses à l'époque, une classification. Son discours enflamma l'assistance. Alexander Tilloch qui dirigeait une publication périodique y assistait et proposa tout de suite au conférencier de publier son texte : Sur les modifications des nuages. Car là réside les difficultés avec ce phénomène de la nature, c'est qu'ils sont en perpétuel changement. Ce qui n'empêcha pas notre météorologue amateur de repérer que tous les nuages appartiennent à l'une ou l'autre de ces catégories : cumulus, stratus, cirrus, nimbus, certains relevant de deux à la fois : cumulostratus, cirrocumulus, cirrostratus… Il inventa aussi une sorte de sténographie, accordant un signe à chaque type afin de rendre plus brève la prise de notes lors des relevés pluri journaliers.
Auparavant la description tenait plus de la poésie que de la science. Howard s'inspira de la classification de Linné pour les plantes, et nomma les nuages en latin, afin que la reconnaissance en soit internationale. Ces noms auront beaucoup de mal à s'imposer, certains continueront à parler de nuages pommelés, en balayeurs, attroupés... C'est le cas de Lamarck qui à la même époque cherche lui aussi à inventorier les nuages mais sans que ses recherches passent à la postérité.
L'auteur présente non seulement cette « invention » mais toute la biographie de
Luke Howard et restitue l'ambiance scientifique de cette période. Howard aura entre autres pour admirateur
Goethe, qui lui consacrera un poème. Constable également, dont les peintures donnent une grande place aux ciels. le livre évoque aussi Beaufort et son échelle des vents.
Deux petits encarts de gravures, dessins ou peintures agrémentent l'ouvrage.
Si le second chapitre, une brève histoire des nuages, peut sembler à certains, dont moi, un peu rébarbatif, il ne faut pas pour autant reposer le livre sur une étagère, la suite est tout à fait agréable à lire.