Barrage du Nil est un roman que je me dépêcherai à oublier. Et c'est un peu dommage. Visiblement,
Christian Jacq, l'auteur s'est bien documenté, j'avais parfois l'impression d'être vraiment en Égypte. La moderne, pas l'antique qu'il nous fait habituellement visiter. Héritage pharaonique, monuments, barrage d'Assouan, conséquences environnementales, Coptes vs musulmans, tout y passe. Et la montée de l'intégrisme, toile de fond de cet ouvrage, très d'actualité.
Si
Jacq a su bien analyser la situation géo-politique, c'est l'intrigue qui fait tout dérailler, selon moi. D'abord, le personnage principal, Mark, est pro-environnementaliste et animé de convictions à faire envier des saints. Quand sa conjointe se fait assassiner, son désir de vengeance l'occupe tout entier. Bref, un de ses héros unidimensionnels… auquel il est difficile de s'identifier ou d'apprécier. Quant aux autres personnages, ils sont tout aussi pâles.
Oui, il y a de l'action, du suspense - les chapitres courts y contribuent -, mais tout semble un peu vide de sens. Tout le monde meurt autour de Mark, alliés comme ennemis, mais lui se tire toujours même des situations les plus désespérées, voire abracadabrantes. Enfin, ce voyage en Égypte se termine de façon prévisible, un peu bâclée.