Pas mal ce peintre chinois qui visita la Bretagne et la peignit dans les années 2000, visiblement plus inspiré qu'à Paris où il réalisa le même dessein mais sans grande envergure dans les années qui suivirent. C'est drôle comment d'une région à l'autre un peintre dont je ne connais rien ni d'Eve ni d'Adam ait pu s'illustrer avec autant de différence. Pour la Bretagne, manifestement Mathurin Méheut est passé par là, lui qui s'est inspiré à son tour du Japon, mais cela n'a pas empêché le peintre de décoller et de nous faire des hortensias par exemple, ou un cheval de trait (*) à couper le souffle, alors que pour Paris il fût peut-être mieux inspiré d'aller sur les traces d'un illustre aîné d'ici pour un rendu meilleur.
Les mégalithes de Carnac l'ont aussi visiblement inspiré. Les jaunes qu'il a vus à Paris vont mieux en genêts au pied des menhirs.. et puis de ces machins debout dont on connaît mal l'origine,
He Yifu a su en extraire toute la mystique et la beauté qu'ils suscitent. Je tiens à ajouter sa Rivière de Scorff qui ne lui a pas échappé en longeant ses belles eaux tumultueuses aux frises échancrées dans un décor champêtre, elles lui rappellent
Confucius qui dit /"tout passe comme cette eau, sans trêve, jour et nuit".
C'est remarquable et je me félicite de l'apport insolite de ce chinois dans ces paysages de Bretagne tant convoités, représentés pas toujours avec la fraicheur désirée ou attendue..
Vous pouvez casser du sucre sur le dos des chinois tant que voulez, mais épargnez -moi Hi Yifu, s'il vous plaît, merci ! J'y tiens à celui-là.
(*) En fait ce cheval de trait sublimement exécuté est un postier breton. Dans sa légende
He Yifu, manisfestement sous le charme de la robustesse et la force potentielle de l'animal le décrit à son contact comme n'ayant aucune arrogance, ni angoisse, il est tendre et aimable. A chaque fois à sa vue, je pense au père d'un ami breton nous dit-il en chinois traduit en français par
Frédéric Wang, maître de conférences à l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines.