Il s'agit en fait de deux nouvelles, la première , la plus courte est une nouvelle policière assez classique dans le genre, bien écrit, qui se lit avec plaisir.
La deuxième nouvelle est bien plus étonnante et originale, elle se déroule dans un petit pays des Balkans, ou un détective Américain est à la recherche d'un jeune héritier dont la famille a perdu trace... C'est assez léger, un mix de polar des années 30 et de coup d'état, dans une micro république des Balkans.
Agréable et surprenant.
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Ce Vasilije Djudakovich mesurait plus de deux mètres de haut, et ce n’était rien par rapport à son tour de taille. Peut-être ne pesait-il pas plus de deux cent vingt kilos, mais en le regardant, il était difficile d’évoquer son poids autrement qu’en termes de tonnes. C’était une montagne de viande aux cheveux blonds et à la barbe blonde, vêtue d’une jaquette noire.
Sue plaisait à Babe. Sue plaisait à Vassos. Babe plaisait à Sue. Cela ne plaisait pas à Vassos.
Une femme ce serait bien agréable, mais d’en être privé ne vous fait pas tomber les dents ou les cheveux, et, si vous devenez cinglés, c’est que vous le seriez devenus, de toute façon, et si vous autres, gamins, n’arrêtez pas ce cirque, moi, je déménage dans une autre baraque.
« L’humanité » doit apprendre à vivre avec les bactéries » comme avec des amis...« Nos organismes » doivent s’adapter aux maladies, en sorte que la différence serait négligeable, par exemple, entre le fait d’avoir la tuberculose ou de ne pas l’avoir. C’est là que réside la victoire. Cette » guerre contre les bactéries est dérisoire. Dérisoire mais intéressante. C’est pourquoi nous lafaisons. Nos recherches dans les laboratoires » sont parfaitement inutiles, mais elles nous » amusent.
C’était un grand garçon élancé, le dos plat, souple d’allure, avec de larges épaules et des hanches minces, bien planté sur de longues jambes musclées – le genre d’anatomie qui plaît aux tailleurs. Son visage rose aux traits réguliers, d’une réelle beauté, arborait une expression de nonchalante supériorité si appuyée qu’elle ne pouvait être qu’un masque destiné à cacher une timidité juvénile.
Lecture de "Un trône pour le ver de terre" / "Le chasseur et autres histoires" de Dashiell Hammet (éditions Gallimard, 2016)
Par Michel Olivier, libraire à la librairie La Boîte à Livres
Traducteur : Natalie Beunat
Jusqu'ici le nom de Dashiell Hammett restait associé au roman noir américain, dont il a posé les bases au milieu des années 1920 à travers une soixantaine de nouvelles policières et cinq romans fondateurs, dont le faucon maltais, symbole s'il en est de la mythologie du privé coriace et taciturne.
Le chasseur et autres histoires réunit ses nouvelles littéraires inédites et trois scénarios. Plus qu'une curiosité, ce recueil donne pour la première fois l'étendue de son talent d'écrivain.
Une occasion rare, par ailleurs, de revenir sur la vie de Dashiell Hammett. Si, par leur qualité, ces fictions attestent ses ambitions littéraires, elles expriment également ses préoccupations sur la place de l'homme et de la femme dans une société en mutation. le courage et l'altruisme, la cupidité et le cynisme traversent ces textes non dénués de légèreté, grâce à l'humour caustique de leur auteur.
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