Champ mental

Un recueil de sept nouvelles de science-fiction.
D'une longueur et d'une saveur inégale, il y en a dans lesquels je n'ai quasiment pu rentrer, d'autres ou j'ai pénétré l'histoire à grands coups de neurones débridés.
La première " essayez de vous souvenir" est certainement la plus accessible. Elle me rappelle étrangement le début d'un film qu'un pote m'a passé mais dont je ne me souviens plus du titre.
Les scientifiques, les cerveaux de tous poils de la planète, planchent sur la compréhension d'un langage parlé par les galactiques. C'est une race d'extraterrestres qui menace la Terre en leur lançant un ultimatum. Une clinicienne, Francine Millar est appelée à la rescousse par les militaires.
Ma préférée est sans nul doute : "chiens perdus". Nouvelle d'à peine une trentaine de page.
Un vétérinaire du Nouveau-Mexique espérait devenir célèbre en éradiquant tous les coyotes. Il se sert d'une particule de carbone radioactif pour faire muter un virus de peste porcine. Au début c'est un succès et les éleveurs de mouton affirment qu'ils ne perdent plus d'animaux. Mais bien vite le virus se transmet à tous les canidés de la planète.
Quant à la nouvelle "Martingale", j'adore pour son côté quasiment absurde.
Un couple fraichement marié traverse en voiture le désert et aperçoivent un panneau : Hôtel au Repos du Désert - Jeux de Hasard Interdit. La femme n'est pas emballée mais l'homme lui avoue s'être perdu et la nuit tombe. Après les modalités d'usage un vieux chasseur en uniforme vert les mène à leur chambre. Arrivés dans celle-ci ils s'aperçoivent qu'il n'y a pas de poignées à l'intérieur.

Je dois concéder ne pas avoir eu beaucoup de plaisir à la lecture de cet ouvrage.
Les nouvelles sont assez disparates et peu d'entre elles m'ont vraiment passionnées.
J'ai bien aimé « Meurtre vital » une histoire hallucinante d ‘un double organisme vivant Tegas/Bacit colonisant l'esprit des êtres humains pour survivre, organisme lui même pris au piège dans un corps et traqué par des scientifiques acharnés.
J'ai été impressionné, captivé par le souffle et l'imagination de cette histoire.
J'ai trouvé « le Comité du Tout » visionnaire et audacieux avec l'idée que l'invention d'une arme à puissance quasi illimitée obligerait les hommes à tous se respecter et à se considérer comme semblables, idée d'ailleurs flirtant avec des thèses communistes en vogue à l'époque.
« Essayez de vous souvenir » est également plaisante même si plus classique et oeuvrant dans une schématique surexploitée à présent : l'arrivée d'une vaisseau spatial peuplé d'extra terrestres lançant un ultimatum à la race humaine : « Comprenez notre langage ou mourez ».
Et cette race humaine bien obligée de faire preuve d'humilité et de revenir aux bases de la communication, du langage.
Pour le reste, je n'ai pas accroché à l'autre moitié du livre, passant complètement à coté de cette histoire d'épidémie tuant les chiens ou de celle de recréation de simulacres d'êtres humains conditionnés mentalement à partir des modèles originaux mourants.
A l'arrivée un sentiment mitigé donc et une déception.

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Ce recueil de nouvelle est, comme pour beaucoup, très inégale, voir bipolaire, quant à la qualité de sont contenu. Si je pouvais conseiller le moi du passé, je lui dirais de lire Essayer de vous souvenir, Champ mental, Martingal et Chiens perdus. Pour ce qui est des autres nouvelles, elles ne valent pas la peine. On est loin du cycle de dune ou du cycle de programme conscience, mais les nouvelles mentionnées ci-haut restent tout de même divertissantes, sans plus.

Parfois essoreuse à cerveau, parfois message politique, et bien d'autres choses, ces sept nouvelles illustrent bien les différentes facettes de Herbert. On y retrouve sa patte, ses thématique et sa fascinante manière de créer tout un univers pour n'en présenter que ce qu'il faut pour illustrer son propos.