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EAN : 9782370550804
157 pages
Le Tripode (18/02/2016)
3.47/5   18 notes
Résumé :
1926, Arepa, une île imaginaire des Caraïbes. Le président de la République, le maréchal Belaunzarán, arrive au terme de son quatrième mandat, maximum permis par la Constitution. Après avoir fait assassiner le candidat de l'opposition, il fait modifier le régime électoral et mobilise ses partisans du parti progressiste en vue de sa réélection. Les bourgeois du parti modéré croient se sauver en rappelant au pays Pepe Cussirat, un richissime jeune premier. Celui-ci te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Bienvenue à Arepa, république bananière fictive dirigée d'une main de fer par le Maréchal Manuel Belaunzarán qui semble tellement bien à la tête de l'état qu'il est prêt à tout pour se faire réélire, même à commettre un meurtre.
La riposte ne tardera pas et le sauveur du parti adverse va tomber du ciel, en quelque sorte, en la personne de Pepe Cussirat, 35 ans, beau gosse, il monte à cheval, joue au golf, parle trois langues, et pilote son avion privé.

« S'il arrive en avion, les élections sont dans la poche. A Arepa, personne n'avait jamais vu d'avion »

Face aux magouilles et malversations du pouvoir en place, le candidat providentiel semble bien inoffensif
Et si la seule solution était d'assassiner le tyran ?

Si le départ a des allures de polar avec la découverte d'un corps et donc d'un meurtre, la suite prend une toute autre direction.
Jorge Ibargüengoitia nous propose une fable politico-policière loufoque parfaitement construite, qui parvient sans peine à jouer sur tous les registres, entre épique et burlesque.
J'ai lu ce livre en quelques heures, bien souvent le sourire aux lèvres.

Une nouvelle fois « le tripode » propose un livre d'une grande qualité.
Avant de se plonger dans la lecture, avoir le livre en mains est un plaisir tant la présentation en est soigné.
J'ai aimé la couverture colorée et les illustrations intérieures de Samuel Pouvereau.
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Ce deuxième roman très séduisant de Jorge Ibargüengoitia, situé sur l'île imaginaire antillaise d'Arepa, évoque la dictature de don Manuel Belaunzaran, sorte de transposition caribéenne du général et président mexicain Alvaro Obregon et de son destin fatal, dans les années 20, assassiné dans un restaurant sur l'air de El Lemoncito, que l'auteur s'est déjà amusé à évoquer dans sa pièce El atentado, puisque Ibargüengoitia est venu à la littérature par le théâtre.

Parodiant avec beaucoup d'intelligence les dictatures qui ont dévasté les pays d'Amérique Latine et leur cortège hypocrite de politicards obsédés par leurs intérêts de classe, cette comédie met en scène un complot politique contre le tyran en place qui s'apprête à être réélu et à instaurer sa présidence à vie.
Narrant les tentatives d'assassinat successives du dictateur par ses opposants, qui sont autant de chasses métaphoriques (du safari à la chasse à courre, en passant par la fauconnerie), ce roman loufoque et sarcastique est caractéristique du traitement humoristique et parodique que l'auteur applique, dans toute son oeuvre, à l'histoire de son pays, si souvent pathétique, et où le peuple reste le grand berné de la farce.

Revisitant le genre comique sérieux (ou sérieux comique), l'auteur trace une frontière très perméable entre la fiction et la réalité pour renouveler la vision historique officielle du Mexique, de façon si carnavalesque qu'elle en devient lucide et donc plausible.
Une lecture réjouissante d'une réalité du pouvoir qui elle l'est beaucoup moins : si Jorge Ibargüengoitia parodie le passé c'est pour mieux alerter sur le futur politique incertain du Mexique.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Nous voilà dans une république bananière imaginaire que l'on pourrait situer dans les Caraïbes.
Le tyran au pouvoir décide de se faire octroyer la présidence à vie.
Un quarteron d'opposants au petit pied se rebiffe et fomente un complot dans le but d'assassiner le tyran. Ils s'y prendront comme des manches.
L'auteur nous fait là le tableau caricatural et loufoque de bien des pays d'Amérique du Sud, avec leurs dictateurs sanguinaires, leurs armées d'opérette (plus ou moins...), leurs affidés, avec les bourgeoisies locales qui n'ont pour souci que la préservation de leurs biens, les politiciens véreux, et en toile de fond « la plèbe ».
Si on rit à cette farce burlesque rondement menée avec ses dialogues percutants, écrite dans un style quasi cinématographique, on rit jaune parfois.
Je recommande !
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1926, île (imaginaire) d'Arepa dans la mer des Caraïbes. L'actuel président, le Maréchal Manuel Belaunzarán, héros des Guerres d'Indépendance et de la fameuse prise du Silex, arrive au terme de son quatrième mandat, maximum autorisé par la loi. de nouvelles élections se préparent, mais lorsque le maréchal fait assassiner le docteur Saldaña, son principal adversaire et s'arrange pour modifier la Constitution lui permettant ainsi d'accéder à la fonction présidentielle pour la cinquième fois, c'en est trop pour l'opposition.

Le Parti Modéré, contre-attaque et décide de faire appel à Pepe Cussirat, le "premier Arépain civilisé", qui vit à l'étranger depuis quinze et y étudie dans les meilleures universités. Il est jeune (35 ans), riche à en crever, monte à cheval, a un avion qu'il conduit lui-même, joue au golf, chasse le cerf et parle trois langues. "What else ?" comme dirait un certain George ! Il n'en faut pas plus pour qu'il soit désigné unanimement comme candidat par les bourgeois du Parti Modéré. Mais renverser le tyran, qui est en place depuis l'Indépendance de 1898, n'est pas chose aisée et Pepe Cussirat se retrouve au centre d'un complot qui a pour but d'éliminer une fois pour toutes le dictateur. le moins que l'on puisse dire c'est que Pepe n'est pas au bout de ses peines...

Ce court roman de Jorge Ibargüengoitia est une vraie bouffée d'air frais, un rayon de soleil ! D'abord attiré par la couverture et ma confiance presque aveugle envers les éditions le Tripode, j'ai passé un très bon moment de lecture. Ce roman cocasse, sur fond de satire sociale, ne manque pas de rebondissements et d'originalité. Inspiré des nombreuses dictatures sud-américaines, on y retrouve tous les éléments (armée, corruption, meurtres, censure, culte de la personnalité) qui font d'Arepa un modèle du genre. A noter, les belles trouvailles du Mexicain qui m'ont bien fait rire : la méthode d'interrogatoire pas banale de Galvazo (je vous laisse découvrir laquelle) et les Dupond et Dupont latinos, je veux bien sûr parler des "González de la Rolls" appelés ainsi pour les différencier des autres González, qui n'ont pas de Rolls.

Un bon roman en attendant le printemps !



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C'est l'histoire d'un dictateur, le maréchal Bélaunzaran en place depuis 4 mandats sur l'île d'Arepa. Après la mort "accidentelle" du leader de l'opposition, il semble bien que Bélaunzaran va accéder au 5ème mandat qu'il désire. le parti de l'opposition décide de faire appel à Pepe Cussirat, un businessman exilé, pour venir se présenter contre le dictateur. Vont s'enchaîner alors plusieurs tentatives de coup d'états toutes aussi pitoyables les unes que les autres.


J'ai beaucoup aimé ce récit. le livre ressemble à une pièce de théâtre. On passe d'une scènette satirique à l'autre, les personnages sont caricaturaux et les situations loufoques.
Lien : http://biblinua.blogspot.com..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À San Pablo, le combat de coqs tourne mal pour Belaunzarán. En voyant son champion étendu sur le sol et les liasses de billets lui échapper pour filer à l'autre bout du hangar, il ne se contient plus ; le visage rouge, au bord de l'apoplexie, il se lève de sa loge, pénètre dans l'arène, ramasse le coq trépassé, le mord au gosier et, d'un coup, lui arrache la tête.
- Vive Belaunzarán ! Crie la plèbe en voyant son idole recracher et essuyer sa bouche ensanglantée du revers de la main.
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M. Coullon, un bonhomme tout rond avec une grosse tête et l'air perpétuellement renfrogné, demeure parfaitement immobile, le regard fixé sur les lévriers de la tapisserie qui lui fait face. Depuis vingt ans qu'il est ambassadeur chez les sauvages, il n'a réussi à se faire comprendre de personne, parce qu'il a toujours considéré que, le français étant la langue de la diplomatie, il n'y a pas de raison d'en apprendre une autre.
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- Croyez-vous que nous puissions travailler de concert ?
Trois « Oui, monsieur le Président ! » résonnent. Belaunzarán continue :
- Parfait . Une fois approuvée la Loi de Confirmation du Patrimoine, il faudra que vous me rendiez un service. Êtes-vous disposés à me rendre un service ?
- N'importe lequel ! Dit don Carlitos.
- Et qu'il ne porte préjudice à personne, ajoute González, qui pense à son argent
Belaunzarán les rassure :
- C'est en votre pouvoir et cela ne porte préjudice à personne.
Il porte l'estocade.
- C'est très simple. Cela consiste à proposer la création d'une Présidence à vie.
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Video de Jorge Ibargüengoitia (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Ibargüengoitia
Le Tyran meurt au quatrième coup, roman de Jorge Ibargüengoitia traduit par François Minaudier, illustrations : Samuel Pouvereau.
http://www.le-tripode.net/livre/jorge-ibarguengoitia/le-tyran-meurt-au-quatrieme-coup
1926, Arepa, une île imaginaire des Caraïbes. le président de la République, le maréchal Belaunzarán, arrive au terme de son quatrième mandat, maximum permis par la Constitution. Après avoir fait assassiner le candidat de l?opposition, il fait modifier le régime électoral et mobilise ses partisans du parti progressiste en vue de sa réélection. Les bourgeois du parti modéré croient se sauver en rappelant au pays Pepe Cussirat, un richissime jeune premier. Celui-ci tente infructueusement, et par trois fois, d?assassiner le dictateur, causant à chaque fois des désastres autour de lui. Qui parviendra à « tuer le lion » ?
Avec sa trame satirique et rocambolesque, ses scènes épiques décrites comme des plans séquences dignes d?un «Django unchained» (Tarantino), «Le Tyran meurt au quatrième coup» fait rire du pire, et démontre que si celui qui ne tente rien n?a effectivement rien, le ridicule peut tuer. L?Auteur
Jorge Ibargüengoitia (Guanajuato, Mexique, 1928 - Madrid, 1983) est un écrivain mexicain, dramaturge, essayiste, nouvelliste et romancier. Il a d?abord écrit des pièces de théâtre, dont la plus célèbre, « L?Attentat », fut interdite pendant 13 ans. Pendant presque 20 ans, il a tenu une chronique hebdomadaire dans le quotidien « Excelsior », jusqu?à sa fermeture par le pouvoir en place. Il a passé une bonne partie de sa vie à l?étranger, notamment à New York où il a bénéficié d?une bourse de la fondation Rockefeller et à Londres et Paris, où il vivait au moment de sa mort tragique, dans un accident d?avion.
L?Indépendance et la Révolution mexicaine, toujours traitées sur le mode de la farce sont ses thèmes de prédilection. L?humour et l?ironie, y compris grinçante, irriguent le reste de ses romans, qui se passent tous au Mexique, à l?exception notable de « Maten al león » -« le Tyran, meurt au quatrième coup », situé dans une île imaginaire des Caraïbes.
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