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EAN : 9782363083043
120 pages
Arléa (05/05/2022)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Moi, je suis né avec l’œil gauche fermé, ce qui préfigurait peut-être mes aptitudes à la photographie. Le ou la photographe est une personne qui regarde le monde d’un œil ouvert, vissé sur l’oculaire de l’appareil, l’autre dos sur l’univers intérieur.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Fils de prolétaire, Philippe Herbert, Arléa, 2022

« C'est au collège que je découvre que je suis fils de prolétaires, cette épithète savant et peu flatteuse, me met peu à l'aise. » (p.51)

Voici pour les origines sociales de la famille. Reste à faire connaissance avec les membres qui composent la tribu familiale. C'est à la description de toutes les personnes qui constituent cette tribu que procède l'auteur. Une description à la fois littéraire, mais aussi photographique, et pour cause, Philipe Herbert est photographe, et Belge. Voilà pourquoi pour faire les portraits des différentes personnes, celui-ci fait appel à sa mémoire visuelle. Les détails sont dans les couleurs, les formes, la taille, les lieux, etc.

Dans cette galerie de portraits, il y a :
Alphonse le père. Marie la mère. Yves, le petit frère mort lors d'une fausse-couche. Pierre, le frère de la grand-mère et Gusta sa femme. Tante Julia, soeur de la mère. Camille, le mari de Julia qui ressemble à Elvis. Boule, la soeur de la grand-mère. Josette, la fille de Boule. Willy, le mari de Josette. Jacky, le fils de Josette et Willy. Oscar, le grand-père maternel. Voilà pour la famille, du moins si ma liste est correcte. Et puis, il y a aussi les amis Marc et Batty.

Ces personnes (personnages de son enfance), Philippe Herbert les replace dans un environnement social et culturel très typé des années 60 et 70 : le mobilier, l'habitation, les équipements électroménagers, les distractions, les loisirs, les vacances en France, etc. Mais aussi les petites maisons ouvrières, les cheminées des usines, les terrils. de cette environnement et de cette classe sociale, découle un mode de vie où la question existentielle se résume, d'une part, à une possession de biens matériels que la publicité signe comme un état de bonheur, et d'autre part, à se contenter de peu, car accéder au peu, c'est déjà en soi, réussir sa vie. le présent est magnifié. le passé est peu présent. Quant à l'avenir, on verra bien ce que demain nous réserve.
« Mes parents vivent un présent éternel sans aucune nostalgie de l'enfance marquée par la guerre, insouciants des vicissitudes de l'avenir. » (p.65)

C'est dans cet environnement familial, où sévit une certaine aridité affective, que l'auteur va passer son enfance et son adolescent. Dans un environnement où les repères d'une filiation culturelle sont peu nombreux. le jeune garçon va se construire entre ennui et hasard des rencontres que l'on peut faire à l'adolescence, à l'école, dans les bars, dans les soirées.

Philippe Herbert procède à un constat. Il n'y a chez lui ni jugement ni reproche adressé à ses parents. Ce qui fait qu'à la lecture de ce livre se dégage une émotion teintée de la nostalgie du temps de vie qui a défilé.
« Nous passons une grande partie de notre existence à nous différencier, à nous écarter de l'orbite familiale. Une longue ellipse se trace avant que nous revenions au point de départ. Point où il nous est donné de les rencontrer enfin, nos parents. » (p.78).

Immanquablement, ce style littéraire qui consiste à en écrire le moins possible tout en essayant d'aller à l'os, fait référence à des auteurs comme Annie Ernaux dans « La place » ou Yves Ravey dans « le drap ». Ce livre est du même acabit littéraire. C'est ce qui fait toute sa qualité.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce récit court et dense, et cette manière de tenter de résumer des vies somme toute banales, tout en en restituant la consistance humaine.
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Je voudrais vous parler de Philippe Herbet, originaire d'une région de charbon et d'acier situé en Belgique.
Il est connu comme photographe. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreux pays, et aujourd'hui il sort un petit livre que je vous recommande chaudement : « Fils de prolétaire ».
À la manière d'un Seurat en peinture, il porte un regard sur sa famille et son entourage durant les années 60/70. Par fines touches, pleines de sensibilité, il nous amène à l'essence du quotidien avec la justesse de l'adolescent qui veut se hisser à la hauteur des autres et qui se sent écarté d'un monde qui s'emballe dans la consommation.
Que de fois, au détour d'un mot, j'ai senti ma mémoire vibrer sur des souvenirs de ce qui n'est plus : les chaises sorties le soir sur les trottoirs avant que la télévision s'impose, le gout d'une orange percée d'un sucre blanc, le rouge de premières voitures japonaises….
Et comment ne pas évoquer ces trois dernières pages, qui sentent bon la réconciliation avec soi-même ? Étrange retour aux sources d'un voyageur photographe infatigable.
Vous l'avez compris, il faut prendre le temps de déguster ce petit livre publié chez « Arléa »
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Fils de prolétaire est un roman autobiographique.
L'auteur nous emmène le long de ses souvenirs.
Tranches de vie exposées comme des instantanés.
L'auteur est photographe et son écriture s'en ressent.On a l'impression de voir se succéder des polaroïdes de savie.
On ressent la ostalgie et la honte d'être fils de..
Cette envie de s'extraire de la condition des parents que l'on trouve trop simple (ou simplet) pas assez intellos, trop étriqué mais qui pourtant on façonné cet homme.
Une lecture rapide et fluide aussi nette qu'une photo.
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critiques presse (1)
NonFiction
22 décembre 2022
Ce récit, fait de ruptures, de fuites et de rencontres, ce temps des désirs retenus et de la frustration, en donnant la parole à ses propres secrets ou aux silences de sa famille, fait de toute tentation de cadrage du texte une perte de sens.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cette parenthèse dorée terminée, je reprend la vie de caserne.
École, devoirs, repas à heure fixes, injonctions, ablutions dans la cuisine, extinction des feu à 21h00, week-end chez mes grands-parents, une, deux, gauche, droite!
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