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EAN : 9782370490872
384 pages
La Volte (23/01/2020)
3.47/5   15 notes
Résumé :
Jamais sans doute n’a-t-on connu personnalité plus énigmatique qu’Adorée Floupette, ni ouvrage plus mystérieux encore que son propre auteur que ces Affaires du club de la rue de Rome écrites par cette même Adorée Floupette. Ces enquêtes composent une saga d’aventures historiques prenant place dans le Paris fin-de-siècle, entre les brumes de la gare Montparnasse et les berges de Seine encombrées par les bouquinistes d’époque. Jadis intitulé M***, 1890’s, ce recueil d... >Voir plus
Que lire après Les Affaires du Club de la rue de Rome : Janvier-août 1891Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une fois n'est pas coutume, les éditions La Volte éditent durant cette année 2020 un recueil de nouvelles sous un pseudonyme collectif : Adorée Floupette. Elle nous présente ses Affaires du Club de la Rue de Rome.

Principe très méta
Les Affaires du Club de la Rue de Rome sont une aubaine. Tout d'abord pour quatre auteurs (Léo Henry, Raphaël Eymery, luvan et Johnny Tchekhova) qui ont l'occasion de réunir leur plume pour créer un univers commun, ensuite pour Adorée Floupette et ses disciples, car cette autrice méconnue du début du siècle dernier a, ô grand malheur, vu son oeuvre être disséminée aux quatre vents par les hasards de l'histoire, c'est Léo Henry, grâce à bien d'autres hasards, qui a pu réunir quelques notes ça et là afin de reconstruire des récits malheureusement perdus. Enfin, c'est une aubaine pour de nombreux auteurs de la fin du XIXe siècle, car ils sont réunis en ces pages par le truchement de quelques aventures scabreuses : le Club de la Rue de Rome ressemble à une société secrète où Stéphane Mallarmé règne en Maître, recrutant comme il l'entend des enquêteurs de l'étrange qui ne sont autres que des écrivains bien connus (Oscar Wilde, Alphonse Allais, Octave Mirbeau, Arthur Rimbaud et bien d'autres à découvrir). Ces enquêtes sont l'occasion de fouiller le Paris de la fin du XIXe siècle et de plonger dans les affres du symbolisme et du décadentisme, français comme anglais.

Un recueil au goût étrange
Les quatre nouvelles qui se succèdent entre janvier et août 1891 sont très cohérentes, mais optent pour des thématiques assez rudes. « L'Étrange chorée du Pierrot blême », de Léo Henry, commence doucement en nous narrant l'enquête dans certains cabarets parisiens d'Alphonse Allais et surtout Jane Avril pour élucider le « mystère » d'un Pierrot qui inquiète fort le Maître du club de la rue de Rome ; l'enquête devient burlesque quand se mêlent les danses et les vapeurs d'absinthe. Puis « L'Effroyable affaire des souffreuses », de Raphaël Eymery, nous emmène dans une face sombre de certains écrivains, notamment britanniques : pour déjouer un mystère où de jeunes fillettes souffrent le martyr, le Maître fait appel à Oscar Wilde et à ses amis décadentistes.
Le « Coquillages et crustacés », de luvan, aborde la fascination de sociétés secrètes pour l'obscur et le grandiloquent, ici en lien avec l'univers marin. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, misent sur les mésaventures de Judith Gautier dans un Paris hanté par les morts grotesques et monstrueuses de poètes en détresse.

Ressenti
Clairement, nous sommes, avec ce recueil, dans un exercice de style très marqué. le symbolisme est parfois difficile à comprendre, tant il mise sur l'abscons, notamment cette obsession pour le personnage de Stéphane Mallarmé qu'on peut à peine cerner, malgré quatre récits dans son giron. le premier récit, celui de Léo Henry, est probablement le plus abouti ; le deuxième récit, de Raphaël Eymery, a lui aussi des qualités littéraires certaines, par contre le propos, l'intrigue monopolisent l'attention. Ainsi, le fait de suivre des écrivains aimant s'entourer constamment de petites filles pour leur faire le thé et leur raconter des histoires trouble un brin, mais les entendre rabâcher, sans vis-à-vis, que les femmes ne sont que flétrissures passé 12 ans, bon… Voilà. Même en sachant pertinemment que les autrices et auteurs de ce recueil ne sont pas débauchés comme leurs personnages, ça fait quand même rude à lire. D'ailleurs, je crois bien que la lecture de cette deuxième nouvelle m'a tellement gêné par moments, qu'enchaîner sur les deux suivantes leur en a coûté. « Coquillages et crustacés », de luvan, ne me laisse pas un souvenir impérissable, loin de là ; comme dans Susto, l'autrice m'a malheureusement perdu avec son style ; ses idées ont l'air captivantes, mais sa façon de les placer me les rendent cryptiques, c'est dommage. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, semble un premier texte publié tout aussi intéressant mais qui ne gagne pas forcément à se trouver en dernier dans ce quatuor. D'une façon générale, les idées qui surnagent me transportent plutôt : les conditions de vie des classes populaires dans un Paris déshumanisé et embourgeoisé, la dureté du XIXe siècle en matière d'inégalités femmes-hommes, la corruption morale et physique de nombreux écrivains de l'époque donnant lieu à des écrits troublants (le fameux C.L.D.), etc. Mais, pour les apprécier, il est nécessaire de surpasser une écriture volontairement chargée, misant sur le cru et le grotesque jusqu'à l'écoeurement (les vomissures de toutes les parties du corps sont légion). J'imagine très bien que ces récits montrent les abus du décadentisme (du peu que j'en connais en tout cas), mais qu'il est difficile de trouver un contrepoint à ces abus dans ces récits ! Anecdotique sûrement, mais intéressant quand même : les rares moments positifs sont ceux où c'est une protagoniste (Judith Gautier ou Jane Avril par exemple) qui vit l'action.

Ces écrits « retrouvés » d'Adorée Floupette pourront fasciner autant que lamenter, tant ils veulent amener le lecteur à l'hermétisme bien connu du poète mallarmé ; malheureusement, cela peut être le lecteur qui peut se sentir à hermétique à cette littérature quand c'est poussé à l'extrême, c'est dommage.
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*** Comment vous dites ? Adorée Floupette ? ***


Quel drôle de nom qu'est Adorée Floupette ! Mais qui est Adorée Floupette ? Jamais entendu parlé de cette auteure (?) ce qui m'a valu la curiosité de sélectionner ce livre lors de la Masse Critique de ... Février ! ... Crise sanitaire oblige, je remercie les éditions La Volte pour l'envoi il y a quelques jours.

Revenons donc à Adorée Floupette. Après quelques recherches sur le net j'ai enfin compris qui était Adorée Floupette, mais chuuut .... Ma petite idée reste chez moi ...

Les Affaires du Club de la rue Rome : janvier-août 1891, se déroulent dans le tout Paris à l'époque où les fiacres filaient sur les pavés des rues Parisiennes. Monsieur "M" avait alors crée le Club des "mardistes" où écrivains, artistes et grands peintres se réunissent pour combattre les actes sataniques qui se multiplient dans la capitale.
Ces personnalités sont au service de "M" afin d'enquêter sur les meurtres atroces, horrifiques, très étranges et pour le moins surnaturels.

Quatre nouvelles où les auteurs nous font découvrir Paris avec ses personnages artistiques et connues d'une manière insatiable. Les enquêtes font leur chemin, on découvre des lieux, avec un vocabulaire du 19ème qui amuse et qui choque !

Personnellement j'ai eu un coup de coeur pour L'Affaire des Souffreuses de Raphaël Eymery.

Quand l'aspect sordide rencontre le loufoque on ne peut qu'aimer le livre.

Merci à Babelio pour l'obtention de ce livre dans le cadre de Masse Critique ... et d'avoir pu découvrir Adorée Floupette !!!


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Voilà une aventure digne de la Volte : partir à la conquête des récits d'Adorée Floupette, globalement disparus. C'est la mission qu'ils se donnent : rassembler les extraits, les notes, les brouillons, tout ce qu'ils trouvent, et reconstituer les nouvelles qui bâtissent le Club de la rue de Rome. Et très franchement ? C'est une excellente idée.

Nous voici donc plongés dans quatre novellas qui se situent dans le Paris fin du XIXème siècle où l'on découvre des figures de l'art contemporain de l'époque dans les rôles d'enquêteurs hors pairs. Je ne les connais moi-même pas tous, mais comment se retenir de sourire de jubilation lorsqu'on voit les noms de Mallarmé, Wilde ou Rimbaud parcourir les pages et littéralement prendre vie dans ces enquêtes ?

Je crois que c'est le plus exaltant dans cette lecture : savoir que ces personnes qu'on connaît au moins de nom, si ce n'est pour leurs oeuvres, sont des contemporains de Floupette, sans doute des personnes qu'elle a pu rencontrer, et qu'elle les met en scène dans ces récits.

Récits, qui, d'ailleurs, brûlent de modernité. Des enquêtes fantastiques qui défient nos meilleurs écrivains actuels, allant dans le gore ou le burlesque, créant des situations invraisemblables et qu'on adore découvrir. Nos plus grands artistes qui partent sur les traces de sombres méfaits fantastiques, comment s'en priver ?! Bref, c'est à la fois amusant, attrayant, parfois ignoble, mais au final, on passe un très bon moment !
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A la lecture de ces quatre novellas, je retiens surtout la générosité de leurs auteurs. Ils partagent leur amour de la fin de siècle à Paris d'une manière insatiable: un défilé des figures artistiques de l'époque, les visites des lieux infâmes, cabarets et souterrains, le vocabulaire ancien, qui amuse et choque. Le genre populaire avec ses cultes sataniques, ses rebondissements improbables, est à l'honneur. Léo Henry fait preuve de la plus grande maestria, avec son approche ludique et son style, à la limite de l'hystérie littéraire. Eymery régale avec sa morbidité sensuelle. Luvan organise un combat entre des créatures du folklore slave. Tchekhova opte pour un classicisme qui s'accorde à l'ensemble. Bref un plaisir à déguster. le projet n'est pas sans rappeler le club Diogène, déjà à son cinquième tome chez les éditions Malpertuis. le 1er démarre un peu plus tôt, lors de la Commune
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Quel étrange livre, mystérieux, cynique, effroyable parfois, il y a un passage ou l'énumération sordide dans les souffreuses ressemble à des textes de Céline du voyage au bout de la nuit...c'est bien cela que nous propose cet auteur inconnu Adorée Floupette (les nouvelles sont reprises et réécrites par 4 auteurs différents) , un voyage aux rivages du fantastique et de l'horreur; 4 nouvelles dont ma préférence va à l'étrange chorée du Pierrot blême et à l'effroyable Affaire des souffreuses, la nouvelle Coquillages et crustacés est à rien n'y comprendre, et pour finir, une intéressante nouvelle Les Plaies du ciel.
Mêlant personnages connus du Club de la rue de Rome, écrivains, peintres, sculpteurs, c'est un Paris inquiétant, où rôde d'inquiétantes créatures maléfiques, à l'ambiance d'Edgard Allan Poe qui n'aurait pas renié ces histoires fantastiques...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Peut-être devrais-je vous raccompagner à l’atelier, mademoiselle Iakountchikova ? Le temps a viré au beau : la foule est bien plus dense que je l’avais imaginé. »
Berthe avait raison. Le boulevard, mais également les rues adjacentes : un brouillard compact. Il faisait chaud, soudain. Les manteaux étaient aux hanches, les hommes en bras de chemise. Au creux de ce torrent humain, des chars malmenés, tirés par des chevaux piqués d’incartades paniquées. Des dos, des épaules, des nuques, des hennissements. Par-ci par-là, le visage rouge d’excitation d’une badaude ou d’un badaud, comme le trou au front d’un fusillé. Des regards tombant sur Maria, s’y prélassant comme le vieux au préau, vifs de convoitise et de regret. Des bras comme des écrevisses au ragoût. Une soupe humaine, en somme, joyeuse et bouillonnante et épicée. « Je suis une folkloriste. Votre République invente ses traditions. Où devrais-je me trouver si ce n’est ici ? lança une Maria peu convaincue par ses propres paroles.
– Vous ne passez pas exactement inaperçue, insista Berthe, souhaitant dans son for intérieur ne pas être trop convaincante.
– Il est tout à fait convenable que je marche en votre compagnie, se renfrogna Iakountchikova, étant donné que… »
Elle s’interrompit. « …étant donné que je ressemble à votre domestique ? » termina Weill dans un mi-sourire.
Six petites filles affublées chacune d’un nez de rat ou de souris se faufilèrent entre elles, attachées aux mains comme un chapelet de saucisses.
Les deux femmes se jaugèrent un instant. Vertigineuse résonance entre deux vibrations de même intensité. Maelström clair et tumultueux chez l’une, craquant comme à la fonte des glaces. Patine noire et lustrée, chez l’autre, de couleuvres sinuant l’une sur l’autre. Et ces deux cordes tendues entre calme et tempête, contrôle et chute, d’atteindre une curieuse harmonique. Une sympathie socialement improbable mais essentielle.
Elles reprirent leur chemin, encaissant coudes et genoux. Comme elles butaient contre le faubourg Montmartre, compact comme un boudin blanc dans un viscère trop serré, Berthe enveloppa comme elle put, dans son manteau élimé, les épaules de Maria. Qui l’accepta sans commentaire. (Adorée Floupette & luvan, « Coquillages et crustacés »)
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De tous les mystères qui entourent la vie et l’œuvre d’Adorée Floupette (1871 ? – 1949), le plus grand est certainement l’ampleur de sa bibliographie romanesque, qui mêle à des livres publiés sous son nom de naissance quantité d’autres parus sous des identités d’emprunt.
Le seul ouvrage signé Floupette auquel j’ai pu avoir accès, il y a de ça maintenant plus de vingt ans, était un fascicule jauni, paru à la toute fin de sa vie chez un éditeur de feuilletons pour ménagères. Il s’intitulait Les Cendres froides, ou quelque chose d’approchant, et faisait partie d’une collection comptant au moins trois autres titres. La couverture, surtout, m’avait frappé : elle représentait un monstre mythologique surgissant, à travers un mur effondré, dans un salon bourgeois où se tenait une réunion d’artistes.
Mon hôtesse m’avait expliqué ce soir-là qu’il ne s’agissait que d’un épisode, extrait de la grande série qu’Adorée avait consacrée au Club de la rue de Rome, une saga d’aventures surnaturelles dans le Paris fin de siècle. A l’époque de la publication des volumes, l’autrice vivait en Amérique du Sud et n’avait rien su de leur réception critique – inexistante, à ma connaissance. Malgré quelques recherches, je n’ai pu à ce moment-là retrouver en bibliothèque ni les Cendres froides, ni aucun autre titre de cette série prometteuse. J’avoue avoir, pendant de longues années, mis de côté cette histoire.
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Une grue… Une grue… Une femme honnête…
Alphonse Allais fumait à la brune, accoudé à une borne. Il avait chaud aux joues, froid aux doigts, et rotait le mauvais usquebac qu’il avait bu d’abondance au tea time pour se donner du coeur au ventre. Janvier était glacial, humide sur la place de Clichy. L’attente pouvait être longue.
Une grue au bras d’une autre grue…
Dans les halos brumeux des lampadaires, à l’heure de débaucher, les passants se pressaient : chapeaux brillants, lorgons, épingles à cheveux étincelantes. Sur le trottoir encombré on se frottait manteaux, pardessus, capelines et vestes de travail aux coudes rapetassés. On bondissait contre ses voisins pour esquiver un omnibus. On freinait au piétinement joyeux devant la porte d’un rade, s’engouffrait dans l’ombre d’une perpendiculaire. L’humoriste immobile, l’œil mi-clos, triait les femmes qui approchaient, le doublaient, s’éloignaient.
Une grue encore… Une grue faisant la femme honnête…
Son classement ne nécessitait que deux catégories, fonction de la mise, du port et des formes que les passantes révélaient en s’approchant, en s’en allant. Pour affiner son analyse, il vérifiait parfois si elles retournaient ses œillades, bruits de bouche ou compliments. Et une fois son verdict établi, Alphonse se sentait empli d’une joie simple et sans malice.
Dans un coin de sa cervelle, il œuvrait en même temps à transformer ce jeu badin en article de journal, transmutant le plomb de son quotidien en or artistique. Il pourrait, par exemple, en tirer un conte pour le Chat Noir, dans lequel un homme renoncerait à aborder une femme, d’abord parce qu’elle lui semblerait trop honnête, ensuite parce qu’elle serait trop dépravée. Ce serait canaille et drolatique ; à se tordre.
Une grue de compétition… Une grue plus banale… Comment dirait-on ça en latin de cuisine ? Grus communis parisiensis… Aha, à retenir !…
Le quartier, il fallait l’avouer, en était comme la couveuse : les alentours de la place regorgeaient d’ateliers d’artistes, de cabarets et de bals, sans compter les maisons closes officielles et ruelles pour travailleuses debout. Les femmes d’autres arrondissements étaient le plus souvent là pour s’encanailler et finissaient par se fondre dans le décor.
Grue… Grugrugru…
Alphonse se dandinait maintenant d’un pied sur l’autre. Il tatônna dans ses poches à la recherche de gants, puis se décida à laisser ses doigts juste là, tout contre sa panse. L’oeil baissé, il profita un instant de la tension d’un gilet un peu étroit et de l’éclat de chaussures cirées de frais, jouissant de sa propre opulence. Jusqu’à l’inconfort de la station debout dans le froid lui faisait étrangement plaisir. C’était la première fois que le Maître lui confiait une tâche à responsabilité : une occasion immanquable de faire ses preuves au sein du Club de la rue de Rome. (Adorée Floupette & Léo Henry, « L’Étrange Chorée du Pierrot Blême »)
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C’était un Mardi amer, plaintif, mauvais ; une fin de soirée morose ; et il pleuvait aux fenêtres ; des gens gris passaient quatre étages en dessous.
Mallarmé était debout devant le poêle de faïence blanc placé en angle dans le mur de la chambre, son châle frileusement jeté sur les épaules, la cigarette aux doigts. Il demandait encore des nouvelles de l’écrivain irlandais Oscar Wilde.
Son intérêt pour l’auteur du Portrait de Dorian Gray n’était pas que littéraire : il y avait les fauvettes, les fillettes, les souffreuses ; Mallarmé rejeta cette pensée. Il a rejeta comme on jetterait dans les flammes la photographie de son propre accouchement : notre mère ouverte qui hurle, qui pousse, et notre tête, tel un bout d’os blanc, qui pointe au milieu des chairs noires et ouvertes de notre mère, notre mère ouverte, et nous, qui sortons, l’horreur… Mallarmé secoua la tête. Il ne fallait pas songer aux affaires extérieures, pas en présence des écrivains Edmond de Goncourt et André Gide, ceux-là ne fréquentaient les Mardis de la rue de Rome que pour parler poésie – rien d’autre. Il y aurait bientôt d’autres Mardis, plus captivants, aux fréquentations plus décadentes. (Adorée Floupette & Raphaël Eymery, « L’effroyable affaire des souffreuses »)
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