AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070739332
140 pages
Gallimard (04/10/1994)
3.72/5   63 notes
Résumé :
Dans une lettre adressée à Pierre Seghers, Hardellet faisait de Lourdes, lentes... "une belle histoire d'amour en été et de truites pêchées". Une histoire d'amour sans doute, mais aussi un récit qui célèbre les femmes bien en chair, lourdes et pulpeuses comme les sculptures de Maillol, et plus particulièrement Germaine, personnage féminin que Hardellet avait déjà plusieurs fois évoqué, avec laquelle le narrateur vit sa première expérience sexuelle.

L... >Voir plus
Que lire après Lourdes, lentesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 63 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Après avoir dépassé le seuil du jardin de André Hardellet, me voici à oser franchir la porte de son intimité. Il n'y a qu'un pas entre les deux univers…qu'un pas entre l'onirisme luxuriant et verdoyant et la luxure ondoyante et fébrile. Au moment où nous célébrons les 100 ans de la naissance de Brassens, cet érotisme qui, au début des années 70, a choqué au point de déclencher un procès, épouse à merveille cet esprit anti-conformiste qui animait le chanteur, ami de Hardellet. Me vient à l'esprit d'ailleurs ces quelques mots : Quand je pense à Fernande…

Et soudain je comprends…je comprends pourquoi dans « le seuil du jardin » André Hardellet avait eu cette idée incroyable d'appeler de ses voeux une machine à rêver vrai, la fameuse machine de Swaine. Son rêve, son obsession plutôt, était de pouvoir revivre certaines scènes du passé, revivre réellement pas juste se souvenir, revivre comme si on y était de nouveau. Pour lui en l'occurrence revivre ses premiers émois amoureux et sexuels à l'âge de 12 ans avec sa bonne de 10 ans son aîné, Germaine. Une femme pulpeuse, plantureuse qui lui laissera à tout jamais le gout des femmes audacieuses « de pleine terre et de pleine d'eau ».

« Lourdes, et lentes. Prenant bien leur temps pour reluire et faire reluire. Nourrices, mères, soeurs. Pleines de lait, de sécrétions, d'organes mous. Les autres, les maigres, les rapides, retournez à vos enfers étroits. Germaine était lourde, lente ».

Son livre, qui ne cache rien et détaille son gout prononcé pour la chair, son texte truffé de « mots sales », dans lequel celui de « con » est savouré, trituré, mis sur un piédestal, va choquer, l'auteur le sait et déjà interpelle ses lecteurs : « Gueulez au charron, ameutez les pouvoirs publics tant que vous voudrez, mais accordez moi ceci ; je reste encore bien en deçà de vos divertissements cachés, de vos ballets oniriques ».

« Ses seins. Deux obus qui vous sautaient au nez quand elle dégrafait son soutien-gorge. Des bouts de la taille d'une prune, grenus, saillant à peine un doigt sur eux. le volume élastique dans la paume. Huilés par la salive, les doigts autour, comme lorsqu'on saisit le poids pour le lancer ».

Un texte érotique empreint d'une vibrante poésie, une poésie sensuelle, organique, orgasmique, ode à la femme, un texte touchant aussi, l'auteur, amoureux à jamais de Germaine, ne cessant de la rechercher à travers les traits d'autres femmes qui s'en rapprochent. Une triste errance amoureuse et sexuelle le portant parfois dans des bouges qui en feront rougir plus d'un.e.

Dans sa lettre, Jean-Louis Bory dira à André Hardellet, suite aux poursuites engagées pour complicité d'outrages aux bonnes moeurs après parution de ce court texte : « Mon cher Hardellet, vous aimez l'amour : voilà votre crime. Vous en serez puni. Car vous êtes poète, mon pauvre vieux, c'est-à-dire con et criminel ».

Ne manquez pas d'aller lire la savoureuse critique de @Galettesaucisse sur ce livre, elle vaut son pesant de cacahouètes et m'a donné définitivement envie de découvrir ce texte sulfureux, suite au conseil avisé de Géraldine que je remercie chaleureusement !

Commenter  J’apprécie          8526
Entre deux lectures très prenantes, j'ai eu envie de faire une pause sur un texte aux accents érotiques. Lourdes, lentes d'André Hardellet, lecture inspirée par ma rencontre avec la délicieuse chronique d'une certaine non moins délicieuse Chrystèle qui m'a offert la possibilité de connaître cet auteur. Je lui en suis infiniment reconnaissant.
Voici un billet écrit à la force du poignet, en solitaire. Charité bien ordonnée commence par soi-même...
Le narrateur, Stève, a douze ans au début du roman, c'est-à-dire encore l'âge de capturer des sauterelles, les mettre dans des boîtes en carton percées de trous pour la pêche. Mais sans doute déjà rêve-t-il d'un autre monde, la passion des rivières, le bruit des insectes, l'odeur des fleurs au bord des talus, ont simplement éveillé des sens qui désormais sont attentifs à ce qui peut arriver dans sa vie où l'enfance s'en va comme une chenille qui se transforme en papillon.
Et puis il y a Germaine, celle qui a le double de son âge, elle est une jeune femme au service de la famille du narrateur... Mais peut-être qu'on pourrait dire que Stève a la moitié de son âge, dit comme cela c'est une barque que l'on pousse d'un pied innocent depuis une berge, celle de l'enfance, pour l'amener vers l'autre berge, celle encore inconnue...
Cette différence d'âge devient brusquement un chemin initiatique, la plus belle ode aux apprentissages.
Elle est lourde, elle est lente, elle est ainsi cette Germaine qui se révèle une femme généreuse aux yeux du narrateur...
Ils ont l'âge de l'été où les vêtements collent à la peau, il y a une rivière qui bruit à quelques encablures, la berge qui invite, la terre est chaude, amicale, qui donne envie de venir... Il y a des bruits d'insectes dans ces pages où le vertige est insupportable...
Germaine lui doit de le faire passer d'un versant de sa vie à l'autre... Elle est celle qui lui délia un « arc-en-ciel intérieur »...
Lourdes, lentes... Comme les passerelles de la vie, comme les portes que l'on éventre, comme les clefs que l'on façonne et qui pénètrent mystérieusement dans chaque pore de nos peaux...
Aller et venir...
La langue des poètes est truffée d'audaces, elle s'immisce dans les coins les plus secrets de l'imaginaire, des chemins incongrus, là où c'est rose, humide, comme une fleur en son intérieur...
André Hardellet dit l'amour comme l'amour vient, comme cela, avec ses mots, avec ses mots « sales » comme il le dit lui-même, oui c'est vrai que c'est cru, ça devait choquer à l'époque où le roman fut publié et maintenant aussi, mais ce n'est plus la même censure. À l'époque où ce texte parut, la terreur venait du côté de l'ordre public, le pouvoir en place. Aujourd'hui la censure s'est déplacée d'un cran, pire peut-être, vers l'opinion publique... Aujourd'hui, André Hardellet pourrait difficilement publier un tel récit et c'est triste.
Ce roman, c'est comme le bonheur qui coule à flots dans une bouche inassouvie.
Cependant...
À l'heure où le bonbon est devenu une friandise sucrée pour passionnés de soirées d'Halloween, il est bon de réhabiliter les vraies gourmandises dignes de ce nom...
Le ciel empli de promesses, les yeux qui chavirent tandis que la main de la belle ingénue s'active jusqu'à l'abîme, André Hardellet sait dire cela aussi.
Oui, c'est vrai ces mots peuvent paraître sales parce qu'ils sont dits au sens propre, comme ils viennent, dans le corps, dans les bouches gavées de baisers, de gourmandises, qui se goinfrent, se barbouillent à coup de joie sans entrave...
Des mots à gorge déployée. Mais ce n'est que de la pudeur pour cacher ce qui ne peut être réellement dit...
André Hardellet évoque pour lui le plus joli mot de la langue française, celui de « con », devenu vulgaire, une insulte même, or il ramène à une étymologie merveilleuse, signifiant quelque chose de bien plus joli, un nid, un fourreau...
Ce roman, mais en est-ce vraiment un, évoque la première fois, nos premières fois. Ah ! Comme j'aurais aimé être défeuillé par cette fameuse Germaine... ! Je le fus par une certaine Fabienne qui m'avait menti sur son âge... Elle savait que j'avais déjà peur... Forcément, tous les romans d'amour nous ramènent à nos premières fois...
Le cri de la première fois rugit dans ces pages magnifiques de sensualité.
C'est un texte insolent, jouissif, qui amène les mots au bord de la bouche, des lèvres...
Lourdes, lentes... pour dire à la fois la forme pulpeuse d'un corps qui accueille et la main attentionnée qui enseigne... C'est donc forcément un texte généreux.
Ces mots disent les yeux quand le corps prend le plaisir tandis que les têtes s'inclinent en arrière et qu'un coin de ciel traverse la chambre et s'en va...
« Sur le clitoris, son doigt a pris la rapidité vibratile d'une libellule. »
Plus tard, une hôtesse de l'air, perdue dans sa solitude entre deux vols, fera escale dans la vie du narrateur...
C'est un texte délicieusement irrespectueux pour l'ordre des choses, dont la lecture questionne aujourd'hui sur les mots que l'on peut dire, s'autoriser encore à dire, écrire, chroniquer sur le sexe, le rapport intime à l'autre, l'amour tout simplement tel qu'on peut encore en parler en 2021...
Lourdes, lentes est un roman inachevé, si heureusement maladroit, j'en aurais voulu à son auteur que ce texte soit lisse et parfait... Il nous laisse des odeurs d'enfance ahurie, des territoires encore approximatifs où l'on n'en finira pas d'avancer à tâtons dans nos souvenirs, des regrets à peine effleurés, déflorés et des audaces merveilleuses qu'on n'oserait jamais refaire encore une fois, une seule fois encore...
Soixante-sept petits chapitres forment cet exquis roman, mais diable ! Pourquoi ? Pourquoi l'auteur s'est-il arrêté en si bon chemin ? Il lui restait à écrire seulement deux autres pour atteindre le nombre sublime !
Commenter  J’apprécie          6017
Avant de commencer la rédaction de cette critique qui sera sûrement une des plus longues que j'aurai pu publier, j'aimerais remercier avec chaleur le seul manchot empereur anarchiste que je connaisse, qui a su, par le biais d'une habile citation, me donner envie de lire ce livre. Livre qui aura été une de mes plus belles lectures.

Ainsi donc, merci, ami manchot. Merci beaucoup.

Bien. A présent, commençons.

Mercredi, 11 heures. Accompagnée d'un ami, je vais chez un nouveau libraire. (L'ancien m'ayant dit, lorsque je lui demandai où pouvais-je trouver Alphonse Allais, que je devais fouiller dans la littérature anglo-saxonne. Je me suis donc immédiatement enfuie de chez ce trilobite analphabète, devenant ainsi orpheline de libraire.)

Me voici donc dans la nouvelle librairie. Grand bâtiment de plusieurs étages. Construit dans ce qui semble être d'anciens bains publics (bains publics, bains publics...). du neuf dans de l'ancien, j'avoue que ça me plaît.
le problème, c'est que les livres sont disposés dans un ordre tel que tu ne peux le comprendre que lorsqu'on te l'a expliqué. Je hèle donc le libraire, un vieux monsieur qui me fait penser à un hibou. Un hibou avec un masque orné de petits chats.
- Bonjour Monsieur, lui dis-je, je cherche un livre de André Hardellet.
- Humm... Les Chasseurs, je présume ? le lycée d'à côté m'en a commandé une vingtaine.
- Ah non. Un truc comme « Lentes et lourdes », je crois. J'ai oublié le titre exact.
- Je vois. Je vous l'apporte.

A côté de moi, mon copain Caillou – il s'appelle Pierre, mais moi j'aime l'humour – ne manque pas de souligner le regard goguenard du vieillard.
- C'est pas le bouquin dont tu m'as parlé, avec du cul dedans ?
- Bah, je t'ai bien parlé des Russkoffs de Cavanna. Il y a bien un peu de cul sans pour autant que ça en fasse un roman porno. Arrête de voir le mal partout.

En sortant du libraire, Caillou prend le livre.
- Bon, alors, voyons de quoi ça parle... Humm... « Sécrétions », « organes mous », « des mots SALES »... Eh bien, la galette se dévergonde, à ce que je vois !

Je me suis seulement permise de mettre en doute son esprit intellectuel, puis nous sommes rentrés chacun chez nous.

Vendredi soir, 22 heures. Il ne fait pas encore nuit. Après avoir commencé un album de Tintin pour patienter devant la mise à jour de mon ordinateur (3 heures, oui, il est lent), je décide de l'abandonner sans aucun regret et me pieuter.
Et puis, en fouillant dans mon sac dans l'espoir de trouver un stylo, je vois le livre de l'ami André.

Pas épais, le bouquin. Environ cent trente pages, guère plus. le tout découpé en soixante-sept chapitres très courts. Ce qui le rend très agréable à lire, plus pratique pour la fluidité de la lecture.
Je me dis que bon, il va se faire tard, je dois me lever tôt demain, et commencer un livre à cette heure n'est pas une bonne idée.
Bof... Allez, seulement un chapitre ? Puis un deuxième ? Puis un troisième ?

Voilà comment on vient à se coucher à trois heures du matin.

Samedi matin, 9 heures. Armée de mon calepin noir dans lequel j'ai noté des trucs qui me sont passés à l'esprit pendant ma lecture, ainsi que du bouquin en question, je m'attelle à la rédaction de cette critique.
Ma mère est à côté, en train de faire un brin de couture. Elle voit le livre.
- Tiens, le nom de l'auteur me dit quelque chose…
- Possible. C'est un copain de Brassens et de Fallet. Et accessoirement celui qui a écrit Bal chez Temporel.
- Ah oui, le truc que tu essaies de reprendre à la guitare ?
- Ouais, mais ça rend pas bien de toute façon.
- Bon, et c'est quoi l'histoire de ce bouquin ?

Elle abandonne son aiguille et feuillette l'ouvrage. Ses yeux roulent et ses sourcils bondissent.
- « Je veux être plantée jusqu'au fond ». « Montre-moi comment tu passes tes nuits solitaires ». Je n'aime pas tellement que tu lises ce genre de trucs...
- Trop tard, il est déjà lu. Tu remarqueras que je n'ai pas l'esprit plus tordu qu'hier. Et puis, merde ! je ne vais quand même pas lire la Comtesse de Ségur indéfiniment.

Maman est circonspecte.
- N'exagérons rien. Regarde, je n'ai rien contre que tu lises des livres de Cavanna alors qu'il décrit sa première fois dans un bordel. Mais enfin, ici (elle le rejette sur la table comme s'il avait pu lui donner la lèpre), c'est un roman porno, que tu lis. Je n'aime pas ça. Ce n'est pas ça, le vrai amour. Tu le sais.

Ah. Porno, le André ?

Demandons à Robert. Robert, peux-tu me donner la définition de pornographie, s'il-te-plaît ?
- Oui, bien sûr, chère Galette. Pornographie, n.f. : représentation (par écrits, dessins, peintures, photos) de choses obscènes destinées à être communiquées au public.

D'accord, Robert. Bien, pour que ma maman et éventuellement les gens qui auront le courage de lire toute ma critique comprennent bien cette définition, peux-tu me donner celle du mot « obscène » ?
- Evidemment, gentille Galette. Obscène, adj. : Qui blesse délibérément la pudeur en suscitant des représentations d'ordre sexuel.

Merci pour cet éclairage, Robert. Nous allons pouvoir débattre plus posément.
- Mais, je t'en prie, chère Galette. C'est un honneur pour moi que de servir une si noble personne.

(Oui, bah, si même mon dictionnaire ne peut plus me jeter des fleurs, qui le fera, hein ?)

Bien. Alors, parlons de ceci : « pornographie ».

Car toi, lecteur amateur de critiques pertinentes et pas trop longues, tu te poses la question de pourquoi tout ce cheminement ? Pourquoi ces dialogues inintéressants ? Pour conclure que la maman de GaletteSaucisse est prude ?

Non. C'est beaucoup plus profond que ça. Tu l'as bien compris. Car tu es intelligent. Très intelligent.

Il y a à peine plus de cinquante ans était publié Lourdes, lentes... de André Hardellet. Un scandale d'obscénité. Il est condamné pour outrage aux bonnes moeurs.

Et pourquoi ?

Parce qu'une armée de vieux barbons (pas nombreux, mais assez pour foutre la merde) a décidé que ce livre les heurtait dans leurs principes moraux. Tandis qu'à la même époque (en '72, oui j'ai fait des recherches, ma mère va bondir quand elle verra l'historique), le film très sobrement intitulé « Deep Throat » (si tu n'es pas bilingue, sache que je n'ai absolument pas envie de traduire ce titre), ce film donc, sortait sans que cela ne gêne personne. Et les vieux barbons de condamner un auteur qui ne fait que décrire la vie, ce que l'on fait dans la vie, une fois les rideaux fermés et la porte de la chambre close (avec la même virtuosité qu'André ? Humm... je ne me permettrai pas de mettre ceci en doute, tu me connais…) Ces mêmes vieux barbons qui trompent leur épouse avec une autre. Quand ce n'est pas plusieurs autres.

En somme, l'hypocrisie dans son état pur.

Et pourquoi ? Qu'est-ce qui choque ? Qu'on emploie des vrais mots ? Sont-ce les termes « sperme », « orgasme », « rut » qui vous heurtent tant ? Est-ce le fait que l'auteur y utilise le mot « con » autrement que pour désigner mes connards de voisins qui écoutent Vianney à huit heures un samedi matin ?

Vous, les premiers à crier à la décadence du peuple français lorsqu'un rappeur expose ses voeux de « niquer la police », alors que vous écoutez Brassens, celui qui chante que les gendarmes, il les préfère « sous la forme de macchabées » ?

Vous ne prenez que ce qui vous arrange.

Cela serait presque drôle si vous vous contentiez de rester entre vous, entre prudes. Mais non. Vous osez condamner ces gens qui ne font qu'appeler les choses par leur nom.

C'est ainsi que l'on arrive à aseptiser une langue.

Cessez de condamner la prétendue « pornographie » de ce livre. Car il ne l'est pas. Il n'est pas obscène. Sensuel ? Tout à fait. Erotique ? Oui, j'ose le dire.

- Alors, s'il est érotique, c'est qu'il ne se lit que d'une seule main ?

Ce n'est pas à moi de trancher. Libre aux gens de s'exciter avec ce qu'ils veulent.

- Mais alors, faut-il lire Lourdes, lentes... de André Hardellet ? »

Oui. Si je ne devais te donner qu'un seul conseil, ce serait celui de courir le lire. Car, crois-moi, il en vaut largement la peine.
Commenter  J’apprécie          2427
André Hardellet

- Etude de médecine qu'il abandonne pour travailler dans l'entreprise familiale de fabrique de bijoux.

- Puis, écrivain, recueils de poèmes et romans
Mais aussi - auteur de chansons, dont la célèbre "Bal chez Temporel".

69 - ANNEE EROTIQUE (chanson Gainsbourg-Birkin)

Le balancier n'en finit pas Lourdes .......... Lentes

Le métronome de l'amour, des désirs, des sens en ébullition, des jouissances,
lent .... long ...... lent .......bon ....... lent ..... lent .... et BONG!!!

Lui, 12 ans - Elle 23 ans
Quand je pense à Fernande eh non ! à Germaine.

Ce que j'aurais aimé avoir mon Germain à moi, mais à 15 ans cela aurait été suffisant !

* L'eau faisait l'amour avec elle-même (p.24)

(p.32/33) Camélia exténué - fourreau de miel - une longue dérive à deux .

Si beau ... Si doux .....Si long .... Si fou .... Cri d'agonie de l'amour .... Cri d'extase dans l'infini.
Et le silence fut et doux le repos des amants.

Vieux créole qui joue du piano - ses mains il a dû les tremper dans une source magique, elles tirent des sons inouïs, angéliques ...(p.67)

- Joyce - regard vert - du miel chaud épicé !

- Faire l'amour à la machine... Quel sentiment ? (sur un air de la chanson d'Alain Souchon)

- le Grand Sérail à Londres - Erotisme quand tu nous tiens !!!

J'ai acheté un cahier d'écolier et je vais me mettre au labeur - Entre le réel et l'imaginaire , je choisirai le vrai (p.106)

* Je veux être plantée jusqu' au fond ...
Eh! bien là, en vrai, je le suis !

Pourquoi en refermant ce livre me vient une "mélancolie triste" ?


Commenter  J’apprécie          355
Livre sulfureux à l'époque (ayant outragé les bonnes moeurs en 1974). Aujourd'hui, il ne ferait pas rougir une bonne soeur, un peu comme il nomme "dactylo" celle qui est devenue aujourd'hui "assistante".

Le style exubérant est ce qui reste au final de ce petit opus, car d'histoire point mais plutôt une rêverie déambulante.

Pour le côté positif, lire plutôt la présentation Babelio qui est favorablement objective. Je dois être passé à côté...
Commenter  J’apprécie          340

Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Lourdes comme des ventres d'abeilles , comme le vent paresseux , comme le souvenir , comme la couleur de l'orage , comme les yeux clairs , comme une promesse qui sera tenue . Gonflées de lait , de miel et de sucre . Le lait d'en haut , crémeux , pour apaiser les oursons voraces et téteurs . Le lait du milieu , le meilleur , entre les crevasses un peu roses , un peu mauves , un peu brunes . Juste une petite giclée d'opale liquide , envoyée par un invisible compte-gouttes .... On en boirait des tonnes , en direct , avec une paille ou à la petite cuiller . Et elle rue , en dessus , geint , délire , vous encourage , secoue ses teignes de désespoir . Vous , la tète à l'étau , brouteur patient , le groin dans la truffe au parfum jamais mis en flacon , vous méprisez votre propre plaisir : c'est le sien qui compte . Catcheuse ruisselante , elle va vous étrangler d'un ciseau de ses cuisses . Vous haletez , tout à votre besogne salée , artisan des basses régions .

Elle dort , vous n'avez pas joui . Quelle importance ? Vous regardez la rue où défilent des hommes qui vous ressemblent , qui paraissent vous ressembler . JE T'AIME , qu'est-ce que ça signifie sinon ce don sans échange , sans contre-valeur ?.......
Commenter  J’apprécie          129
Blonde, un peu rousse, des taches de son, des lèvres épaisses, un cul comme une trotteuse de Vincennes. Lourde et lente. Certaine, tangible, en paix avec le monde. Plus tard, lorsque je verrai des Maillol, je comprendrai ; d'autres que moi ont dû sentir la même densité de bonheur chez ces filles de pleine terre et de pleine eau.
Commenter  J’apprécie          289
Longtemps je me suis couché de bonne heure -- le matin. J'avais mes nuits ; je les ai toujours, mais sans comparaison.
Presque chaque soir, vers neuf heures, je prends un bouquin et m'allonge sur mon lit. Souvent, j'abandonne vite ma lecture ; commence alors l'étendue d'immobilité et de silence apparents où je découvre ma totale liberté. Nul guetteur sur les points culminants de la Ville noire et bleue ne se soucie du minuscule espace que j'occupe sous mon toit, rien ne me désigne à sa méfiance. Ils n'ont pas encore de machines à détecter les rêves subversifs, mais ça viendra : faisons-leur en ce domaine, le plus large crédit. Il me reste, je suppose, quelques bonnes années devant moi pour cet exercice de l'ombre et du secret.
Commenter  J’apprécie          110
Gonflées de lait, de miel et de suc. Le lait d'en haut, crémeux, pour apaiser les oursons voraces et téteurs. Le lait du milieu, le meilleur, entre les crevasses un peu roses, un peu mauves, un peu brunes. Juste une petite giclée d'opale liquide, envoyée par un invisible compte-gouttes. Un peu fade mais revigoré par le poivre et l'anchois de la vulve. On en boirait des tonnes, en direct, avec une paille ou à la petite cuiller.
Commenter  J’apprécie          1910
J'atteins cet âge, ce plateau du détachement où mes jours vécus et imaginaires s'accordent si étroitement que je m'avoue incapable de les distinguer. A quoi bon du reste ? Quelqu'un n'a-t-il pas prétendu que la perception était une hallucination vraie ? N'importe quoi est vrai, s'affirme vrai dès qu'un certain doigt du hasard le désigne. Quand après votre dernière farce nucléaire, braves gens, il ne restera plus face à face que deux gars - un fou et un saint d'esprit - qui les départagera ?
Commenter  J’apprécie          163

Videos de André Hardellet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Hardellet
Bal Chez Temporel (Andre Hardellet - Guy Beart)
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (126) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..